étoie-it relatifs au système céleste, et principalement
au Soleil : que le nom même d’Abraxas
répomîoit a celui de Mithra , ou plutôt , comme
celui deJVÎithra, qu’il exprimoit.le nombre 365 des
jours, qu*enfante le Soleil dans sa révolution. Il
cite même le témoignage Antos de Saint Jérôme in todcrn ( ntu. m6é,r op . amli.a r1u0m0 )li :t t qeura errnu mSo vleomca Entt hMniitchir, asmub.
Il prétend conclure, que cesAbraxas ne doivent
pas être attribués aux Busilidiens , parce qu’ils
adoroient Christ, et non pas le Soleil. Il auroit dû
conclure plutôt, que ces Abraxas , comme il est
prouvé par le témoignage du même Saint Jérôme*
étant les images symboliques de ' la divinité des
Basiluhens , ces Sectaires adoroient le Soleil ; ce
qui ne contredit point l ’opinion de ceux , qui les
font Chrétiens.
Beau sobre ( t. 2 , p. 126 ) observe , que les anciennes
sectes Chrétiennes' çultivoient fort l’Astronomie
et l’Astrologie; ce qui ne doit point
surprendre , s i, comme nous le prouvons , toutes
les religions anciennes sont fondées sur le culte du
Soleil et des astres, et si celle des Chrétiens en
particulier a pour objet le culte du Dieu-Soleil,
accompagné des douze intelligences , des douzé
signes, et médiateur, ou de l’harmonie Planétaire.
(i/a) Casali a fait un chap. entier sur cet usage ancien
, où étoient les Chrétiens de se tourner vers l’Orient
en faisant leurs prières , et sur l’opinion qu’ils
avoieiit, que leur Dieu habitoit l’Orient, et son
ennemi l’Occident. Il en détaille les différentes
raisons, donr une des principales est que l’Orient
et l’Oc cident sont les symboles de la lumière et
des ténèbres. De-là , dit-il , l’usage reçu dans la
Oprcicmidietnivtee /nE gelti sieb,i qtruèosd v ibceasp taibsarennduuns tiraetsop idceoeremt onaen te, vvueretse bcaotn sfeit edbeàiniudrè nvotmrseùns COh rriiesntit. tm, ubi per alias très Il cite à l’appui de
son assertion S. Athanase, quotst. 14 ; Jean de Damas
, 1. 4 , defide orthodox. c. 3 ; Saint Justin,
1. 6, queest. 118 ; S.iint Basile, de Spiritu-Sancto ,
c. 27 etc.
Les anciens fidèles tenoient si fort à cette pratique,
quenon seulemencils regardoient l ’Orient
pendant leur vie , en faisant leurs prières , mais
qu’ils vouloient encore, qu’après leur mort, leurs
corps fussent enterrés, la face tournée vers l’Orient,
comme on le voit par plusieurs passages , que
rapporte Casali (ch. 6 7 , p. 355. )
Baronius ( ann. 57 , ubi S pond. n°. 31 ) fait
aussi voir , que les Eglises des Chrétiens étoient
toutes orientées , ou regardoient l’Orient.
Saint Léon s’opposa à cette ancienne coutume,
environ 443 ans après le commencement de
l’ère Chrétienne. U le reproche au Peuple , dans
tstoina md isCchoruisrsti a( niin a7u eod es eN raetliivgiitoastée f)a c:e qrue opdu ntaonnntulli priiisquam ad B. Pétri Apcst. Basiiicam , ut , quoi uni
gDreaod ivbiu 0s eqtu iybeurso aeds stu dgegdelsctau/tan Aperrav esnapinenrito, nssu paesrcaet/iis- ditury converso corpore ad nascentem Solem se re- jlectant, et cürvatis cervicibus in honorem se spHin-
vdiitdiio erbis inclinent y quod fteri partira ignorantiae et do ,le pmaursti.r nQ puainga neti tsait iqsu isdpaïmnt, uf omrtuel tChrmea ttaobreemsc impuu s ctriuéas ipuuralchri luminis quàm ipsum lumen , quod est modi sp e, cviee noejrfaicnitiur, abstinendum tamen estab hujus etc. L ’ignorant n’étoit pas le
peuple , ou au-moins, il n étoit pas le plus ignorant.;
mais bien Saint Léon , qui interdisoit qn
usage ancien, dont il ignoroit l ’origine et. le véritable
objet. Nous avons déjà vu un Pape, qui fait
substituer à la figure de l’Agneau , ou au vrai caractère
mystique de la Religion , celle d’un pendu.-
C est ainsi que peu-à-peu l’ignorance et peut-être
la mauvaise foi ont effacé les traits , qui pouve^nt
faire reconnoître l’origine primitive du Christianisme.
