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trouvons la fable d’Io changée en vache,
et placée dans la constellation du
Taureau, ou dans le lieu de l’t'xalla-
tion de la Lune.. C’est là que cette
Planète étoit censée être,, au moment
où la période finissait, et faisoit place
à la nouvelle révolution. Or,, on remarquera
, que, la table d’Ioj métamorphosée
en vache , et dont la garde
est confiée au Ciel étoilé, est.liéeàcelle
de Phaéton dans Ovide ; que c’est Epa-
phusjfils dTo, l’Apis Egyptien, suivant
Hérodote (i) , qui propose au jeune
Phaéton le défit, qui cause sa chute ;
qt que ces deux fables suivent immédiatement
le triomphe du Soleil ou
d’Apollon sur l’hiver , et conséquemment
se lient essentiellement à l’époque
N I V /E j f i $ E L L E.
cette, fable et beaucoup d’autres, qu’il
rapporte, appartenoient à cette science,
telle que celle de Pasiphaé, celle des I
amours de Vénus et de Mars , etc.
équinoxiale et au retour du printemps.
Ce qui s’accorde parfaitement avec la
tradition conservée par St. Epiphane,
qui nous dit, que de son temps encore,
on célébroit en Egypte , au moment
même de l’Equinoxe de printemps, au
passage du Soleil .sous stries ou sous,
l ’Agneau céleste | une fête en mémoire
du fameux embrasement de l’upivers:
qu’on teignoit de rouge les arbres , les
brebis, et beaucoup d’autres choses,
et que le sang, dont la couleur imite
celle du feu , étoit regardé comme un
préservatif d’un semblable désastre,
C’étoit à-peu-près dans le même temps,
que dans toute l’Asie on pleuroit Ado-,
nis , Mithra I À.tÿs V etç, comme on
pleuroit en Italie la mort de Phaéton.
C’est Plutarqiiè, qui nous apprend (a)
que les,peu pies, qui habitaient les rives
du Pô , pleuroient , .depuis plusieurs
siècles, la mort de l ’infortuné Phaéton.
Lucien, (3) dans son liyre^de Astrolo*
gia , regarde l’aventure de Phaétpn
comme,une fable incroyàhle , dont il
cherche l’origine dans l’Astrologie,
Quoiqu’il n’ait pas trouvé la véritable
explication, il avoit bien apperqu, que,
(1) Kerof!. 1. 2. ç. 1S8, '
(a) Vbitarr.h. de his qui serè puniti, p. 5S7.
et INoun. Ibid, v. 190,
Voilà quel nous paroît avoir été le
fondement de la fable de l ’incendie de I
l’univers , faite sur la fin de la Période
Equinoxiale, ou sur celle de l’année,
qui partoit de l’Equinoxe ; le commencement,
et la fin en étoient marqués, le
matin par le lever Héliaque du Cocher,
au moment où le Soleil approchoit des
premières étoiles du Taureau , et le
soir par la chute ou parle coucher de I
ce même Cocher, Il àvoit tout le jour
accompagné le Soleil, et il disparois-
soit au couchant, le soir, avec l’Eridaa
céleste, au momentoù le Scorpion, qui
dans la fable effraye et fait tomber ses
chevaux , monte a l’Orient,, et ouvre
la marche de la dernière nuit, ou tout I
doit finir, pour rendre à la nature une
nouvelle Période, et un nouvel ordre I
de choses,,
Il ne nous reste plus actuellement, I
qu’à examiner les aspects çelestes, I
qù’offioit. la seconde hypothèse , ou
celle qui aftaohoit au Solstice d’éte ledé-
partdela période, etquiy fixoit le départ, I
et conséquemment le retour des Astres. I
Ici s’offre encore le même partage I
d’opinions sur l’arrangement primitif I
des Planètes. Les uns les réunissent I
toutes au point solstitial, àü 30 degré I
du Cancer., ou au premier du Liot, I
sur le Colùre même (4). !
' Lés autres les distribuent dans tonte I
la hauteur du Zodiaque, depuis le Cap
cer jusqu’au Capricorne., La Planetp ■
là plus voisine de notre terre étoit plp I
cée da.ns le signe le plus voisin de no I
climats septentrionaux , ou au Canceri I
qui culminoit sur la tête d ’ u n habitan I
de Syeue. La plus éloignée étoit plac e> I
danslésignele plus éloigné deno'srégio11' I
Les autres étoient casées dans les en! I
(3) Iucran. T. a. p.' 990. . &
(4) Nicetas Choniate Tires. Orthou- I
I, 9.
