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dans toutes les autres Religions, avec
des formes plus ou moins différentes.
Mais par-tout le fond estcommun peur
l’une et pour l’autre. ; et la çouformité
est absolument parfaite dans tous les
points capitaux. Je ne suis pas étonné .
après cela , que les Pères ayent eu autant
de facilité à prouver aux Payens,
que les idées des Chrétiens se retrou-
voient par-tout, d’une manière pins ou
moins claire (jiri).
Je ne suis pas surpris, que les Payens
de leur côté leur opposassent, comme
on le voit par Celse , beaucoup d’opinions
et de dogmes mystérieux assez
semblables aux leurs et à ceux des Juifs,
Cela devoit êtreaisé, pour celui qui avoit
voulu faire des recherches sur les opinions
et sur les cérémonies religie ses
des dilférens peuples du monde,
Photius parie d’un certain auteur de
Parople en Egypte (1), qui a'oit rassemblé
tous les témoignages des anciens
auteurs Grecs, I erses , Thr ces,
Egvptiers, Babyloniens, Chaldéens,
Romains , et qui avoit prouvé, que l’on,
trouveroil chez eux les mêmes idées religieuses,
que et J, s qui sont consacrées
dans nos livres, sur la Trinité, .sqr
l’Incarnation, sur la Croix, la Mort,
la Sépulture, la Résurrection , l’Ascension
de J. C . , sur la descente du
i V E R S E L L E.
seulement ont é té adoptées, à cause du
nombre sacré de quatre. La Religion
du Soleil, et son culte, sous le nom de
Christ fils ,de la Vierge, remonte à
bien des siècles .avant, le règne d’Auguste;
Saint E prit, sur le se, o; d avènement
du Christ , sur la Résurre tion des
morts, sur le Jugement dernier , sur
la récompense des Justes et sur la
punition des Pécheurs , sur la Création,
sur la Providence , sur le Paradis,
etc. etc. Cela a pu être , puisqu'il est
Vrai, comme on Pa vu , que les Chrétiens
n’ont rien qui leur soit propre,,
et qui ne se retrouve sur-tout dans les
Religions Orientales. Il n’y a peut-être
d’eux , que l’id.e de lier a des noms
et à des événemens c.onnus, sous le
règne d’Auguste, les ridicules légendes
qui se sont multipliées sous les premiers
Empereurs Humains , et dont quatre
(1) Pkoi. Co;l. 170.
mais les légendt:s.)mag:nées (00)
par les initiés à cette Religion , et qui
ont paru environ ceut ans après Auguste
, sont de nouvelle lubrique, et
ne ressemblent peut-être en rieu aux
anciennes , si ce 11 est dans les points
capitaux , tels que l’Incarnation dans
lé sein d’une Vierge,, la Résurrection
sous le symbole de l’Agneau , et
le cortège des douze Apôtres. Du
reste elles sont ans i arbitraires.., que
celle d’Osiris et de Typhon faite par
l’Evêque. Synesius,. laquelle ne ressemble
presque en rien aux anciennes légende
» , dont Plutarque et Diodore de
Sicile nous ont conservé des fragmens.
R é c a p i t u l â t i o n .
Il ne nous reste pins maintenant,
qu’à mettre , en-abrégé , sous les yeux
du lecteur tous les traits de ressemblance
, qui se trouvent entre la Cosmogonie
Judaïque , base^ de foute la
Religion des Chrétiens , et la Cosmogonie
des Perses; entre les fables .solaires
chez les dilférens peuples Egyptiens,
Phéniciens , Thraces, Perses, etc.
et la fable de Christ; enfin entra; la
théologie des Egyptiens , des Pythagoriciens,
et celle des Chrétiens ; c’est-;
a-dire, de tracer un tableau raccourci
des trois, chapitres de cet ouvrage »
afin que le ,lecteur puisse juger, si 1«
ressemblances sont assez multipliées»
pour qu’on en puisse conclure
identité parfaite et absolue dans tous
les points, ...
