thriaque aux sept portes, qui s’élevant
par degrés formoient une échelle mystérieuse
(i), dont le Soleil étoit le sommet,
comme étant l’Astre dans lequel
vont se rendre les âmes. Le métal, qui
y répond étoit le même que celui du
chandelier ;c’étoit l’or, destiné à représenter
la lumière première , qui brille
dans le Soleil, distinguée delà lumière
réfléchie, qui brille dans les Planètes.
On peut voir dans Beausobre (2) le
développement de toute cette théorie ,
sur le retour des âmes dans le ciel ,
etsur l’union desnombressacrésyet 12,
qui entroient dans cette théologie mystérieuse
, comme ils entrent ici dans
l’Apocalypse. Il rapporte cette union
au grand principe des anciens Rabbins
(3), qui disent que toutes les étoiles
servent aux sept Planètes, et les sept
Planètes aux douze Signes du Zodiaque.
On ne voit effectivement dans leur
théologie, que des allusions aux divisions
célestes par sept et par douze.
Dieu a imprimé par-tout dans l’univers,
dit Joachitès (4) sur le nombre 7 , le
caractère sacré du nombre 7. Il y a 7
principaux astres dans le monde , 7
jours dans la semaine , 7 portes dans
l’air, 7 Sphères , 7 Sabbats, etc. Dieu
a préféré ce nombre à tous les autres.
On peut voir aussi Macrobe (5) , Au-
lugelle(6) , Isidore (7), sur le nombre
7 , et sur l’importance du rôle ,
qu’il étoit censé jouer dans la nature.
Linus, cité par Aristobule dansEusèbe
(8), dit que dans le ciel étoilé tout a
été fait par 7.
Les trois nombres 7 , 10 et 12, consacrés
dans l’Apocalypse , étoient appliqués
à la théorie mystique des premières
sectes , et rapportés aux élé-
(1) Origen. b 6. p. 291.
(2) Beaus. Hist. du Manich. T . 2. 1.7 . c. 6.
p. Soo. etc.
(3) Ibid. p. 504. 6. a.
(4) OEdip. T. 3. pÀü5.
(a) Ma cru b. Sont Scip. ]. j. '
mens, aux Sphères et aux signes du
mois, comme on le peut voir dans
S. Irenée (9).On remarquera l’abus nlIe
ces sectaires firent de ces nombres. De.
là vient donc, que l’on trouve ces notas
répétés si souvent dans l’ouvrage, de
duisent à chaque page. UAn vJo i.tr di’a
bord
c. I . V. 4- . . . 7 églises.
Ibid
V. 12.
v . 16. ;
V. 20.
. . , 7 chandeliers
d’or.
. . . 7 étoiles.
. . . 7 anges.
C, 4- V. 5 .
V. 7.
. . . 7 lampes.
. . . 7 esprits de
Dieu.
C. S. V. r .
. . . 7 sceaux.
.. . 7 cornes.
. . 7 yeux.
V. 6. ,
V. . . .
Dieu.
c. 8. V. s. • . 7 anges.
c . I O . V. 4. . . 7 tonnerres.
c. I I . V. 13. . . 7 mille hommes
écrasés.
c. 12. v . 3- . . 7 têtes au
dragon.
V. I . . 7 diadèmes.
c . 13• V. i.Bête à 7 têtes.
V. 9. . . . 7 montagnes.
V. 10. . . . 7 rois.
Ce même nombre est aussi répété
ailleurs dans ses multiples , tels
que 1260 ou 180, multipliés par 7,
nombre qui se trouve au Ch. 12; ainsi
le nombre 7 se reproduit 24 fois.
Le nombre 10.est répété 4 fois
C. 12. V. 3. le dragon à 10 cornes.
C. 13. V. 1. la bête à 10 cornes.
(6) Auîugell. I. 3. c. 10.
(7 ) I'sidor. Orig. 1. 6. G. 16.
(8) Euseb. præp. 1. 13. c. 12. p. 668.
