avec i’écat de la lumière et de k végétation ; et
avec les travaux du Cultivateur. Les. noms des
mois, dont les signes célestes furent 'originairement
l’expression hiéroglyphique , furent, chez les
Islandois , imaginés, d’après leur comparaison avec
l ’état de la nature dans chacun des mois. Nous en
sommes revenus là nous-mêmes durs notre nouveau
Calendrier Républicain. Les Allemands appellent Juin le mois des Foins , Juillet celui des moissons,
Septembre le mois du Vent, Octobre b mois du
Vin y etc. Les peuples du Curdistan ort leur
mois des Roses ou Gulan, qui répond à Mai ;
leur mois Dabâc et Eilân, dont les noms désignent
la chaleur et la sécheresse (i). Tels sont
aussi les moi» du Calendrier royal à’Vcçdegftcrd
chez les Perses, et ceux du Catay (2). Ces Calendriers
sont presque tons météorologiques,
f «•} Non dubiurn , quin esteras pccudes
bos Aonore superare debeat, quod elle Athenis
Cereris et 'l ’nptclemi fertur ministère quod
inter - fulgentissima sydera particeps ca/i ÿ
truod deindè laboriosissimus adituc homini socius
in agricuUurâ , eu ju s tanta fu i t apud antiques
Ocne ratio , ut tant Capitale esset necare boveni
quant civem. {Côlumelle, I. 6 , ex Præm),
(Varro de re rusticâ, 1. 2 , c. 5 h
■ (A) Je crois devoir répondre à ceux qui prétendent
que les Sphères Grecque, Caldaïque et
Egyptienne, ne se reffemblent point, et qu’ainsi
on ne peut tirer une induction générale, d’après
iïotreSphère,et d’iprès les animaux qui y sont tracés.
Voici-ce que dit Saumaise, ann, Clim* præf. p. 2,0,
Kasdem fi?iirationes, ut res est, viJentur luibuisse
Chalisi 3 Æf-yplùque cum Graecis, sed alias historiés
cjusasqui eorum inter Astra relatidnis com-
menti sunt ;. atque indl exùtii àijjercntia Graeca-
nlcae S o hertz et Barbaries , sic e t a Nigidis divers
i s voluminibus per trac ta tes- ƒ uêre. In Graecanicd
ïïlvÈoXoytav poeticae Graecoram Astronomie
persécutas fuirai , in Barbaries Ægyptiacce,
Plu vium coelestem Græci Erldanurn esse asstr&bant,
ÆgyplÜ Nilum ( 3 ). Capricorni alla est hIstorLi
Glacis , alla Æg-yptiis. Quedan videntiir Grceci et
à Syris accepisse, s ve à Chaldceis, ut Piscium fi-
Furationcm cum sud causa et historice rationem, etc.
On voit sur des fragmens d’obélisques Egyptiens,
i e Sagittaire et les Poufons, tels qu’ils sont dans
notre Zodiaque (4).
(/)Origè.ie , dans ses Commentaires sur Saint
Jean, fixe, à la lin du mois Nisan, la récolte chez
les Juifs. Plusieurs peuples mciflonnent, dit Var-
ron ( 5 ) , durant le temps qui s’écoule depuis le
Printemps jusqu’au Solstice d’ Eté.
(«) L’empereur Julien, dans son hymne au So-
(1) Hyde .oe vet. Pers. Relig. p. i 2j.
(2) Ibul. p. 197—124,
( - ) P o o ck dcscûpr. r. 2 , part. 1 , p. î'07,
9 « re Ilusûc. !. 1 , c . 32.
leil , p. 250, pariant de ceux qui commencert
leur année au Solstice d’Eté, donne pour raison,
qu’alors les récoltes sont faites et serrées; et
les fruits prêts à cueillir. Hipparque cite les vêts
d’Amtus sur le parisge du Soleil au Lion ( 6 ) ,
oîi il est dit, qu’alors les campagnes sont vides
d’épis. Théon , p. 123, fait la même observation.
( n ) Strabon ( 7 ) parle d’un puits qui étoit
à S-yène, lequel servoit à observer le Solstice
d’été. Le Soleil ce jour là se trouvoit à midi
perpendiculairement placé au-derius, et son image
se peignoit au fond des eaux- C’étoit une espèce
de Gnomon, Umbras nusquam flectente Sytr.e t
dit Lucain.
