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d’aiifomne le matin , et le soir à celui
de printemps, que l’on expliquera dans
l ’Apocalypse (i) les combats, du fameux
Serpent infernal. Cet ancien
Serpent, qu’on appelle le Diable ,
séduit tout le monde, et poursuit la
femme adée, laquelle porte le petit
enfant, qui doit régner sur l’univers.
Ce Serpent vaincu par la vertu de
l ’Agneau (a), et que l’on enchaîne ;
qui, libre ensuite , fait quelques efforts
,. enfin est précipité par la foudre
dans le Tartare. Il fait place à:
la ville sainte, reconstruite sur les
ruines de l’ancien monde, ou qui va
avoir pour chef l’Agneau , vainqueur
du Dragon, ou de cet ancien Serpent,
appelé Satan et le Diable (a).
Ce monument de l’initiation an-
ciene aux mystères du Soleil vainqueur,
sous ia forme d’Agneau, va
Être expliqué à 1a fin de cet ouvrage,
dans untraité,qui aura pour titre : E x -
plicationde VApocalypse ou d’un ouvrage
Phrygien, sur l’initiation aux
mystères de la lumière sous le signe de
l ’Agneau. En attendant, nous,croyons
devoir dire ici que la théorie , qui fait
la base de cet ouvrage apocalyptique,
est celle des deux principes, sur laquelle
porte aussi la Genèse, et qu’elle
emprunte à chaque instant les tonnes,
monstrueuses des emblèmes Astronomiques.
Les signes, que nous avons
dit'dans la Genèse, avoir fourni les
formes d’Ormusd et d’Ahriman, servent
dans l’explication des allégories
les plus compliquées; ensorte que nous
ne changeons point nos caractères Astronomiques
, une fois bien déterminés.
Tontes les fables Cosmiques , telles
que celles du combat de Jupiter contre
les Géans à pieds de serpent; le triomphe
d’oms et d’Osiris sur Typhon,d’Apollon
sur le monstre Python , etc. s’expliquent
par ce meme Serpent, soit par
lit Dragon du Pôle, soit par celui d’Qf
r ) Ap ocalyp ., c> i2 , v .p — iy .
0 / 0 id f v, i l .
N I V E R s e l l e :
phiucus ; et la même clef qui ouvre les
Sanctuaires des'Juifs et des Chrétiens ,
ouvre aussi ceux des Païens. Nous ne
changeons point une forme symbolique
employée dans une première fable , et
l’unité du principe de solution prouve
incontestablement sa vérité.
Après avoir déterminé de la manière
la plus rigoureuse la nature du Serpent
séducteur et auteur du mal dans
les deux Cosmogonies , Persahe et Hébraïque
, il nous reste à déterminer
la nature de l’arbre de vie, et celle de
l’arbre fatal, qui contient la science
du bien et du mal. Ceci est une allégorie
fort ingénieuse sur le temps, considéré
comme principe de l’existence
de tous les Etres, et désigné énigmatiquement
par un arbre, appelé arbre
de vie» Quand on le considéré dans le
monde de lumière , dans le jardin céleste
, dont l’Agneau ouvre la porte ,
on l’appelle simplement arbre de vie,
et c’est alors le temps éternëllement
heureux. Tel il est représenté dans la
Nouvelle Jérusalem, dont la première
porte est celle de l’Agneau. Du trône
de l’Agneau coule un grand fleuve ;
c’est le Zodiaque ( t ) , dans lequel
circule le temps.. Sur ses bords
est planté l’arbre cie vie , qui porte
douze fruits, et donne son fruit chaque
mois; les feuilles de cet arbre sont
pour guérir les nations. Alors il n’y a
plus de malédiction , mais le trône de
Dieu et de l’Agneau y sera. Tel deviendra
l’état de la nature et de l’homme ,
lorsque l’Agneau réparateur aura re-
nouvellé la face du monde, et que
l’p.me de l’initie , elevée parles rayons
du Soleil de printemps , sera parvenue
jusqu’au séjour d’Ormusd , cm dans le
Sanctuaire du Dieu , aux sept rayons ,
dont parle l’Empereur Julien.
Il n’en est pas de même sur la terre.
