I T <J R Ë L I G I O N U
l’ intellerf pût atteindre ; Conséquemment
elle rut placée bien au-delà des
corps et de tout ce qui peut être Soumis
aux »eus. Dicune fui plus confondu avec
rtlnivers , mais-concù seul., abstraction
fi rite de tout ce qui és-ydivisiibte etcorpo1
rel. Le monde ne-fut dente plus la pr-è*
mière causé* ni le préniiier Dieu, roSislà
seconde cause, le second Dieu, soit fils1,
sa production et son image. Voilà l’échelle
des êtres'exhaussée , et les-sommets
les plus élevés du monde n’en
sont plus le premier échelon , ou le
faîte : ils ne sont que le termè le
plus élevé de l’être corporel et visible,
et le plus bits de l’ordre invisible. Là pose
l’extrémi té infinie d’une nouvelle échelle
qui mesure la hauteur du monde invisible
, dont l’unité de Dieu occupe le
sommet. De ce nouvel ordre de éhoses,
de ce nouveau morille s tout intellect
fuel , on rie put exclure ni la vie principe
de durée, ni l’intelligence principe
d’ordre. On raisonna donc sür ce rttônde
factice, comme'sur le premierfét le grand
Dieu incorporel, qui le rehfei moit dans
son unité première, réririit cfîcofe le
principe de là viè et de 1 intelligence,
qui n était plus que d’une manière secondaire
dans lé monde visible. Il
ne s’y trouvoit, que par communication
, et que comme une émanation de
celai, qui résidoit dans le monde intellectuel,
plus près de Dieu', nécessairement
vie et intelligence^ et principe
de-vie et-d’intelligence de tous
les êtres visibles, invisibles , corporels
et incorporel-. On appela ce monde
nouveau, qui résidoit non plus dans la
matière , mais dans l’esprit et dans l’intelligence
universelle , 1e monde Archétype;
quoique par le fait, et par la
manière, dont la métaphysique Tavo.it
produit, il fut d’une création bien postérieure
au monde visible,et qu’il en t été
absolument calqué sur lui. On renversa
tellement les dénominations”, que ce
jnonde factice, de nouvelle création,
■ f î l Julien. Oraï. 4,
ST I V E R S E L L E.
s’appela le monde réelÿ le plus ancien ef
le môdèle Archétype de l’autre , résidant
de tonte éternité dans l’intelligence
de Dieu * qui n’avoitmomposé le monde
visible,que sur le modèle éternel,qui exis-
toit dans son intelligence. (7) Ce t ainsi
qn’ùndoit entendre ce passage de Je n
sur le Verbe ou sur le Logos: u Au èom-
» îuenéëmentétoit le Verbe ,etleVcrh(i
»> était en Pieu. Cè qui est fait a été
». fait pari lui ,<et rien n’a été fait sms
ni lui »; idée absolument conforme an
système Platonicien, qui placé dans le
Logos on dans l’intelligence divine le
modèle éternel dé tout ce qui a été créé
et ordonné dans le monde visible. Où
conserva encore les dénominations dè
feu et de lumière , mais on y joignit
les épithètes d’intellectuel. De là le*
expressions si.familières, chez tous les
métaphysiciens, de feu intellectuel, de
lumière intellectuelle.
Il y eut un Soleil intellectuel, dont
le Soleil visible n’étoit que l’image,’
-mie lumière corporelle et une lumière
incorporelle ; ênlin un Logos incorporel
y qui- résidoit éternellement dans
l’intelligence de l’être invisible , et un
Logos corporel,vendu sensible à 1 homme
, habitant avec liii le monde corporel
; c’étoit le Soleil : u Le Verbe prit
» un corps ; dit S. Jean ; il habita
» parmi nous, et nous avons vu sa gloire;
» : c’est celle du fils unique du Père».Cf*
lui—là. étoitenchaînéau temps; il éproie
voit des altérations dans sa lumière, qui
sembloit naître , croître , décroître ,
succomber- sous l’eflort des ténèbres,
en triompher ensuite , tandis que le
Soleil intellectuel, toujours radieux au
-sein de son père , ou de l’unité première
, ne comroissoit ni changement,
ni diminution , et brilloit d un éclat
éternel, inséparable de son principe.
