lui. Enfin au dernier tableau, ou au plus
bas , on le voit assis auprès d’un grand
feu,etau dessus t!e lui plusieurs fagots en-
tassés.En comparant cedernier tableau
au premier,on à celui du Solstice qui est
au plus haut, c’est-à-dire, à l’homme qui
est tout rmd età l’ombre; en les comparant
ensuite tous les deux à celui qui occupe
le point du milieu, et qui est moitié
couvert et moitié nud, et en suivant
les nuances intermédiaires, il est
impossible de méconnoître le but du.
sculpteur, qui a été de marquer les
graduationssuccessivesdela chaleur.De
lut-me, de l’autre côté, en comparant le
tableau inferieur du jeune adolescent
avec celui d’en-hanf, qui offre tous les
traits de la décrépitude , et en examinant
les uuauc.es graduées de l’âge des
tableaux incorporés , qui d’abord sans
barbe , eu acquièrent de plus en plus
forte , on voit, aisément qu’on y a
représenté le Dieu Soleil, oulejaur dans
ses clifférens âges , comme ôn faisoit en
Egypte et en Italie , dans les mystères
du Soleil ; ce que nous avons vu plus
haut dans le passage de Macrobe,
Outre les douze tableaux destituas à
représenter la graduation de la durée du
jour et celle delà chaleur, rangés autour
del’Isis; oudelaViergequi tiententreses
bras le Dieu Jour enfant, ou en voit encore
douze autres correspondait* à chacun
des signes du Zodiaque, au'centre
desquels ou l’a placée. Ilssont sculptésà
eôtÿ de chacun des signes, et expriment
les opérations agricoles de chaque mois.
Par exemple , à.côté du Cancer, ou du
signe du mois de Juin , on voit un homme
qui aiguise sa faulx>; à côté du signe,
où devoit être la Vierge , un homme
qui coupe la tête des épis ; à côté de la
Balance , un homme^qui foule la cuve
pleine de raisins; à côté du Scorpion ou
du signe d’octobre, saison des «émaillés,
mi lu jnme qui ensemence la terre , et
ainsi desau I res. D’où il résulte, que le but
de l’auteur de ce monument, qui forme
(i) Tacit. de morib German. c. 9,
un système complet de trenfe-six fâw
bleaux , qui entourent la Vierge , a été
de la représenter avec tout le cortège,
qui convient à la déesse de l’année , des
jours et des saisons , dont elle fixoit le
commencement par.son ascension à minuit
au Solstice d’hiverff elle enfin que devoit
être l’Isis Egyptienne, parla quelle,
dit Hor-Apollo , on désignoit l’année.
Cette fameuse Isis étoit. la déesse des
anciens Francs , ( 1 ) ou des Suèves,
qui joignoient toujours à son culte le
vaisseau symbolique,connu sous le nom
de vaisseau d’Isis ; vaisseau qui est encore
resté pour armoiries à Paris , ou
à la Ville dont Isis étoit la déesse tutélaire.
C’est cette Isis, (s) mère du Dieu
Lumière, à qui le peuple va offrir des
cierges au premier jour de l’an et même
dans le reste de l’année , et en mémoire
de qui se célèbre la fameuse fête des
Lumières , instituée en honneur de la
Minerve de Sais, de cette chaste vierge,
qui cl isoit d’elle-même,qu’elle ëtoi t mère,
et cpie le fruit qu’elle avoit produit
étoit le Soleil.
Nous ne nous étendrons pas. plus au
long Sur les rapports de ressemblance,
ou plutôt sur 1 identité de notre Isis, ou
de Notre-Dame avec l’Isis ou la daine
des Egyptiens, et avec la vierge pure
et immaculée de la sphère Persiqüe,
qui allaite le jeune enfant appelé Christ
et Jésus. Nous revenons à son fils,l’objet
principal de nos recherches.
No-ns avons vu ce fils naître le même
jour que naissoit on qu’étoit censé naître
le Soleil, dont on célébroit la naissance
chez tous les peuples anciens , et dont
on présentoit au peuple l’image, smis
l’emblêmed’unem’ant nouveau-né, C’èst
ce qui se pratiquent dans les mystères
de Bacelms en Grèce , en Campanie
et en Égypte , comme nous l’avons v»
plus haut, clans le passage de Macrobe.
