des âmes, et en général celles de toute la
nature. Il est en celasecondépar les intelligences,
qui forment son cortège, et qui
président aux douze signes, auxquels il
s’unit, appelés tantôt Dieux , tantôt
-Apôtres , tantôt Eons, etc. On trouve
a la fin des OEuvres de Clément d’A lexandrie
des traces de cette opinion ,
sur le rapport des signes et de leurs intelligences
avec les Apôtres ; et on
peut regarder comme une identité , ce
que l’auteur semble n’avoir pris que
comme objet de comparaison. Le Valentinien
Théodote (i) y dit : a que les
» douze Apôtres tiennent dans l’Eglise
» la place , que les douze signes du Zo-
» diaque tiennent dans la nature ; et
j) que ceux-ci. sont les Ministres de la
» génération , comme les premiers le
»sont de la régénération »; Effectivement
c’est parles douze signes, comme
nous l’avons déjà dit plusieurs fois,
d’après Clément, que se fait la régénération
des âmes.;, ou leur retour.au
principe Lumineux,dont elles émanent.
On fi lisoit dire aux Manichéens, dans la
formule d’abjuration ( z ).; « que Dieu,
» qui est assis dans le Ciel , retire les
» âmes de ce bas monde, par le moyen
j) du Soleil et de la Lune ». Alexandre
de Lyçople ajoute, que çes deux Planètes
font cette opération, par la génération
et la dissolution continuelle des
corps. Par-là elles séparent, sans cesse,
les parties de la vertu divine d’avec la
matière, et le Soleil les attire et les
élève par la force de ses rayons (.3)1
Dès que l’on avoit conçu : las âmes
comme des parties de lumière.,, et des
parties très - subtile? , qui sont engagées
ici - bas dans une matière grossière
, il a été facile d’imaginer , que le
Soleil les sépare, de cette matière par
le mouvement qu’il y excite, qu’il les
élève , et qu’en les éfev.ant, il en désir)
Eelog. Theod. c. 26.
(2) Bcausobr. T . 2. p. 5Ô5.-,
(3) S. Epiph. ady. Hæres. 0.-66. p. 277,
tache les parties grossières et pesante?
qui s’y étoient attachées. C’étoit sut.
tout an Soleil équinoxial de printemps
que l’on attribuoit cette Vertu attrae!
tive , lorsque le Dieu Soleil s’uniSsoiti
séries ®u à l’Agneau,, suivant Julien
que nous avons cité plus haut ; et cette
doctrine faisoit la base des mystères
du Dieu aux sept rayons. C’étoit par
le point de l’horizon, où le Soleil se lève
le jour de l’Equinoxe , point auquel
nous avons déjà placé le trône de l’A-
gneau , que les. Manichéens Faisdiér.t
passer les âmes (4.) , pour être remises,
aux douze Eons , qui les faisoient entrer
dans la eolonue de gloire et de
lumière. L ’allusion.à l’Equinoxe, par
où se fait la régénération, ou à l’Agneau
équinoxial,avoitété conservée dans leurs
fictions.
L ’allusion à ces douze Eons, à ces
douze vases, à.ces douze signes, etc.
avoitété aussi conservée dans les mystères,
de la Grèce , où l’on faisoit revêtir
douze robes à d’initié , recouvertes du
manteau Olympique (5 ), chamarré de
diverses couleurs, et où étoient peintes
des figures d’animaux , tels que des
Dragons , etc. image symbolique du
Ciel étoilé et du Zodiaque:, autrement ;
de l’Olympe. Lé nouvel adepte,.qiiile
portoit, tenoit-dela maindroite un grand
flambeau , et avoit une couronne de
palmier , dont les feuilles, faisaient au-
tour de sa fête une espèce de gloire,
,011 de disque orné de rayons. G’c-
toit, sans .doute, les rayons de la Lumière
in créée,;!,-i éternelle ; descelle
Lumière, que - l ’on' divisoit en douze
parties, suivant Manès (6) ; division
qui, dans les cérémonies mystiques ,«
clans les ornemens religieux des adorateurs
de la Lumière , fut retracée par
toutes sortes d’emblèmes.
