» jour du mois de mars, que nos anciens
» théologiens fixent le retour nu le se*
»s cond avénementde ce Dieu-Sauveur,
» temps où doit-se faire le jugement
a universel, le nouveau siècle devant
ss commencer à couler de cette époque
ss équinoxiale, parce, que c’est en ce
» même jour que Dieu créa originaire-
ss nient le Ciel, la Terre, le Vent et
ss la Lumière (jp)! »■
Ceci s’accorde bien avec le dernier
chapitre del’Apocalvpse,qui faitpartir
du trône de l’Agneau équinoxial le nouveau
temps, qui coule commeun fleuve,
sur les bords duquel est ^planté- l ’arbre
de vie , qui porte- douze fruits , dont il
donne un chaque mois.
Cedrenus,dansunaufreendroit, fait
mourir Christ la dix-neuvième année de
Tibère, le 23de mars, etlefaitressusciter
le zï> de ce même mois. De-là, dit-il,
vient l’usage dans l’église docelebrer la
Pâques le 2o mars. En ee jour, la véritable
Lumière est sortie du tombeau.
La Chronique Orientale ( x) fixe pareil-
lement à l’entrée du Soleil au Bélier ,
ou à l’Agaeau làPâques, etditquel’équinoxeétoit
un des plus grands joursde fête
chez les Égyptiens; ce qui est également
attesté par Plutarque, dans son livre
sur Isis. (2) On a vu plus haut, que cés
jnêmes Egyptiens fêtoient aiissi au Solstice
d’hiver la naissance dii Dieu Lumière
, sous l’emblème d’un enfant , et
les conciles de la vierge sa mere.
S. Épiphane parle également de la
fête de l’Agneau, ou du Bélier établie
en Egvpte, dè's la plus haute antiquité.
Dans cette fête on marqnoit tout de
rouge, pour annoncer le fameux embrasement
de l’u ni vêts | et elle étoit ,
comme la Pâques, Usée au commencement
du printemps. (3)
Les Rabbins {z ) nous ont conserve
le9 mêmes traditions sur la fameuse fête
équinoxiale de printemps, et sur la pyeé-
jpinence, que les Egyptiens donnoient
(1) A fr a h . Echel. Chron. p. J,
ty) P lu t, de I s td , p- 3®ÿ*
à ce mois sur tous les auf rfts ; le mois
de l’Agneau étant le plus sacré parmi
eux.
No tré fête de Pâques aujourd'hui n’est
pas précisément placée au premier jour
du premier signe, mais elle tombe tou.
jours nécessairement dans ce premier
signe , puisqu’elle doit être essentiellement
célébrée le premier jour du
Soleil, ou le dimanche qui suit la pleine
lune de l’équinoxe. Primitivement
elle étoit fixée au 2S de mars, comme
nous l’avons vu ci-dessus , parce qu’à
pareil jour Christ étoit censé être sorti
du tombeau;
Cette tradition est encore confirmée
par un passage de Théophane impri-
médans l’Uranologie du P. Petâu( aa).
Ou y fixe cette résurrection au premier
jour du mois JS/'isari, qui est -le 2 5 efe
mars. On verra bientôt pourquoi nous
insistons sur cette fixation au a5 de
mars, ou au 8 ant. kal. april., préçisé-
,ment trois mois après le Sies nataliS du
20 décembre ou du 8 ant. kal. jarmar.
C’est parce que les anciens Romains
fixdient à pareil j our le triomphe du Dieu
Soleil sur les ténèbres del’hiver, triomphe
qu’ils célébroient par une fête de
joie appelée Ililaria. Nous n’accumü-
Jerons point ici toutes les preuves , qui
établissent cettè.fixation de la résurrec-
de Christ au aat.>kàl. april. Nous avouerons
seulement, qu’elleiétoit; censée se
faire à minuit, au moment même où
commençoit le premier jour du premier
mois, c’est-à-dire , à trais mois de «distance
delà naissance, heure pour heure
(bb) , comme on .ipeut le voir dans
Théodore de Gaza { 4). ;i
Ce 8 des Kalendes, soit de décembre,
soit d’avril ( cc ) ,<étoit le jour mênje
où les calendriers anciens fixoient l’entrée
du Soleil dans les Solstices et les
équinoxes, et le - commencement dès
saisons, Il s’ensuit, que le premier:jcmf
d’hiver étant fixé au z 5 décembre, ef
(3) Epipti. adv. ïïoerês. G» JB,
c - *»• ■ ' - ■
le commencement de ce même jour à
minuit, le Dieu Soleil étoit censé commencer
là sa carrière et donner naissance
au premier jour de cette saison à
minuit, le 8 ant. kal. januar. En conséquence
ce devoitêtre à minuit, minute
pour minute , le 2 5 mars , ou le 8
ant- kal. april., que le Dieu Jour pué au
Solstice d’hiver, entroit dans la seconde
saison, ou au printemps, et qu’affranchi
de l’empire des ténèbres il reparoissoit
triomphant. Par quelle fatalité singulière
arrive-t-il, que Christ, Lumière du
mondé , naisse précisément à minuit,
comme lé Jour , et qu’il ressuscite précisément
à minuit , au memeut même
où le Jour est censé reprendre son empire
sûr. les nuits ? Il faut;convenir que
i cet accord est bien extraordinaire , si
Christ n’est pas le Dieu Jour lui-même,
[ ou le Soleil qui le p rôdai I; ; et au contraire
qu’il est bien simple , bien naturel et
même nécessaire; siChrist et le Soleil ne
sont qu’une îqême chose.