D’abord, nous y avons établi la h>ia'
tion nécessaire ‘des deux Rehgte“5
Judaïque et Chrétienne , et fait voir»
comment tout le système religieuxf
Chrétiens , et le dogme de la rép«ra'
i
tion portoient essentiellement sur le
deuxième chapitre de la Genèse. Nous
avons ajouté, qu’on.ne pouvoit raisonnablement
ni rejeter , ni prendre à la
lettre cette théologie , en apparence
absurde et monstrueuse ; qu’il ne res-
lait d’autre parti , que d’y chercher
mi sens allégorique ; que nous étions
fondés à le faire , et cela de l’avis des
savans Juifs et Chrétiens ; qu’en.fin il
s’en pfésentoit un, simple et naturel,
qui nous étoit indiqué par la Cosmogonie
d’un peuple, avec.lequel les cles-
cendans d’Abraham, avaient eu, la plus
grande communication ; que cette
Cosmogonie étoit celle de Zoroastre,
confonàu souvent avec Abraham , par
les Orientaux. Nous avons observé ,
que cette Cosmogonie avoit les mêmes
caractères , que celle des Hébreux ,
et qu'elle paroissoitnée dans les mêmes
lieux , puisqu’elle fixoit le séjour délicieux,
où l’homme étoitsnpposé placé,
dans l’Irari.,'près des rives du, Phase,
(la Tigre et- de l’Euphrate ; qu’elle dis-
tinguoit plus clairement encore , que
celle des Hébreux, l’action des deux
principes, celle du Dieu de Lumière
et celle de 1? Ange , ou du Génie dés ténèbres
, qui j dans toutes les deux , pre-
; noit la forme du Serpent pour introduire
le mal dans l'univers. Que dans
toutes les deux Cosmpgçnies , le bon
principe agisçoit le prémier , et que ce
j n’étoit qu’après un certain interyale ,
i de jouissance du bonheur, que l’homme
I éprouvoit l’influence maligne de l’en-
[ nemi de sa félicité ; que le mal pro-
[ duit dans les deux Cosmogonies étoit
la dévastation de la scène brillante, où
t la nature avoit placé l’homme ; et que
les ténèbres et le froid de Pbiver étoient
i le premier effet de 1 influence de ce
I Génie malfaisant ; que l’homme nud
jusqu’alors sentit le besoin de se couvrir
, et vit changer en un séjour at-
i freux ces lieux de délices, que le prin-
[ temps avoit embellis. Nous avons remarqué
.. que ce système de l’action
contraire des deux principes, indiquée
par la nature , étoit de toutes les théologies
, et principalement le fondement
de celle des Mages , dont Diogène
Laërce nous dit, que les Juifs empruntèrent
leurs dogmes.
Nous ayons fait voir, que si c’est au
septième jour, que l’homrne , dans la.
Genèse, est déchu de sa félicité, c’est
au septième mille, ou au septième mois,
dans la Cosmogonie .des Perses, qu’il
éprouve également les premières sensations
du mal , et que ce mal lui-
mênie est annoncé , ou apporté par
Pê$cension.de la Balancent du Serpent
céleste , eu automne , lorsque le soleil
repasse vers les régions Australes; que
la Cosmogonie des Perses appelle ce
Génie malfaisant l’Astre Serpent, la
Couleuvre mère de l’hiver , et que JqS
traditions des Perses , encore aujourd’hui,
le nomment le Serpent d’Eve ;
que les fables Rabbiniques sur le Serpent
d’Eve , et sur le, grand Samael,
s’expliquent aussi par ce Serpent et
parle Chameau, queles Arabes avoient
peint à côté de lui; que c’est par lui que
s’explique la fable du fameux Serpent
de l’Apocalypse, qui poursuit la femme
qui tient un enfant , et.à’ laquelle on
donne dçsaîles, comme dans la Sphère :
Serpent," qu’on dit être celui qui a séduit
le monde. Nous avons ajouté à
l'appui de tout cela les traditions anciennes
» conservées par la Chronique
d’Alexandrie, qui atteste, que plusieurs
pensaient qu’Adam , Eve et son Serpent,
etc. étaient du nombre ‘ des Génies,
ou de ce que les anciens appe-
loient Dieux naturels , c’est-à-dire ,
des Astres. Nous avons rapporté également
le type d’une médaille, où l’homme
et la Chèvre, tels qu’ ils sont dans
nos constellations , près l’Equihoxe de
printemps , la femme et le Serpent,
tels qu’ils y sont aussi, près celui d’automne
, sont appelés Adam et Eve , et
ont été regardés- ,comme tels. Nous
avons fait voir, qu?il y avoit dans la
S a