C H A P I T R E C I N Q U I È M E
.À . P R Ès avoir établi la Sphère sur les
quatre points fixes ou solides , aux*
quels les anciens agriculteurs primitivement
rapportèrent le commencement
des saisons ; après avoir envisagé
les quatre Animaux célestes, qui
y correspondent et les avoir placés
aux quatre points cardinaux du mond
e , Orient, Occident, etc. le prêtre
Astrologue jette ensuite ses regards
sur le système des sept planètes,
qui, avec le Zodiaque, étoient la base
des observations Astrologiques , et que
consulte le vieux Astrée dans Non-
nus ( i ), lorsqu’il annonce à Cérès les
destins de Proserpine sa fille. Jean suit
la même marche,en consultant dans les
-Cieux les destins de l’univers.' Il désigne
le livre de la fatalité et le ciel Planétaire,
dans lequel étoient’censés écrits
les destins des hommes, par un grand
livre fermé de sept sceaux, que tenoit
le Dieu , dont lé trône s’appuie sur le
Ciel et sur le Zodiaque. Nonniis (2) emploie
une figure à-peu-près semblable ,
pour désigner le système Planétaire,
composé des sept Sphères, qui concourent
à la formation du destin , et les
sept, étoiles, que l’on comparoît à sept
Scribesousepfplumes,quiécrivoientsur
le Ciel des fixes les destins des mortels.
(3) Harmonie reçoit Vénus , et consultant
les tables Astrologiques du vieux
Ophion , écrites en caractères Phéniciens
, elle prédit la grandeur future
de la ville de Bero'é' Ce livre sacré étoit
formé de l’asseniblage de sept tablettes
, qui contenoient les destins
des mortels , et chacune d’elles portoit
le nom d’une planète. Sur la pre-
(1) Nonn. Bionys. 1. 6. v. 6g. '
|i| Ptonnus Diouys. I.41.V. 340.
mière tablette étoit écrit le nom défi
Lune. La seconde tablette , qui étoij
d’or, portoit le nom de Mercure, qui ré-
digeale&lois. La troisième étoit marquée
de l’empreinte de l ’étoile du matin , ou
de Vénus. La quatrième portoit l’ image
du Soleil, placé au centre des sept
Sphères. La cinquième , de couleur de
feu rouge, s’appeloit tablette de Mars,
La sixième étoit céile de Jupiter. La
septième étoit la tablette de Saturne,
planète la plus voisine du Ciel des fixes.
Sur ces sept tablettes étoient écrites les
différentes, destinées du monde. Voilà
donc ici le livre de la fatalitér désigné
sous l’euïbifme d’un livre à 7 feuillets,
dont chacun est marqué du carat’
tère et du nom d’une planète. Les
Egyptiens également désignoient par
sept caractères alphabétiques lafata-J
lité; Ce livre à sept feuillets, oui
sept tablettes , est une image peu différente
de celle du livfe fermé de sept
sceaux , et. dont chaque sceau, succe%
sivemeut levé , va’ nous apprendre les
destins du monde , et le malheur dort
il est menacé. LesBrachmanes de l’Inde
donnèrent à Apollonius sept sceaux^},
ou sept anneaux Sigillaires1,; qui por-
toient ch .cun le nom d’une planète.
Ainsi ces sceaux Planétaires sont dans1®
goût de la mysticité orientale; et IS
livre fermé de sept sceaux , ou forme
de l’assemblage de sept tablettes , nous
paroît être, incontestablement remit,
blême du livre des. destins, ( a )• Ve
cours de la fatalité , ou 1 impulsion
qu’avoient primitivemèn treçue leshpje'
res, étant censé devoir se rapporte1,8’1'
point Equinoxial, comme au prmclPe
(3) N on nus , ibid.'v. 340.
