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serpent en automne avoit introduit dans
la nature. Il n’est pas difficile d’apper-
cevoir , que ce symbole n’est pas arbitraire;
qu’il est né de la nature- même
de la religion du Soleil , et qu’il n’a
pas été libre aux Chrétiens d’en prendre
un autre. Christ, ouïe Soleil désigné
, dans le moment de sa naissance ,
par le nom de fils de la Vierge celeste,
devoit l’être aussi, dans son triomphe,
par le nom et la forme du signe même,
dans lequel il se trouvoit au moment
de ce triomphe , c’est-à-dire, par
l’Agneau équinoxial , qui contraste
par sa position dans les Cieux et par
ses influences, perpétuellement avec
le Serpent des ténèbres , placé à la partie
opposée du ciel, et aux limites des
ténèbres et du malde la nature, comme
l’Agneau l'est au commencement du
règne du bien et de la lumière. C’étoit
à ces deux points, séries et Libra, ou
Agneau et Balance, que les Astrologues
fixoient l’exaltation de la lumière et sa
dégradation. (im) Le Soleil, disent-ils ,
arrive à son exaltation dans A r le s , et
dans sa dégradation ou dépression sous
la Balance, (i) Tous les Astrologues anciens
y avoient fixé le commencement
de l’Empire du jour sur la nuit, et celui
de la nuit, sur le jour. Cette observation
ne leur avoit pas échappé. Aussi
les adorateurs du Soleil et des autres
planètes,quiavoient fixé la célébration
des fêtes qui leur étoientconsacrées,sous
Je signe ou chacun de ces astres étoitdans
*on exaltation, avoient-ilsfixé la grande
solemnifé du Dieu Soleil au signe à'A-
Tlcs, lieu de son exaltation, comme on
peut le voir dans Hyde. (2)
Ce mot exaltation, employé dans l'Astrologie
ancienne par les adorateurs du
Soleil,a étéconservé par les Pères de l’Eglise
, qui ont appelé la résurrection de
f.hrist parsonvrainom , etpar i’expres-
siunonginale, c’est-à-dire, qui l’ont ap-
( t) îirmic. 1. s. c. 3.’et- is.
Hyd. de yet, Vers, Bel. çaj»-S. p. 1*8.
I V E R S E L L E .
pelée son exaltation. S. Athanase (3)s’ett
est service til explique par résurrectionle
mot deS. Paul ; exallavitillwnDeus. Il
regarde ces deux mots résurrection et
exaltation comme synonimés_ dans
l’Ecriture, et. pré tend qu’ .l s’agit de la
résurrection de Christ d’entre les morts,
et de sa sortie du tombeau.
L ’exaltation de’ Soleil ne fut placée
par lès Astrologues dans A r le s , et sa
dépression Sous Librct, que parce qu’il
s’élevoit dans l’un au-dessus de la région
des ténèbres et; des signes, inférieurs
, et que clans l’autre y il descen-
doit vers le pôle abaissé et invisible,
sous lequel on plaçoit la partie inférieure
du monde. C’est à ces deux
époques de l’année, qu’étoit fixée la célébration
de tous les mystères anciens.
L’Empereur Juliennousen donne la raison;
(4) c'est parcequ’alors, dit-il,on fê-
toit l’approche du Soleil,Dieu Sauveur,
qui nous élève vers lui, et qu’ensuite oa
pleuroit son absence , et on prioit la
Divinité de préserver l’homme de la
malignité des ténèbres. C’est là surtout,
qu’à l’occasion delà fameuse fête
du printemps, ou des HUaries, en honneur
de l’exaltation du Dieu Atys,
Julien nous dit, que le Soleil de printemps
a la vertu d’attirer à lui les
âmes vertueuses. Ceci nous donr.u; le
mot de l’énigme de ce passage de i’E-
vangile, Cum exaltatusfuero à'terra,
omnia traham mecum ; ce qui présente
un sens clair et net, quand ori sait que
les mystiques de la religion du Soleil
attriDuoient au Soleil de l’Agneau la
vertu d’attirer à lui les âmes des initiés
,et de les transporter dans le séjour
de la lumière. Cette idée mystique
le fondeme-nt de toute l’Apocalyp»e;
Elle se retrouvé encore dans l’Inde, 0»
les Brames disent, que les justes passen
dans le paradis de Brama, attirés par I<3-
rayons du Soleil , lorsque cet astre di-
(3) Atli. conlr. Arran. orat. 2. p. 35q,
(4) Julian , y rat. 5. p. 3*^-3*4. etc.
