phon , ils prirent le parti de se métamorphoser
en divers animaux, oiseaux,
poissons ou bestiaux. Les Dieux , sous
cette forme, furent absolument méconnus
de leur ennemi. C’est là , dit-on ,
l ’origine du respect, qu’ont encore aujourd’hui
les Egyptiens pour ces animaux.
Python,' trouvant le champ libre,
régna tyranniquement,fier de lafrayeur
qu il avoit inspirée aux Dieux. Mais
ceux-ci , au bout de dix-huit jours, délibérèrent
sur lesmoyens de le détruire.
Ces dix-huit jours sont devenus tous
les ans des jours de fêtes, dont on a
perpétué le souvenir en Egypte. Apollon
, armé de la foudre, tua le monstre
dans le temple d’Apis , à Memphis ,
où se faisoit l'inauguration des Rois
d’Egypte.
Après que les Dieux eurent puni
Typhon, ils placèrent aux cieux l’image
de Pan, ou d’Egypan , qui avoit pris
la forme de la Chèvre ( 1 ) , et ils
lui élevèrent un superbe Temple à Pa-
nople.
On donne à cette constellation dif-
férens noms.
Les Arabes la nomment Gjedi , les
Hébreux, Gedi, Gadi , Algedi. Alcan-
tarus (2 ), Asasel, Atcantarus, Algedi,
Algedio (3 ).
Les Syriens et Chaldéens , Ga-
dio (4).
Les Perses, Buzghâle.
Les Turcs, Ughlàk (5 ).
Les Indiens, Nahj en Pelhvi (6) , et
Marcaram, en langue Brame (7).
Les Grecs, Aigoceros (8), Athalpes ,
Icthyoeis ( 9 ) , Cyaneus ( 10 ).
(1) Theon. p. 136.
(а) Kirk. ttùlip. t. 2 , part. 2 , p. 198. Ricciol.
p. 125— 126. Bay. tab. 31. Stoff. p. 81. Comm.
Alfrag. p. 108.
(3) Cæs. c. 10 , p. 89,
(4) Ricciol. p. 127.
(,f) Hyd. Comm. p. 42.
(б) Anquetil.
(7) Gentil.
(8) Hipp. 1. 1 , c. 2.
(9) Nor.n. 1. 1 , v . a5o ; 1. 2 , v. 65o,
(10) Arat. v. 29»— 702.
Les Romains (n ), Caper, Hircus c$
pricomus, Hesperiae Tyrannies une
dae (12), Neptunia proies (i3 ), Veinai
Proçella, Imbrifer,Gelidus
ris Hircus , Pan , Ægypan ; signun
hyemale, Januale, a lient Solis porta
Vestae sydus (15 ).
Ulug-Beigh appelle la plus Boréale
des trois de la corne suivante Min Sad
al Dabi lu-, la plus Australe est appelée]
de même , ou simplement Dâbih , Mac-
tans Ou FortunaMdctantis (16). C’est la
vingt-deuxième station de la Lune,La
précédente des deux voisines de la queue
se nomment Sàd Nâshira, fortuna aver-
runcantis ; la suivante, Danab al Gjedi,
Queue du Capricorne. On compte encore
dix Etoiles (17) , appelées les Fortunes,
comme le Gad de Lia On les nomme]
Siiild al Nugjitlm, les astres heureux.
Quatre appartiennent à une station de
la Lune.
Ce signe est le domicile de Saturne,
le lieu de l ’exaltation de Mars, le siège]
de Vesta , dans la série des douze grandi
Dieux. 11 est affecté à l’élément de la i
terre.
Columelle (18)fixe, au huit des Ides
de Juillet, le coucher du Capricorne!
au seizième -des Calendes de Janvier,^
l’entrée du Soleil au Capricorne. C’est
le Solstice d’hiver , suivant Hipparque.
Il y a ce jour là annonce de tempête |
etle quinze, du vent (19).
Le Capricorne pourroit être Ægéon.
Ce nom est celui d’un Dieu marin (H
de Briarée et de Neptune (21).
