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 3» R E L I G I O N   U N I V E R S E L L E . R E L I G I O N   U N I V E R S E L L E . 
 gs  1  .  I« l i i  mR 
 vie , savoir son Incarnation et sa Résur rection  
 , les deux grands mystères proposés  
 à  la croyance  des  peuples. Inexplicables  
 dans  toute  autre  Théorie  
 que  la  nôtre  ,  ils  reçoivent  ici  un  
 sens  clair,  et aussi  naturel,  que  celui  
 que nous  avons trouvé  dans l’allégorie  
 Judaïque, dont celle-ci est la suite. 
 Le Soleil  ne naît,  ni  ne  nreurt dans  
 la réalité  :  il  est  en lui-même  toujours  
 aussi brillant et aussi majestueux. Mais  
 dans  les  rapports, que  les  jours  qu’il  
 engendre ont avec les nuits , il y a dans  
 notre  hémisphère une  graduation progressive  
 d’accroissemens et  de  décrois-  
 semens ,  qui  a  donné  lieu  à  des  fictions  
 assez  ingénieuses  de  la  part des  
 Théologiens.  Ils  ont assimilé cette  génération  
 du jour  à  la marche  de  la vie  
 d e l’homnre,  qui,  après  avoir  commencé, 
  s’être accrue  jusqu’à l’âge viril  
 et mûr ,  semble dégénérer et décroître  
 insensiblement,  jusqu'à  ce  qu’enfin  
 elle  soit  arrivée  au  terme  de  la  carrière  
 , que la Nature lui a donnée à parcourir. 
   Les  adorateurs  de  l'Astre  du  
 jour, l’ayant personifié dans leurs Allégories  
 sacrées ,  l’ont  fait naître comme  
 l’homme, et l’ont peint aux quatre principales  
 époques de l’année, sous les traits  
 de l’homme aux quatre époques  principales  
 de la vie ,  qui  sont l’enfance  ,  la  
 jeunesse,  l’âge viril et la  vieillesse.  La  
 forme  de  l’enfance  étoit  celle  qu’ou  
 lui donnoit au  Solstice d’hiver, au moment  
 où  le  Soleil étoit  au  plus bas , et  
 où  les  jours ,  devenus  les plus  courts,  
 alloient  commencera croître.(i)Oncé-  
 lébroit  alors dans les mystères la naissance  
 du Dieu  Jour ,  et  on  présentoit  
 à  l’adoration-  des  peuples  l’image  de  
 l’enfant  nouveau-né-,  que  l’on  tiroit  
 du fond du Sanctuaire , ou delà Grotte  
 sacrée  où il venoit  de naître ,  du Sanctuaire  
 de la Vierge  Isis en Egypte,  de  
 l’Antre mystique deMithra en Perse. 
 Cet  enfant naissoit  avec l’année Solaire  
 ,  qui çommençoit à  sa naissance , 
 (j) Ci-dess.ï. 2.I.3. c.6.;  etT. j. t. 2. ç. 3 
 au  premier  instant  du  premier  jour  
 c’est-à-dire ,  à  minuit,  chez plusieurs  
 peuples,  époque à laquelle le jour commence  
 encore  chez  nous.  Les  Prêtres  
 Astrologues, on les Mages, tiroient l’horoscope  
 de ce  jeune enfant, comme  on 
 faisoitlethêmedelaviede tonslesautres 
 enfans ,  à l’instant précis  de  leur naissance. 
  Ils consultaient l’étatdu ciel, ap.  
 pelé  horoscope,  c’est-à-dire ,  le  signe  
 du Zodiaque, (jui à l’Orient mon toit sur  
 l’horison,  à  l’instant  de  la  naissance.  