1 R E L I G I O N U N I V E R S E
jige sa course vers le Nord. Voilà pourq
u o i ces peuples , qui ont. conservé le
cul te de l’ancien Boeufé qu inoxial,disent
qu’ils entrent dans ce paradis parleTau-
reau,ou en se tenant à la queue de la Vache
, tandis que les Chrétiens, qui sont
d’une institution plusréccn te, y entrent
par l’Agneau, comme nous l’avons déjà
dit. " : y
Les Arabesavoientconsacréà la Mec-
quedeux idoles, l’une blanche, etl’antre
noire.(1 ) On honoroit l’une ( la blanche)
à l’entrée du Soleil au signe de l’A-
gneaù. Les A mmonites y portoient leur
encens. L’autre ( la noire ) étoit honorée
à l’entrée du Soleil dans la Balance, ou
à son passage à l’équinoxe d’automne.
Ondonnoit desraisons Astrologiques de
Ce culte idolatrique , tirées de la théorie
de l’ex.alfation des Planètes.
Vincent de Beauvais ( i ) rapporte
une semblable cérémonie pratiquée par
des nations de l’Inde , à l'entrée du
! Soleil à l’équinoxe de printemps, et à
son entrée a celui d’automne ; cérémonie
toujours fondée sur le culte As-
! trologique..
La grande fête des Perses encore aujourd’hui
est celle du Neurouz, ou du
nouvel ah , dans laquelle on célèbre
l’entrée du Soleil dans l’Agneau. Le
I commencement de l’année fut fixé, dit-
| on , àee moment par Giemschid, parce
I que c’étoit en ce jour que la lumière
[ et le mouvement avoient été donnés à
l’univers. ( 3) On entend aisément le
■ sens de cette tradition, qui n’est autre
I chose que l’expression du phénomène,
I qui se renouvelle tous les ans , lorsque
I le Soleil repasse dans notre hémisphère,
pour mettre en jeu tous les principes
I de vie élans le monde sublunaire , et
[ rendre au.jour.son empire sur lesnuifs.
f Les,Perses célèbrent le retour du Soleil
au point équinoxial , autrefois l’Agneau
, av.eç la plus grande pompe.
0 ) Bernard. Beintlenhak.
(a) Spccul. Historié, 1. 4.
tfl Uyd. de v, l. Vers, Bel, c. IQ. p.
On y chante le fameux Agneau ;
qui rend à la nature une nouvelle vie.
On y représente le messager auguste ,
l’envoyé de Dieu , le bénit qui vient
apporter la nouvelle année , et renouveler
avec elle tonte la nature. (4) Hic
novus elles mensis vovl , de anno
novo , novl temporis , quo necesso
est renovari quidquid tempore cotisa
hit, dit-le roi à toute sa cour. C’est le
renouvellement de toutes choses, lequel
étoit censé s’opérer à 1 entrée du Soleil
dans l’Agneau , qui a fait attribuer
dans notre religion , ou dans le culte
mystique du Dieu Soleil, la réparation
à l’Agneau, comme on avoit, 'attribué 1
l'introduction du mal au Serpent, qui>
tous les ans , détruisoit les heureuses
influences de l’Agneau du printemps.
Mais aussi, tous les ans ,à son tour ',
ce Serpent se trouvoit enchaîné et s.111*
force au retour du Soleil à l’Agneau
vainqueur et vaincu alternativement,
comme l’étoient Ormusd et Ahrimuu
dans la grande période de 12000 ans ,
ou de 12 mois, laquelle se terminqit toujours
par le triomphe d’Ormusd , qni
rétablissoit un nouvel ordre de choses.
Ces phénomènes variés , qui se renouvellent
tous les ans, ont été observés
par tous le® peuples , sur-toüt
par ceux qui habitent les contrées septentrionales.
Là le signe , sous lequel
s’opéroit ce renouvellement delà
nature , a dû être regardé comme 1er
-Génie bienfaisant des hommes; Or ce-
-signe étoit A r le s ou l’Agneau. Hygiir
nousdit (5) dê lui, qu’il fut placé dans
les constellations , afin que toutes les
Ibis ..que le Soleil se trouverait dans ce
signe,' toute la nature végétative su—
bit une nouvelle création ; ce qui arrive
effectivement Lousles ans au printemps.
L ’Agneau ou le Bélier dut. donc
-être observé préférablement à tons les
autres signes; et le Soleil ,.E0usla former
(4) Hyde p. 238.
15> H y s i“ 1. 2- cli. xi~