tantôt enfans de la Lumière , tantôt
les Disciples et les serviteurs de l’Agneau.
Nous avons rapporté tous les
Caractères symboliques de cette initiation
, le sceau de l’Agneau donné à
Ions les nouveaux baptisés, les Agnus
ï ie i , et les images de Christ, qui originairement.
se réduisoient à un Agneau.
Car anciennement, on n’en connoissoit
point d’autres. Enfin , nous avons tait
observer* qu’elle ' a été la raison qui
fit consacrer cet animal symbolique ,
et. que le grand rôle, qu’il joue dans
les religions anciennes, vient, de celui
qu’il jdunit dans l’année solaire, dont
il lixoit la plus importante époque.
Ori a vu, comment, la régénération physique
a donné lieu à des régénérations
spirituelles chez tous les peuples, dont
les. mystères étoient liés à cette importante
époque de la nature et de la
marche du Soleil.
Après avoir considéré le Soleil dans
sesrapportsavec la nature et avec le Zodiaque,
nous l’avobs ensuite;considéré
les allégories mystiques des dit—
ftrens peuples du monde, et nous avons
i-ii, qu’on lui avoit fait éprouver dans
ces fictions religieuses tonteeque Christ,
épouve dans celle des Chrétiens : qu’il
était mis à mort, qu’ildescendoit aux enfers
, et ressuseiloit comme Christ.
Osi.ris naît en Egypte : on annonce
sa naissance, sous le nom de naissance
du Seigneur : il est mis à mort : il descend
;lux Enfers ; on le pleure' pendant'
plusieurs jours , et bientôt on
chante Osiris ressuscité et vainqueur
des ombres du tombeau.‘Sa mort, dit
Plutarque, désigne la diminution delà
Lumière et. le triomphe des nuits sur
te jour. Il reparoît gu printemps , et
Vient dpunerà la Luue la fécondité. 11
a son tombeau, eomme Christ ; et les
Prêtres , en habit, de deuil, viennent
tous lès ans y répandre des larmes.
On représente sa passion daus les mystères
, qu’on appelle myistèrès' de la
nuit : ph y voit son s 77 ' ’ f imulacre, et on le
porte à un lieu, qù’on appelle sonsépub
cre; bientôt des fêtes de. joie, succèdent
à cette tristesse feii’.te et passagère.
Il en est de môme' de Bacchus , ou
du Soleil , sous le nom de Bacchus,
et peint, comme Osiris, avec lest corses
de l’ancien Boeuf équ-iuoxial, comme
Christ l’est sous la forme de l'Agneau.
Bacchus , l’intelligence de la Divinité
unie à la matière, s«uxsxor> comme
Christ Verbe incarné , Bacchus ap«,-
pelle Iao , comme le Christ-des Chié- j
tiens Gnostiques , Bacchus représenté
sous l’emblème d’un enfant; naissant;
au Soitice d’hiver |j et exposé sur lé
Van Mystique , comme Christ dans
sa crèche : Bacchus, fils de Gérés, nom
de la Vierge céleste , qui porte l’image
du jeune Christ : Bacchus , qui paroi,ti
en triomphe monté sur l’âne: Bacchus
qui change l’eau en vin, comme Christ:
Bacchus qui avoit ses initiations et ses
mystères, comme Christ : Bacchus qui
étoit,comme Christ,mis à mort,qui des-
cendoi taux Enfers,et. ressusci toi t,efc> qui
retournoit ensiwte au sein de la Divinité,
dont il étoit descendu , pour se
communiquer au monde, visible : Bac-
chuê , dont on représentait la passion
par le déchirement d’un Taureau ,
comme on représente celle de Christ
par l'immolation de l’Agneau, qui rein-
plaçal’ancien Taureau : Bacchus, dont
Minerve ou l’isié, mère:du Soleil’, conserve
le coeur pour le rendre au premier
Dieu séu Père : Bacchus à qui
on donnent le nom de fils de Dieu,
comme Platon lé'donne au soleil, et
dont les Payens expliqu-oient les avau-
tures tragiques par les phénomènes île
la nature et par ht marche du Soleil :.”ao
chus enfin aopeléyçs , et. désigné dans
l’hymné de ÎVTartianus Capclla par
nom ,"allongé ensuite de la terminaison
u$ ou en Jésus.
Il en fut de même d’Adonjs, morfj
descendu aux Enlcrs , et ressuscite a
l’Equinoxe-de printemps , et dont J»'“'
crabe | aveo raison , explique la réswr
, ' 1 f cctl°»
rection par le retour du Soleil aux ré-
gionsBoréales , et par son passage équinoxial.
