cet te raison, qu’il figure si souvent dans
l'Apocalypse i-ou dans l’ouvrage d’initiation
sur l’exaltation de l’a me. vers
la lumière Ethérée , et sur son retour
au monde brillant et intellectuel, dont
celui-ci n’est que l’image , et d’où elle
est primitivement partie.
Les anciens (fabulistes (i) ont conservé.
des vestiges de l’importance, que
l’on attachoit à;ces deux nombres sacrés
sépt et douze. Il y a , disent-ils,
sept Triades; la Triade suprême, la
Triade inférieure, la Triade orientale
, occidentale, septentrionale , mé-
ridiouale , et celle au milieu où est le
temple saint , qui soutient toute II a
douze portes „ où sont gravés douze
Signes célestes dont-le premier est
A n e s , ou l’Agneau. 11 y a aussi 12
gouverneurs.* etc.
Les Manichéens a voient douze Eons,
qu’ils appelaient les douze gouverneurs
(2) , et qui n’étoient autre chose.,
dit Beausobre, que les 12.Génies, qui
présidoient aux douze Signes.
C’est à raison de çes douze Signes,
qu’on avoit aussi imaginé douze vents,
sur lesquels influoient ces Signes (3).
C’est par la même raison, que la Do-
décade fut destinée à exprimer le
monde, dans lequel la division par
douze étoit la principale et la plus renommée
(4). : / ’
Nous trouvons dans Martianus Ca-
pella, qui écrivoit dans les premiers
siècles de l’Eglise g et dont l’ouvrage,
„comme nous l’avonsa-emarqué , tient
beaucoup du génie de l’Apocalypse ,
la distinction des divisions célestes, en
y et en 12, avec celle des Génies et
des Dieux, qui y présidoient ; d’où
résulte une distribution des Dieux en
sept et en douze grandes divinités.
L ’auteur suppose (5 ), que le héraut d< s
Immortels convoque le sénat des Dieux,
f i ) Simod .Toachites , extr. de l’ancienne
Cabale: K i r te r . OE d ip .T . 3. p. 103. ' ' .
(2) Beausobr. T . 2. p. 50 4.1. 7. c. 6. J, 4.
(3) Aulpgelle ; 1, 2 . c, 2*.
à la tête desquels paroît le conseil des
douze grands Dieux , qui Forment le
sénat de Jupiter; et ensuite sept au.
très grandes divinités, qui forment un
corps séparé des douze. -
(l’est au milieu de cette assemblée
qu’il fait pàroître le Dieu Soleil, dont
il nous.fait une description, à-peu-près
semblable-à celle que l’auteur de l’Apocalypse
nous fait du génie luminçru
qu’eiivironnent les sept Chandeliers,
Il est de couleur d’or, tout rayonnant;
une lumière vive . le précède, et répand
son éclat brillant dans toute la
salle de l’assemblée. Jupiter lui-même
en est ébloui. Sept Sphères *, qu’il tient
en sa main, sont comme autant dç
miroirs concaves , qui réfléchissent la
lumière qu’il verse à grands flots. Ce
Génie solaire ressemble presque trait
pour trait aù génie lumineux du premier
chapitre , lequel paroît ceint au-
dessous des'mamelles d’une ceinture
. d’or , qui, sans doute,représente le Zodiaque
; Génie dont les yeux ressemblent
à une flamme de feu, .dont le
visage étoit aussi brillant que le Soleil
dans sa-force , et qui avoit daijs
sa main droite sept étoiles. N’est-ce
pas visiblement là le Dieu Soleil, qui
paroît dans, l’assemblée des Dieux-,
tout rayonnant de lumière, et portant
dans sa main droite sept Sphères,qui
réfléchissent la lumière ? Au lieu des
Sphères , ici-ce sont les astres qui-swt
attachés à ces Sphères -, et qui y circulent.
Le tableau est le même. Ce soqt
les sept étoiles du monument de iù-
thra, les sept chandeliers , ou 1®
chandelier à sept branches, qui, suivant
Clément d’Alexandrie , J ose plie et Pte"
Ion, représentoit les sept Sphères, dao*
lesquelles le Soleil verse sa lumière. Jp
mais ressemblance ne fut plus parla1!®'
Dans ce:même Sénat;, ou assemMi*
(4) Timée de 1,’ocrés irh. 3.' Edit. Ba».