(4) Phil. in vit. Apolï. 1. 3. c. 13.
t, (oI]S les mouvemens célestes ; c’est
taries, ou l’agneau Equinoxial, portant
fur sont front sept cornes et sept yeux,
lui sont les sept intelligences Tlané-
ftiires, ou, comme dit St.-Jean, les sept
Esprits de Dieu (1) , qui va recevoir le
tàmeux livre des destins des mains du
E)ieu ou du Génie placé sur le Cielousur
le Trône qui s’appuie sur les Cieux.
t ’est cet Agneau absorbé dansles rayons
lu Soleil du printemps , dont à cette
Époque on. célébroit la mort , la ré-
Isnrrection et le t riomphe, comme nous
■ ’avons fait voir ailleurs, à qui toute la
■ nature intelligente rend hommage dans
l e livre, comme au chef de l’initiation à
la Lumière et au Bon Principe , vainqueur
du Prince des ténèbres et de l’au-
iteur de tous les maux du monde sublu-
laire. Il est ici le héros de l’ouvrage
■ mystique, et il sera le chef de la nouvelle
(lté , comme il l’est de l’ordre du
Inonde , dont le mouvement est censé
■ partir de l’Agneau ou d'A r le s , pre-
Inier des signes., et lieu de l’exaltation
■ du Soleil, père et source de la Lu-
ftnièredu monde. C’est ce Soleil, qui a
■ on domicile au Lion céleste , et qui,
■ ans les monumens Mithriaques de
» 1. Hyde , a sous lui le Lion, ce Lion
■ qui en Egypte portoit le trône d'Orus ,
■ Dieu Lumière, de l’Apollon Grec, enfin
Bte Lion qui servoit d’enseigne à la
■ ftibu de Juda (2), comme nous l’avons
■ vu plus haut ; c’est ce Soleil, et le signe
■ qui lui est affecté dans les Cieux pour
■ domicile, que l’auteur, dans ce même
■ chapiti-e,.v. 5 , désigne sous le nom
■ &“ Lion de la Tribu de Juda, qui par
• a victoire a* obtenu le pouvoir d’ouvrir
■ e livre , et d’enlever les sept sceaux,
■ es deux figures, Lion et Agneau , sont
Mes seules que l’Astronomie ait données
■ au Soleil, f’une, pour son domicile, l’au-
I 0 ), Apocal. c. .5. y . 6 et 7.
I (2) Kirker . CïAipI T. 2. pars i.p. 22.
B ■ OEdjp,,T. 2, pars3. p .4Ô3,
I '4) Apjcal. 5. v - 5.
tre, pour être le lieu de son exaltation et
de sa plus grande influence.
Ce Lion symbolique jj,destiné à fin
gurer le Soleil, se trouve souvent -sur
des Abraxas (3) , avec.cette inscription.
kyyji n/j.'j/çfj-zV'ii - ici commence lufatcilitei
Il 11’estdonc pas étonnant,-qu’il lui soit
accordé le pouvoir d’ouvrir le livre aux
sept sceaux (4), Les Cbaldéens don-
noient à la Belle-Etoilé du Liop , Re-
gulus, le nom de Roi, et leur Astrologie
le caractérise par le titrede CheJ
des Cieux ., Afx” nççtyim. Il étoit une
des quatre Étoiles Royales, comme nous-
l’avons dit.
Les habitans de la ville du Soleil,
ou d’Héliopolis adoroient ce Dieu sous
la figure du Lion (S).
Ainsi, notre conjecture, sur la nature
de ce Lion de la Tribu de Juda, s’accorde
parfaitement avec le caractère,
du culte du Soleil, aux mystères duquel
s’initièrent les frères de la société
de l'Agneau.
Au reste , si le Lion avoit la prérogative
d’être l’animal du Soleil et sou
signe familier, l’Agneau avoit sur lui
l’avantage d’être chef de tous les signes^),
principes signoruni, comme
l’appellent tous les livres d’Astronomie
, dux Coeli ; et c’est à ce titre de
Coryphée de tous les choeurs célestes,
qu’il reçoit l’hommage de tous les
Cieux et des autres animaux, qui s’inclinent
devant lui (7), ainsi que lés vingt-
quatre vieillards , qui forment le concert
céleste avec leurs harpes. D’ailleurs,
c’étoit à lui qu’éloit uni le Soleil,
dans le moment ou l’on célébroit la
victoire du principe Lumière , pt .oiv
l’on attendoit une.Théophanie,. 11 étoit
le grand Dieu de la fête. C’étoit donc
à lui à recevoir tous les honneurs, et à
jouer le premier rôle, comme il le joue
(5j Photius C od ex , 242,
s-ilû) .FÎJ.mir. 1,3. ,e, 2. ’
’ (7] ' Apocalÿp.'c. 5: V . S.
II h 3