Cette nuit du 20 mars, au milieu de
laquelle commencoit le premier jour du
triomphe du Soleil sur l’hiver et Sur
I ieslongucs nuits de l’empire d’Ahriman,
[étoit autrefois aussi fameuse et aussi
I célébrée ;chez les Chrétiens , que l’est
encore parmi nous le minuit du 8 ant.
[kal. januar., ou du 2 5 décembre , et
la première heure du jour dans lequel
I on fêtoit la naissance du Dieu Lumière.
I Elle est connuedans les écrits des Pères,
[ sous le nom de P ervigiüumP asch.ce. St.-
I Augustin ( 1 ) a nu sermon intitulé de
Yl'.su agni in P.ervigUio Paschoe. « G’est
I» aujoutd’hui, dit ce père, que l’A-
[” gneau, qui efface les péchés d u monde,
cgmgé pour le salut de 1 homme.
1’! Aujourd hui nos portes 'doivent être
I* parquées de sonsang.Préparons-nous
r ?• .l’immolation de 1 Agneau .
| Isidore de Séville ( 2 ) parle égale-
\ïaenl<lcs:cPervigiliiiinPasch<z., ou de
(0 Ausr. T . 5, p. ’
D ) .Isidor. Orig. 1. 6. c. 16.
\3J- E a c t. 1. y . o. ip . .
Rehg. Unir’. Tome III.
la nuit de Pâques, dans laquelle on
attendoitle moment delà résurrection,
et l’ou fêtoit le commencement du premier
mois où tout alloit être renouvelle.
(dd)
. Lactance ( 3 ) dit la même chose , et
fixe , dans le milieu de ,celte nuit le
moment où Christ est sorti glorieux de
sou tombeau , et celui où, après la destruction
de l’univers , il doit encore
créer un nouveau mondé de lumière, et
établir le nouvel ordre de choses qu’on
attend (ee) ,
Constan tin (4)étoit, dans l’usage de faire
allumer la nuit de Pâques, dans la ville
où il se trou voit, des flambeaux de,eiré
et des lampes ; Ce qui rendoit cette nuit
aussi brillante que le plus beau jour.
Tout es noscé rémôn i es d u sa m edi saint,
et sur-tout celle dufeu nouveau et du
fameux cierge paschal n’ont été instituées
, qu’en honneur de ce triomphe
du Dieu Lumière sur lesténèbres ; lorsqu’à
l’équinoxe le feu Éther sembloit
descendre du ciel pour vivifier la nature
etle jour reprendre son empire dans l ’univers
, au moment oùle Soleil s’élevoit
au déssus des signes inférieurs, dans
lesquels il avoit été dégradé dé’son empire,
et qu’ou pouvoit regarder comme
le tombeau de la Lumière,suivant 1 idée
de Macrobe.
La cérémonie,qui se pratique encore
aujourd’hui à Jérusalem au tombeau
Mystique du Soleil ou de Christ , eu
est une preuve fra ppante. Tous les ans,
au temps de Pâques , l’évêque de Jérusalem
( 6);s’enferme: dans un petit
caveau, qu’on appelle le tombeau de
-Christ. (Ce seroit le tombeau d’Osiris
-chez les Egyptiens. ) Il a des paquets
de petites bougies; il y bat le briquet ; il
allume un de ces paquets, et fait une
explosion de lumière telle que celle de
nos feux d’opéra, pour faire croire au
peuple , que le feu du ciel vient de tomber
(4) E e B e a u , Hist. du Bas Empire , T . I ,
p . 6 i t .
(5) V . Chardin,
II