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R E L I G I O N UN
grand rôle dans l’ouvrage de l’Apocalypse.
C ’est pour cette raison, que
ces mystères se célébraient à l’Equinoxe
ou à Pâque, au moment même
où les premiers Chrétiens se fîattoient
d’être régénérés , et où ils attendoieut
tout les ans l’avénemeut du grand Juge,
qui devoit les faire passer dans la Sainte
Jérusalem 3 ou dans l’Enipyrée, dans
le séjour de la Lumière premüre, où
l ’on ne connoît ni mal , ni ténèbres,
et d’où étoient déchues les âme? par la
génération. Or la Pâque étoit fixée au
8 aniè h al end. April. , ou le 2,5 de
Mars jSujvant.le. calcul de.s habitant) de
Cappadoçe (i), pgys dans lequel « toit
établie principalement la Religion Mi-
thriaque , c ’est-à-dire , le jour même
où I on célébrait les Hi/aria à Rome ,
et la joie du retour du Soleil vers les
régions,supérieures; du Ciel,, et, de sou
triomphe sur les puissances de Jg nuit
eu dés ténèbres (2).rC’étoit à cette époque,
que sè célé broient les PervigUia,
ou nuits mystiques, pendant lesquelles
on attendent le 2e avénément. On ne
doit pas être surpris de voir répéter ecs
mots: «Le temps approche. Je vais
» arriver. Le voici qu’il vient sur les
» nuées, (g) ».
Le Génie vainqueur des ténèbres ,
dont on avoit pleuré la mort fictive ,
pendant quelques jours , suivant Ma-
,crobe(4)j et qui, après avoir donné
aux jours assez d’accroissement, pour
qu’ils remportassent sur les nuits, i toit
censé reprendre son empire , en repassant
dans l’hémisphère supérieur du
monde, ne pouvoit être mieux peint,
au point d’^iries, où se rapporîoient
tous les mouvemens des sept Sphères,
que sons l’c-mblême d’un Génie lumineux
, qui répandait, sa clarté dans
les sept grands corps planétaires, et
quié toit entouré des sept branches , ou 1 2 3
(1) Epiph, actversus Kreres. c. 5o.
(2) Macrofa.’ Satnrnal. 1. r . c. 21. p.260.
(3) Apoc. c . 1 . v . 3. {). 7. c. 2 ï . y. âo.
I V E R S E L L E.
canaux lumineux,, lesquels composent
lé système des sept corps m obiles,
qui s’avancent dans le Zodiaque. C ’est
donc lui, que nous devonsvoir dans cet
homme, à ceinture d’or , qui tient en
sa main sept étoiles , et qu’environ-
æent sept chandeliers, d’un métal n.
présentatif de la lumière'Ethérée , qui
brille dans le Soleil , et .que celui-ci
répand dans les autres Planètes. Ainsi
les Perses. (5 ), peignent ürmusd, principe
du bien et de la lumiè re , celui
qui triomphe d’Ahriman ,''ouduDia-
jgondes ténèbres. Ilslereprésententjout
rayonnant, de lumièrè , au milieu des
sept Amsc'haspànds, où des sept grandes
intelligences célestes, ,
Nous ayons, dansMartinnus Capella
(6) , un emblème f.e eette lumière
Efbérée, répandue dans les sept corps
planétaires , qui, qtioiqiie différent de
.celui de l’Apoealypsé j éxpriine po'ur<
tant la même idée mystique , et qui
concourt à caractériser lé génie symbolique
de ces siècles-là et de ces .sortes
d’ouvrages. Car celui de Martianus
Capella (6) est un de ceux de l’antiqui,
té, qui a le plus de ressemblance avec
l’Apocalypse. Il s’y agit de tracer la
route de là Philologie , à travers les
Sphères planétaires ”,, comme. l ’Apocalypse
et la rnystagOgie ancienne fra-
coient celle de l’ame de l’initié. Arrivée
à la Sphère du Soleil, la Philologie
y apperçoit un vaisseau , tout environné
de l’éclat de la matière Ethéréç,
qui en sortoit avec abondance,, comme
d’une source d’où jailiissoit toute la
lumière qufse répand dans les astres on
dans les corps lumineux , qui éclairent
le monde. A la proue étoient assis sept
Génies, ou matelots, tous frères et de ;
figure semblable , qui sont vraisemblablement
les Génies des sept Planètes ;
et sur le mât é toi t peinte la figure du
Ça) Macrob. Sâf. Ibid. c. 21. p. 260. séa
(5)- 7 end. Àvdsti T. r. pars 2. p. y^ eto*-
(C>) Mart. Capella Sal.,1. 2 .p. 42.