(« ) Comme le Zodiaque a pu être aussi inventé
dans l’Ethiopie, si on admet la seconde
hypothèse, qui suppose que l’on employa peut-
être lçs levers du soir, alors ces trois signes pour-
roient à toute rigueur designer aussi les pluies,
puisqu’il pleut en Ethiopie’sous les trois signes,
Cancer, Lion et Vierge, auxquels ceux-ci sont
opposés ($ ) .
(0) Ehen, de Animal. 1. 10, c. 43 , place sous
ce mois les grandes pêches de l’Egypte, les poissons
couvrant la plaine au moment de la retraite
des eaux. Peut-être est-ce là ce qu’on a voulu
peindre. Une ancienne épigramme grecque dit
aussi, qu’au mois de Septembre, la pêche étoit
des plus abondantes ( 9 ).
(p) Je crois devoir ici répondre à ceux qui prêtent
dent qu’on ne labouroit pas en Egypte, et conséquemment
que le Taureau et la Vache n’ont-
pas pu y être pris pour symboles de l’agriculture.
Outre les témoignages de Pline, et de Diodore.?
que nous apportons ic i, pour prouver qu’on ls-
bouroit en Egypte, et que le Boeuf fut regardé
comme l’animai agricole, même dans ces climats ;
nous avons la réponse des Egyptiens eux-mêmes'*
Lorsqu’on demandoit aux Egyptiens, pourquoi
ils honoroient d’un culte religieux la Vache ,
c’est, disent-ils, parce que cet animal contribue
à donner un labour léger aux terres (Diod. Sic*
1. 1 , c. 87, p. 97 ). Ter lia ab ipsis causa offert
ur, utilitas animalium , quâ vitam hanc com-
munemtt societatem hominum adjuvant. Nam vacca ,
inquiunt, et baves, qui terrant opéré exerceant, pa-
rit 3 et ipsa leviits solum vomtre proscindit rvv pey
y a f ônxerav B*sv epycilnf rnilsiv Keti rnv sh<z-
<pfeti tac y ne àjzy. Remarquez que Diodore avoir
dit ailleurs qu’après la retraite du N il, on don-
noit un labour léger aux terres , kzçoic Aço'lçotc.
Il dit dans le chapitre suiv. c. 88, p. 98, que les
Boeufs Apis et Mnevis étoient consacrés, Jia t »?
rue x?i,AV yeaçytd'f «te*
. (6) Hipp. 1. s , c. 3, p. 119.
(7) Strab. 1. 17, p. 817.
(S) Non nos. apud Phot. codex 3.
(p) Adriatu Jun. t. 8, Antis.' Græc. Coilecr. 21*
Résumons*
Résumons. Les Egyptiens adoroient une foule
d’animaux; et le culte même des animaux semble
être un caractère distinctif de leur religion. Ils
donnent pour raison du culte de ces animaux,
les services qu’ils en tiroient; et en particulier
ils disent du Boeuf et de la Vache, qu’ils lesavoient
consacrés, à cause du service dont ces animaux
sont dans la culture des terres. Donc ils s*en ser-
voient pour le labourage; dont ils étoient animaux
agricoles, même en Egypte. Car certainement
la raison d’utilité, qui les fit consacrer chez
eux, étoit celle qui leur étoit relative, et non
pas l ’ utilité dont ils étoient à tout autre qu’à eux.
Ajoutons à cela, que Lucien nous dit que ce
culte d’Apis, auquel les besoins du labourage
»voient donné lieu en Egypte, se rapportoit au
Taureau céleste. Donc le Taureau céleste ne fut
honoré, dans Apis, que comme animal agricole,
destiné au labourage, dont il étoit le symbole
dans les peintures allégoriques, comme il en étoit
l’instrument dans la réalité.
( q ) Quoique nous soyons persuadés qu’origi-
nairement on commença la division du Zodiaque
par le Solstice d’été, nous ne pensons pas pour
cela, qu’on n’ait jamais varié. Il est même certain,
que dans les derniers temps c’ étoit de l’ Equinoxe
de Printemps que l’on commer.çoit à.
compter, et c’est encore la méthode aujourd’hui.
Il paroît que la manière de commencer à compter
étant arbitraire, on a même pris le Solstice d’hiver
pour point de départ des signes, comme le
prouve le Planisphère de Kirker, OEdip. t. a ,
part. 2 , p. 208. Le plus généralement on a pris
pour point de départ l ’Équinoxe , même en
Egypte, suivant le témoignage de Théon. Ce
Commentateur observe qu’Arams commence
son Zodiaque par le Solstice d’été, quoique les
Egyptiens le fissent commencer à l’Equinoxe.