Casali,dans son ouvrage de veter. AEgypt. ritibus,
a fort bien fait remarquer, d’après les auteurs et
les monumens anciens, que la croix étoit un caractère
sacré de la Religion Egyptienne , et tenoit eh
particulier au culte du Dieu Soleil Set apis, dans le
temple duquel on la trouve consacrée dès la plus
haute antiquité ( Casai, c. 13 ). Baroniu;, ann. 389, .
et Spondanus,n°. 16, traduisent ce nom par celui de Sauveur du Monde.Qpoi qu’il en soit de i’étymolo-
gie, il est certain qu’étant le même, que le Dieu Es-
culape , et le Soleil, qui fut adoré sous ces
deux noms, il étoit effectivement le Sauveur du
Monde.
Nous voyons, d’après Ruffin ( 1. 26, c. 22 ) , qu’on
lui avoir élevé un superbe temple, et une statue
colossale, composée de l’assemblage de toutes les
espèces de métaux, de bois et de pierres précieuses;
ce qui entroit bien dans le génie symbolique des
Egyptiens, qui avoientaffecté aux difîérens astres ,
et surtout au Soleil, des métaux, des Plantes
des pierreries etc. , qui sembioient avoir, le plus
d’analogie avec leur natgwe , et la qualité des influences
qu’011 leur attribuoir.
Théodose, an rapport de.l’historien Socrate ( I.
5 »c - *7)» fi* la purification de ce temple,et on
y trouva plusieurs croix : on-do ,ne même^ le sens
dece symbole hiéroglyphique. Nous allons extraire
la traduction latine de ce passage de Socrate://» dsael u9 brliot tSeererea priedpise rjdaem fu deirruuntot ,l aept fiduinb duésm inencitsisa convulhieroglyphicas
appellant. Erant forma insc u, lpqtuaas , qGueccn. tcilreusc iosc uhlabbs eibnatnute nttfefisg,i eumt^r,iq uqeu aesa se ta dC shuraismti ainpis oet - creumm rsealilguitoanreims Cahccroismtim poadsasbioannits. sNiganmum C hesrsies tdiaixneir Curnut-y teitl epsr oaplriqiaumid s iuna e uR ceolimgmiounnise ensostea mCh creinstsou ereutn tS e:r Gapeindi
aCjhfirrimstdiarunnist . aNliuadm s iegjnfiigfiiecmar e.C Druucmis aisltiïu din tGere nstei ldieb uhsà c9
nreaami gcloandviarnstiur, Gentiles quidam ad ftdem christia- •verant , qui litteras hieroglyphicas accuratè no- lantur,, formant Crucis , quid sibi vellet, interpte- vitam futuram significare d .cent, quod qui- fdiecmit nCsh, rciustpiiadnei a, rruitppeortee etp rdoe es ut da nriemligoiso neeff iemre acxairmpee - tant ; postquam per alias litteras hieroglyphicas si- fgonr'.eJicatum erat , Serapidis delubrum tum dirutum vtntu, rcaumm )C\mruucilsto'e pffliugrieess aapdp aRreelnigt i(o ind c men imCh ersisset ivaintaamm se traits tulêre , peccataque covfitentes baptisaii sunt ; heee de Crucis effigie ipse equidem âccepi. Sozomène ,
I. 7, c. 15 ; Suidas, in Theodos\p \ Nicéphore Calys-
tps ,1 . 1 2 , c. 26 , confirment tous ce récit. Rho-
diginus, 1. 10, c. 8 , ajoute qua cette figure de la
croix éfoit gravée sur la poitrine de Serapis.
Je soupçonne que cette croix unie à l’image du
Dieu-Soleil, et un des caractères symboliques de
son culte , pourroit désigner la section de l’Equinoxe
, formée par l’Equateur et l’Ecliptique, et qui,
dans les figures Astrologiques,, aura servi à marquer
ce point important de la route du Soleil, et
son passage vers les signes inférieurs, et vers les
signes supérieurs, le point où les âmes descen-
doient aux Enfers , et celui où elles étoient
rappelées à l’Empyrée , comme on le voit dans le
passage de Salluste le philosophe. (a) On peut consulter Proeius ( i) sur les triades
de Numénius, d’Harpocration , d’Amélius, d’Orphée
, etc. et sur la monade qui les unissoit et qui se
trouvoit placée au-dessus (2). On verra, que la tri-
plicité de la cause démiourgique étoit le dogme fondamental
de la théologie de ces siècles-là , et
comme un nombre sacré dans toutes les écoles de
Métaphysique. On imagina une foule de triades
de tout genre, de toute espèce. On les combina
avec les sept mondes ou sept Cieux, comme on
peut le voir dans Psellus et dans Kjrker(3).C’étoient
autant de rafhnemens de la métaphysiqueChal-
déenne, Egyptienne, qui ont passé dans les sectes
philosophiques des premiers âges du Christianisme.
