création. C’est donc par elle que l’on
pourra expliquer l’expression singulière,,
dont se servoit la Genèse des, Samaritains,
pour désigner le Dieu créateur. On,
y^isoit cés mots $, « Au commencement le-
» Bouc créa le ciel et la terre (z) Ce
Bouc créateur ne sera plus que le J upiter
Ægioclnis des Grecs, le Pan des Ar-
cadiens , ou le grand Demiourgos soit
invisible , soit visible, tel que le Sqleil,
peint avec les attributs.de la Constellation
, qui annoneoit le renouvellement
de toutes choses. Il n’aura rien
de plus extraordinaire, que le Taureau
créateur , qui brise l’oeqt d’où est éclos
le monde, dans la Théologie des Japo-_
nois. Il paraît que les Samaritains
avoient emprunté ces expressions des
Assyriens .et des Perses,, ,qui furent
transplantés dans leur pays, et qui ,•
livrés absolument au Sabismeet à l’Astrologie,
en avoient employé tous les
caractères dans leurs ouvrages religieux.
Au reste , comme le Bouc est
un animal du même monde que le Serpent,
qu’il est peint dans la même sphère,
et placé à l’équinoxe du printemps ,
comme le Serpentl’est à celui d’automne
; il n’est pas plus étonnant de voir
l’Etre Lumière créateur désigné par le
symbole du Bouc,qui annonce le retour
de la chaleur, de la lumière , de la
végétation et de tout le bien de la nature,
qu’il ne l’est de voir l’Etre destructeur
clés ouvrages du bon principe désigné
parle Serpent, quiramène le froid et les
ténèbres, qui arrête la végétation et qui
dévaste le jardin délicieux que le Dieu
Soleil avoit embelli. C’est absolument
le même Génie , et le Bouc de la Genèse
des Samaritains vaut bien le Serpent
de celle des Juifs,, Sans la clef
Astronomique , ces deux idées (Sont absurdes
et extravagantes; avec.cette clef
elles s’expliquent naturellement , et
tiennent l’une à l’autre.
Par-tout le Ciel nous donne l’intelligence
des symboles , qui n’ont aucun
(i) Chrome. Alex. ,p. 5o.
sens sur la terre. Non - seulement le
besoin nous reporte là nécessairement,
pour comprendre ces. Cosmogonies,
• mais les traditions sacrées semblent
nous, indiquer, qu’il faut étudier cette
sphère brillante , dans laquelle les Anciens
placoient les Dieux naturels , au
nombre.; desquels la Chronique d’Alexandrie
, et les Sabéens adorateurs des
Astres, paraissent avoir reconnu Adam,
Eve ef leur Serpent, etc.
Les Sabéens, dont la religion a été
celle d’Abraham chef des Hébreux ,
regardoient le Ciel et les Astres comme
des Dieux, et faisoient d’Adam le
Génie , ou l’intelligence de la Lune.
La Chronique d’Alexandrie nous dit,
qu’Adam , Eve ,*son Serpent, Caïn,
Seth, etc. étoient des Géniesdes Dieux
(fia) , ou ce que les Anciens appeloient
des linges ( i ) , lesquels furent ensuite
appelés, par d’au très peuples, des Dieux.
Ces noms chez les Phéniciens , chez
les anciens Grecs ,’et chez tous les peuples
livrés au Sabisme , désignoient les
Astres , appelés Dieux,, dit Platon , à
cause de leur mouvement éternel.
Récapitulons. Donc il naît du temps
sans bornes ou de l’éternité une période
bornée, qui sans cesse se renouvelle, et
qui estlimitéeà douze portions de tem ps,
dont six appartiennent à la Lumière,
six aux Ténèbres , six à l’Action créatrice,
six à l’Action destructrice , six
au Bien , six au Mal de la nature.
