son siège, dans l’antre représentatif du
inonde, sur la division du Bélier et du
Taureau, et qui portoit, continue Porphyre
(i), l’épée du Dieu Mars, qui a
son domaine dans stries ; de Mithra,
qui étoit le Demiourgos ou le maître
souverain de la force génératrice.
Mithra , confondu souvent avec le
Soleil, étoit l’intelligence qui présidoit
au mouvement de cet Astre, et le Dieu
tutélaire de la Lumière , qu’Ormusd
répand par le Soleil. Il étoit, pour les
Perses , ce que le Verbe , le Logos
étoit pour les Chrétiens.
Les livres Zends nous représentent
Mithra comme un Génie intimement
lié avec le Soleil, et presque toujours
confondu avec le Soleil même. Il a,
comme ic i , les attributs de la Planète
de Mars , qui préside au signe et au
mois , pendant lequel le Soleil atteint
l’Equinoxe , et qui lui donne son influence
avec ses symboles caractéristiques.
On le peint un poignard à la
main, tel qu’il est dans nos monumens
Mithriàques, où ce Dieu, muni d’aîles,
ressemble fort au Persée de nos Sphères
, ou à la figure symbolique du Soleil
de printemps, qui a été peinte dans
nos Constellations, et que l’on cennoît
sous le nom Persique de P e r s e , ou
Pharsé, le Cavalier ; Eques, itrirnïis ,
comme l’appellent les livres Astronomiques.
C’est l’homme qui monte le
Cheval blanc. Hésiode, dans le Bouclier
d’Hercule, V. 216, donne à Fersée l’épithète
â’iirvrrns.
Ainsi, regardant l’effigie de nos Constella
fions, qu’on nomme Persée,comme
celle de l’ intelligence Solaire ou
du Soleil équinoxial èèjiries, et regardait
cette intelligence Solaire elle-
même, ou le Dieu Soleil à’^Lries, com-
( ï) Porpliyr. de anî. tvynpdu p. 134.
(2) Zend. Avest. T. 1. pars 2. p. 41g.
(3) T . 2. p. 2o5.
f l ) Apocaljp. c. 19. v , i l . et iS.
me l’Ammon des Egyptiens et le Mi*
thra des Perses , nous chercherons à
rassembler quelques traits de Mithra
épars dans les livres Zends , et qui
le rapprocheront du Génie de l’Apocalypse
, que nous voyons ici combattre
armé de l’épée et monté sur le
Cheval blanc.
On lit dans ces livres (2) : « Lorsque
» l’aube du jour va paroître ; que l’é-
» datant Mithra s’élève dans les mon-
» tagnes brillantes. Le Soleil, disent-
» ils ailleurs, comme un coursier vi-
» goureux, s’élance du haut de l’Al-
» oordi et donne la Lumière au mon-
» de ».
Dans les prières qu’on adresse à Mi-
thra , on le prie de venir avec la Lumière.
On lui dit de venir avec le bonheur
et la joie, apportant la santé (3).
On l’appelle le Soldat E le v é , qui
monte un coursier vigoureux. Ceci ressemble
assez au Génie monté sur le
Cheval blanc (4), qui va combattre avec
l’épée.
Il est, dit-on , le premier des Tzeds
Célestes (5 ) , comme Persée , qui marche
à la tête des Constellations placées
hors du Zodiaque, puisqu’il monté le
premier avec le premier signe.
Il est cet Ized Céleste (6), ce fort
Mithra, qui donne la grande Lumière,
et le grand Roi à tous les Kesvards de
la terre au nombre de sept. Il est le sublime
des sublimes (7), comme le génie
de l’Apocalypse est le Seigneur des
Seigneurs.
Il a le bras levé (8); c’est un guerrier
qui frappe les Dews , ou les mauvais
Génies compagnons d’Ahriman , que
nous avons vu représentés par les déni
Bêtes, et par les autres Rois malfaisans-
15) Zend. Avest. ibid.206.
(<i) Ibid. p. 207.
{7) Ibid. p. 2i 5.
(8) Ibid. p. sog.
Il les frappe de son épée (1), comme
dans l’Apocalypse, c. r g. v, n . Ce Génie
Lumineux a une épée tranchante
des deux côtés, pour frapper les nations,
et avec laquelle il défai t , v. 21, le reste
de ses ennemis.
