3->a N O T E S DU T O M
Les Hébreux attênrioient tantôt un conquérant,
tantôt un Roi heureux et malheureux; ils l’atten-
denr encore avec Hélios ou Elie.
I/oracle de Delphes étoit dépositaire d’une ancienne
et secrète prophétie , sur la future naissance
d’ un fils d’Apollon, qui ameneroit le règne
de la justice ( Plut. Vit. Lys. )
Boulanger remarque, avec raison ( ib. p. 186 ),
que tous les adorateurs du Soleil avoient des extinctions
périodiques du feu sa c ré , fixées chez
les Romains,'au renouvellement des années civiles,
et chez les Mexicains, au renouvellement des semaines
d’années (i). Le dernier jo u r , qui voyoit
expirer le siècle , étoit un jour d’afRiction et de
deuil. On passoit la nuit dans la prière et dans
les larmes. On regardoit attentivement l’Orient.
On étudioit les progrès'les plus imperceptibles de
l ’Aurore naissante ; et à peine appercevoit - on
les premiers rayons du Soleil, qui commençoit
la' nouvelle période, tin cri universel rappeloit
la joie et l’allégresse. On couroit au temple rallumer
le feu sacré, et on remercioit Dieu d’accorder
un nouveau siècle au monde.
Chez nous encore aujourd’hui , on a soin de
nettoyer tous les ustensiles à pâques , comme pour
renouveler tout avec la nature. Nous ne brisons
pas nos meubles, comme les Mexicains , pour nous
en donner de nouveaux ; mais on se donne des habits
neufs, et ôn nettoie tout. (hh) Ut pinçant caler an mundanum, Arittem pin- g«*(*Æ- On observera que l’Agneau etoit letrone du
Soleil, et le lieu de son exaltation. era(tkâ'< i)m Faugiitn ceosnsuetudo dandi baptisdtis in cerd conse- tustn ration, d Aivginni, ocejfliecs.tis ( ut ait GuilUll. Duran- cetrimonia veteris consiutu )d,i neits.h voedsïtei gRiuommce peragitur Dominico , quod. die Pontijcx A, gqnuoiPs aès ccheradt irsi tseo lceomnnseiac rsautbâs jeîcqtuoi'tSu rd ,ô mduems - Dticoims idniestribua , Acolythus tum alla voce clam a t : velli qu i, Deotcm. ianlelé« luDioamine , isti sunt Agni no- tes , modo ventent ad Jou
etc (2). Suflplfijt .S aSienvte rPuamu l:in , Evêque de Noie tEpist. 12 ad
Sub cruct sanguineâ niveo stat Chris tus in agno.
ticEtitm "jpmauÿlo) .post : Sanctam fatentur Çrux et Agnus . (mm) Il a été abattu , l’an deuxième de la République,
avec les auties figures. alti(tfuind)o SoSlo elixsa clitractàu pr airnt eAnrtide : in IJibrâ dejicitw. . 1 p Arietis. Là commençoit
le triangle igné ,. cujus Dominus erat Sol.
( 1 ) Ibid. p. j i 6 . -
( a l Casai, de Y et. F5acr. Christ, ririb. c. 5,, p.
£3) firnn, 1. a , c. 3 et 12. Cap, 11,
E T R O I S I È M E . '
Llbra Ariesque parem rtdâunt nocttmqv.e dhmqut\
îhzc erit in Libra cum lucem vincere noctes
Incipiunt} vel cum mzJio concedere vere. . . . Inde cadunt noctes surguntquc in tempora luees9.
Dontc ad ardentis pugndrunt sidéra Caneri.
Nous avons vu plus haut la même observation
de Geminus , sur le triomphe successif des jours et
des nuits, fixé par la nature à l’Agneau et à la
Balance. rumSa biino rduamm foe setxaa mltaatxiiomnais susnuet zi. nF eisntgurmes sauu Ptelamn emtaa-
ximum est die , quo Sol Arietem ingreditur. ( Hyd,
p. 138 ) , ex Ibn - phahana , libro arabice scripto , de (p0r0i)m a et postremis. On ne doit pas être surpris, que nous revenions
sur des choses déjà expliquées; car , c’est
ici sur-tout , qu elles trouvent leur application à
nos idées religieuses, et qu’elles se lient au véritable
but de notre ouvrage , qui est de désabuser
nos concitoyens des idées superstitieuses de nos
bons aïeux. paeliriasgqiutuer,(pp) Certe ut perditis in Ægypto et extinctis etiam nunc solemnis de Osiriie, Oro , , deploratio Cretâ , aeramentaque Dûdoncea et Corybantes in etc. . . . 11 cpnclut qu’ils étoient des mortels,
puisqu’on les pleuroit. Il devoit observer, qu’en-
suite on célébroit leur retour à la vie ; ce qui
ne" peut convenir (4,.