Cette période désignée, tantôt par un
oeuf mi-parti blanc, mi-parti noir,
sous-divisç en douze préfectures; tantôt
par un arbre, qui a douze fruits,
qui enseignent le bien et le mal ; tantôt
par izooo ans , dont 6000 à Dieu,
6000 à spn ennemi ; c’est l’année, durant
laquelle l’homme éprouve l’empire
de la lumière et des ténèbies , du
bien et du mal physique , suivant que
le, Soleil s’approche ou s’éloigne de
notre hémisphère , organise la Nature,
ou l’abandonne à son principe d’inertie.
R E L I G I O N U
La ferre fécondée par l’action du feu
Ether, immortel et intelligent, et parcelle
du Soleil du printemps,soirs le signe
du Taureau anciennement, et ensuite
sous celui de l’A gneau, qui, par sa chaleur,
fait éclore et mûrir les moissons
et les fruits , perd au moment de la
retraite du Soleil sa fécondité et sa
parure. D’un lieu de délices qu’elle
étoit pour l’homme, qui pendant tout
cetintervale étoit le iavori desCieux ,
elle devient un séjour/le tristesse et
d’horreur, désolée par les froids de
l’hiver et couverte de frimats. Ce passage
du bien au mal de la Nature ,
•étoit annoncé tous les ans à l’homme
par l’ascension de la Balance ou-de la
Femme porte balance , et par celle du
Serpent, dont la maligneinfluencesem-
bloit corrompre et gâter tous les biens ,
dont l’homme avoit joui durant les
six mois , qui avoient précédé ce moment.
L’homme , qui' :jusques-là n’a-
voit pas senti la nécessité de sècouvrir ,
eut besoin de se faire des vêterriens de
la dépouille des animaux , depuis qu’il
eut touché à la limite fatale -, qui sépare
en automne l’cmpire'du bien de
celui du mal, et le règne de la lumière
de celui des ténèbres.
N I V E R S E L L E . 3 5
Projection des symboles Astronomiques,
qui servent de bâse à la fable
du Paradis Terrestre et du Servent
d'Ève.
Pour rendre plus sensible au lecteur
la théorie, que nous venons de développer,
et. qui fait la bâse de la Cosmogonie
des Hébreux , nous avons fait
graver un Planisphère, qui contient les
positions Astronomiques du ciel, sur
lesquelles cette fable a été brodée
Nous avons d’abord divisé notre
Planisphère en deux parties, ou deux
domaines, de six préfectures chacun ,
qui contiennent les empires opposés
d’Ormusd et d’Ahriman, tels que le
Zend-Avésta nous les donne. L ’A gneau
est aux portes de l’empire du
Bien et de la lumière, et la Balance
à Celles du mal et des ténèbres; l’un
est le premier des signes'supérieurs ,
et l’autre le premier des signes inférieurs!'
Les six signes supérieurs Comprennent
les six mille de Dieu , et les
six sigries inférieurs les six mille du
Diable. Le bonheur de l’homme dure
sous lès six premiers signes, et son mal-'
heur commence au septième , et dure
sous les six signes affectés à Ahriman
ou au chef desf ténèbrèf. 1 !
Sbus le’s six signes dit règne du bien
et de la lumière - qui sont, Agneau ,
Taureau, Geméaux, Cancer, Lion et
Vierge , ou E p i , nous avons marqué
les états variés de l’air et de la terre ,
qui sont le résultat de l’action du Bon
principe. Ainsi 'on lit sous l’Agneau ou
sous le premier mille ces mots :,prini
tempt, zéphyr, verdure* èotis le Taureau
, sève et fleurs ; sous les Gémeaux,
chaleurs et longs jours; sous
le Cancer, été , beaux temps; sous le
Lion, épis et moissons; et sous la
Vierge, vendanges."'
En p’assaht à la Balance, on trouve
lès fruits; là ' Commence le régné du
mal , aussitôt que l’homme vient à
cueillir les pommes. La Nature quitta