vents, frais par trois, répondoient à l’in-
tervalle des quatre divisions Orient,
Nord , Occident, Midi.
Il y a, dit un Astrologue ,douze vents^
à cause des douze portes du Soleil ,
par lesquelles sortent ces vents; et
que Cet Astre fait naître. Ces portes
sont, sans doute, les douze, signes , les
douze portes du Ciel.
Simon Joachitès (i ) d’après les prin-
cipes de l’ancienne, cabale, confirme
notre opinion sur le sens de cette expression
mystique de l’univers ou du
monde.
Au milieu des sept Triades d’intelligences;
don t quatre répondent aux points
Orient, Occident,Midi et Nord, on place
un Temple saint, auguste , qui soutient
tout. Il y a douze portes , sur chacune
desquelles est un signe du Zodiaque
, qui y est sculpté et Forme ,
et distribué suivant une ancienne combinaison.
Le premier est. Aries , c’est-
à-dire ,’ l’Agneau fameux , chef des
douze signes du Zodiaque des Perses,
et ici chef de la ville Sainte à douze
portes. Ce sont là aussi , continue 1 auteur
, les douze Chefs ou Modérateurs,
qui ont été rangés, suivant le plan
de distribution d’une ville et d’un
camp f 2 ]. Ce sont les douze Anges
, qui président a l’annee ; et une de
leurs fonctions est aussi de présider aux
douze termes ou divisions du monde,
continué toujours Simon Joachitès.
C’est cette ville mystique, distribuée
suivant le plan que nous offre le camp
des Hébreux , que nous avons vu plus
haut, que nous présente ici l’Apocalypse
et Simon Joachitès.C’est 1 univers
lui-même , le Tabernacle , ou la tente
de la Divinité. C’est ce que nous annonce
l’Apocalypse par ces mots : « Voyez
«t le Tabernacle dp Dieu avec les hom-
v mes (g) ».
(i) Kirker. OEdip. T. 3. p. 109 et n6,
(î) Ibid. p. 116.
jjf ApoçH. ç. SJ, y, 3,
La division de ce camp, dont le Ta-
bernacle occupe le centre , outre les
sept Planètes, contient encore, comme I
nous l’avons vu , douze cases, dis-1
tribuées chacune sous un signe du
Zodiaque , qui porte inscrit le no®
d’une Tribu , comme ici chaque porte
de la ville Sainte a pour inscription j
le nom d’nne Tribu (4), Les douze !
Tribus et les douze signes y sont ran. !
gés sur les quatre faces d’un quadrilatère
, comme ici les portes de la .
ville Sainte ; et ces faces, composées
de trois cases ou signes, regardent les
quatre coins du monde, et les quatre
vents, dont l’intervalle est rempli par |
deux autres ; ce qui fait trois pour j
chaque face.
Psellus dans son livre des Génies ou 1
des Anges, qui président à l’ordre du
monde , les groupe aussi trois par
trois, faisant face aux quatre coins du
monde.
Maison sait que, d’après les principes
de l’Astrologie , chaque signe du Zodiaque
présidoit à une région de la
terre ; et nous avons , dans le Poèms
Astrologique de Manilius ,(5 )un exemple
de cette distribution de la terre en
douze parties , soumises chacune à l’aspect
d’un signe. !
La division duodécimale du Ciel
Astrologique imprima son caractère a
tout, comme nous l’avons fait voir au j
premier livre de notre Ouvrage , et 1
principalement aux distributions politiques.
Marsilius Plein observe, avec !
raison ^6 ), que Platon, dans la distribution
de sa ville, admet le nombre dus- ,
déoaire comme fondamental, à cause
qu’il y a douze Sphères , douze signes, j
etc.*Çes douze Sphères sont les quatre
élémens et les huit Sphères supérieures,
. . 1.
Effectivement Platon divise i°u
(4) Apocal. C. 21. v. 12,
(5) Mi.nil. 1. 4. v. 741, etc,
(fi) K-irker, OEdip. X- 3. p- »17- ^
terrain de sa République (1) en douze
portions égales. Il donne à chaque Tribu
une de ces portions ; chacune a son
Stratège, ou Chef militaire, ce qui fournit
les douze Stratèges (a). Ces douze
Stratèges représentent les douze Modérateurs
ou Chefs , dont parle Joachitès
ci-dessus ; les douze Anges tutélaires
de la Sainte Cité de l’Apocalypse, etc.
