groupées sur lè Taureau céleste ( 1 ).
Eratosthène prétend, que c’est même
pour cacher son sexe, qu’on n’a pas
figuré la partie postérieure du Taureau
des constellations (a). Tliéony voitaussi
le Taureau célèbre dans les amours de
Pasipliaë ( 3 ).
C’est donc par ce Taureau, qu’il faut
expliquer l’aventure de cette Princesse ,
et ses monstrueux amours avec un Taureau
, d’où naquit le Minotaure ,
composé des parties de l’homme et de
celles du boeuf.
Enfin quelques Auteurs l’ont appelé
le Taureau de Marathon ( 4 ), et l ’on
a vu qu’eftèctivement c’est par cet animal
, que nous avons expliqué la victoire
d’Hercule et celle de Thésée, sur
ce Taureau fameux sous le nom de
Taureau de Marathon ( 5 ).
C’est ce Taureau, qui donne naissance
à Orion petit-fils d’une Pléiade,
■ ou dans la peau duquel trois Dieux répandirent
la semence, d’oùnaquitOrion,
Constellation qui effectivement se lève
toujours à la suite du Taureau.
C’est lui que monte Mithra ou le
Dieu-Soleil, chez les Perses (6). C’est
lui dont les testicules sont rongées par
le Serpent d’Àutomne. C’est lui qui
brise l’oeuf Orphique au Japon. C’est
lui qui donne la fécondité à la Lune,
dans la Théologie des Perses (7).
C’est lui que représentoit Apis , dans
les temples de l’Egypte (8). C’est lui
qui nous a toujours servi à expliquer
les anciennes fables sacrées, dans lesquelles
le Boeuf ou le Taureau joue
quelque rôle. 1 *4 5 7
(1) Plut, vitâ Cleoin. et Agid. p. 799.
(a) Germ. Cæs. ibid.
0 ) Th'eon ad Arat. p. 124.
(4) Theon- p. 124.
(5) Ci-dess. t. i , 1. 3 , c. 1— 4.
(6; Porpb. de Anrr. Nymph. Hyd® de vet. Pers.
Ret. p. 113.
(7) Zend-Avest. t. 2 , p. 117, &c.
Lutian. de Asttoi. p. 986.
(®) Ricciol. p. 128.
(to) Bayer Uran. tab. 23. Rie. ibid. Cæs. p. 30.
Il porta différens noms, dont voici
les principaux :
Les Chaldéens l’appellent Tauro.
Les Arabes" le nomment Altaur
Athaur(y), Thaur, Thur (10), Altavoro.
Les Hébreux, Sor et Shor.
Les Syriens, Thauro ( 11 ).
Les Perses, Gfiao.
Les Indiens, Gao , Touna en Pellui
(12.); Urochabam, en langue Brame.
W M
Les Turcs, Oghûz ( i4 )> Oûd, Okiûz,
Sighir, Sughur ( i 5 ).
Les, Grecs, Tauros.
Les Latins, Taurus.
Les Allemands, Stier.
On lui donne dans Blaëu ( 16) les
noms de Portitor Europae, Taurus
Çandidus , Princeps Armenti , Butm-
lum Caput, In, lnackis, Inachia Ju-
venca , Isis , Chironis Jilia , Osins,
Veneris sydus, Taurus Cyrtos , P opté
os , Incurvas , Plexus , Nixus, Cur-
vatus, à cause de sa position courbée.
La Lune avoit son, exaltation dans
ce signe, et Vénus son domicile. Cette
même Déesse présidoit aussi au Taureau
, dans la distribution des tiou/e
signes , entre les douze grands Dieux.
Ce signe étoit affecté -à l’élément de
la Terre.
On le représentoit couché, Ineur-
vus (17). Souvent. aussi on le trouve
dans les monumens, dans l’attitude
d’un Taureau furieux (x8).
Il est représenté regardant le Soleil
levant ( 19).
Sa corne gauche s’unit au pied droit
du Cocher ( 20 }.
(n) Hyd. p. 31—33-
(12) Anquetil. Zend-Avest. t. 2>.p. 349’
| (13) Le Gent. t. 1.
(14) Hyd. Cora. ad ÏJlug. Beig. p* 3*— 33’
(j 5) Ibid. p. 226.
(16) Cæs. c. 2, p» 29—3®.
(17) Aratus, v. 167—417*
(18) Bianchini.
(19) Hygin. k 2, c. 22. Germ. c. 13.