Adonis, ou le Soleil, est pleuré :
on lui dresse un tombeau , et après
quelques jours de deuil, on chante son
retour à la vie et à l’empire des Dieux,
et le triomphe du Dieu Soleil sur l’hiver
, monstre affreux, qui lui a ôté la
vie, en le dépouillant du principe de
fécondité. :.
Nous avons vu également le Soleil,
sous les noms d’Horus et d’Apollon,
naître d’Isis , être confié aux soins du
Bootès , qui accompagne toujours la
Vierge céleste, auprès de laquelle il est
placé, être mis à mort, pleuré par sa
■ Mère , qui a enfin le bonheur de le
■ retrouver, après qu’il a triomphé du
■ grand Serpent à l’Equinoxe de prin-
itemps, époque où l’on fêtoit ce triom-
I plie en Grèce. Les Pères de l’Eglise ,
jet les défenseurs de la foi Chrétienne
■ se sont étudiés à nous décrire ces al-
■ ternatires de tristesse et de joie, et
Bes fêtes lugubres et gaies occasionnées
■ par la perte et le retour à la vie du
■ jeune fils d’Isis : les larmes de sa Mère,
B a désolation de ses prêtres, et les chants
■ d’allégresse , qui succédoient lorsque la
BDéesse voyoit son fils rendu à la vie
B t à l’immortalité , aller prendre
■ place à la droite de Dieu son Père,
■ pomme il nous est représenté dans Cal-
Bjrnaquc. Nous avons vu Macrobe nous
B l l“dre ce Dieu renfermé dans un an-
B re étroit et ténébreux pendant l’hi ver,
BWu’acequ’auprintempsil s’affranchît
B es on|Lres de cette espèce de tombeau,
B our rentrer vainqueur dans son empire,
■ ^^mrsphère Boréal est le siège.
■ Nous avons cité les peuples Hyper-
■ »«.'ens, qui célébraient par desconcerts
B des ejanses le passage du Dieu Soleil
■ " P0*ut, équinoxial de printemps , et
B "11 .retour vers leurs régions, dont il
H ott faire le bonheur. Ces fêtes ap-
■ Ç eesdans certaines contrées fêtes de sa
B f érection, étoientdans d’autresappe-
■ es rôtes de son réveil, ou de la liberté ,
lielig. Univ. Tome I IL
qui lui étoit rendue: tant lamême idée a
été exprimée par des formes différentes.
Nous avons passé en Phrygie, où nous
avons vu le même Dieu Soleil, honoré
sous le nom d’Atys , éprouver une
cruelle mutilation. Comme Christ,Atys
naît au milieu des ténèbres, et apporte
sur la terre une grande lumière. Sa mutilation
réduit la terre à une affreuse
stérilité; mais au printemps il est rendu
à la vie et à l’empire des Dieux. Ce
retour est célébré par deux fêtes ,
d’abord de deuil, et ensuite de joie ,
dans lesquelles l’immolation du Bélier
est une des principales cérémonies. On
lui élève un tombeau où l’on dépose
son image : on l’arase de larmes , et
le troisième jour on célèbre en son honneur
la fête Hilaria, en mémoire de sa
résurrection , pour signifier;, dit Macrobe,
la victoire-que le jour remporte
sur les nuits de l’hiver. Alors,
s’élevant au-dessus de la terre, ce Dieu
reprend , dit - on, son ancien sceptre.
Ce triomphe, cette résurrection d’Atys
célébrée par la fête des Hilaria , était
fixée au 8 ant. kal. april, trois mois,
jour pour jour, après celle de la naissance
du Dieu Soleil, cfu le natalis Solis
invicti, c’est-à-dire, le a5 mars, précisément
le même jour où tous les Chrétiens
anciennement célébraient la victoire
de Christ , par de semblables
Hilaria, où l’on répète sans cesse le cri
de joie , Alléluia l On avoit représenté
auparavant Atys attaché à un
arbre, au pied duquel étoit l’Agneau
équinoxial immolé , et cet arbre se
coupoit au milieu de la nuit, durant
laquelle se célébrait le mystère de ses
souffrances. Ces mystères étaient liés
aussi essentiellement à l’Equinoxe de
printemps, que l’est la Pâque des Chrétiens
, parce qu’alors le roi Soleil parcourait
Aries ou l’Agneau, et que les
peuples des régions boréales y célébraient
l’approche du Dieu Sauveur,
et, comme dit Damascius, notre affranchissement
des puissances de l’enfer,
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