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 étoient censées avoir fait aussi  chacune  
 un  nombre  de  révolutions  complètes  
 dans le Zodiaque, de façon à se retrouver  
 an  commencement  de  la  division  
 du cercle,  au  moment où  la douzième  
 révolution  des  fixes  s’achève. 
 Avant  d-e  procéder  à  la  preuve  de  
 notre proposition ,11 est à  propos  d’observer, 
  que la période  de 432,000  ans,  
 et  tonte  autre  période  de  restitution  
 des  huit  mouveiuens , n’a  qu’ùne vérité  
 hypothétique,  et aussi  peu réelle,  
 N I V E R   S E L L E ,   
 dans une première révolution., et députées  
 que la science même qui la créa et qui en  
 fit usage;  L ’Astronomie même aujour-  
 d'huin’est pas assez perfectionnée, pour  
 qu’on  ose  assigner la  durée  du  temps  
 nécessaire,  pour  que  les  huit  mouve-  
 rnens  partis d’un  fioint  donné puissent  
 exactement  se  trouver  tous  ensemble  
 à ce point dcdépart. A plus forte raison  
 ne pût-on pas le  faire chez les Anciens ,  
 dont  les  connoissances  Astronomiques  
 étbient.bien inférieuresauxnôtres,et qui  
 S’oceuoèrent peu de la théorie des Planètes, 
  à l’exception de celle du Soleil-etde  
 la Lune. Leur Astronomien’étoit guères  
 que de l’Astrologie [c) ;et s’ils donnoicnt  
 quelqü’attention  au calcul des éclipses,  
 ^ést  que  la  sûreté  de  leur  théorie  sur  
 ‘cette partie  sembloit  garantir  la vérité  
 de  tenta  prédictions sur les  é véneinens  
 de la vie humaine ,  et la certitude  d’nn  
 art,  auquel la  fortune  et la  considération  
 étoient.  attachés.  Car en  général,  
 dans  tous les  siècles, celui qui  trompe  
 les  hommes ,  a  toujours  plus  à  gagner  
 que  celui  qui  les  instruit.  Comme  il  
 n’étoit  ici  question  que  d’en  imposer  
 aux  peuples, on  se contenta  de  la vraisemblance  
 dans  la  création  àe  la  Période  
 ,  et  elle  eut  tonte  la  vérité  que  
 ponvoit avoir  une  théorie  toute hypothétique. 
   On  avoit  besoin  nécessairement  
 d’une  période,  qui renfermât  le  
 cercle  de  tous  les  aspects  possibles, et  
 de  tous  les  ellets  correspondans ,  afin  
 que les observations- (1 ) supposées faites 
 (1)  Cicer-  de Divinat. 1.2. c, 97- 
 (*)  Censor* de (lie JSatal.  c.  ro. 
 dansles archives de l’Astrologie, fis-  
 sent prévoir  à  la  seconde  révolution le  
 retour des événemens qui s’y  étaient déjà  
 liés, et qui se reproduisaient. C’étoit-là  
 comme la base de l’Astrologie. Les véritables  
 Astronomes  n’admettoie.nt  point  
 cette  fiction ,  ni  ces  prétendues  restitutions  
 de  tous  les  aspects.  Ils étoient  
 persuadés, que cette série se prolongeoit  
 à  l’infini  ( 2 ) ,  et  qu’inutilemeût  on  
 attendoitdes retours.  D’autres au contraire  
 ,  et c’étoit les Astrologues ,  sup-  
 posoientun cercle et de-sretours, apres un 
 long intervalle de temps, mais pourtant  
 fini et dé terminé, dit Cicéron (3); opinion  
 plutôt  établie  par  le  besoin,  que  confirmée  
 par les  calculs  et  l’observation.  
 Voyons  donc  d’où  l’on  partoit  pour  
 l’imaginer. 
 L ’année solaire étant prise pour élément  
 de la période cherchée ,  le Soleil,  
 ■ ou  son  retour au point d,A )'ies }  ou  à  
 l’origine  du  Zodiaque  ,  fut  pris  pour  
 mesure  commune  des  autres  mouve-  
 niens.  Toutes les fois donc que la  f-b-1  
 nète ,  supposée  partie avee le Soleil du  
 point cVAries ,  s’y retrouvoit avec lui,  
 il y  avoit restitution de  la Planete. Or,  
 po u r que cela arrivât,  il  falloit  que  la  
 Planète  eût  ou  un  mouvement, égal à  
 celui du Soleil , ou  un mouvement plus  
 grand,  qui  en_fut un multiple  exact,  
 ou  un  mouvement  plus  petit, qui  en  
 fut.une  fraction.  Dans  ce  dernier cas,  
 en  faisant faire au  Soleil autant de  révolutions, 
  qu’exprimoit d’unités le  dénominateur  
 de  la  fraction jj  il  devoit  
 y  avoir  restitution ou coïncidence^  
 faite des deux Astres au  point à'AnM-  
 Par  exemple ,  prenons  Jupiter , qui eu  
 ■ douze  ans  parcourt  le  Zodiaque ,  ?  
 dont  le  mouvement est  à-peu-près un  
 douzième  de  celui  du  Soleil,  et  conséquemment  
 d’ un  signe  par  an ;  n es  
 clair,  qu’au  bout  djun  an,  lorsque*?  