 C’est avec un de  ces élémens ,  que l’on  
 construisoit le thème Génethliaque. Ce  
 signe ,  il  y   a  près  de deux  mille  ans.  
 et plusieurs siècles même  auparavant,  
 étoit la  Constellation  de  la  Vierge  cé.  
 leste,  qui, par  son  ascension sur l’horison  
 ,  présidoit à la naissance du Dieu  
 Jour,  et  sembloit le produire  dans ses  
 chastes flancs. Les Mages,  ainsi  que les  
 Prêtres  Egyptiens,  chantèrent la naissance  
 du  Dieu  Lumière  et  du  Jour,  
 incarné au  sein  d’une Vierge,  qui  l’a-1  
 voit  produit sans cesser  d’être Vierge,  
 et  sans  le  concours de  l ’homme.  C’est j  
 ce  qu’annonçoient  tous  les  Mvstago-  
 gués ou Prophètes  :  «  Une  Vierge , di-  
 »  soient-ils,  concevra  et  enfantera s,3  
 On  traça  dans  la'  sphère  l’image  du  
 Dieu Jour  nouveau-né , entre les bras  
 de  la  Constellation ,  sous  laquelle  il  
 naissoit,  et  toutes  les  images  de  la  
 Vierge  céleste,  proposées à  la  vénération  
 des  peuples,  la  représentèrent,  
 comme  dans, la  sphère ,  allaitant  l’eriJ  
 fant  mystique,  qui  devûit  détruire  le  
 mal,  confondre  le  Prince  des  ténèbres  
 , régénérer la Nature et  régner sur  
 l’univers. 
 Revenons sur  tous ces traits,  et faisons  
 voir qu’il  n’y   a  rien  de  conjectural  
 dans  tout  ce  que  nous  venons  d’a-  
 yan,cer. Nous  avons  dit d’abord  ,  qu’on  
 faisoit  passer  le Dieu  Jour  par tous les  
 âges,  et  sur-tout  qu’on  l exposoil ,;.u  
 Solstice  d’hiver  à l’adoration  des peuples, 
  sous l’image d’uç enfant nçuveiju-  
 p.  252. 
 ,  pour  représenter  l’état  du  jour,  
 ■ qui,  à  cette  époque  de  la-  révolution  
 ■ solaire ,  étoit dans une  espèce d'enfan-  
 Ice.  Nous remettrons  ici  sous  les  yeux  
 ■ du  lecteur un passage de Macrobe (1),  
 ■ dont  nous  avons  déjà  parlé ,  et  qui  a  
 ■ pour  objet  le  Soleil  ou  Bacchus,  que  
 ■ dans  les  mystères  on  enseignoit  être  
 ■ mort,  descendu  aux  enfers  et  ressusc 
 ité  , comme Christ. 
 K  «  Les images ou statues  de Bacchus  
 I»  le  représentent,  dit  cet  auteur  (a)  ,  
 I»  tantôt sous la forme d’un enfant,  tan-  
 tôt  sous  celle  d’un  jeune  homme,  
 I» d’autrefois avec la barbe  de l’homme  
 I»  fait,  et  enfin  avec  les  rides  de  la  
 vieillesse,  comme  les  Grecs  repré-  
 I»  sentent le Dieu, qu’ils appellent uBac-  
 ^  capée  et Briséïs, et comme lesNapo-  
 j  litains en Campanie peignent Je Dieu,  
 _> qu’ils honorent  sous le nom d’Hébon.  