L ’arbre de vie , celui qui n’est point
planté dans le Ciel, près de là porte de
Çj),Ibicl ? o.'si},
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l’Agneau , mais qui est ici-bas , dans le
' lieu où l’homme éprouve le mélange du
bien et du mal, ou l’arbre symbolique du
; temps, porte des fruits , qui donnent la
j eoîinoissance du bien et du mal, en
partageant sa durée , comme nous i’a-
i vous vu partagée dans le fameux oeuf
de Zoroastre, divisé en douze préfectures
, dont six appartiennent à Or- j musd , principe de bien, et de lumière,
[et six autres à Ahriman , principe du
I mal et des ténèbres. C’est encore ici la
même idée, que nous avons vu exprimée
plushautpar la période duodécima-
! lcet millénaire -, dont six mille sont appelés,
mille de Dieu , et les six autres',
mille d’Ahriman ou du Diable. C’est
[aussila même idée’, qu’Homère a reii-
[due par les deux tonneaux de Jupiter,
dont l’un verse le bien , et l’autre le
| mal. Au lieu des tonneaux, l’auteur
de la Genèse a pris l’idée symbolique
r d’un arbre, dont le fruit fait eonnoî-
i tre à l’homme 1© bien et le mal. Ce
sont deux arbres dans le monument de
: Mithra, que nous expliquerons bien-
j tôt. L’arbre, qui commence à végéter,
: estplacé près du signe dnprintemps, et
on y a attaché le flambeau allumé.
L’arbre, qui porte lès fruits de l’automne,
est au contraire près du Scorpion
, qui ramène le mal physique , et
qui détruit l’action féconde du Taureau.
La lettre, que Manès écrit à Mar-
cel> C1) contient cet article desa croyan-
ce, qu’il y a deux principes, que J. C.
a n SI tD^S- P?r k bon et le mauvais
ai bie. La fiction de l’arbre de la science
u bien et du mal est du même genre,
et sert à rendre la même opinion Cosmogonique.
L’arbre s’appelle simplement
arbre de vie , près du trône du
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aux 12000 ans, aux douze signes, aux
douze mois de la révolution annuelle',
pendant laquelle l’homme subit successivement
Dieu Lumière ; mais il s’appelle arbre
qui produit le mal, près du siège d’Ah- >
riman. Comme celui de l’Apocalypse ,
U est aussi chargé de douze fruits ,
nombre: égal aux douze préfectures ,
les alternatives de bien et de
mal, de ténèbres et de lumière, de
froid et de chaud , qui partagent également
entre eux l’émpire du séjour
où la Divinité l’a placé sur la
terre. On observera, que ce nombre
douze n’est point arbitraire , et qu’il
est donné par la division du ciel et
du temps. Aussi a-t-il été précieusement
conservé dans toutes les Cosmogonies
, et en particulier dans l’Apocalypse.
La Genèse , que nous avons,
semble il est vrai n’en point faire
mention (2) ; mais St. Epiphane nous
a conservé un passage d’un livre intitulé
: l ’Evangile d Eve ( « ) , où l’on
donne à cet arbre douze fruits par chaque
année, expression mystique et sacrée
, que les Gnostiques avoient conservée.
Quant à l’arbre de vie , proprement
dit, celui qui àvoit le pouvoir de rendre
éternellement heureux , nous avons
vu que l ’Apocalypse le place près du
trône de l’Agneau , c’est-à-dire , près
du signe équinoxial, sous lequel le Soleil
devoit réparer la nature et rétablir le
monde de lumière. C’étojt-là qu’étoit la
véritable porte ( x ) du lieu de délices,
celle à laquelle l’homme devoit retourner,
pour recouvrer sa première félicité,
dont le Serpent et les fruits de
l’automne l’avoient fait décheoir. C’est
à cette porte, que Dieu place un Génie
aîlé, armé d’une épée ( la-Genèse l’appelle
Cherub ); il y est en sentinelle pour
en défendre l’entrée , jusqu’à ce que le
réparateur y ait fait rentrer l’homme.
Ce Génie aîlé , armé du glaive, est encore
dans la sphère dans la même attitude
, presque avec le même nom, près
de la porte équinoxiale de l’Agneau ,
qu’il ouvre à son lever, au eonunen-
cemeut de l’empire du bien et de la
( 1) Beausob., T . T . p. 220. (2) Epiph. Advers. H æ r ., c. a6.