ce qui revient au même. C’est dans
cette huitième Sphère, ou au huitième
Ciel que l’auteurSyrien place les étoiles
fixes, au nombre de 1122 , et qu’il les
assimile au choeur des Chérubins , tout
brillant de lumière et semé d’yeux. Il
place encore, au-dessus, deux é tages d’étoiles
moius lumineuses et de différentes
grandeurs ; les nébuleuses et les petites
étoiles de la voie de lait ; et le tout est
surmonté des eaux célestes , qu’il dit
se répandre surtout le firmament, et
qui composent , comme nous l’avons
déjà dit, la grande mer de lumière , et
l ’Océan sans fin et sans bornés.
O11 donuoit le nom d Océan (i) à l’Horizon
et à la calotte Sphérique , qui
borne dans le Ciel notre vue. Cette calotte
Sphérique étoit représentée dans
le temple de Jérusalem , où toute la
nature étoit retracée, par une grande
cuve circulaire , à laquelle étoient atta-
chéesces quatre figures d’animaux, qui
lasoutenoit,etconséquemment la Sphère
et le Ciel, trône dè Dieu ; et on l’ap-
peioit la Grande Mer.
L ’Arabe Abulchassen (2) prétend, que
Dieu ordonna à la partie supérieure des
eaux de monter en haut , et qu’il en
créa ou forma la substance du Ciel ;
et que les Anges, qui habitoient le Ciel,
avoient la forme d’oiseaux ou étoient
ailés. 11 leur donna pour chef Samaël,
nom formé de Samdim , Cieux , ou
chef du Cie l, et plusieurs de ces Génies
ont la figure de Vautours , d’Ai-
glcs , etc. comme on en voit un ici à
figure d’Aigiè.Ccs figures monstrueuses
étoient familières dans la Théologie
Cbaldéenne.
Un auteur Sarrasin , cité par Kir-
ker (3), place au septième Ciel une
grande mer , présidée par l’Archar.ge
Michel. Ces d enominations de mer
données aux Sphères , sont connues des
(1) Tbeou.p. 132.
(2) K irk er. OEdip. T . 2. pr. I. p. 41g,
(3) Il-id.p. 420. ex K.aab iuH is t. Saraceni.
' (4) EzecÙ. c, i , v, 22,
Indiens, qui ont la mer de la it, de
nectar, etc.
Enipedocle étoit persuadé , que |a
substance du Ciel étoit formée d’éau
et de feu , dont il étoit résulté uns
crystallisation (4). C’est cequi fait dire
à Jean , qu’il voit une mer de crys-
ta l, et à Ezéchiel, qu’il appercoit un
firmament de crystal, auquel sont attachés
les quatre animaux ou Chérubins
(5 ).
Tout le monde sait, que les partisans
de Ptolemée attachoient les Planètes à
des Cieux de crystal., et qu’au-dessus
du Ciel des fixes , ils plaçoient le
CrystaUia premier et le crystalliu
second. Cette expression de mer ou
de firmament de crystal est prise
de cette ancienne opinion, sur la subs.
tance dont sont composées les Sphères,
et sur-tout le firmament , que l’on
eroyoit être d’une substance dure et
diaphane, tel que le crystal. Empetlo-
cle faisoit le Ciel de forme crystalline
(6).
Marsilius Ficin (7), dans son Commentaire
sur Plotin , regarde chaque
Sphère comme une mer, relativement
à la Sphère inférieure. Il y a des eaux,
dit-il, dans le firmament; il en entre
dans sa composition. Uy en a au-dessus
du firmament. Au-dessus de ceseaux,
les Théologiens ont placé la Sphère du
feu Ethéréou l’Empyrée,quienveloppe
le Ciel crystallin , et qui a plus d’étendue
que lui. Ces dénominations ils
cieux de crystal étoient dans tous les
livres d’Astronomie avant Copern.s,
et avoient été empruntées des livres
Astronomiques et Astrologiques des
Arabes , qui commentèrent Ptolemet'
Ceux-ci, sans doute , les avoient empruntés
des Clmldéens , les maîtres de
tous les peuples en Astrologie, et dont
les idéesou les erreurs Physiques furent
(5) T’zeb. c.. 1. v. 22. . | z
(6) Diogen. Lat-rl. V i l. Empedoc. p. f>lb>
(7) Mai'lil. E l . in. iu l’ iolin, Enaeafi. t
1. 3. c. 6,
adoptées
adopté# par les Hébreux. Il n’est, pas
étonnant d’en retroqyey .de^ traces dans
leurs .livres , {et dans ,Jpsj djÿtributioos
qu’ils fon t des Cieux et des'Génies ôu;
des Anges quiy président, ■ . : np
Les Chaldéèns appelpient ! *qs$]es»
y (Sphère» les 7/-Firipwiien.'vfii),-, Ces;
(lieux ou Firmaraçns .sont souvent dé:-;
signés par une pierre précieésdy dont;
ils sont .censés être composés, :Aiflsi il
y a d es Cieux d’E pieraudfi id’Hy àci n t be*
de Perle; d’autres <f ’Or et d’Argénféitc'.,
comme oq peqt le voir-(fans Rirkyr et
dans la figure gràyée ,: .extraite deson
grand ouvrage sur' l’Egypte , e,t. sur le
Culte de l’Oriçut .en général , intitulé
OEdipùs Ægwptiilous. jj ' • , - : (
Clément d?Alexandrie (2) prétend, que
les cinq perfesiet les cinq escarbouelç* ,
qui ornoient ,l’habit dm Grand-Prêtre ,
désigaoientj les 7 Sphères Planétaires ;
cej quR s’açccjrd® parfaitement. avec J la
théorie des iChàldéçns, q\iidésignoient,
comme on voit ic i, les Sphères par différentes
pierres précieuses.