(11) Horac. I. a, od. 14,
(12) Bay. t. 31.
(13) Germ. c. 1.
(14) Cæs. c. 10, p. 89.
(13) Ulug-Beigh, p. 94—98.
(16) Hyd. p. 42.
(17) Seld. Synt. 1.
(18) Columell. 1. Il, c. 2, p. 42«.
(19) Idem,p. 484.
(10) Quint. Smyrn. 1. 7 , V. 3<X>.
(ai) Hesych.
O N Z I È M E
V E R S É
Q uelques auteurs ont prétendu tirer
la forme etle nom du Verseau des pluies,
qu’il occasionnoit à son lever. On a vu
nos conjectures à cet égard, dans notre
dissertation sur l’origine de l’Astronomie
(1). Quelques-uns veulent, que ce
soit] le fameux Echanson des Dieux ,
Ganymède , fils de Tros et de Calli-
rhoë ( z ) , lequel chassant sur les
sommets de l’Ida fut apperçu par
Jupiter , qui fut épris de ses charmes ,
l’enleva aux Cieux par le moyen de son
Aigle, et le mit au nombre des signes
célestes. Il y prit lé nom d’Aquarius ,
de la fonction qu’il paroît exercer, près
des Dieux. Il tient une coupe dans sa
main, et il en verse une abondante liqueur
(3) , que les uns disent être un
courant d’eau et un fleuve ; ce qui le fait
appeler Verseau; d’autres disent du vin ;
ce qui le fait nommer Ganymède , que sa
beauté rendit digne de servir le Nectar
aux Dieux ; aussi la liqueur qu’il verse,
passe-t-èlle pour être le Nectar , dont
s’abreuvent les immortels.
Ceux qui y voient un torrent d’eau ,
l’appellent Deucalion, dont le nom est
fameux dans l’histoire des déluges. C’est
l’opinion d’Hegesianax , cité par Hy-
gm (4), et celle de Nigidius , cité par
Germanicus César (5 ). Ce dernier raconte
, que Deucalion, Roi de Thessa-
ue, au moment du déluge , resta avec
Pyrrhà sa femme , sur les sommets de
(1) Ci-dess. p. 346.
(2) German. c. 26. Hygin. c. 30.
f i) Theon. p. 146. Ovid. Fast. 1 . 1 , v. 632,
S I G N E .
A U.
l’Ethna. Frappés de la dévastation de
l’Univers , et se trouvant seuls , ils
prièrent Jupiter ou de les faire aussi
périr , ou de réparer les ruines du genre
humain. Le Dieu leur ordonna de jeter
par derrière eux les pierres , qu’ils ren-
contreroient devant eux ; ce qu’ils firent.
Toutes les pierres , que jetoit Deucalion
, se changeoient en hommes ; et
celles, que jetoit Pyrrha , se changeoient
en femmes. Ainsi fut réparée
l espèce humaine.
Eubulus prétend lui, que l’homme du
Verseau estl’ancien Roi des Athéniens,
Cécrops ; car , avant la découverte du
vin , on faisoit des libations aux Dieux
avec de l’eau , et Cécrops régnoit,
avant que le vin fut connu des mortels
.D
’anciens auteurs ont dit, qu’il étoit
Aristée (6), fils d’Apollon et de Cyrène ,
dont ce Dieu obtint les faveurs , sur le
mont Orphée. Aristée passe pour avoir
été instruit dans toutes les sciences et
dans tous les arts , et avoir fait usage
de ses connoissances , pour la bonheur
des hommes. Son nom même semble
indiquer son caractère bienfaisant. Les
influences malignes de la Canicule,
ayant corrompu les fruits , et donné
naissance à des maladies contagieuses
parmi les hommes , Aristée obtint des
Dieux , et sur-toutde Neptune , d’arrêter
les effets désastreux du lever de cette
(4) Eratosth. c. 26. Theon. p, i 36.
(5) Hyg. t. 2, c. 3o,
(o) Germ. c. 2$.