et victorieux. Isis son épouse le cherche
, rassemble les débris épars de son
corps , et; du fond du tombeau , ou elle
ks a réunis , elle voit sortir sou époux
radieux. Ce fait ne peut être réel ; c’est
donc une fiction ; et connue cet époux
est le Soleil, c’est donc une allégorie
sur la prétendue mort et sur la résurrection
du Soleil. Aussi est-ce d’après
ces principes, que nous l’avons expliquée.
Revenons sur les traits de cette
fiction, et sur les bases de notre explication
(oo.). ‘
Osiris étoit peint avec les cornes du
boeuf Mit.hriaque,c.ommeBa'cchus, avec
lequel Hérodote et tons les Anciens le
confondent; donc il est la même Divinité
que le Taureau Mithïiaque , auquel est
toujours uni le Soleil. Ür le Taureau
Mithriaque a pour ennemi le Scorpion
céleste , ou le signe opposé , répondant
à l’automne , à cette ancienne époque.
Donc Osiris doit avoir le même ennemi.
Il l’a effectivement, Le Planisphère
Egyptien,imprimé dans Kirker, peint
Typhon aux pieds et aux mains serpen-
tiformes,dansle signe du Scorpion, avec
lequel se lèvent les Scrpens d’automne.
C’est-là , dit-on, son domaine , c’est-à-
dire, le signe sous lequel passoit. le Soleil,
lorsou’il entroit dans le domaine des ténèbres
, figurées par Ahriman enPcrse,
et. par Typhon en Egypte y ou lorsqu’il
desçendoit. aux signes intérieurs, et que
l ’universrestoitabandonné aux assauts
de la puissance tenebreuse , pour me
servir de l'expression de Julien. On
observe, qu’il est ici question de Pé-
poque dans laquelle le Scorpion et le
Taureau occupoient les deux équi-
r.oxes i comme dans le monument Mithriaque
, ce qui remonte à plus eîe
2400 ans avant l’Ere Chrétienne. C’é-
toit alors, non pas sous la Balance,mais
sous le Scorpion qn’rtoit dégradé le
Dieu Lumière, comme il reprenoit son
empire , non pas avec la forme dA—
frpeau . mais avec celle de Taureau, t> * ’
( 1 ) M a c ro b . Sat. È 1 . c . a i .
I V E R S E L L E.
qu’avoient Osiris et Bacchus. Arfssî
Plutarque dans son traité d’Isis et d’O-
siris fixe-t-il cette mort d’Osiris et la
triomphe du ténébreuxTyphon au passage
du Soleil dans les étoiles du Scorpion.
Il nous peint les fêtes de deuil
auxquelles cette mort donnoit lieu , et
il nous dit clairement, qu’elles avoient
pour objet la dégradation de la nature
a cette époque , le dépouillement de la
terre de toute sa parure, et sur-tout la
défaite de la lumière, qui succomboit
alors sous l’empire des nuits. Il ajoute,
que l’on trouvoit en Grèce de semblables
fêtes lugubres fixées à la même
époque annuelle et instituées poui le
même sujet, c’est-à-dlFe , pour expii-
mer le demi de la nature au depait
du Soleil , lorsqu’il s’enfonçoit vers les
régions Australes, séjour des enfers, ou
dans l’hémisphère inférieur du monde.
On y conduisoit en ceremonie le Boeuf
équinoxial, dont Osiris; prenoit la forme
au printemps mais il étoit alors ,
comme la nature couvert d’un'voile
noir et dans un appareil lugubre.
Macrobe (1) indique la même raison
de ces cérémonies lugubres', et elle est
vraie, parce qu’elle est fondée sur la
nature.
- Isis donne la sépulture aux membres
de son époux , dont le corps avoit été
dîvisé cn quatorze parties ; on lur.ekve.
des tombeaux dans différentes villes,
d’Egypte; on place autour du tombeau
360 urnes , autant quil y a- ce
jours à l’année sans épagomènes, eu autant
qu’il y a de d e g r é s auZodiaque,que
le Soleil ou Osiris parcourt, Isis tait
son image en cire ; le culte en es
confié à des Prêtres. Mais ensuite Oaus
revient des enfers au secours de la bni
mière oud’Orus sou fils; illniappreiHf
à triompher de Typhon leur ennemi»
et lui assure la victoire sfir le gi®1.
Serpent, qui combattoit pour TyP»0®'
Osiris lui-même .n’avoit pas été longtempsperdu.