C’est Mithra (2), cet immortel «our-
sier vigoureux, qui garde bien la partie
d’Ormusd, et qui le premier a habité
la haute montagne d’or. Lorsque IaCou-
leuvre ( 3 ), ( ou le Dragon de l’Apo-,
calypse ) désole le monde d’Ormusd,
c’est ce pur Mithra qui le frappe ,
ainsi que les Dews (4). C’est lui qui
anéantit le mal, quelqu’abondant qu’il
soit: il le frappe. Il est pur et élevé ,
comme l’Astre Taschter , et tout son
corps brille de lumière (5 ).
Nousnous bornerons à ce petit nombre
de traits, par lesquels les livresThéolo-
giques des Perses caractérisent leur Mithra.
Ils suffisent pour faire voir, qu’il
ressemble' fort au Génie tutélaire du
jour, au moment où le Soleil du printemps
vient terrasser le germe du mal,
que le principe des ténèbres avoit répandu
dans la nature. Il s’unit à cet
Astre, dans son triomphe équinoxial,
comme Persée, qui sur l’Agneau ouvre
en ce moment les portes du jour.
Une nouvelle raison , qui nous fait
rapprocher du Soleil, dans ses rapports
Astrologiques et Théologiques, le Génie
Lumineux de l’Apocalypse ; c’est que
son prochain triomphe est annoncé par
un Ange qui est dans le Soleil.
A peinel’auteur de l’Apocalypse nous
| a-t-il peint le Dieu Soleil Equinoxial ou
son Génie avant-coureur, Persée, image
: du Soleil, qu’ il ajoute au verset suivant :
«Alors (6) je vis un Ange debout dans
I » le Soleil, qui cria d’une voix forte ,
* en disant à tous les oiseaux qui vo-
» loient par le milieu des airs : volez
» et assemblez-vous pour être au grand
» souper de Dieu (7) ; pour manger la
» chair des Rois, la chair des Officiers
» de guerre , la chair des puissans,
» la enair de tous les hommes libres
» et esclaves , petits et grands.... et tous
» les oiseaux du Ciel se soûlèrent de
» leur chair (8) ».
On remarquera encore ici une circonstance
, qui nous force de recon-
noître le génie des Mages et des FèrseS
dans cet ouvrage; c’est qu’en effet chez
eux on ne donnoit point aux morts de
sépulture ; mais on les exposoit aux
oiseaux, qui se nourrisoient de leur
chair. L ’auteur fait donc allusion à un
usage particulier à ce pays.
Les épithètes (ej) defidèle et de véritable
, que l’Apocalypse donne à ce
Génie, conviennent à un Génie qui combat
et qui juge ; et rentrent dans les
idées de vérité et de justice ,deux des
six attributs, que les Perses donnaient,
suivant Plutarque (10), à Ornausd, ou
au Génie chef de la Lumière.
Le titre pompeux de Roi des R o is ,
de Seigneur des Seigneurs, que l’Apocalypse
lui donne ici ( r i ) , est celui
qui plus haut est donné à l’Agneau, quo
la Bête et les Rois, qui l’accompagnent,
doivent combattre, et par qui ils seront
vaincus. C’est donc le même Génie,
quifet appelé-plus haut l’Agnëau, (12)
qu’ici on appelle le Verbe , le fidèle et
le vrai, monté sur le Cheval blanc ,
puisque c’est lui qui attaque la Bête
et qui en triomphe. C’est donc un nouvel
emblème du Soleil Equinoxial, qui
a le siège de son exaltation au Bélier,
l’Ammon des Egyptiens, le Mithra des
Perses , etc.;ear ces deux noms font
partie de la foule de ceux qu’a eus U
(t) Ibid. p. 2 1 1,
(2) Ibid. p. 206.
(3) Ibid, p, 204.
(4) Ibid, p, 222
1 Ibid. I 11
(b) C„ 15, v.17.
(7) Ibid. v. 18.
(8) Ibid. v. z i .
(y) Ibid. c. 19. v, i l .
(10) Plut, de lsid. p. 370.
(1 1 ) A p o c . o. 19. v . 16.
(12) Ibid. c. 17. v. 14.
Nn 2