du pain, qui se fait chez les Perses
encore aujourd’hui à la même époque
du temps, où celle des Chrétiens fut
établie et qui la retrace en grande
partie. Cette cérémonie est celle qui
se pratique au Neuroux, ou au nouvel
an des Perses,.à l’entrée du Soleil au
signe de l’Agneau. Nous avons déjà
parlé plus haut de cette fête, dans laquelle
un jeune homme, se disant l’envoyé
de Dieu, annonçoit au Roi, qu’il
vepoit lui apporter la nouvelle année
de la part de Dieu. Le Roi cônvo-
quoit toute sa cour et même une foule
de peuple. On lui présentoit un grand
pain, composé, de.grains de différentes
espèces, froment,, .orge, riz, etc. il
en mangeoit le premier , et le distribu
oit ensuite à ceux cjui éto’ent pré—
sens, en récitant la formule énoncée
ci-dessus : « c’est aujourd’hui le nou-
» veau jour du nouveau mois de la
» nouvelle année, qu’amène un temps
» nouveau, etdansfaquelleva serenou-
» veller tout ce qui est engendré, ou
» produit par le temps. Il les bénissoit
?> et leur distribuoit les diiférens pré-
» sens », Il semble qu’on voye Chrit au
milieu des douze , qui forment sa
cour et son cortège, prendre le pain,
le bénir, en mangçr lui-même; puis
le distribuer à ses disciples , et en
présentant Je vin leur dire : m voilà
»i le sang du nouveau testament. Nous
»! ne boirons plus de ce jus de la vigne,
jj jusqu’au moment où je le boirai
»j nouveau avec vous dans le royaume
,»! de mon père ( i ) ».
Nous ne suivrons pas plus loin la
foule des rapports, qu’a la religion des
Chrétiens avec celle des Perses. Nous
ne dirons pas que , comme les Chrétiens
, les Perses ont une théorie sur
les Anges beaucoup plus complète encore
que celle des Chrétiens •; qu’ils
ont des Anges de lumière et des Anges
de ténèbres : des combats d’Anges et
des noms d’Anges, qui ont passé. dans-
£1) Evang,. secund, Math, c. $6. y, gjL
notre religion : qu’ils baptisent leurs
enfans et les nomment, comme nous
au baptême : qu’ils ont aussi la çon.
firmation : qu’ils ont les idées du paradis
et de l’enfer , idées qui leur sont
communes avec les Grecs, les Egyn.
tiens et une foule de peuples, qui
avoient leur Elisée et leur Tartare,
comme on peut le voir dans Platon,
dans Virgile, etc. Nous n’ajouteroùs
pas , qu’ils ont un ordre hiérarchique
et toute la constitution ecclésiastique
établie parmi nous, et qu’elle remonte
chez eux à plus de 3000 ans ,(,2) :
qu’ils ont douze Anges qui président
aux douze mois , comme nous avons
douze apôtres, et qu’ils en ont trente au-
fnq'pour les trente jours du mois. Nous
ne dirons pas, qu’ils connoissent la fie-
tioni héologique sur la chute des Anges,,
que les Juifs et les Chrétiens ont aussi
adoptée ; ( fff) .enfin que leur théologie
, comme l’a très-bien fait voir, M.
Hyde , renferme toutes les opinions
sacrées des Juifs et des Chrétiens. En
effet cela doit être , s i, comme nous
avons tâché de le prouver .dans tout
cet ouvrage, la théologie des Juils et
celle des Chrétiens , qui est; établie sur
elle, ne sont que des émanations delà
doctrine ancienne et primitive des
Mages, et qu'un corollaire des principes
constitutifs de la science mystique
des disciples de Zoroastre,
M. Hyde, qui a j été frappé de ces
traits de ressemblance a, y .: voit l’ouvrage
de la Providence,, qui avoit
voulu, que les'Perses fissent par anticipation
et par imitation prophétique
ee qu’un jour dévoient faire les Chrétiens.