Ægyptii merità ab Aricte sumuns initium , omnia
an i mal i a. sumentes secundum analogiam cum membres
corporis. Arietem caput esse ferunt, etc. Nous
observons également que le Taureau , gravé sur
tous 1er obélisques avec la lettre A , ou avec le caractère
numérique de l’unité, annonce que dès ce
temps-là on comptoit de l’Equinoxe. Cette méthode
étoit aussi celle des Perses, qiii appellent
A le Taureau, B les Gémeaux, etc. Mais cela
n’empêche pas qu’oyiginairement on ait pu compter
du Solstice d’été. D’ailleyrs les Egyptiens avpient
plusieurs années, plusieurs périodes, qui pou voient
avoir plusieurs points de départ différens. Le Zodiaque
qui servoit à l’Astrologie, étoit ^ussi employé
dans la religion, et fixoit la marche du temps d?n$
l’année civile, et dans l ’année rurale ; et conséquemment
il put être différemment envisagé. Pans les
travaux d’Hercule, nous avons une année qui com*
(1) Strab, I. i(5, p.. .771. Di*d, $\c. 1, j , c* 2 j , p. K91.
Relig. Univ. Tome I lf.
meice au Solstice d’été; dans les voyages de Bat-
chus, elle commence à l’Equinoxe de printemps.
Peut-être l’une étoit—elle année solaire , et l’autre
lunaire.
(r) Dans la haute Egypte, les Lions paroissent
en grand nombre au Solstice d’Eté. Ils en sort
chasses par les Moucherons (1). Ceci pourroit
devenir une source d’explication , dans J a seconde
hypothèse que nous proposons.
( rbis ) Hyde (2) observe, que c’est parce qu’an-
clennement ce signe réporkioit aux moissons,
qu’on y peignit une jeune Glaneuse, ou même
simplement un Epi. Voilà pourquoi les Perses
appellent ce signe l 'E p i, nom que l’on donne
encore à la belle Etoile de ce signe. Théon
lui-même (3) reconnoît que la Vierge en particulier
est un emblème relatif à l ’Agriculture , ef
que toute cette figure est symbolique. Spicam
fo r t Virgo , quia agricultura vencratione diria.
Quicumque dè ed Locuti sunt, absurda dixére,
Hocenim totum factum, est tc/*î7/x« xcti Kiviypa-
roS'ei e^ztriq.. Il en dit autant de l’Hydre , du
Corbeau et de la Coupe , qu’il regarde cojnme
autant de symboles, comme on peut le voir gi-
après. Donc nous sommes fondés à regarder les
figures tracées dans nos Constellations , comme
des emblèmes relatifs à la végétation, aux phénomènes
annuels, et aux opérations agricoles.
Le nom de Vendangeuse, donné à une des
Etoiles de la Vierge, prouve encore cette vérité
: a in dexterâ a lâ Virginis Stella sp len -
» d id a , qua. vocatur Yïfo'lvynlnp ; nam patccis
» diebus vindemiae tempus praeceditiï. ( Theon
p. 12 1 ) . La figure de l’Hirondelle donnée au
Poissqn céleste , est encore une cwifirmation ,
comme nous le faisons voir dans, ce mémbire,
et dans nos notes.
A l’article du Loup, qui répond en Automne
au mois des chasses , Théon dit que cet animai
est <7vpp>o?iov ènçeiï (Theon , p. 150). Il en fut
vraisemblablement de même du grand chasseur
Grion , qni se lève dans cette saison , et qui reste
toute la nuit sur l’horison. Le Centaure placé'sur la
Balance, et à l’époque du vin nouveau , tenoit une
outre pleine de vin : « arbitrantiir eum. ter.ere in
y* dextra BvpcreiP , id est utrehi vini plénum
( Germ. c. 38 h » Pars autem ejus equina ju x tà
» Chelas (la Balance, signe d’Automne) apposita
tu est - » dit Théon, (p.50y. On voit qu’il y a ou dessein
de la part des inventeurs des Signes , d’avoir
mis une Coupe pleine de vin dans la main du
Centaure , qui répond oit au temps, cù la vendante
étant faite , on goûtoit déjà P vin nouveau.
• (i) Il y a dés chasses en Ethiopie dans les
grandes chaleurs, Le besoin de se désaltérer,
conduit les animaux féroces aux fçntairçes, ef
(2) Hyd. dé v.et. Pers. Relig. p. 391,
(3) Theon ad Àrat. Phæn. p. il S, mi