Aprèsl’avoirpleuré^onuw
mort, on chante son retour. On célèbre
Osiris retrouvé avec autant de
pompe, que l’on avoit célébré sa naissance
, dans laquelle on annonçoit la
naissance du Seigneur du monde.
Nous n’avons donné que le précis
de l’histoire d’Osiris , et nous avons
réuni seulement les traits, qui lui sont
communs avec Bacchus , Adonis ,
Christ, etc. enfin les traits qui tiennent
à la mort et à la résurrection du Dieu
Soleil. Nousjn’avons besoin ici que de ce
précis; l’histoire mystique d’Osiris ayant
été développée dans ses détails ailleurs,
et beaucoup plus au long- (1) On se
rappellera, que l'Evêque Synésius fait
finir la tyrannie de Typhon, et ramène
Osiris, au moment ou le feu sacrés’al-
hîme sur les autelset où Osiris de
retour vient donner le nom à l’année.
On se rappellera aussi, que Synésius ne
parle de toute cette aventure, qu’avec
l’air du mystère , ajoutant qu’il n’y dit
rien que ce qui peut se dire au peuple.
Les autres Pères de l’Eglise et les
écrivains Chrétiens parlent souvent de
ces fêtes célébrées en l’honneur d’Osiris
mort et ressuscité , et ils en font
un parallèle avec leur Christ. S. Atha-
nasè (pp), S. Augustin , Théophile »
Athénagôre , Mimitius Félix , Lac-
tance', Julius Firmïcus , tous les Auteurs
Payens et Chrétiens, qui ont parlé'
d’Osiris, ou du Dieu Soleil adoré sous
I ce nom en Egypte, s’accordent ànops
^ peindre le deuil de i’Egypte à sa mort ;
deuil qui se renouvellent tous les ans.
! Ils nous décrivent-les cérémonies, qui
j se pratiquent à sa sépulture, les tbm-
j beaux qu’on lui avoit consacrés en dif-
j léreüs endroits , les larmes qu’on alloit
j répandre pendant plusieurs jours , et'
ensuite les fêtes de joie, qui succédoient
a cette tristesse, au moment où l’on
. annonçoit Osiris,retrouvé et ressuscité.
; Hérodotfe "et Athénagôre nous parlent
de la représentation de la Passion d’Osiris
, que les Egyptiens appeloient les
mystères de la nuit (2).
On trouve dans nos Notes un abrégé
de ces différens passages, dont nous ne
présentons ici que le résultat. Ce résultat
est que le Soleil a été adoré eu
Egypte , dès la plus haute antiquité ,
sous le nom d’Osiris, et qu’on célébroit
sa naissance , qu’on écrivoit sa vie , ou
chantoit ses bienfaits, on pleuroit sa
mort pendant plusieurs jours sur sou
tombeau, qu’ensuitc on célébroitsonre-
tour à la vie. Or rien de tout cela ne
convient au Soleil , absolument parlant
, au Soleil qui ne naît , ni ne
meurt; ce qui prouve que toute cette
histoire est allégorique. Cette mort,
ce tombeau , cette résurrection 11e sont
que des fictions mystiques , communes
à toutes les Religions , qui ont pour
objet, le culte du Soleil, telle que celle
de Christ.
Il en sera de même de Bacchus ,
qu’Hérodote, Plutarque , Macrobe et
tous les Anciens confondent avec Osiris
, et conséquemment avec le Soleil.
Bacchus donc naît , meurt , descend
aux enfers' et ressuscité, comme Osiris,
comme Christ.
Bacchus meurt, comme Osiris, il est
mis comme lui en pièces parlesGéans ,
et ensuite il est rendu à la vie. Telle
étoit la doctrine, qu’on enseignoït dans
les mystèoes du Soleil soiis le nom de
BacchusiPg), en qui les Théologiens
reconnoissoiefit l’intelligence , par ou le
Mycf de la Divinité, en tant qu’elle est
unie'à la matière , et pour ainsi dire
incorporée, jusqu’à ce qu’elle soit rendue
ensuite au principe éternel et unique,
du sein duquel elle étoit descendue :
idée qui rentre fort dans celle du Logos
incarné; qui est mis à mort, ressuscite
et retourne au sein de soa
père {qq).
(0 Ci-déss. !.
CD Herod. 1,2,
3. e. 2. et 3.
c . 170»
(3) Macro!). Somm. S c ip . 1. î . c . 12,
l a