à des mortels, et ne peut être
qu’une minReeyeritur fiction Deus imprimés decantatus quute eqruitiu , in rp.eNrïeercit cujus honorem et iteriim quotannis inveniatur initialionts Osiris jiunt,no- niatur, ostend, iatun ri^n)te.rierit, intelligitur,, dum cantu necy si inve
On potirroit en dire autant de
Christ. Il y joint aussi l’exemple d’Atys , d’Adonis,
d’Esculape mort et ressuscité , c’est-à-dire, de tous
les Dieux , que les anciens confondent avec le
Soleil. conAveEngtuysp etti pi ecptolaran gfeurnitu ntper festos et frequentes tos , tanqudm propter defunc- , et rursiis sasrificant tanquam Dits. Nous en
faisons amant. On pleure la mort de l’homme, et
on célèbre la résurrection du Dieu.
Athénagore rapporte le -passage d’Hérodote . sur
slai nsoémpuenlt unruen cduup aDvieeruo (6). Sunt etiam sepulcra, cujus urbe Sac , hâc in re raud rectè fecero. In , in templo .Miner va. (de celle qui disoit: fer;uucs tupsir qleuteim cpoepnetriin eusta .S..o.l i)b ,i psoimstu ltaoctruam dheslbuebnrvtutnr pcaatsisfi.o nNutmc esjoulsîi ,m q uaeut temmy sstimifiual ancurue lmis AOFsigryidpitsU vo,
sed
(4) Atlianas. conrr. G ènt. p. 1 z.f
(5 ) Theophil. ad Autolyc. !.. 1, p. 75*
(6J Athenag. p. 65..
§ 4»
N (VT E S D U T O M
conditura ostenditur. Il en étoit du tombeau
d. Osiris en Egypte , comme, de celui de
Jupiter en Crète , de ce Jupiter, dont Gallimaque
dit, que, irnmortalis erat, eritqut peromnia scecula ,•
comme de celui de Christ, de celui d’Adonis , de
celui de Bacchus. Le même génie , qui personnifioit
k Soleil, quUe faisoit naître et mourir, fit consacrer
des fêtes lugubres , en honneur de cette
mort feinte , et éleva des tombeaux au prétendu
mort, dans lesquels l’ôn enferraoit son image. Comme
on montroit en Perse l’antre, où étoit né Mithra,
on montroit en Judée l’antre de Bethléem et le
tombeau de Christ, et en Crète l’antre, où étoit
né Jupiter , et le tombeau où il avoit été mis ,
sans que cè cérémonial et ces fictions mystiques
en puissent faire des hommes. Antrum Jovis vise- tur et sepulcrum e us ostenditur (1). tumDuelsupmic el uiI siSdéirsa psiidsitsr usrinv e( 2O) seirt iddiiss.p eCrosénss idmétrma bdreis- tmrqisutee esacra i >sa et ipsa mysteria : inverties exitus miseror,u fnai.t a I seits j 'puenrtdriatu emt lfuielitnums e(t planctus Deorum la Vierge céleste
cse arpdpoteilbleu s Ilsuisg )e t, cum Cynocephalo suo et calvis_ sa- cadunt pectora e, tp dlaonlogrietm, iinnqjeuliicriists i;m eott Imsiaa tcrii sm iimseir i stuacnetrudro :c emsox invento parvulo gaudet Isis, exultant desinnnta n,n isC y‘onmonceibpuhsa lvuesl peinrdveernet oqru ogdl oirnivaetnulre;r unnetc , gvèerle i nquveondi rcco laqrsuod perdant:Nonne riaiculum est lu- , vel coltrequod lugeas ? On* peut en
dire autant des Chrétiens; ainsi l ’argument est commun
.S
lugere in tpeea r,d ict uumm in sacrés A Egyptïis ( 3 ) Osirim guudio derisisset 3, cmuomx pearudtietm io ienjvuesn tin uvme nmt laogqnuoe fcisn^-c gpeartduird, edroulnotr eitd nmie/ini l ililnev aetnqeurtu nLtaetitia ab eis, quinUdl men furori y inquit ,certum tem,p cuasr p eis itm :i ttuorl e,r.haubiilce least- semel in anno insaaire etc. Ipsum autem liberum patrem Orphaici v&v
i«nAdikivûivd u(o4 n )a t,u ss uinsp sicinagnutulors iinptseef lidgiiv i,d itquuri. Iadbe oi lilno illorum sacrés traditur Titanio furort in membra dis- cemereprtsiisss eet frustes sepultis rursiis unus et integer , quia vx? , quem diximus mentern vo:ari
b(e cn’desot slee d ihvoidyeonçd,u mou e t verrubrusimis )e x edxi viinsdai vaiddu oin pdriovei-- dsuucue ma rrceavneartneondno d eets emdut.ndi impiep ojjicia, et naturce Tel étoit le genre de Théologie
erç vogue, dans les siècles , où le Christianisme
s’établit en Occident ; celui dont les dogmes
et les formes ont entré dans le code religieux
des Chrétiens.