S c c t.fi.' r ' M , ' -
(5) De Nuptiis Phitalog. 1. i. c. 4
des Bien* , Junon y est représentée,
à-peu-près comme la femme qu’on voit
paraître dabs le i2a chapitre de l’Apo-
calyse, portant sur sa tête une couronne
de. douze étoiles. Au lieu d’étoiles,
ce sont douze pierres précieuses,
qui représentent toutes les couleurs
que prend la lumière. Ces pierres Sont
Groupées par trois; conùiie le:; Signes
et les saisons', *et ont 'une teinte semblable
à celle de la terre dans les différentes
saisons. Nous aurons occasion
d’en parler ailleurs. Noiis l’indiquons
seulement ici , afin de mnltipliér les
traits , qui rapprochent; entre eux ces
diS'érens'tableaux, dont l’Astronomie a
crayonné le dessin et dé justifier la méthode
d’explication , que nous suivons
pour l’Apocalypse'en faisant bien
'saisir le génie des ouvrages de ces siècles
là etconno.î.trè l’ iisage fréquent, que
l’on y'fit des divisions et des figures
Astronomiques,dans la composition des
tableaux; allégoviqùes de là mysticité
ancienne. Martianus' Capcîla (r) iioùs
-peint ailleurs Minerve ou l’Isis , mène
du Soleil, portant sur sa tête une couronne
à sept rayons... ..
- Le même auteur, continuant le portrait
du. Dieu Soleil , nous peint son
corps tQutenvironné de flammés ; iLlui
donne des ailes aux pieds, un manteau
de pourpre chamaré d’or. Sa
khaussure étoit d’un métal brillant,
j formé d’or et d’aii'din fin (m). Le Génie
: Lumière de l’Apocalypse a aussi des
piedssegnblables à l’airain(2)fiu,quand
jil est dans la fournaise ardente. C’est
encore à-peu-près la même idée.
Il étoit armé d’une épée à deux tran-
ch-aas. Le Dieu Soleil, dans Martianus
j Lapella, porte de la gauche le bouclier
de Mars , et de la. droite un flambeau ,
[comme la Dadouq ne d’Eleusis , qui représentait
le Soleil.
En coin parant (Cès deux tableaux.., il
ptdifficile'de trouver plus de yessem-
| 0 ) Mauiàn.Gapetf. clés.ui-iiliis Phil.l. i, c. 4.
W Apo:-alyp.c.I. V.-14. V.16.
blance ; d’où nous concluons, que l’auteur
de l’Apricalvpse a-ouvert la scène
par lé spectacle de la Lumière Ethérée,
répandue dans les sept corps planétaires,
et par le portrait du Dieu qui l’y
verse, et qui eu est. en quéltjne sorte la
source, enfin du Dieu,qu’on révère dans
tout cet ouvrage d’initiation, et dont la
troupe dés. initiés célébrbit les mystèf
res, sous lé signe de l’Agneau, le premier
du Zodiaque , qui ouvroit la carrière
du Dieu Soleil. -,
Ce signe fut à" ce titre un des plus fa-
'meiix,d'ans les emblèmes sacrés de l’antiquité.
Où l'àppeloit \eSigne Roy
le chef des Signes , le conducteur des
douze Animaux. L’Astrologie y avoit
placé le lieu de l’exaltation du Soleil et
de son triomphe ; le point où son influence
étoit la pitis féconde et la pi lis
Demi'ourgiqde.
C’est-là, saris doute, ce qui fut. la base
de cette prière dés Chrétiens : Emitte
Agnum. Dominatorem terroe. Dans lé
Planisphère Egyptien, imprimé dans
Kirker, ce signe est intitulé : Parle,
des Dieux. Il n’est donc pas étonnant,
qu’il joue le premier rôle dans un ouvrage
d’initiation aux mystères de la
lumière, répandue, dans les sept Plané
les et. dans les.douze signes, dont
le chef et le premier est Ar les ou l’Agneau
, commencement de la carrière
du Soleil et point de sa course , où il
fait-triompher , pouf la première fois,
le jour sur les ténèbres de la nuit ,
dont la durée commence à être plus
courte que celle du jour. Ainsi . Je
nombre sept , le .nombre douze et
l’Agneau Ariég', dévoient nécessaire^
nie u t former les principaux traits caractéristiques
de .cet ouvrage, et .marquer
d’un,e' • manière frappante ses
rapports avec l’ordre de.l'univers, et
avec les divisions Astronomiques. Car
le [mt de toute initiation ; suivant Sal-
luste le Philosophe ( 4 ) , est de lier
• (3) f irme. 1. 2.. c.. 12.
(4) Sàllus.t. g, 4. j., 24s