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périt. On remarquera, que toutes les
Etoiles, qui se couchent au lever du
Scorpion, deviennent des Héros fameux
par leur mort, occasionnée par la morsure
d’un Sanglier ou d’un Serpent. Cette
mort lesplongea dansla douleurcomme
celle de Phaëton y avoit plongé les Hé-
Kades ses soeurs. Jupiter, touché de leur
sort, les' plaça aux Cieux, sous le nom
d’Hyades (1).
On suppose aussi, qu’elles furent poursuivies
par Lycurgue, et qu’excepté Ambroisie,
elles se jetèrent toutes dans les
Eaux (i). Nous avons vu cette fiction
dans Nonnus (3 ). Quant à l’exception
faite en faveur d’Ambroisie, qui ne se
mêle point aux eaux , on apperçoit aisément
l’allégorie.
Euripide, dans sa Tragédie d’Erechtée,
ne compte que trois Hyades, qu’il fait
filles d’Erechtée. Myrtile les fait naître
de Cadmus , ou du Serpentaire , qui
par son coucher fait effectivement lever
le Taureau , et conséquemment les
Hyades (4).
■ Tous les Auteurs s’accordent à y voir
les nourrices de Bacchus, ou du Dieu,
qui prend la double forme du Serpent
et du Taureau, ou des signes de Printemps
et d’Automne , saisons auxquelles
présidoient les Hyades.
Columelle (5 ) place, à la veille des
Ides d’Avril, une disparition des Etoiles
appelées Succulae, ou des Hyades. Il
(1) Gcrm. c. i 3 . Hygin , Fab. 192.
(2) Hygin, 1. 2 , c. 22.
{3) Ci-dess. t. 1, 1. 3 , c. 6.
(4 ) Theon, p. i 32. Germ. c. i 3 .
(5) Columell. 1. i i , c. 2 , p. 4*5.
P H È R E ,
marque, au quinze des Calendes de
Mai, le passage du Soleil dans le Taureau
, accompagné de pluies ; au quatorze
des mêmes Calendes , un coucher
du soir des mêmes Hyades, avec indication
de pluies. Il fixe, au Nones de
Mai (6), le lever des Hyades avec le
Soleil, accompagne' du souffle du vent
de Nord, quelquefois du vent Auster,
et de pluies.
Columelle ( 7 ) marque aux Calendes
de Novembre, et les jours d’avant,le
Goucher de la tête du Taureau , accompagné
de pluies; au quatorze des Calendes,
de Décembre (8) , le lever du matin des
Hyades, avec indication de tempête ; au
douze des mêmes Calendes, le coucher
des Cornes du Taureau ; vent de Nord,
froid et pluie; au onze, coucher du
matin ; à la veille des mêmes Calendes,
coucher total des mêmes Hyades ; le Fa-
vonius ou l’Auster soufflent. Il y a quelquefois
de la pluie. Germanicus César
(9) marque , au quatorze avant les
Calendes de Mai, un coucher du soir
des Hyades, accompagné de mouve-
mens orageux sur terre et sur mer. I!
en est aussi question au douze des mêmes
Calendes , sous le nom d’Astre Pari-
licium.
Ceux qui comptent sept Hyades, au
lieu de cinq, comprennent sous ce nom
les deux Etoiles, qui sont à la naissance
des Cornes (10).
(6) Ibid. p. 426. -
(7) Ibid. p. 433.
(8) Ibid. p. 4^4-
{9) Germ. Cæs. c. 4 1 2 * 4 5-
(1®) Hygin , 1. 3 , c. ao.
T R O I S I È M E S I G N E .
G E M E A U X.
L es Astronomes et les Mythologues
anciens ont placé dans ce signe les Dios-
cures(i), ou les deux frères Gémeaux,
fils de Tyndare, ou plutôt de l’épouse
de Tyndare et de Jupiter (z), connus
danslafable,sousle nom de Castoret de
Pollux (3 ), Divinités tutélaires des Navigateurs,
adorés en Laconie, et surtout
à Samothrace (4 ). Toute l’antiquité
a vanté leur union fraternelle, et leur
amour pour la plus parfaite égalité entre
eux; ce qui leur a mérité d’être places
aux Cieux par Jupiter, au nombre des
Astres les plus brillans (5 ). Neptune
crut aussi devoir les récompenser, en
leur donnant les chevaux, dont ils se servent
, et en leur accordant le privilège
singulier de protéger les Navigateurs,
contre les naufrages (6). Je remarquerai
ici que , dans les monumens anciens, et
même dans ceux du moyen âge, on
trouve encore les Gémeaux avec des
chevaux. Ils sont ainsi représentés dans
le monument trouvé dans l’Eglise de
Notre-Dame de Paris , lequel remonte
eu règne de Tibère ; et sur le portail de
l’Eglise de Strasbourg.
Leur apparition bienfaisante les fit
eppeler des Divinités Salutaires , ou
des Dieux Sauveurs (7). Nigidius les
0 ) Eratosth. c. }0.
(2) Hygin. Fab. i55.
(3) Germ. Cæs, p. 9. Hygin,- 1. 2 , C. a3 .
(4) G erm. ibid.
(5) Hygin, 1. 2, c. 23.
nomme les Divinités de Samothrace,
dont il n’est pas permis de révéler la
nature, à cause du secret, qu’exigent
ceux qui président à ces redoutables
mystères (8). Le même Auteur prétend,
que Castor et Pollux, fils de Tyndare,
furent honorés du titre de Sauveurs,
après avoir rétabli la tranquillité sur les
mers, qu’infestoient les Pirates. Compagnons
de Jason et d’Hercule, dansla
fameuse expédition en Colcliide, ils
firent preuve du plus grand courage sur
la mer, au milieu des orages les plus
violens ; et sur la terre, en bravant
toutes les fatigues et les dangers de la
guerre. Jupiter , pour récompenser leur
courage, les plaça aux Cieux ; et ils lui
demandèrent de les fixer dans un lieu ,
où ils pussent encore servir les hommes^,
et veiller à leur conservation : ce qui
leur fut accordé, et encore aujourd’hui,
leur vue inspire de la confiance aux
mortels , qui ont besoin de leur secours.
On raconte (9 ), qu’Idas et Lynceus,
fils d’Apharée de Messène, avoient pour
amantes Phébé et Hilaria , filles de
Leucippe , deux jeunes filles d’une éclatante
beauté. L’une, Phébé, étoit Prêtresse
de Minerve , et sa soeur Prêtresse
de Diane. Castor et Pollux en devinrent
(6) Diod. Sic. 1. 4» c- 43-
(7) Gcrman. c. 9.
(8) German. ibid.
(9) Hygin , Fab. 80. Tat. Cont. Ge*t. p. i 5o.
Ovide Fast. 1. 5 , y. 700.
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