f» D E L A S P H È R E ;
D O U Z I È M E S I G N E .
p o i s
N igidius raconte, que ces Poissons (i)
étoient dans le fleuve Euphrate ; qu’ils
y trouvèrent un oeufd’une énorme grosseur.
Qu'ils le roulèrent sur le rivage ;
qu’une colombe , ou l’oiseau de Vénus,
qui a son exaltation dans ce signe ,
vint le couver; et peu de jours après,
il en sortit la Déesse de Syrie , la même
que Vénus. Cette Déesse bienfaisante
s’intéressoit au bonheur des hommes,
et fit pour eux tout ce qu’elle crut de
plus utile. Son respect pour les Dieux,
sa bienfaisancè envers les hommes, lui
ayant mérité le plus grand élog,e, Jupiter
voulut savoir ce qu’elle desiroit,
qu’il fît pour elle. Sademande fut, qu’il
accordât les honneurs de l’immortalité
aux Poissons, qui avoient présidé à sa
naissance. En conséquence , ce Dieu
leur donna une place parmi les douze
signes du Zodiaque. Depuis ce temps,
lès Syriens ne mangent plus de Poissons,
et ils honorent singulièrement les Colombes.
D’autres prétendent (2) , que Vénus
vint avec Cupidon son fils, sur les bords
de l’Euphrate, et que, dans ce moment
même , Typhon parut ; que là Déesse
effrayée se jeta dans les eaux , avec
son fils, et qu’ayant pris la forme de Poissons
, ils échappèrent ainsi au danger.
(1) German. c. 20. Hygin. Fa’:!. 197.
(2) Hygin. 1. 2 , c. j k Manil. J. 4 , v. 577s
(3) Theon, p. 131.
(4) Dioii. Sic. 1. a , c. 4 . p. 2x6 , et ci-dess.
t. a , 1. 3.
(5) Eratosth.'c. 2j. Germgr.. c. 20. Hygin. 1. 3 ,
e. *7.
S O N S .
On ajoute, que "c’est depuis ce temps;
là, que les Syriens s’abstiennent de pêcher
des Poissons et d'en manger, dans
la crainte que leurs filets n’enveloppent
ces Divinités. Eratosthène prétend,
que des hommes étoient nés de ces Poissons.
Théon (3 ) veut, que ces deux Poissons
soient les deux enfans du Poisson
Austral, à la suite duquel ils se lèvent,
et qui avoient sauvé des eaux , Dercé
ou Derceto , fille de Vénus (4 ) J ce qui
leur a mérité le culte, que leur rendent
les Syriens. On en distingue deux, l’un
Boréal, placé sous Andromède ; l’autre
Austral, plus au midi (5 ) . Le Poisson
Boréal est le plus fo r t e t il a une tête
d’Hirondelle. Les Chaldéens l’appeloient
le Poisson - Hirondelle , ou Chélido-
nien (6).
Ils sont unis entre eux par un lien j
appelé Linos (y) , syndesmos (8). Ce
lien s’étend jusquessous Arles (9). Cicéron
l ’appelle nodus , le noeud du lien
des Poissons, et même de la Sphère (10),
à cause de sa position près du Point
Equinoxial et de la séparation des deux
Hémisphères. Germanicus le nomme al-
ligamentum luteum ( 11 ) et connexio
Pisçium.
(6) Theon. Ibid.
(7) Gemin. p. 7.
(S) Hipp. 1. , c. 23. Eratosth. c. u . AHt- t»
245. Procl. c. 16.
(9) Theon. p. i 3i .
(10) Hygin. 1. 3 , c. 29.
(iï) Germ. c. 2 9 , c. 1.
Les
E T D E S E l
Ils ont plusieurs noms , dont voici les
principaux.
I jj6S Arabes les appellent Hût, Sàrna-
*Æ(i) Haut, E l haut, Samech (2 ) , E l
Hautaine, Ichiguen (3). .
Les Hébreux, Dagairn, Deggfiim (4).
Les Syriens, Daghioto, Nuno (5).
Les Perses , Mâhi.
Les Turcs , Bd/ik.
Tous ces noms signifient Poissons (6).
Les Indiens les nomment Mahi en
Pelhvi (7), Mimant en Brame (8).
Les Grecs , Ichton, Asp a!os (9).'
Les Latins Pisces , Dercetia p roies,
Derceto, Dercetis, Phacetis, DeaSy-
ria, Venus et Cupido (10). -
Les Etoiles du lien , Arpêdonê , se
nomment en Arabe (11) , Cheitou Cheit
Kettani. - Ti - ■ ^
Ce signe est le domicile de Jupiter,
le lieu de l’exaltation de Vénus, et le
; siège de Neptune , dans la distribution
des signes , entre les douze grands
Dieux. Il est affecté à l’élément de l’eau.
Ou trouve le signe des Poisson«, sur
d’anciens obélisques Egyptiens (12).
On appelle la vingt - sixième station
delà Lune , Ahraava , l’écume du
Verseau , près de l’épaule du Cheval.
La vingt - septième est Alfargit
le vase (13 ).
(1) Alfrag. Comm. p. i©8. Hyd. p. 43.
(2) Stoff. p. 81.
fî) Licciol. p. 127. Bay. t. 33.
(4) Kirk. OEdip. t. .2, pars 2 , p. 199.
(:) Ricciol. p. 126.
(4). Hyd. p. 438.
(7) Anquetil.
(*) Le Gentil, t. x , p. 247.
(9) Hesych.
(L) Bay. t. 3,9.
| P A R T I E S. 7?
Columelle (14) fixe, au quinze des Calendes
de Mars , l’entrée du Soleil dans
les Poissons , avec indication de vents
et de tempête. Ovide le fixe à la même
époque , et il raconte à cette occasion
l’aventure de Vénus et de son fils, poursuivis
par Typhon , sur le bord de l’Euphrate
(15).
Columelle (16) marque, au dix des Calendes
, le retour de l’Hirondelle. Au trois
des Ides de Mars , la fin du lever du
Poisson Boréal, accompagné des vents
de Nord. O vide ^ fixe le coucher Hé-
liaque de ce Poisson , au six des No-
nes (17).
Le même Columelle (18) marque, au 4
des nones de Septembre, la fin du coucher
du Poisson le plus Méridional des
deux , avec une annonce de chaleur ;
au sept des Ides de ce même mois , la
fin du coucher du Poisson Boréal et
le lever de la Chevre , avec indication
de tempête. Il marque, pour le quatorze
des calendes d’Octobre (19) , le coucher
du matin des Poissons, et le commencement
du coucher du Belier.
Blaeü les appelle (20) Pisces Bamby-
eii, Decerto, Dercîs, Facelitim, Dione,
Urania , Dagon , Ichiguen, Elsem-
cha, Samch , Haut, Ethaut, E l hautaine.
(11) Hyd. p. 43.
(12) Pocrcke Descrip. of the East. t. y , p. 207.
(13) Alfrag. c. 22.
(14) Çolumell. 1 11 , c. 2 , p. 423-.
(15) Ovide Fast. 1. 2 , v. 458-
(16) Çolumell. ibid.
(r-)n©vid. Fast. 1. 3 , v. 400.
/xL) Golum. ibid. p. 429.
(19) Ibid. p. 43P,
(20) Cæs. c. 12 , p. 9Ê.
He la Sphère. Tome JrI. K