Platon veiit, que chacune de ces divisions
soit sous la tutèle d’un des douze
grands Dieux, comme chaque fondement
de la ville de l’Apocalypse est
consacrée aux douze Apôtres , et chacune
de ces portes gardée par un Ange;
ce qui fait douze Anges. Chaque Tribu
prend le nom de la Divinité tutélaire
qui la préside, comme dans le camp
des Hébreux. L es D i eux que no ni me Platon,
tels que Vesta, Jupiter, Minerve,
étoient au nombre de ces douze grandes
Divinités , que les anciens avoient établies
sur chaque figure du Zodiaque,
comme Divinités tutélaires (3). La priorité
fut donnée aux trois premières Divinités,
qui présidoient aux trois principaux
signes de la révolution solaire,
à\resta, qui présidoit le Capricorne ou
le signe du Solstice d’hiver, d’où partait
l’année du temps de Platon ; à Aries,
ou à l’Agneau équinoxial présidé par
Minerve; et au Lion, de la tribu de
Juda , ou au signe , qui était le domicile
du.Dieu Soleil, et que Jupiter
ou le premier Dieu présidoit.
Platon (4) veut, que chaque Tribu
nomme douze jeunes gens , qui ayent
leur poste chaque mois , dans une de
ces portions , de manière à les parcourir
circulairement pendantun an,ou
pendantune révolution solaire, en commençant
d’abord leur marche vers la
droite; et il appelle la droite l’orient.
Platon (S) fait voir les rapports de
sa distribution avec les besoins de la
(1) Eusob. præp. Ev. 1. 13. e. 47. p. 6x6,
(2) Pl&to. de Le e. 1. 5. p. 746.
(3) Manil. I. 2 .V . 437.
(4) I’ialo, de Logib. I. 6. p. 760.
Kelig* Univ. Tome IIX*
religion et avec l’ordre de la nature*
De même , dit-il, que nous avons divisé
toute notre ville en douze parties,
ou Tribus, de même noussous-divisons
chaque Tribu en douze autres parties.
Nous ayons vu plus-haut que l’Astrologie
admet jBftte seconde division des signes,
qu’etfe appelle Douzièmes (6) ; ce
qui donne une seconde division du Zodiaque
en douzièmes ou 144 parties, com-
meici on a r 2 douzièmes deTribus: nombre
consacré aussi dans l’Apoealypse,■
ch.2i.v. 17.La murailleyàr44coudées.
Nous devons donc , ajoute Platon ;
regarder ces parties (7), ( poifas , c’est
aussi le nom qu’on leur donne en Astx-o-
nomie ) , comme un don sacré de la
Divinité , puisqu’il suit la division de
la révolution du Ciel et des mois. Ainsi
la ville est sanctifiée par cette correspondance
établie entre le Ciel et
elle ; et cette sympathie naturelle la
conduit au même ordre. Platon veut
également, qu’il y ait des Eêtes instir
tuées , et des sacrifices faits, chaque
mois, aux Dieux, ou aux fils de Dieux,
qui sont tutélaires de la grande division,
et de là sous-division duodécimale.
Au commencement du livre huit de
ce même ouvrage (8), il porte une Loi ,
qui établit 365 sacrifices , en honneur
des Dieux et des Génies, nombre égal
à celui des jours des.mois ; et de plus,
une autre Loi , qui ordonne douze
grandes F êtes, pour les douze grands
Dieux, qui ont donné leur nom à chaque
Tribu, afin que chacun d’eux ait
une solemnité, des danseset des choeurs
dans un des mois de l’année , dans les
temps qui leur sontspécialement consacrés
, ou qui leur sont convenables.
On voit par ce dernier passage, combien
les Chrétiens ont emprunté de Platon
, pour la distribution des douze fêtes
de leurs douze Apôtres.
(5) L. 6. p. 771.
(6) Ptolom. Telrabil, 1, 1. c. 22.
(7) Ibid. p. 771,- (fi) P. 828.
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