Joseph;(3) :dit pareillement ,:que les
deux Sardoines,qui seryoientd’agrafles
au Grand - Prêtre , représeptoient le
Soleil et la Lune , et.les douze .pierres
I précieuses du;Ratiof}al1, ile,s douze-signes
du Zodiaque. Clément d’Alexan-
J drie (4), au lieu deSardoineS y.dit que e’étoit deux Emeraudes, qui teprésen-
I toient le Soleil et la Luiûe. Il résulte
■ toujours de leur çx'uliçdtipnqui est
■ confonde aitX iVxais principes, dè l’As-
I trologie, Babylonienne et Chÿ]c)tienne,,
I ljj*, Ciyüx et lès Planètes étaient
I souvent-,caractérisés par des pierres pré-
I rieuses de,différente patute analogues
I I « ja teinte de,tlüiniière que l'un suppo*- üoçt briller dans cés Cieux et dans cets
•Astre», x,,;, ,, ... j . - ... ...... ■
On trouvé également dans Kirker (S)
(*) Cedrénus j p. r (ici. ,
(a) Clem. A le x . Strom. L S. p. 564,
(.3) Joseph . A n l. 1, 3. ç. 8.
(4) Clein. A lex . Simm. 5Àl:ijcl. p. 567.
Relig. Uni, Tome Ï 1T.
uné tablé ides sept Planètes , avec les
di'fférentésnpieCres précieuses', qui ca*
raotéïiiîeïitlehacune d’elles,qui sont sôu-
m’isesà leur in fluence , étquiSemblent
participer à leur nature. Cette table
esfijfiréelidBsauteürs Arâb'és!i, et fait
paEtidèdte.dvlrr 1 syistêiné Cahal-iStieó-
Asteologiqué „ ou deTaiîCiértde mVsté-
rierfeejÿ dântjl’Àuteuri dé l’Apocalypse
ét-Eaécliieb ont fait usage, dia prés les
principes dé: la (Théologie des- Babyloniens
leurs maîtres y où des Ghal-
djésps,) les premiers Astrologues du mondé
,, chez tmf d’ailleurs là Théologie
des Anges1,ides Archanges, etc. étoit établie;
dès la plus haute' àtotiqnité. Car
c’est d’eux que les Hébreux’ sémfeîeht
avoir emprunté1 l’ordrè1 Hiérarchique
d,çsGéhies,'ouideS intelligences célestes.
J’ai cru.devoir1 entrer dans ces détails ,
afin de faire femarquef dans l’ouvrage
de Jean toHs les caractères de la Théologie
Astrologique des Arabés , Chal-
déens et Syriens leurs voisins -, et
souvent leurs maîtres. On reconnoît
ce* traces dans la répétition des nombre*
astronomiques 7 et 12. On les
reconhqîtdans les: diffère ns Génies,que
Pop niettàchaqueinstant surla scène,
a f dan* Tésagd ; Fréquent que l’on y
fai t des pierres (précieuses , telles que le
jaspe, l’énteraude , le saphir , etc. qui
-servirent à caractériser des Planètes
, des iSphères et différens Cieux ,
chez les,,.Arabes et les Syriens. Ou
.ne sera plus surpris de voir dans
le Ciel des trônes de Saphir (6 ) ,
des Sphoret de jaspe et <le sarduine et
une ville (7) qui ressemble à une pierre
de jaspe. ■ § transparente comme du
crvatal, dont les murailles sont de jaspe,
dont les fondemens, sont ornés de
toutes sortes des pierres précieuses , et
dont les portes sont des perles.1 Ce sont
1 (S.) Kirkpr , CF,<lip. t. 2. part. 2.p. 178.
(6 Eïecliial, c. 1. v. 26.
(7) Apocal. ç. 4, y. 3. c,;2i. v, il et 18.
1 9 .2 1 .
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