que ces deux emblèmes eussent été inséparablement
unis dans l’m ipoe , et
ploies dans la division où nos Sphères
peignent le Capricorne amphibie. Souvent
même les Perses l’appellent, comme
nous , Capricorne , en Pelhvi Na-
i i i , suivant Anq'iietil. D’autres l’ont
peint'amphibie Capric-ornus est Siçvss-
e t nam pars Caper e s t , pars
piscis ( Scatiger in apotelesm. Manilii,
in lib. 4L v. 3-$4. )
Je dis plus, le nom deMacaram n’est
point un nom de la langue Brame; c’est
un nom Grec , altéré par les Brames ;
en ,voici la preuve. Le Poisson, qui est
« uni au Capricorne, est celui que les
Egyptiens lionoroient sous le nom
rl’Oxyrinque, ou-le Poisson , comme
dit Plutarque , acuto rostro. C’est lui,
qui, en Egypte, était regardé comme
le Génie précurseur des eaux , et la
cause du débordement, comme on peut
le voir plus haut (1).
Or, cette espèce de Poisson est celle que
les Latinsappeloient Giadiolus (a\et les
Grecs Macaira ou Epée-, c’est le Tlieut,
cjont parle Plutarque. Cet Auteur (3)
compare leshabitans d’EretrieàeePois-
son, qui aime épée, et qui n’a pasde coeur.
Telle est précisément la forme du Poisson
, peint avec le Capricorne , dans le
Zodiaque Indien des Transactions Philosophiques
; l’inspection seule de ce
monument prouve la vérité de mon
étymologie. Ce n’est pas le seul mot
de la langue Brame, que j’aie reconnu
pour une altération manifeste de noms
grecs et latins, ou plutôt d’une langue
primitive , d’où ces deux langues ont
été formées. Ainsi l’union du Poisson
au Capricorne n’a rien de bizarre. Elle
a dû être, conséquemment à nos principes
, et à 1\»igine primordiale , que
Bous supposons à la Sphère.
Pendant le second mois ou lorsque 1
le Soleil parcourt le üjrfne,-<]ui suit frtw
médiatement le signe Solstitial, l’inondation
augmente et arrive à son'plus
haut degré d’intumescence. Le débordement
du Nil fut représenté dans les
Cieux, par un Génie à figure humaine,
tel qu’on peignoit les Dieux des fleuves
, appuyé sur une urne, d’où sort
un fleuve ( 4 ) , et qui étoit censé faire
sortir le fleuve de son lit , suivant
Théon (5 ).
Ille quoque inflexâ fontem qui projieît urnâ.
Manil. 1. 4. v. 256.
C’est ainsi que dans nos Sphères ,on
peint le Verseau ; et le caractère abrégé
de ce signe fut un courant d’eau , et eut
cette forme Dans d’autres Planisphères
, tels que le Planisphère Egyptien
, conservé dans l’OEdipe de Kirker,
on voit, au lieu de l’homme ou du Verseau
, une urne percée de mille trous,
et d’où l’ean s’échappe'abondamment
de toutes parts (d) : image assez, naturelle
d’un débordement. Aussi, dans
la distribution qui fut faite de la terre
par aspects célestes , le signe Solstitial
, ou le Cancer , sous lequel le Nil
commençoit à se déborder dans les derniers
âges , fut affecté à l’Egypte,
comme nous l’avons vu plus haut ; Ni-
lusque tumescèns in Çancrum ; mais
on lui attribua aussi le Verseau, comme
Génie tutélaire.
Se cl juven’s nudos formatas mollior Artus
Ægyptum ad... vicina et Aquarius arva recedit.
Manil., 1. 4. v. 793- -
On place même le Nil dans la division
du Verseau, avec le Poisson Oxy-
rinque (6\
Dans leZodiaque Indien desTransac-
tions‘Philosophiques, on voit siniple-
(1) Ci-dess. T . 2. p. 228.
<2) Oppian Alieut. 1: 1 . y. 462,
i ÿ ) Apophteg. p. i 83.
(4) Manil. 1. i. v. 276-434*
C5j Theoa-, p. 1.36.
