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Cette invocation avoit pour but d’implorer
la protection des Dieux en labeur
de la ville de Milet et de ses ha-
bitans ; puisque le refrain est toujours :
conserver la ville de Milet e,t ses habitant
Cette pièce s’adresse au Génie de
la Planète, ou au grand Ange, chargé
de la conduire, et auquel on donne
le titre d’Agios, ou de Saint. La Planète
est désignée par sa combinaison
particulière, qui devient pour elle un
nom mystique ( 1 ) et secret.
Dans les prières adressées aux Dieux,
on substituoit souvent par respect au
nom des Planètes la voyélle qui la re-
présentoit. Ainsi on disoit : A, E , H, etc,
au lieu de. dire : ô Lune, ô Mercure,
ô Vénus, etc. en les apostrophant simplement
par leur voyelle.
Le charlatanisme des médecins s’é-
tayoit quelquefois de celui des Mysta-
gogues, et les formules de prières deve-
noient en quelque sorte des recettes
médicales.
Un ancien médecin (2) rapporte une
suite de formules , ou de recettes, qui ,
pour opérer leur effet, ont besoin que
l’on répète, en les faisant,les sept voyelles
C’est Comme s’il eût prescrit
d’invoquer successivement les' sept
Planètes , quipartagcoiententre elles les
diverses parties du corps humain (3),
comme les signes les partagcoient aussi.
On trouve deux semblables combinaisons
de voyelles gravées sur une améthyste
( 4 ) et sur une piaquè d’or trouvée
dans un. tombeau près d’Angoulême (5).
Les voici :
A H E I 0 T n
E H I O r £2 A
H 1 0 T n A E.
I 0 T £2 A E H
O r £2 A E H I
T £2 A E H I 0
£2 A E H I 0 T
A E H I 0 T £î
£2 Y O I H A E
; E H 1 O T £2 A
T,O I H E A £2
H 1 0 T fi A E
0 1 H E A £2 T
1 0 T £2 A E H
Ce sont là ces sept voyelles, par lesquelles
le grand Dieu dit qu’il se plaît
a être loué ( 6 ). En substituant des no-
(1) Euseb. Præp. 1. 11 3 c. 6 , p. 319.
(2) Art. Medic. Præcep. Coll. 338. Henric.
Steph. Paris. 1563.
(3) Haly de Judiciis, pars. 1 } c. 6►
(4) Acad. Inscr. t. 4 1 , p. 522.
( 5) Paul Merula , CoSmog. Part. 2 , I. 3 j c. 2«»
(6) Eusèb. Præp. *Ev: 1. 11 a c, 6»
tes de musique , qui correspondent à
chaque Planète, on auroit :
Si, ut, rr., mi, f a , so l, la ,
U t, re, mi, f a , sol, la , si,
l ie , mi, f a , sol, la, s i, ut,
M i, f a , sol, la , s i, ut, re,
F a , sol, la , si, ut, re, mi,
Sol, la , s i , ut, re, m i,fa ,
La, s i, ut, re , mi, f a , sol.
On n’auroit pas d’excellente musique
; mais elle sèroit sacrée, et cela
tient lieu du reste.
Les Egyptiensét lesPythagoriciens,dont
les Gnostiques avoient emprunté beaucoup
d’idées, prétendoient que chaque
Planète rendoit un son, et que toutes
ensemble elles fo.rmoient V Ifepta-
corde ( 1 ) ; le Soleil; étoit le Mese,
On peut consulter en original la dissertation
du citoyen Barthelemi, si l’on
désire des notions plus étendues sur
cette théorie ; ainsi que Spôn, Chande-
ler, Weehler, Thomas Gale,, dans ses
notes sur Démétrius de Phalère, et Saint
Irénée , sur l’hérésie des Gnostiques (2).
Pour nous, il nous suffit de ce que
nous en avons dit, pour . donner au
lecteur un échantillon d’une première
forme, sous laquelle on a exprimé le système
Planétaire, et le fameux groupe des
sept grands Dieux , ou des intelligences
Planétaires. Cet exemple suffit, pour les
reconnoitre par-tout ou iis se produiront
sous cette forme mystérieuse. Passons
à une autre forme.
Il n’est personne qui nè connoisse
le système de Pythagore, sur la prétendue
harmo2sie des Sphères, et sur
le concert éternel, qu’elles produisent
(1) Nicomaeh. Harm. 1. 3', p. 33.
* (a) Spon, voy. t. 1, p. 211. ’Weehl.. I. 3, p. .
*69. Chandel, p. 16. Th. Gale , p. 235. Iren.
1. 1 , c. to, ,
(3) Macrob. Soi». Saip. 1. s ( c. j , 2 , % 4-
par leurs mouvemens et leurs distances,
proportionnellement graduées , suivant
les principes de la musique. Cicéron en
parle dans son traité intitulé Songe de
Scipion, commenté par Macrobe, qui
a développé avec quelque étendue cette
belle théorie, à laquelle il ne manque
rien , sinon , d’être fondée sur la vérité
(3 ). Nous n’entrérons pas dans les
détails ; nous nous bornerons à rappeler
les principes de>cette doctrine, qui
sert de base aux emblèmes , par lesquels
on a souvent rendu cette idée philosophique
(c ).
Ainsi, suivant l’auteur des vers cités par
Eusèbe , que nous avons rapportés plus
haut, et dans lesquels on fait dire au
Dieu moteur de l’univers : « je suis le
père infatigable et éternel de toutes
choses, moi dont sept voyelles répètent
sans cesse le nom, et vantent la gloire, »
le mâsqe Dieu universel ajoute : je suis
aussi la Lyre immortelle, qui rend les
sons harmonieux., quirésultent de l’accord
Symétrique de toutes les parties
du Ciel ét de’ leurs mouvemens. C’est
cette Lyre symbolique, quel’on mit dans
les .mains du Dieu, qui représentoit le
Soleil sous le nom d’Apollon , ce Soleil
, àme du monde et des Sphères, dont
il est le lien. C’est lui, dit Martianus
Capella, qui, placé au milieu des autres
Sphère^ , donne le double Tétracorde.
Le même auteur désigne le système
planétaire , sous l’emblème d’une forêt
harmonique, et ensuite sous celui de
sept fleuves , qui coulent du Ciel (4).
Alexandre d’Êphèse , décrivant l’ordre
et les mouvemens des Planètes, et
parlant des sons qu’elles sont supposées
rendre , aj oute , qu’elles produisent un
seul, et unique concert, résultant des
sons réndiis à des intervalles différens
et proportionnels, et qu’elles forment
une espèced&Lyre à sept cordes (5).
(4) Martian. Cape!!, de Nuptiis Phîl. 1. 1 , c. i.
(3] Heraclid. Pont. Opusc. Myth.Thom. Gai.
p. 426. Idem Not. ad Script. Hist. Poet. p.
149, et Fabrrc/ ad'Chalcid. Tim. p. 307.
P p 2