
 
        
         
		fruit  de  l’imagination  des  Chaldéens,  
 c’est-à-dire ,  des  premiers  Astrologues  
 de  l’Univers. 
 De même  que  le  Thème Génethlia-  
 que du  monde,  conséquemment  celui  
 du  déluge  place  les  planètes  au  i 5   
 degre des  signes ;  et par une  suite  né-  
 cessaire Saturne au  iS degré de son domicile  
 ,  c’est  pareillement au  i5e  jour  
 du mois, qui répond au  15  du signe (i),  
 que  Saturne  est  suppQsé apparoître  la  
 nuit  à  Xixutrus  ,  et. lui  annoncer  le  
 déluge  qui  va  arriver. 
 CesserionsdeBerose, conservées par  
 Alexandre Polyhistor, se trouvent rapportées  
 à-peu-près  dans les mêmes termes  
 par Abydenus (a) et Apollodore (3),  
 qui  ont  tous  perpétué  la  tradition dés  
 120 Sares,  sous-divisés  entières  et  en  
 Sosses;  et  celle  de  la vision  de Xixn-  
 trus  au  15   degré  du  10  signe,  ou  au  
 quinzième jour du dixième mois,  ainsi  
 que  la  fable de  l’Arche  et  des oiseaux  
 lâchés. 
 Plutarque parle aussi de la Colombe  
 de  Deucalion  (4).  Les  conteurs  de  fables  
 ,  .dit  ce  judicieux  Ecrivain,  prétendent, 
  que la Colombe, qui fut lâchée  
 du vaisseau de Deucalion,  en y  entrant  
 annonça la tempête ; et qu’au contraire,  
 en  s’envolant,  elle  fut  un  signe  pour  
 lui  du  retour  de  la  sérénité.  La  table  
 Juive  n’est  qu’une  répétition  de  ces  
 anciennes  fictions  sacrées  des  Prêtres  
 Astrologues. 
 Voilà  quel  nous  a  paru  être le  fondement  
 de  la  fable  Egyptienne  sur  le  
 débordement du Ni l ,  et  sur  les  signes  
 célestes qui l’annoneoient, et  auxquels  
 correspondoit  le  Soleil  durant  toute  
 l’inondation  périodique. 
 Les Indiens, dontle soi n’étoit pas tons  
 les  ans  exposé aux  mêmes inondations  
 périodiques',  qui  cbangeoient  en  une  
 espèce de mer tonte l’Egypte, ne firent  
 point  entrer  dans  leur  fable sur la fin 
 ( 1 )   S yn c e lle .  Ib id .  p . 36. 
 \z)  S y n c e lle .  lb id ,p .   38.  et 40, 
 de  la  Période  Solstitiale  le  fampitj  
 Deucalion  ou  signe  du  Verseau; mais  
 ils  choisirent  la  Constellation,  qui  sff  
 troure  à  côté  de  lui ,  qui  se  lève  en  
 même temps que  lui, un peu  an-dessus  
 vers  le  nord  ,  et  qui  fixoit  également  
 le  ternie  de  la  Période  et  de  la  consommation  
 des  siècles.  Cette Constellation  
 est  le  Cheval  Céleste  ,  ou Pé-  
 gase ,  dont  le pied droit élevé, et porté  
 en  avant, ainsi  que  la  tête  ,  montent  
 sur  l’Horizon avec la  tête du  Verseau,  
 et  dont  tout  le  corps  monte  successivement,' 
 au commencement de la  nuit,  
 dans  tout le mois où  le  Soleil parcourt  
 le Lion, et où se termine la Période. La  
 nuit  achève  son  cours ,  et  la  Période  
 finit  à  l’aurore.  Alors- le  cheval  qui  
 toute  la  nuit  a  fait  sa  révolution  au-  
 dessus  de  l’HorizOn  ,  est près du bord  
 occidental  où  il  pose  son pied ,  tandis  
 qu’on  apperçoit  un  peu  plus  ah nord,  
 sur le bord de la mer, la Lyre, appelée  
 Testudo par les Latins,  et  Chelys par  
 les  Grecs.  Le Dragon  du  Pôle est tout  
 entier  hors du méridien,  et  il  penche  
 vers  le  couchant.  Voilà  les  aspecls  
 qui fixent le terme  de  la Période.  L’union  
 du  Pégase,  ou du Cheval Boréal  
 aux divisions  du  Lion  a été bien marquée  
 dans lés Sphères Persique  et Barbare  
 ,  comme  nous  l’avons  vu  plus  
 haut.  La  Sphère  Indienne  même  en  
 fait  mention  au 2e  Déean  -,  où  on  lit  
 ces  mots  :  Là  est  un  Cavalier regardant  
 vers  le   nord. 
 Voyons  maintenant  quels  sont  les  
 signes  célestes,  qui  annoncent  la  consommation  
 des  siècles  et  la  fin  de  la  
 Période,  autrement dit la lin du  monde  
 , chez les Indiens.  Ce n’est  point an  
 dixième  mois  ,  sous  le  dixième  Rof,  
 comme  les  Chaldéens,  ni  au  dixième  
 âge , comme les Sybilles , qu’ils le  font  
 finir  :  c’est à la dixième métamorphosa  
 de Vischnou. 
 (3)  Apollod. Bibli.Deor.l. c. 7. 