La Chronique d' Alexandrie nous a également
conservé la tradition de çetuSîigt
consacré dans les mystères de l’Egypte>
R E L I G I O N U N I V E R S E L L E . St
e f cela dès la plus haute antiquité. ( tr)
et Jusqu’aujourd’hui, dit l’auteur, l’E-
1) gypte a consacré les couches d’une
»» vierge et la naissance de son fils ,
■» qu’on expose dans une crêcherà l’ado-
ji ration du peuple. Le Roi Ptolémée
» ayant demandé la raison de cet usage,
» les Egyptiens lui répondirent, que c’é-
» toit un mystère enseigné à leurs pères
» par un prophète respectable ». On
sait que le prophète chez eux étoit un
chef d’initiation.
Plus de cent ans avant l’Ere chrér
ico vjdmui», ues nonrieurs
Virgini parituroe , ( 1 ) ce qui
j ne pouvoit s’adresser qu’à celle qui tous
| les ans devoit ramener le Dieu Lumière
et lui donner une nouvelle vie.
: Dans le monument de Mithra trouvé
j à Oxford, (a)en 1747, on voit, parmi
les figures qui sont en-bas , la femme
qui va allaiter son énfant, ou la déesse
1 de 1 annee, qui allaite le Dieu du Jour.
L’auteur Anglais, qui a fait une dis-
i sertafion sur ce monument , défaille
tous les traits qui peuvent établir les
rapports, qu’il y avoit entre les fêtes de
la naissance deChrist etcelles de la nais-
| samse de Mithra.
Un jour, dit-il , (3 ) dans l’année ,
a xVK.laiûs «C ro ien t la grande fête
de Mithra, lequel étoit spécialement
iionore dans un antre qui lui étoit çon-
H H - 4 )• Les Perses appeloiont cette
dc Lumière , ou la nais-
1 e Mithra. L ’auteur pieusement
j l , Çcomme une fête patriarchale,
A M f aPrf s 1rs notions prophé-
q es sur la naissance du Messie.: « car
» Itâk e sens > dit-il, de ce mot est
diateur, dans la langue Persane.
La notion originale de Mithra , con-
inue-t-il, est venue du Messie , at-
‘ tendu par tout je ul!)ncje dès le commencement
». Nous ne ferons pas de
Wf lu iu .p .
réflexions surunè aussi pitoyable raison »
les hommes pourqui nous écrivons n’en
ont pas besoin.
Il ajoute, que les anciens Druides cé-
léhroieiit cette mêjne nuit par une iUn—
initiation générale , allumant des feux
sur le sommet des hautes montagnes ,
élevant des fanaux sur leurs tours ;■ et
en quelques contrées ici, dit-il, nous
faisons encore la même chose la nuit de
l’Epiphanie.
L ’auteur remarque que ce culte Mi-
tliriaque s’ étoit répandu danstout l’empire
Romain et sur-tout en Gaule et dans
la Grande-Bretagne.
Il rapporte aussi le témoignage de
Saint-Jérôme ( 5 ) , qui nous apprend
que les Payons célébroient les fêtes
a’Adonis , ou du Dieu Soleil ( Mithra
en Perse. Adonis en Phénicie ), dans un
antre, comme celui de Mithra , et que
cet antre , où ils les célébroient, étoit
celui dans lequel on fait'naître Christ,
ou l’antre de Bethléem. («) Il regarde
cela comme une. injure faite aux Chrétiens
, tandis qu’on doitle regarder plutôt
comme une continuation de culte sous
ùn nom différent, Adonis étant le Soleil
, comme Christ, Adonis mourant,
descendant aux enfers et ressuscitant
comme lui tous les ans.
Il cite le passage d’un auteur fort
ancieu dans l’Eglise, et qu’011 croit être
Saint Chrysostome , lequel parle aussi
de la naissance de Vlnviclus ou du Soleil
invincible , en ces termes : « Vous
» parlez de la naissance de l’invincible.
» Quel est cet Invincible , si ce n’est
yi Notre-Seigneur ? vous, appelez cela
» la naissance du Soleil........C’est lui
» quiest le véritable Soleil de justice., ..
Ainsi où les Mystiques Chrétiens
voyoient la naissance de leur Soleil de
justice , les autres peuples y voyoient
tout simplement la naissance du Soleil,
fixée à l'époque du temps où le jour
(4) Nigth of light Birtli d a y o f Mithra1,
( 5) Ibid. p. 17.
O *