 W 1  9es différences d’âges sont relativesau  H boleil  ,  qui  semble  être  un  tendre  
 W  enfant, au  Solstice d’hiver,  tel  que le  
 m‘  représentent  lès Egyptiens  à  certain  
 §!  jour,  où  ils  tirent  du  fond  de  leur  
 Jr  Sanctuaire son image enfantine, par-  
 if?  ce  que  le.  jour  étant  alors  le  plus  
 y coltrt.  .,  ce  Dieu  semble  n’être  en-  
 |)  core  qu’un  feible  enfant.  Prenant  
 .|>  ensuite^ des  accroissemensq.' il  arrive  
 f> a  l’équinoxe  de  printemps,  sous  la  
 d’un  jeune homme vigoureux , 
 1  »es images  empruntent alors  les  
 »[ tiajts  ;  puis  il  parvient  à  sa  ina-  
 »: tante, -désignée par la barbe touffue,  
 ■  (lu/l porte dans les images,qui  le re-  
 » Présentent au Solstice  d’été,  lorsque  I [SEHy iü  l0lïS les  accroissemens  
 dont il était susceptible.  Enfin  il dé-  
 » .croît  ensuite  insensiblement,  et  ar- 
 :   r   sa   i l leSse  | r e t r a c é e   p é t â t 
 A de  décrépitude  où  il, est  peint  dans  
 * tes images. ».  r 
 ,  Les Egyptiens célébraient effective-  
 I   au  Solstice  d’hiver  la  naissance 
 ■ (21 I H i l  1  r- r. 18., p. 248. 
 3 J 
 du  fils  rl’Isis (2),  et  les  coufches  de  la  
 Déesse,  qui  avoit  mis  au  monde  ce  
 jeune  enfant,  foible  et  débile  ,  né  au  
 milieu de  la  nuit  la  plus  obscure.  Cet  
 enfant,  suivant Macrobe, étoit  le Dieu  
 Lumière,  Apollon  ou  le  Soleil,  peint  
 la tête dépouillée de sa chevelure rayonnante  
 ,  Ja tête  rasée,  et n’aÿant qu’un  
 seul  cheveu.  On  dé-signoit  par-là  
 dit  le  même  auteur ,  l’affoiblissement  
 de  la  lumière  au  Solstice  d’hiver,  et  
 la  courte  durée  des  jours ,  ainsi  que  
 l’obscurité  de  l’antre  profond,  où  ce  
 Dieu sembloit naître, et d’où il partait  
 pour s’élever-vers  l’hémisphère boréal  
 et vers le Solstice d’été,  dans  lequel il  
 reprenoit  son  empire  et  sa gloire  (3). 
 C’est cet enfant, dont la  Vierge Isis"  
 se  disoit  la  mère y   dans  l’inscription  
 de.son  temple  à  Sais (4),  où  on  lisoifc  
 ces  mots  :  a L e  fruit que j ’ai  engeri-  
 l  dré  ü  1  So,eil  (-5). ».  'Celle  Isis de  
 Sais a été prise avec  raison  par Plutar-  
 que , pour la chaste Minerve, qui, sâris  
 craindre  de  perdreson  titre de Vierge  
 dit néanmoins  d’elle-même.,  qu’elle  est  
 la mère  du Soleil.  Cette Isis là ne peut  
 etre la Lune ; car jamais elle  n’a dû être  
 appelée  la  mère  de  l’Astre  qui  lui  
 prête sa lumière.  Quelle est-elle donc?  
 La  Vierge  même  des  Constellations  
 Hns!  ca!1ls  Eratosthène  (6 )   savant  
 d Alexandrie ,  s’appelle Cérès,  ou Isis •  
 oet felsis qui ouvrait l’année et qui présidoit  
 à  fa  naissance  de  la  nouvelle  révolution  
 solaire  et du Dieu Jour ;  enfin  
 celle dans les bras de  laquelle nous verrous  
 bientôt  Je  petit  enfant  symbolique. 
   i..  ■ 
 _  Proclus  qui  a  rapporté  ,  ainsi  que  
 Plutarque,  l’inscription  du  temple  de  
 la  Viergis'de ■ Sais ,  nfèfé  du  Solèil,  
 <ju ils disent 1 un etPàutre être la même  
 que  Minerve  ,  parlant  du  siège  que  
 cette  Déesse  affecte  dans  les  Cieux,  
 lui  donne  deux  placés,  l’une  près  du 
 (4) Plutarch. de Isid., p.  q54. 
 (5) Procl. in T ira ., p.  ob. 
 (6) Eratôsth.y c. *j. 
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