 Soleil  revient au  point d’^4rt"cs , ]i V 
 (3)  Cicer. deN^t«Dcor. 1»  c* 3Q» 
 R E L   I  G  I  0  0   U N  I  V  E  R 'S E  L  L  E.; 
 si?ùe  d’écart  entre le -Soleil et  Jn-  
 •niter.°Au  bout  de  deux  ans  il  y   aura  
 H  signes : trois au  bout de  trois  aos;  
 enfin au bout  de  douze ans ,  1 arc  cl  e-  
 fcart sera de douze , ou du cercle entier;  
 c’est-à-dire  ,  qu?il .n’y, aura  plus  d’écart, 
  puisque dans unqcefccle un  corps ,  
 |(iui,  parti.d’un  point,  s’éoarte  de  ce  
 [joint  de  toute  là  circonférence  du  
 cercle  est  revenu  nécessairement  au  
 [point  de  son  départ  ,  et  a  achevé  sa  
 [révolution. 
 Si nous  eussions- pris  Mars , dont  le  
 mouvement  est  la moitié  de. celui  du  
 [Soleil -, et. qui, parcourt la moitié du Zo-  
 Idiaque  en  une  année ,  il  se  seroit  re-  
 Itrouvé  au  bout  de  deux  ans  avec  le  
 Soleil aû point à?Arles, et conséquem-  
 Inient  au, bout  de  six  fois  deux  ans,  il  
 [se seroit, trouvé aussi  avec Jupiter , qui  
 [y  revient  tous  les  douze  ans.  La  pé-  
 iiitticîde  douze  ans  (r).,  on  la  dodé-  
 jcaéteride,  si  fameuse chez  les. Astrologues  
 ‘de  Chaldée  ,  seroit  donc  une  
 ■ période  de  restitution  pour  le  Soleil,  
 [Mars  et  Jupiter ,  si  Mars  faisoit  pré-  
 Icisément.  six  signés.,  et  Jupiter un si-  
 pneysans  fraction  quelconque,  tandis  
 [que  le Soleil fait  une révolution.  Blais  
 Icefte précision n’existe pas ;  et  c’est là  
 ■ ce  qui  gêne la, coïncidence ,  qui  ne se  
 ■ trouve  retardée  que  par  les  fractions  
 Ide signe.  ne  firent  donc  les  Astrolo-  
 Igues, pour éyîter cet. inconvénient ? Ils  
 ■ multiplièrent tellement les divisions du  
 ■ cercle  ,  que  les  fractions  de  ces  divi-  
 Bstons furent  réduites, à o , ou  assez  in-  
 Itensibles,,: pour être négligées dans l’hy-  
 l-pothèse des retours; ensorte  qu’à la fin  
 ■ ®e  chaque'révolution  du  Soleil  ,  une  
 ■ planète quelconque se trouvât toujours  
 ■ censée  répondre  exactement  à une>-des  
 ■ divisions, qui,  étant en «ombre  prodi-  
 ■ E'eux, sans étendue  sensible, se  repro-  
 ■ juisoieut  à chaque point du Zodiaque,  
 ■ j et  correspondoient  à  la  Planète,  dont  
 ■ e disque,  n’étant point plus  petit que  
 [1 îhtervallc des divisions, sembloit l'oe-  
 K  (0 Ceasoria, de die filial, c.  ici. 
 eùper  tout entier.  Le  cercle du Zodiaque  
 étoit  composé  d’une  série  circulaire  
 de  très-petites  cases  ou  lieux,  
 dans une  desquelles  une  Planète quelconque  
 se  trouvoit  toujours  circonscrite  
 , et  dont la  somme  exprimoit  son  
 écart du  point d’Aries ,  au momeutioù  
 le  Soleil  y   revenoit.  Conséquemment  
 les arcs d’écart de chacune d elles, en ce  
 moment, contenoient des fractions d’un  
 même dénominateur ,  et  qui  ne  dilfé-  
 roient  entr'elles,  que  par  le numérateur  
 ,  lequel  étoit  toujours  égal  à  la  
 somme  des  cases  ,  qui  se  trouvoient  
 entre  le  lieu de  la planète  au moment  
 OÙ  le  Soleil  achevoit sa révolution ,  et  
 le  point d,A ries ,  qui  devort être  celui  
 du  retour  et  de  la coïncidence.  Il  su:-  
 voit  delà-;,  qu’en imaginant  autant  d«  
 révolutions  solaires ,  qu’il y   avoit  d’unités  
 datas  le  dénominateur,-ou de petites  
 cases  dans  le  Zodiaque y bn avoit  
 un  ou  plusieurs cercles entiers , une ou  
 plusieurs  révolutions  complètes  des  
 planètes; ce qui ne pouvoit  avoir lieu,  
 qu’autant  qu’elles  sererent  alors  revenues  
 à l’origine  du  cercle.1 Car ce que  
 nous avons-dit de  la division  en  signes,  
 ou  de  la  division  duodécimale,  doit  
 «’appliquer-à toute autre  division , qui  
 donne  toujours  la  période  des  retours  
 égale  à  la  somme  des. divisions. 'Si on  
 a préféré des divisions-, dont le nombre  
 est prodigieux.,  c’est qu’elles, se réduisent  
 alors  sensiblement  à  des  points,  
 qu’on pourra  supposer indivisibles ,  et  
 conséquemment  exempts  de  fraction  
 des divisions, lesquelles seules gênoienfc  
 nécessairement  la  coïncidence -,  et em-  
 pêcboient  qu’elle n’eû-t  lieu ,  dans  un  
 intervalle d’années  égal  au nombre des  
 divisions du cercle. Un sent,  que la division  
 du  cercle  étant  arbitraire,  la  
 durée de la période  le  fut  aussi :  peut-  
 être même  est-ce  la  source  de  cette  
 multiplicité  de  périodes  différentes!  
 connues  sous  le  nom  de  grandes  années. 
  Maison  sait aussi,  qu’étant  une