r e l i g i o n u n
f I V E R S Ë L L E , i g g
harmonique de l’univers, dont le So.-
leil est le lien. Voilà pourquoi 011 lui
consacra'lp septième jour , qui fut regardé
r;on. Onsait, que ç’étoit l’animal sym-
I H H du Soleil , qui avoit son donn-
I KH dans ce signe. Aussi les initiés^ au
■ Soleil se disoient initiés aux mystères
I -j,Antiques. Tout le monde: connoît le
■ jjion Mitbriaque , dont la figure est
I sons le disque du Soleil, dansun momi-
I ment .de Mitbra, imprimé dpnsHyde
■ (t). Orùs, ou Apollon, lé Soleil chez
I les Egyptiens , au rappp.ort d’Horûs
I Apollon (2) , avoit son-'trône porté
I paj des Lions; et le Lion consacré au
I Soleil en Egypte, suivant Plutarque,
I étoit le symbole du signe céleste , que
B parcourt le Soleil au Solstice dete. I V o ilà pourquoi la Philologie, arri-
I vant à l’astre ; que Macrobe appelle
I Fonstotius Æthercoe lucïs , se trouve
I éblouie de l’éclat du vaisseau d’Osins,
B ou du Soleil, que les anciens disaient,
■ en style mystique , voyager dans un
B vaisseau. Les sept'Planètes, et le systê-
I me planétaire , où sé répand la lumière
■ Etbêrée, y sont désignés par septjeu-
■ nés pilotes , tous ' frères', enveloppés
I dans cet Océan luminêux. Cette figure
I emblématique,différente decellequ’em-
I ploie Jean , n’etl est que plus propre a
I justifier notre explication.,, en faisant
B voir, que lesancieûs empruntèrenttou- 1 tes sortes d’emblèmes , pour désigner le
B système planétaire , dans lequel se re-
I pand la lumière Etbéree. De?là , le
■ symbole de la lyre à sept cordes , mis
B entre les mains d’Apbllon , ou du Dieu
I père de la lumière. De-là , l’origine
I delà consécration du nombre sept ,
I affecté spécialement à ce Dieu, suivant
I Manetbon-r-ofrâ! ic:- '5*>
Proclus, dans son commentaire sur le
I Timée de Platon (4) »dit que l’JHept.a- !l de ou le nombre sept fut consacré à
Apollon, ou au Dieu du Soleil, comme
renfermant toute symphonie et l’ordre
( 0 Hyd. vet. Pgrs. p.H3 -
Caj Hor. Apoll. 1. x. 0. 17. 21.
(3) Kirker. OEdip. T. 3. p. xs5.
(4) ïrocl'. c. 3. I L (5) Hesiode.
comme sacré (5 } , parce qu’on
supposoit, que c’étoit celui de la naissance;
d’Apollon , à qui en çonséqiien-
ce orf donna le nom ‘d’Hclxlomagène
(6). Dans les fê tés du Cirque ,(7) en honneur
du Soleil , on fâisoît sep'tï'opïs ,
septem. curritii/a. Le nombre sèptri’a
été si souvent répété dans cet ouvrage
Apocalyptique , où il se trouve
jusqu’à 24 fois , ain^i ,que le nombre
12 , qui s’y trouve 14 fois , que. parée
que cet ouvràgé.est relatif à l’ordre du
inonde , dans lenuel lé nombre sept éy-
prime celui .dés Planètes, et 12.celui
des 12 Signés. Cette affectation à les
répéter n’est point arbitraire , ni l’où-
vrage du hasard. Elle est une suite dçs
divisions Astronôiniques’ . du Zodiaque,
et des Sphères, à travers lesquelles
les. âmes voyageoient, soit.en despendant
ici-bas , soit en remontant vers
leur p r i n c i p e . .
L’échelle, par laquelle l’ameremon-
te à soii principe , a sept degfé^? suivant
Marsile.Ficin.l8) , dans . son commentaire
sur l’Énnead-.e de Pldtin. La
première est l’épurement de l’ame ; la
deuxième la connoîssancê des choses séparément.
acquises,etc. ; la troisième est
lorsque l’ame , arrivée au monde intellectuel,
paçse jusqji’à l’empire du bien
surinteîlectue). On peut éonsulter/sur
cette doctrine Plotin lui-mêmè e ,
Dans les” myipércs de Mithra^q) ,
les grades, étoient .au nombre.de sept,
ët avoient rapport aux,,sept. Planète^.
Au-dessus de tout.étqit le père , .011 le
chef de touteet. ordre hiérarcliique. C’é-
toitlà cequiformoitl’Ogdoade fameuse,
représentative du monde , laquelle étoit
également représentée dans l’antre Mi-
(6) Plut^Symp, 1. 8. qumst. 1..
(7) ' A u lu g e lle , l. 3. c. 10. p. y 5. -, . • -
(3) Mats il. Eiciu,- Coniuie«t.:in Ennead. 6.
1. 7. c. 36.
(9) Hieronytn. Episiad Liçtani.y. lit J
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