M. Hyde auroit (dû tirer une conséquence
toute .diSérente , sçavoir que
ceux qui ont paru les derniers sur la
scène du 'mopcle ,i avec ; des: - institutions
qui existoient plùsieurs siècles
avant eux , ne sont que des copistel;
qu’il est absurtlè dé, supposer, que lès
. (Z) Ryd- de vet. Pérs, ftelig, c. 28. pi 3491
anciens fussent ch argés de t racer d’avan-
ce aux Chrétiens , par une inspiration
1 divine , le cérémonial qu’ils dévoient
I adop ter.Si la religion de Chris t ressemble
si fort à celle de Zoroastre, c’est qu’elle
| en est une branche, qui n’a rien de
; plus divin ni de plus surnaturel, que
celle de Zoroastre. C’est la conséquence
qui devoit résulter de cette comparaison
pour un philosophe, mais Hyde
s ne l’étoit pas. C’est ainsi, que l ’opinion
d’une prétendue science" révélée ôte
; à l’homme le plus savant jusqu’aux
lumières du bon sens , et l’empêche de
I tirer des- conséquences vraies , et cela
j parce qu’elles • ; ■ :i s„o nt contraires aux. faux [ principes; qu’il a a..d,1o, ptés s_a__n_s_ e_x__a_m__e_n.
[C’est un géomètre, qui pose pour axiome,
que le tout est plus petit que sa
partie, et qui, raisonnant d’après ce
[ principe , 11’admet plus rien qui con-
1 trarie cette idée. Je dirai à M. Hyde 1
Iles deux religions sont, semblables
|prësqu’en tout point; donc elles n’èn
(font qu’une,' ou au moins elles ne sont
[quedeux sectes- de la même Religion,
(Ainsi raisonne le philosophe.
Il faucîroit extraire tout le savant
■ ouvrage de M. Hyde , pour prouver,
Ique cette conformité des dogmes et des
jeért monies du Christianisme et du
^Judaïsme avec celles de Zoroastre.,
tend jusques aux plus petits dé-
Nous renvoyons à son ouvrage
■ tail
m-tux, qui seront curieux de suivre l’exa-
Jfen des rapports qu’ont ces deux sectes
[avec la religion originale. Il nous suffit
“t’s traits que nous avons rassemblés,
pour faire voir qu’il n’y a rien de nou-
'eati dans la secte des Chrétiens, rien
!<pu soit à elle ,, et quelle a absolument
; . caractère de toutes les religions
pfientales et en pari icu lier de celle des
perses, à laquelle nous la rapportons
pomme à sa source. Nous nous sommes
attaches à saisir le caractère ou le génie
bog. pro Chris !..
ôeProf. Relig. p. dh—5-f.
w iaticïn,..Conlr. Çreut. p. 148.
original des religions des grands peuples
de l’Asie et de l’Afrique, des
Egyptiens ,*Phéniciens, Arabes, Phrygiens
et Perses , parce que c’est du
sein de ces peuples , qu’est sortie la religion
de Christ , dont Je berceau est
en Orient et presque au centre des
nations ci-dessus nommées.
Nous avons vu,, que la grande Divinité
de ces pays étoit le Soleil adoré
sous différens noms, Osiris en Egypte,-
Bacchus en Arabie, Adonis en Phénicie
, Atys en Phrygie, Mithra eu,
Perse, etc. Nous avons observé, que'
dans toutes ces religions le Dieu Soleil
étoit personnifié, qu’on faisoit son his--
toire ou sa légende , et qu’il terminoit
toujours sa vie mortelle par quelque-
tragique aventure , pour ressusciter ensuite
et triompher de ses ennemis mous-
avens vu que ce triomphe étoit fixé au
moment où l’Astre, qui féconde la nature,
rend au jour son empire-sur les longues
nuits de l’hiver et sur le Serpent,,,
qui tous les ans en automne les ramène...
Malgré la différence des légendes ,,
nous voyons que toutes se" réunissent
en un point, c’est qu’avant de chanter
le triomphe du Dieu , on célèbre scs-
obsèques ; on lut élève un tombeau, on
l’arrose de larmes; et, qu’après quelques
jours d’1111 deuil feint, on célèbre
de la manière là plus pompeuse son retour
à la vie , et la victoire qu’il remporte,
affranchi des ombres du cercueil.
Osiris a son tombeau (tj où l’on
dépose un •simulacre qui le représente
(2). Adonis en Phénicie a le sien..
Bacchus en- avoit aussi un (3). On
voyoit en Crète celui de Jupiter, comme
on y voyoit I’anlre où il étoit né..
Hercule avoit le sien à Cadix , et on y
trouvoit ses: ossemens (4). Mithra avoit
aussi le sien, comme nous l’avons vu..
Tous ces tombeaux factices , toutes ces;
légendes r tous ces chants de deiiihet.de
Euseb.'prcvp, Ev. 1. 2.
(4) Pompon..Mêla,.