R È L I G Ï O N U N I V E R S E L L E. 17S
Limes infermédiairies, suivant l’ordre
Iqu’assigiioient aux Planètes les Egyptiens
et PlatorS, qui mettaient le Soleil
jinimédiatement après la Lune.
C’est cette distribution , que' nous
avons désignée sous le nom de théorie
ldes Domiciles.au commencement. Nous
y renvoyons le lecteur (yj.
[ Ce fut au milieu de chaque signe,
que l’on établit le trôné de la Planète,
[qui y avoit son dbmâine ; et ce fut-là
[que sembl'oit se concentrer toute l’é-
[nergie, et l’influence du signe qu’elle
[occiipoit. En* conséquence, dri itib-.
[posa, qu’aù commencement du Monde,
[chacune dés Planètes sé trouvbit pré-
Icisément au milieu des signes, où'elle
[avoit son domicile. Voilà1 pourquoi
Il irmicus, qui nous a donné le thème
[Génethliaque ; du Monde , les place
Itôutes au quinzietùe degré de leùr
■ premier domidilè. Voici ( 2 ) , nous
[dit-il, quelle fut la position des Planètes,*
au moment où le monde fut for-
Imé , ët cela , d’après les principes
Id’Escnlape , et d’AnuBis , à qui le
•grand Mercure confia les secrets de
Rotre science: On place dbne le Soleil
lau quinzième degré du Lïon; la Lune
In quinzième du Cancer ; Saturne au
■ quinzième du Capricorne ; Jupiter
«au quinzième du Sagittaire ; Mars au
Quinzième du Scorpion ; Vénus au
■ quinzième de Libra , èt Mercure au
■ quinzième de là Vierge. Cette position
lest la même, que celle que fixent Ma-
robe et l’auteur grec cité par Sau-
fnaise , avec cette'différence, qu’ils ne
fcarlent que du signe , sans détermi-
per, avec la précision de Firmicns ,
■ jusqu’au dçgré même du signe. Mais
RI est aisé ae voir, que cette précision
Pa même est une fiction, et il y règne
Ptbp de symmétrie , pour y riiécùn-
Poître le travail de l’homme , et le
■ tuit de l’imagination des Astrolo-
I U " '
gués. Aussi Firrjiicus nous avërtit ,
et sa remarque étoit assez superflue ,
de ne pas être dupes de cette fiction
et de 11e pas croire, que ceux qui imaginèrent
cette hypothèse , n’eussent
pas de bonnes raisons; que le besoin,
qu’avoit l’Astrologie d’un thème primitif,
qui servît de rùodèle aux autres,
Pavoit rendue nécessaire; que certainement
la poéitîon des Cieux, à l’origine
du Monde, n’avoit point été telle ;
que cette origine même n’ étojt pas
assez connue ; et qu’au moment jOÙ
là Divinité forma son ouvrage , il n’y
avoit personne pour en observer les
himiveracns ; etqù’ènfin il n’étoit pas
possible', même! par la voie au Calcul,
de remonter à c.ct(e époque primitive
, puisque jfi grande période de restitution
, ou. la grande Apocàtastase ,
étoit de 300,000 ans,' au bout duquel
temps Nature-se régénéroit. par, le
feu , où par Peaui
Il né suffit pas de savoir, quel!
étoit la position des Planètes, dans les
différent points du Ciel, .au moment
du départ des Sphères; îi Tant encore
honnoître, quelle étoit la position du
Ciel lui-même, relativement à, l’horizon
, et conséquemment au jour,,afin
de retrouver exactement la position
des Cieux , à l’instant où brilla ,1e
premier rayon de lumière è et conséquemment
celle qu’il doit avoir encore,
au moment qui terminera la nuit,,
qui doit être la dernière de chaque période
, lorsque l’Aurore viendra en ramener
une nouvelle. Cette position nous,
est encore donnée par Firmicns et par
Macrobe. Voici ce que dit cei dernier
(3}: «Au moment où commença le jour,
» qui éclaira le premier l’Univers , et
» où tous les Elémens , sortis du chaos,
» s’arrangèrent sous cette forme bril-
» lante, qu’on admire dans les Cieux ,
» jour qu’on peut appeler avec raison
(fo Macxob. Som. Scip. 1,:!.. c. 2r.,p. 91®.