Heureusement les Chrétiens 11’en ont pris qu’une
et nous ont fait grâce des -autres. On peut lire
Eusèbe, sur les différentes triades, et sjir leur ressemblance
avec la nôtre (4)- On pourra consulter également
Kirker, sur les triades (5) des Pythagoriciens
des Platoniciens, et sur celles de Zoroastre, d’Hermès
, 1 ; es CabaListes etc.' Enfin on verra , qùe
la manie universelle des Théologiens étoit la
triade.
U suffit de lire Beauçcbre (6), pour avoir une
ju.=te idée du Génie des Métaphysiciens de ces
siècles-là, surtout dans les sectes Chrétiennes des Valentiniens
et des Gnostiques. On y observera,comment
on personnihoit tous les attributs de la Divi-
( 1 ) Procl. în T im. p. o j ,
.(a; lbiil. p. «>4—100.
(3) Ivirker GËdip. t . j , p. 107.
(4) • Euseb. Præp. Evang. l.-u , c, 15-17.-18, etc.
nité, dont on analysoit la nature en princinis de
v ie , d’intelligence etc. les sexes qu’o n ‘ donnoit à
ces attributs, leurs filiations, leurs mariages. On y
verra comment le premier Dieu , habitant de toute
éternité dans la profondeur de sen invisibilité , et
du silence , vivoit avec Ennoé , ou la pensée. Sigéy son épouse devint grosse, et enfanta Nbv ,
l ’intelligence, ou l’esprit pur, qui seul est égal à
son père, et capable dé connoître les perfections
de la grandeur. Ils donnoient à cette intelligence ,
qu’ils appelbient le fils unique du père, pour épouse Aletheia , ou la Vérité, qui naquit avec lui (7 . Buthàs ne désigne autre chose, que. la nature divine
, co nsi dé i ée dans son immensité incompréhensible.
Clément d’Alex. ( Str. 1. 5 , p. 387 ) d i t ,
qu’on a appelé Dieu, Buthos, parce qu’il contient
toutes choses, et les renferme dans son sein , et parce
qu’il est incompréhensible et infini. Si<*ê exprime
le silence, aous le voile duquel il nous est
caché. Saint Epiphane d it , que le fils unique , voulant
faire connoître Dieu , Sigê i’en empêcha par
ordre du père. L’entendement, Nbv , et Aletheia ,
I* vérité (8 ) ,furent les premières productions de
l’être incompréhensible. On reconnoît évidemment
dans ces deux Eons, et dans les suivans, le Plato-
nicisme des Valentiniens. Platon concevoit une intelligence,
quhl appeloir N?r, et qui fut la première
production du père,et h principe de toutes choser
( car on donnoit le tçtre de père à la source dont'
émanoient les attributs) : c’est d’elle qu’émane ensuite
tout ce qu’ il y a d’esprit pur ( mens ) dans
les-êtres intelligens.
émane du père avec la vérité ; la vérité , «a '
compagne inséparable , et la propriété essentielle de
la première intelligence , qui a seule l ’avantage de
voir Dieu , et de voir en lui les idées éternelles de
toutes choses ( celles que les Platoniciens apprloient
Tct ovla, cchtôcàç , tandis que le monde visible
s’appeloit t a qc ttv op sva. )..Ceia est absolument Platonicien.
Il y -a une vérité Métaphysique , qui convient
aux êtres parfaitement simples et immuables. tJaltnass ,:l elisa ss uabusttaann ciems asgpiinrietsu erellreusm , quldem esseveri- ( Tertull. de Anima
, c . 1 8 . )
De N«r et d’Aletheia , naquirent Aoyoç et
Zwm , qui ne sont que le développement et l ’ex^
tension des deux premiers ; la raison et la vie ; enfin
, I homme ou l’a me humaine , et l’église ou la
eollection des âmes' dis tri buées dans le Ciel, d’où
elles descendent pour, animer les corps. Voilà non
pas une triade , mais une ogdoade métaphysique,
qui nous met à portée de saisir le génie allégorique
de la théologie orientale, et la manière dont on
personnifioit, ou dont on distinguoit, en plus ou
moins de personnes , les attributs et les émanations
( î ) (Edip. t . 3 , p. 3-75.
( 5) .>eausob. T ra it, du Manich; t . 1 , p, 378.
(7 ) lr e n é e , 1. 1 ; et Epiph. adv, Hæres. 3 1 , c. 10.
(S ) üeausob. ibid. p. jS o .