parler celle des Hébreux , et que la tradition
en est encore conservée.
Ço même Serpent, dont le mauvais
principe prend la forme , pour porter
le ravage d'ans J’uni vers, reparaît pins
d’une fois dans la Théologie des verses
, et la manière dont on en parle ne
permet pas de douter, qu’il ne soit
question d’une constellation. C’est dans
le Ciel qu’on le fait cheminer , c’est-
à-dire , sur la voûte même où il développe
ses longs replis. Voici ce que dit
Je Boundesh : « Ahriman ou le principe
” du mal et des ténèbres ( i ) , celui
»* par qui vient le mal dans le monde ,
upénètre dans le Ciel, sous la forme
>1 cl’une Couleuvre, accompagné des
n De\vs , qui ne cherchent qu’à dé-
ü truire »>. Les Dews sont les Génies
des ténèbres, qui , avec le Serpent,
ramènent les longues nuits sur notre
hémisphère.
Dans un autre endroit du Zend
Avesta (2), où il est question de cet Ahriman
, chef des mauvais génies, on
appelle la Couleuvre malfaisante, en
termes propres et formels, V-Astre Serpent.
« Lorsque les Paris ( ce sont les
» mauvais génies ) désoloient ce mon-
» de, couraient par-tontdans l’univers;
» lorsque VAstre Serpent se faisoit un
» chemin entre le ciel et la terre, c’est-
5) à-dire , montoit sur l’horison, etc. ».
Le nom d A s tr e Serpent désigne incontestablement
une constellation, et
cette constellation est placée dans le
Ciel, près de la Balance , et monte
avec elle. C'est donc elle qu’on a voulu
désigner pour signe du mal produit
dans l’univers , lorsque les Auges des
tenebres, les mauvais génies viennent
répandre leur maligne influence. Et
quand on dit que ce Serpent se fait un
chemin entre le ciel et la terre, on désigne
clairement un lever ou une as-
(1) Zerul. A v . T . 2 , p. q5i .
(2) Ibid, p. 188.
{3) Zend. A v . , T . 2 , p. iS8.
cension d’étoile sur l’horison, l’astre
semblant se glisser entre l’espace étroit,
où le ciel et la terre paroissent se confondre.
On y unit souvent le Loup , constellation
placée au midi de la Balance ,
comme le Serpent l’est au nord, et qui
monte également avec eux. « Lors-
» qu’Ahnman court sur la terre (3) ;
» que celui qui prend la forme de la
» Couleuvre court sur la terre; que ce-
» lui qui prend la forme du Loup court
» sur la terre , etc. et que le vent vio-
» lent du nord porte l’afïoiblissement».
La Cosmogonie des Scandinaves unit
toujours le Loup Feuris au fameux
Serpent son frère, qui porte le ravage
dans le monde.
Dans les fables Grecques , Lycâon (4)
est. changé en Loup , au moment où
finit, l’àge d’or, et où Thémis , Astrée,
la Vierge de nos constellations, qui
précède la Balance , monte au Ciel.
A la suite de cette fable vient celle
du fameux Serpent, dont triomphe le
Soleil, ou Apollon ; et ce Serpent est
celui qui est placé au pôle, et qui garde
les pommes des Hespérides.
Non-seulement le Loup et le Serpent
d’Ophiucus ont été mis en action,
dans cette Cosmogonie , mais encore
le Dragon du pôle , appelé Dragon
gardien des pommes des Hespérides,
qui monte avec celui d’Ophiucus et
avec la Balance, mais plus au nord.
Si nous nous sommes attachés à celui
du Serpentaire , c’est qu’il paraît par
les traditions conservées encore aujouf-
d’hui chez les Perses, et que nous allons
rapporter, que c’est celui-là qui est désigné
dans la Genèse. En effet, voici
ce que rapporte Chardin à l’article de
la sphère des Perses (5) : <1 Les Perses,
» dit cet auteur , ont à-peu-près les
» mêmes constellations que nous , ex-
(4) Ovi.î. M e t., 1. 1 , falil. 6 et 0, ,
(5) T. S , p. 86.