’(9) Irenée 1. 1. c. 14. et Epiphan. Ê&f
itéré s, c. 33.
Ibid. 10 diadèmes.
C 17. V- 3- autre bête à 10 cornes,
Enfin le nombre izyestrépété 14 fois.
C. 7. V. S . • 12 tribus,
12 milleliommes.
C i2. V. 11. Couronne de
12 étoiles.
12 portes.
C. 21. V. 12 . . 12 anges.
12 noms de douze
tribus.
V. 14 . -12 fondemens.
12 Apôtres de l’Agneau.
V. 16 . . 12 mile stades
cubiques.
V. 17. Muraille de
12 fois 12 coud.
V. 19,21.12 pierres précieuses.
12 portes.
12 perles.
C. 22................12 fruits de l’arbre
de vie.
Une répétition des mêmes nombres,
sussi suivie , aussi symmétrique ,
et qui a des rapports aussi frappans
avec les divisions de l’Astrologie , ne
nous permet pas de douter du caractère
Astrologique de cet ouvrage de
la Mysticité Orientale. Ce trait seul en
décèle la nature. Mais nous en aurons
beaucoup d’autres encore à faire remarquer
, qui mettront dans le plus
grand jour la vérité de ses rapports,
avec l’Astrologie et avec les figures des
Constellations. Nous retrouverons plus
d’une fois, dans le Ciel astrologique, les
figures bisarres et monstrueuses , que
l’auteur dit appercevoir dans le Ciel ;
'car nous l’y suivrons , et nous ne
chercherons ses tableaux, qu’au lieu
même où il les place. Si le nombre 7
, et le nombre 12 se trouvent si souvent
répétés chez lu i, c’est, que l’Astrologie
les avoit déjà consacrés dans se§
0 ) Clem. Slrom. 1. 5. 5. p. 599.
divisions. Nous avons vu , que le
nombre 7 étoit fameux dans l’Astrologie,
dans la Cabale et dans toute la mysticité
ancienne, parce qu’ilexprimoit celui
des Sphères et des Planètes , qui y sont
attachées. Le nombre 12 étoit également
fameux, parce qu’il exprimoit celui
des Signes, par lesquels ces Planètes
voyageoient, engendroierit les mois ,
et modifiant leur action sur la nature,
donnoient à la lumière et à la chaleur
une durée et une intensité variables.
Les âmes d’ailleurs, après avoir
passé par les Sphères, parcouroient
aussi le ciel des fixes, où étoient les
douze Signes, et de-là revenoient à
l’Empyrée. C’est par les douze Signes,
dit Clément d’Alexandrie (1), que les
âmes retournent à leur principe. C’est
la même idée (2) , que présente la
grande roue aux douze sceaux , ou
à laquelle sont attachés douze vases.
J. C. , suivant les Manichéens , construisit
une machine pour le salut des
âmes. Cette machine est une roue , à
laquelle sont attachés douze vases. La
Sphère fait tourner cette roue, laquelle
enlève dans ses vases les âmes des
morts. Le grand Astre, qui est le Soleil,
les attire par ses rayons , les purifie,
et les remet à la Lune, jusqu’à ce
qu’elle en soit toute pleine. Car Mânes
croit', que le Soleil et la Lune sont
deux vaisseaux. La lune étant remplie
d’ames s’en décharge dans le Soleil ;
puis elle èn reçoit aussitôt d’au! res par
le moyen des vases, qui descendent, et
qui montent sans cesse. Ces âmes passent
de-là dans la colonne de gloire ,
qui est appelée l’air parfait. Cet air
parfait est une colonne de lumière ,
qui est remplie d’ames purifiées. Voilà
par quel moyen les âmes retournent
dans le ciel. On sent, que le nombre
12 ,ou celui des Signes doit jouer
un rôle important dans ces sortes d’ouvrages
mystiques , et que c’est par
(2) Beausobr. T- 2.1. 7. c. 6.