 £4)  Plut, de Solert. Aiiiin. p.y6S, 
 Cette  dernière  métamorphose  (1)  
 In’arrivera  qu’à  la  consommation  des  
 Isiècics.  Alors  Vischnou  paroîtra  dans  
 'toute sa gloire monté  sur  le Kalleuqni,  
 louKelki,  cheval  qui  demeure  actuel-  •  I leinent  dans  les  Cieux  ,  dont  le  pied 
 ■  droit  est  levé  ,  et  qu’il  ne posera  sur  
 I la  terre',  que  pour  l’écraser ,  et  pour 
 ■  châtier  les  impies :  et  les  méchansi  
 I  C’est dans ce moment, que  le  Serpent, 
 I qui soutient  le  monde, manquera  de  
 ■ force  et  pliera  sous  le  poids  ;  que  la  
 1 Tortue (mauvaise  traduction de  Che-  
 1  lys )  plongera  dans  la mer  et  que les  
 I  hommes  périront  à  cause de leur  cor-  
 I   ruption  (i).  Alors l’âge d’or  reviendra. 
 On  voit  donc  ic i, que  nous n’avOns  
 I  rieq  changera  la  position , ’ que  nous  
 I  avions donnée  au globe, au moment où 
 ■  s’achève  la  Période  Solstitiale $  posi- 
 ■  tion  qui  a  été  prise  d’après  les déter-  
 I  minutions de  Petosiris et de Necepsos, 
 ■  Astronomes  Egyptiens,  et  d’après  le 
 ■  poème de Nonnus Poète Egyptien.Avec 
 ■  ces élémens  cependant, par un  seul  et 
 ■  même  principe ,  par  la  seule  inspec- 
 ■  tion  des  Paranatellons  ,  par  celle  des  
 1   signes  et des' constellations qui fixoient 
 ■  la marche  du  temps  et la  position du  
 I  Ciel, au moment où tout est censé fini, 
 ■  nous  avons  retrouvé,  arrangés  comme 
 ■  d’eux-mêmes  aux  deux bords  de  l’Hô-  
 I  rizon ,  les  signes  célestes  qui  entrent  
 B  dans  les  deux  fables  Egyptienne  et  
 I   Indienne  ,  imaginées  pour  célébrer  la 
 ■  fin de  l’année  et  le  renouvellement de 
 ■   la  Période  Solstitiale.  La  correspon-  
 I   dance des  traits  de  la  fiction  avec  les  
 B  aspects  du Ciel  en  ce  moment,  et l’u-  
 I   nité de position  pour  les  deux  fables,  
 B  nous portent à croire, que le pur hazard  
 I 11  pas  produit  cette  multitude  de 
 ■   apports si  singuliers entre  la  fable  sa- 
 ■   cerdotale  sur  la  fin  du  monde  ,  au 
 ■  montent où s’achève  la  grunde‘année, 
 ■   et  la  position  du  Ciel  et  des Cousttl- 
 ■   tâtions  qui  la  fixent. 
 W Contant. d’Orville, - T. a. 'p. 54.'  
 i  K1) Bailli ; Astron.Xucl. Disc, préiim. 2 part. 
 S i,  comme  nous l’a  dit Chërémon  ,  
 toutes  les  fables  Sacrées  de  l’Egypte  
 ont  pour base les mouvemens  célestes,  
 le  Soleil, Tes  Planètes,  les  signes  du  
 Zodiaque  et-  les  Constellations  ,  qui  
 par leur couêber ou leur lever en fixent  
 les  divisions  celle -c i  certainement  
 porte  le  caractère  de  la fiction Astronomique  
 ,  et  doit  être  une  preuve  du  
 système d’explications ,  que Chérémon  
 et tous les Prêtres de l’Egypte avant lui  
 ont  dit  être  le  seul,  qu’on  dût  employer  
 pour 'analyser  les'  fables  anciennes. 
 Ajoutons  à  cela,  que  ces-prétendus  
 déluges se  reproduisoient  à des  intervalles  
 différens  et  progressifs,- suivant  
 -la  progression  décroissante du  nombre  
 naturel  4 ,  3, 2,   1  ,  ou  ceîle de la durée  
 des  périodes,  tju’ils  terminoient.  
 Car  ,  On  supposoit  toujours  un  déluge  
 à  la  fin  de  la  durée  de  chaque  
 âge. O r ,  cette  marche  n’est  certainement  
 pas celle  de la Nature  (2) ;  mais  
 bien  celle  de  l’imagination ,  et du génie  
 de l’homme. La marche  des catastrophes, 
   toujours asservie nécesssaire-  
 nient  à  celle  des  périodes-  ,  est  une  
 preuve  la plus  complète,  que  ces évé-  
 nemerts  n’appartiennent  pas  plus  à  
 1 histoire  , que les périodes elles-mêmes  
 ne tiennent à la Chronologie.  Tout est  
 le  fruit  du même génie, 
 Nousn’avons point fait mention, dans  
 nos explications ; de  là  tradition Chal-  
 déenne  sur là  conflagration  et  l’inondation  
 universelles,  qui  forment  l’été  
 et l’hiver de la grande année, et qu’elle  
 renferme  dans  son  cercle  ;  tandis  
 qu’ioi  ces  catastrophes  terminent  la  
 période  ,  et  ne  la  divisent  pas.  Mais  
 l’origine  Astrologique  de  Cette  tradition  
 est trop manifeste , pour que nous  
 - ayons  eu  besoin  de‘Ta-faire  remarquer  
 ,  et  de  prouver  qu’elle  est  une  
 pure  fiction  des Astrologues. En effet,  
 les anciens  Astrologues regardant tous  
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