» cepté que les constellations boréales ,
» le Bootèset le Serpentaire,s’appellent
» Ava (o), la grande et la petite, qui est
» Ève, mère du genre humain ». Il est
bon d’observer , que ce Serpentaireièst
le fameux Esculape , comme nous l’avons
fait voir , le Dieu dont les enfans
avoient des temples au bourg d’Eve en
Argolide (1).
11 paraît donc , que les Perses savent
encore aujourd’hui, que dans la constellation
du Serpentaire , ou de l'astérisme
sur lequel on a dessiné un Serpent
, étoit la fameuse Femme , qui,
avec le Serpent, introduisit le mal dans
le monde, et qu’aecompagnoit la grande
Couleuvre , mère de l’hiver, qui effectivement
commençoit aü lever de la
tête de son Serpent, avec la Balance ,’
ou au septième mille de la période
duodécimale. Ceci est une démonsti a-
tion pour un homme de bon sens :
car il n’çst point de hasard , qui, quel-
qu’heureux que veuille l’imaginer celui
qui ne cherche qu’à s’aveugler,
puisse jamais produire un accord aussi
parfait, soit des Cosmogonies entré
elles , soit des Cosmogonies avec l’ordre
des phénomènes de la nature.
Une tradition Rabbinique confirme
encore les rapports du Serpent d’Ève
avec le Serpent Céleste , qui se lève
avec la Balance et avec toute cette
parlie du Ciel,' qui monte au montent
ou lès ténèbres de l’automne vont reprendre
leur empire sur la lumière.
Avec le Serpent, et tout à côté, plus
au nord , est la constellation de l’Hercule
ingeniculus, où la sphère des Ara-
bes jieignoit un Chameau (2) : là monte
un Chameau avec son harnois, dit cette
sphefe.' Il résultoit de cette unioù
nn symbole composé des attributs du
* ta peut: et du Chameau, ou un monstre
Lamelo - morphique. Tel est précisément
celui qui séduisit Ève, suivant
-U) Pausan. Corinth., p. 80.
{?) C æ lpm A s t ro n om ie , , p . i 56.
cette tradition Rabbinique, rapportée
dans la fable du grand Samaël (p) :
« Onraconte, ditMaimonide (3), que le
» Serpent, qui trompa Ève , avoit la
» forme d’un Chameau, sur lequel étoit
» monté Samaël, nom que l’on donne
» au chef des Génies des ténèbres ou
» au Diable . . . On dit que Dieu,
» voyant arriver Samaël pour tromper
» Eve monté sur son Serpent Camélo-
» morphique, ne put s’empêcher de rire
» dit cavalier et de sa monture (ç)'ti
L ’miion du Chameau et du Serpent
des constellations , qui par leur lever
annoncent l’introduction du mal physique
et le retour de l’hiver, nous donne
le noeud de cetté tradition énigmatique
, qui sans, cela serait une absurdité
, mais ’qui, étudiée dans Je Ciel,
s’entend et se lié av.ee lé’reste'dé notre
théorie sur le Serpent de la Cosmogonie
des Perses et des Hébreux ,
et devient une nouvelle preuve de notre
détermination sur le lieu qu’occupe le
Serpent Cosmogonique.,
La position de ce Serpent dans les
Cieüx , relativement à laBalance oli à
la femme, qui, dans lès1 anciennes sphères
, portoit cette Balance, s’accorde
assez avec celle que lui donne la Genèse
(r) ; car elle suppose que le Serpent
est à ses pieds, cherchant à lés
mordre (s1). Au moins est-il certain
qu’il se le vie avec l’extrémité du signe
ae la Balance, oit çettè femme ap-
puÿoit ses pieds, comme nous i’àvoits
vu dans le passagè de Théon ; et comme
on le voit sur une sphère.
La sphère Persiqùe , rapportée par
Scaliger (4), met parmi les figures, qui
montent sur la Balan'ée , la tpte du
Dragon *, èt ensuite le' itoltéli du Ijjra-.
gon. Une autre sphère, la Barbariqué ,
le nomme, aussi; .
C’est par ce même Sèrpent des constellations
, qui se lève à l’équinoxe
(3) More Nevoch.', 1. î , c; 31.
(4) Scalig, tio t. ad M am l.jp . -34a. - '