(20) Hygin. 1. 3 > c, 12—19. Theon. p-^5*
Il se lève et se couche à contre-sens ,
ou en sens opposé à celui vers lécjuel
il tourne la tête (1 ).
Nonnus lui donne l’épithète de Pklo-
1teros \T) > qui vomit des feux. Tels-
etoient les Taureaux, que subjugua
Jason. . -
Le Taureau renferme plusieurs groupes
d’E to ile s , qui ont été observés séparément
; telles sont les Pléiades et les
Hyades ( 3 ). Le premier groupe, connu
sous le nom de Poussinière, est placé
sur le dos- du Taureau, près xlu B é lier
, suivant Nicandre , et près des
pieds yde Persée, suivant Hipparque
y.J. Le second sur le front du Taureau.
Les premières sont au nombre de
sept; les autres de cinq, quoiqu’on
en ait aussi souvent porté lé nombre
à sept. <
Non-seulement leur configuration ,
! mais leur liaison étoite avec les Equinoxes,
et avec les opérations agricoles ,
ont contribué sur-tout à les faire re-
[ marquer. Aussi jouent-elles un grand
râle dans l’Astronomie poétique et
rurale des; anciens. Nous allons parler
[de chacun de ces groupes en particulier
: nous commencerons par les
Pléiades.
Pléiades.
Les Pleïades présentent à l’oeil un
amas ou groupe de sept petites Etoiles,
[ ce qui leur a fait donner le nom
\&Heptapores ( 5 ) , par Euripide (6).
Les Latins les ont nommées Septi-
stellium.
Néanmoins on n’en compte que six
“ la vue , comme l’ont très-bien observé
«s anciens ( 7 ) , qui en fixoient le
ïnombre, à sept, et qui supposoient
I r];\d étoit tel autrefois ; mais que de-
fms une d’entre elles avoit disparu (8).
Voici la fable, qu’on fit sur cette disparition.
On raconte, que six d’entre
elles avoient eu commerce avec les
Immortels ; savoir, trois avec Jupiter g
deux avec Neptune, et une avec Mars.
La dernière fut épouse de Sisyphe.
Jupiter eut d'Electre , Dard anus ; de
Maia, Mercure ; de Taygète , Lacé-
démon. Neptune eut d' Alcyone Hyrée ,
père d’Orion, et de Celeno, Lycus et
iNyctée. Mars-eut de Sterope, OEno-
maüs, dont elle fut la femme, suivant
d’autres traditions, Mérope, mariée à
Sisyphe donna naissance à Giaucus ,
que plusieurs font père de Bellérophon,
ou du Cocher céleste. Quoiqu’elle n’eût
eu commerce qu’avec un mortel, cependant
, à cause de ses soeurs, elle fut
mise au nombre des Constellations.
Mais elle est si obscure, qu’on ne peut
l’appercevoir (9). On dit d’une d’elles,
comme de la mère de Bacchus, qu’elle
fut frappée de la foudre, et que pour
cela elfe ne paroît plus (10).
D’autres Auteurs prétendent,que c’est
Electre , qu’on ne voit plus ; parce que
sa douleur ne lui permit pas de rester
avec ses soeurs, qui forment au Ciel
un choeur et des danses. Après la prise
de Troie , et après la destruction de
toute la race de Dardanus son fils ,
Electre inconsolable se sépara de ses
soeurs, et alla se réfugier près du Cercle
polaire , où elle paroît depuis longtemps
pleurer, les cheveux épars. C’est
ce qui lui a fait donner le surnom de
Comète (n ) . D’autres Auteurs prétendent
, qu’elle s’étoit sauvée, pour
se soustraire aux poursuites amoureuses
d’Orion, suivant quelques-uns;
du Soleil, suivant d’autres ( 12 ) ; et que
cette Pléiade fugitive étoit Electre. Certains
Auteurs néanmoins veulent, que
ce soit Mérope, qui prit dans la suite
(‘ ) Hygin. 1. j j c. 20.
w Nonnus Dionys, i. 2 , v. 283.
(3) Manil. 1. 1 . y. 37<j : 1. , v. 140.
U) Theon, p. 133.
(î) hygin. 1. î jC . 22.
Euripi<J. Iphigen. Act. 1 , sc. i . Erat. c. 14.
(7) Proclus. c. 16. Aratus, v. 258.
(8) Hygin. ibid. c. 2. Theon, p. r34.-
(9) Germ. Cæs. c. 13. Eratosth. c. 23.
^i@) Theon, p. 133.
(1 1) Germ. c. 22. Hygin. ibid. 1. 2.
(12) German. Cæs. c. 22.
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