, Les Moines , en Orient , 'portent
(4) Epiph. c. 66. p .-27.7.
(5) Apulée,Metam, 1. 11 . p. f g p
(6) Apud. August.Cont.Epis Eundan.c,j2'
L.lie ceinture à douze noeuds ( 1 ).
Le Philosophe Cynique Menede-
|mc 2)1 dont Par*e Diogène Laërce ,
Lui se vantoit d’avoir une: vocation
livine pour reformer le monde-, por-
|oit. un chapeau d’une grandeur pro-
p L Â sur lequel étoient figurés les
ËoLize signes , et. dans eet équipage il
{couroit parmi le peuple , en criant
L ’iî venoit des Champs Elysces ;tant
SI y avoit de liaison; entre l’Elysée et
L Zodiaque , qui occupe le huitième
[Ciel et par lequel p assoient les âmes
bour’retoiirner à l’Ether libre, et aux
tlianips' Lumineux de l’Elysée. Nous
n’insisterons pas davantage sur ces ràp-
i*« «« cnr.fmit cnr r.PHY flfi la. Ville
Sainte , dont les fondemens sont les
mêmes pierres , que l’Astrologie affec-
toit à chacun des douze signes du
Zodiaque , rangées dans le même ordre
, et distribuées, comme, les saisons.
et les signes. Nous croyons avoir
prouvé jusqu’à la démonstration cette
correspondance du ,Ciel visible , et du
Cjel Archétype dont le premier est
l’image , avec la Cité Sainte et Lumineuse
, dont douze portes forment l’entrée
, qui retrace par-tout la division
duo’décimale, et dans laquelle les âmes
vont, jouir du repos éternel, réunies à
leur principe. En conséquence , nous
passerons au vingt-deuxième et dernier
chapitre.
(1) De vet. Pers. Rel. Hyde, p. 371. (2) I.aertius, 1. 6.
CHAPI TRE VINGT-DEUXIEME.
L premier tableau, que nous offre ce
papitre, qui est aussi le dernier tableau
ne tout cet ouvrage mystique (1) tt est
fc» celui d’un fleuve d’eau vive , claire
t) comme du crystal , qui coule du
j> trône de Dieu et de l’Agneau.
! n Au milieu de la place de la ville (2),
b des deux côtés de ce fleuve, étoit Parti
bredevieqûiportédouzefruits, étqui
I) donne son fruit chaque mois ; et les
pi feuilles de cet arbre sont pour guérir
les nations ».
Celte fiction se retrouve toute enfeière
dans Ezechiel (3). Après nous
avoir donné la description de la nouvelle
Jérusalem , qui va être rebâtie
1 et dont il distribue les chambres,
pomme le sont les portes de la ville
[Saints dans l’Apocalypse , le Prophète
péchiel fait aussi tQÙlér un fleuve,
(1) Apoc. ç. 22. V. !..
(a) IbivL v. 2. .
(3) Ezècliiél , c. 40. v. 10 , ect.
de la porle qui est vers l’Orient, et
qui prend ensuite son cours vers là
midi. (4). f . , ,
Il nous peint quantité d arbres
fruitiers ( 5 ) , qui s’élèvent sûr ‘les
deux bords du-fleuve. Leurs feuilles,
dit-il, ne tomberont point , et ils ne
manqueront jamais de fruits. Ils emporteront
de nouveaux tous les mois. Leurs
fruits serviront pour nourrir les peuples
et leurs feuilles pour les guérir (a).
Ezéehiel et Jean ne parlent-ils pasici
absolument le même langage; et iront-
ils pas adopté la même fiction dans les
mêmes termes ? d’où il résulte, que 1 un
a copié ici l’autre, ou qu’ils ont puise
dans les mêmes sources; savoir, dans
les Cosmogonies Orientales des Mages
et des Châldéensi:
•En effet, les Perses dans le Boundesh,
(4) Ibid , c, 47. v . 1.
'(5) Ibid, v . ïà .
a »
Rr 2