On retrouvera toutes ces distinctiu»8
de Soleil corporel et de Soleil intellectuel,
dans,le superbe.discours, que l’fiin-
pçfieur Julien adresse auDieu Soleil, (')
I et. on pourra y suivre la,correspondance
I des deux mondes visible- et invisible),
I corporel et incorporel djjnt riçjus ne
I pouvons qu’indiquer ici, l’origine. ÎI
I suffit de ce que nous Cil ayons dit, pour
I faire concevoir, que l’nri, ayant; é té,ca,(-
I qné sur l’autre , la (® ) 3 d.es, trois
I principes, que nous avpnsypcoh.n.uS cons-
I tannnent dans toutes .les,théologies ,
I qui ont analysé le, Die.u visible , le
I grand l’an , ou le Dieu uriiveys , va se
I retrouver,nécessairement chez tons les
I théologiens, qui onlÿaisoimésurleDieu
I invisible abstrait , ou extrait du Dieu
I visible.
En 'effet, Je principe eje vie et d’in-
I tclligenceunivcrsellc, répandu dans tpu-
I tes les, parties du monde , étant un
I ‘fait d'observation, il falloit bien que
I le monde l’eût.ou parlai, ou par une
I cause première , placée hors de lui. Si
I le monde l’eût eu par lui-même , il ept
I été nécessairement Dieu, et. le Dieu
I invisible, preniière.çause, devenoit ab-
I . solument inutile, et un être superflu,
I dont le 'monde n’avoit plus besoin. Il
I restpit donc à dire, et c’est.ce qu’pn
I a dit,, qu’il n’y avoit de la vie et de
B l’ordre dans le monde , que parce que
I Dieu l’y avoit introduit. Ainsi Platqn
I nous peint Dieu metfant l’ordre et la
I régularité dans la distribution du nian-
I. de, et y versant une ame universelle.
I Donc ces principes étaient primitive-
I ment en Dieu; donc la source de la. vie
K et de l’intelligence de tous les êtres
I étoit Dieu même; donc Dieu , conçu
I riiêipe dans le sens le plus abstrait ,
I avOlt d’une manière également abs-
I traite et intellectuelle le Spirilles ou le
I principe de,vie , et h- jAgos , ou l’in- 1 telligenee, jiripcipe d’ordre universel.
E L être Lie'7, on plutôt l’unité pj'.c-
I mière, qui réunissait ces deux prinyi-
I pes, étojt le premier Dieu, le Dieu père,
I S0ui'pe de . sa propre vie et de sa. pto-
I Pie intelligence,. qui ensuite, en s’éloi-
(D Theopbil. T . 1. p. 4.
vO l ’ Ioths. Eimead. a. 1. 3. e, g-
. ÎU
g .nqnt . dq «on iudiyidimlité,* devenoit la
vieyt rintéiligeâcpdü monde, ainsi que
de fous les êtres., “qui le composent. Si
1 univers v it, il est vivifié par le Spirilles
ou par le soulile de Dieu. S il
.relçnD'it. ce souffle à lui ,, l’univers
cesseroit 'd’être', dit l’Evêque Théq-
C’est ce s/Hiffle Divin, qui déifie le
inonde, dit.îjlotiu;sans lui, l’univers-perd
:sa Divinité; il n’est pins,suivant i’Ia-
tqn, qu'un grand Génie. Lé même Pla-
t.on (2) fait de nette urne universelle,
de çe souffle unique , un être incréé
a la participation duquel est admis
lé corps, par la coin muni cation qu’il
a avçp. lui. L ’aitie.universelle habite
l-'.i, légion supérieure,du monde, et tout
ce qui est au-dessous est vivifié par son
action. Tout, de même que le corps exposé
mu Soleil devient lumineux par
les rayoqs de çct,astre , l’ante particulière
ii’est illuminée, que lorsqu’elle s’élève
vers,cette région supérieure, où
clic trouve la réalité de l’Etre. Retombe-
t-elle eu tlle-même ? elle n’y trouve
que le néant.
Cette ame inspirée dans le monde,
par le -sqnffle de- Dieu même , que
I Evêque Synesius (3) place au troisième
rang.de l’Etre Divin , ou dont il
fait le troisième Dieu, n’est elle-même
que l’image de l’esprit de vie, qu du
Spiritees de Dieu , qui anime la substance
Divine , et qui est sa xûe éternelle.
C’est ce que Synesius (4) appelle
ailleurs le Dieu fondu dans le monde.
Nous avons déjà vu le passage de-
Grégoire le Thaumaturge qui dit, que
Je Spirilles ou le S. Esprit est le priu-
. cipe de la vie des êtres vivans ; ensorte
que , dans la théologie des Pneuma-
tistes, le S. .Esprit , quoiqii’incréé et
incorporel , fait la même fonction que
le Spirilles , qu ^inima inundi, dans la
théologie.dçs Matérialistes. On chante
encore, Venez Esprit Créateur .,. etc.
Synes.ius, Encoiii. p. 7:1,.
(~f) Syiies,,p. iv515.-