. L ’Empereur Julien ( 5 ) donne les mêmes
idées de Bacchus,, ainsi que Proclus sur le JW -
( 1 ) Minnt. F é lix , p, 213.
(2 ) Idem , "p. n î ;.
(3 ) August. de C iv it. D e l , 1. 6 , c. 10.
(4) Macrob. Soran, beipion. 1. I . c. 12»
E T R O I S I È M E . 3 2 3
rrao-pov Bacchi (6). C ’est Uir proprement ce Jésus
passible des Manichéens, lequel n’est autre chose,
que la substance--céleste, émanée du Soleil, qui
est répandue dans toute la nature , et qui a la
vie , le sentiment et la pensée ( Voyez Beausobre ,
t. i , 1. 8 ,0 .4 . ) Elle s’insinue dans les racines
des arbres, et monte par les branches dans les
fruits qu’ils portent. C ’est cette force , qui morte
en Hiver, resssuscite au Printemps.
Les Manichéens , pour prouver leurs mystères
aux Païens, rappeioient à ceux - ci les cérémonies
(7) et les mystères du Paganisme, avec lesquels
, sans doute, ils prétendoient que les leurs
avoient la plus grande conformité. Ils leur par-
loient de la fable de Bacchus, et de l’ entreprise
des Géans etc.
( qq ) On trouve à Saint - Denis , sur le portail
du Bacchus ou de l’Osiris Gaulois , un Zodiaque ,
comme à Notre-Dame, mais moins complet : car
les figures représentatives des divers degrés de
la chaleur et de la lumière n’y sont pas.
Sur la porte latérale, qui se présente à giuche,
ou versle Nord, esc le Zodiaque j et sur la porte
latérale, qui se présente â droite ou du côté du
Midi , sont les douze tableaux des opérations
agricoles de chaque mois. Christ est au sommet
du ceintre de la porte,entre les deux colonnes, chargées
des figures des signe?, dont chacun est enchâssé
dans une espèce de médaillon circulaire. Il n’y a que
dix signes, cinq de chaque côté , suivant , l ’ordre
des domiciles.' Ceux de Mercure , savoir, la
Vierge et les Gémeaux, sont au haut de chaque
colonne, er au b .s , sont les deux domiciles de
Saturne, le Verseau et le Capricorne. Les domiciles
du Soleil et de la Lune , ou le Liort et je
Cancer, n’y s’ont pas ; il 5 a eu transposition ; car la
Vierge est sur le Taureau, et les Gémeaux sur la
Balance.
A la porte méridionale, où sont les douze tableaux
agricoles, on trouve sur la colonne gauche,
un homme qui coupe du blé ; 20. un homme qui bat
le blé; 30. deux hommes qui mettent le vin dans le
tonneau ; 40. un homme qui abat le gland, que
mangent deux Porcs ; 6°. un homme qui met le
Cochon au saloir , et un Cochon accroché par les
pieds de derrière, et tué; 6°. un homme à table,
qui semble pétrir de la pâte , qu’un autre lui apporte.
Près de lui est une cheminée , où brûle du
bois.
i° . La seconde colonne présente au sommet ^
1’homifle qui, avec un râteau , remue le foin; 2S.
l’homme qui mène paître un Cheval sellé et bridé ;
30. un homme qui passe sa main sur des plantes
fleuries, qui poussent de la terre; 40. deux
hommes qui taillent des arbres ; l’un a un man-
( ç ) Julian. Hym. p. 3*5.
(t>) Procl. Comm. in T im.
(7) Beausobre, t. 1, p, 237.
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