(6) K .irk , QSdip. T , 2. p a r s 2. p . î o i ,
nient une urne. Ce symbole revient au
niéine. En eflet , un vase; destiné à
contenir l’eau .peut être très-bien pris
nour le symbole de 1 eau ; et il a été
effectivement le symbole du débordement
chez les Egyptiens , suivant le
témoignage d’Hor-Âpollo : Nilum exun-
Aantcm Ægyptii pingentes pingunt
t r è s hydrias\ 1).Le même Auteur dit,
qu’on le peignoit aussi, sous l’emblème
d’un Lion, à cause que l’inondation ari‘i-
voit sous cesigne: et Plutarque (2) di t, que
les Egyptiens adoroient le Lion , èt
peignoient sa figure sur les portes de
leurs temples;, parce que le débordement
du Nil arrivait sous le signe du
Lion (ÿ. Il est,est évident,que ce dernier
emblème est celui des âges postérieurs
, ou du temps auquel le Lion se
trouvoit -près du Solstice d’été. Mais
si la constellation du Lion,. signe que
parcouroit le Soleil lors du débordement
, fut prise pour symbole de ce
même débordement, l’Astrologie Egyptienne
fut donc liée avec l’état de la
terre et du Nil en Egypte. Lorsque
dans l’origine on établit ces rapports
entre le ciel et la/terre, il n’est pas
étonnant, qu’on ait dessiné un homme ,
qui verse un fleuve, une urne percée,
et dont l’eau se répand , ou même simplement
, ce qu’ils appeloient vas aquarium,
pour désigner la division du Zodiaque,
où étoit le Soleil pendant le
fort de l’inondation. Les Grecs l’appellent
C'a/pé, l ’urne ; les Latins amphora
et urna; les Indiens coumbum, cruche ;
et en Pelhvi del ou d o l, le seau ; c’est
le délu des, Arabes , ledolium des Latins,
etc. Les trois vases, dont parle ici
Hor-Apollo, sont ceux des trois Décans
du signe :
,Qüas partes .décimas dixere decania gentes.
Manïlius,l. 4. v. 294.
C’est ainsique sur les Obélisques, qui
( 0 Hor. Apeïï. l. 1. ci. 21.
(2 j Plut, de Isid, p; 366.
vil l'heon, p. 123,
sont à Rome, le Taureau équinoxial
se trouve répété «doivent trois fois,,
aussi bien que le Vautour céleste, Génie
du printemps et symbole du Soleil.
On mettait trois épis dans le signe de
la Vierge , et on peignoit trais Béliers
dans la case, du dans le; signe du Bélier;
c’est ce qu’on voit en Egypte, d’ans une
grotte qui représente les sacrifices- de
l’Equinoxe sous le Bélier. Les sacrificateurs
sont placés vis-à-vis d’un bûcher
,. composé de trois piles de bois.
Il y a dix morcéaux à chacune, nombre
égal à celui des degrésjde.chaque
signe, et sur chaque, -pile est' Inn/petit
Bélier. Les Prêtres touchéiït du bout
du doigt l’extrémité < des. rayons solaires,
et reçoivent le feu' Sacré (4).
Ainsi 'cette triple répétition du même
symbole, ou ait vas- aquarium ,i p rou-
ve encore , que c’est ici un -emblème
Astronomique , relatif à un des- signes
du Zodiaque, divisé en trois parties.
C’est aussi ce qui fait dire .aux Perses.,
dans leur Cosmogonie.ou Boun-
desh , qu’il y a des Astjres à trois
corps, tels que Taschter;,et la! Mythologie
Grecque admet également efes
Génies , ou Etoiles à trois-corps , tels
que Gérydn.
Pendant le troisième mois ( S j ; le
cultivateur oisif, forcé de se retrancher
sur ses digues, vjt.au milieu des
eaux , et l’Egypte présente alors l’image
d’une vaste' mer, -au milieu de laquelle
s’élèvent des villes, qui semblent
flotter au sein des ondeso.u pour me
servir des termes de Dibdore | qu’ on
prendrait pour les Isies Cyc/ades. Les
Egyptiens comparèrent-'naturellement
l’état d’inaction de cette vie aquatique
à celui des poissons, et peignirent dans
le Ciel un poisson , ou même deux
poissons enchaînés , tels que nous les
voyons dans.no.s Sphères. Le, signe céleste
, que parcouroit tous les ans le So-
(4) Montfaucon, 2. voF. s'üpfl. ap rè îP l. ü ï .
(5) D io d .S i c .- l. 1 . p; 38; p . 4 3 -4 7 ,