pella orne la tête du Soleil, dans- son
Superbe Hymne à ce Dieu (c).
Radiisque sacratum
Bis seuls perbibent caput aurea Eumina ferre,
Quod lotidem menses, tolidera quod coiiiisis
horas.
C'est la couronne de douze pierres précieuses
, dont le même auteur pare la
tête de Junon, et dont les couleurs sont
analogues aux nuances de la terre dans
les douze mois. Ici les douze mois ou
les douze signes sont, désignés.par douze
Etoiles ; ce qui revient au même. Nous
avons déjà vu les sept Planètes figurées
par sept Etoiles. On du t , par une
suite d’analogie , désigner par douze
Etoiles les intelligences des douze signes.
C’cst effectivement ce qui s’est
fait. Nous avons dans la Description
des Pierres gravées du ci-devant Duc
d’Orléans,T. i ,p.297(i),uneAgathe-
Onjx , dont une face représente Méduse
, ou la Constellation qui la première
, an signe du Bélier , anfionçoit
le printemps , et dont le revers représente
le Dieu Amntea , entouré des
sept Planètes et des douze signés , rangés
dans deux espaces circulaires et
concentriques. Les Planètes et les signes
■ y son t gravés avecleurs. véritables caractères
symboliques; et en outre désignés
chacun par une Etoile. Sept Etoiles
occupent les sept, figures planétaires et
douze Etoiles les douze animaux du
Zodiaque. Ainsi , les douze Etoiles qui
composent la cousonne de cette femme,
qu’accompagnoit le Soleil et la Lune \
sont les douze signes, que parcourent
ces deux Astres dtirant leur Ȏvolution,
qui étoit censée commencer tous les
ans à minuit, le 2 5 décembre, au lever
de la Vierge et du Vaisseau de nos
Go ns t ella lions, qu e suit i m m é diat em en t
celui du Serpent d’Ophiucus et' du
Dragon du Pôle. On reconnoît évidem-
, DJ. Descrîpt. des P ierres gfavéès'du Cabinet
P OHeaus, par MM. le Blond et Eacbaux.
ment dans cette femme, poursuivie psj
un Dragon qui veu t dévorer son fruit
la fameuse Latone , mère d’Apollon et
de Diane, que poursuit le SerpentPk
thon , dont la Mythologie plaça , diSl
on , limage au Pôle, et qui commence
à lever sa tête,. aussitôt après le lever
de la Vierge , et avec la Balance. Aussi
les Sphères Orientales d’Aben-Ezra
rapportées par Scaliger, ne peignent-
elles que desDragonsen aspect aveclafin
de la Vierge et avec la Balance.Ce sont
ces apparences Astrologiques, qui re_
traçoient les tableaux mystiques des
Cérémonies secrètes d’Isi» y de Cérès
de la Bonne Déesse, etc. que Jean nous
a présentées ici ; et que nous avons pro-
jettées dans notre Planisphère. Latone
étoit mère du Soleil : Isis étoit mère
d’Orus ou d’Apollon. Mais Orus et
Apollon étant une même Divinité,
comme l’ont reconnu les Grecs, Latone
et Isis leur mère sont donc une même
Divinité, et Typhon{ ennemi d’Isis et
cl’Orus, comme Python est ennemi de
Latone et d’Apollon , est donc également
le princed'esténèbres, désigné par
le Serpent, qui tous les ans les ramène
en automne; et conséquemment c’est
le même fond Astrologique et Théo-
logique diversement brodé. La femme
de PApocalypse, accompagnée du Soleil
et de la Lune , fuyant devant le
Dragon , qui attend qu’elle soit accouchée
, est exactement Latone , mère
d’Apollon et de Diane , qüi prête d’ac-
eouclier fuit devant le Dragon Python
, et cherche un asile dans une
isle déserte , comme ici la femme de
l’Apocalÿpse prend des ailes (z), pour
se sauver dans le désert et se; dérober
aux poursuites de ses ennemis. G’est
trait pour trait la même fable.
Cette femme dans l’Apocalypse est
supposé© d’abord éprouver les douleurs
de l’enfantement (3} , et ensuit®
Jsccoucber d’un enfant mâle, qui doit
■ gouverner toutes les nations, et qui tut
■ enlevé vers le trône de Dieu. Tous les
■ interprètes y ont vu Christ et la Vierge
l$a mène ; et c’est effectivement l’idée
■ naturelle qui se présente , ou plutôt
l i l n ’y a pas ae doute, que cenefûtlà l’i-
■ nwse qu’a voulu nous présenter l’Hié-
Iropnante.
I Or la Vierge des Constellations, l Isis
■ mère d’Orus, est effectivement cette fa-
■ meuse Vierge, mère du Dieu Lumière,
■ comme nous le faisons voir dans un antre
■ endroit de eet ouvrage , auquel nous
■ renvoyons le lecteur. Nous nous hor-
■ lierons ici à d ir e , que ia \ ierge C e -
I leste , dont lé Ciel nous offre le tableau
K [’Équinoxe de printemps avec l’Arche
■ Ciïestect le Serpent,-étoit effectivement
■ représentée dans les anciennes Sphères
lavée tous les caractères de celle de
l l ’Apocalypse, c’est-à-due, comme une
■ femme nouvellement accouchée, et te-
Inant entre ses bras un jeune enfant,
Iqu’elle allaitolt, et qmti atout les carac-
Itères de Christ. Voici conurrent s’ex-
Iprime la Sphère des Perses ou des Marges
j au premier Decan de la Vierge
■ Céleste (1) , Virgo puJchra, eapillilio
wprolixo , 'lues tspicas manu gestans,
■ sedetfS in siliquastro , educans pueru-
mturn , lactans et cibans euni. Caput
Wiesliæ, Et la Sphère Barbare ajoute:
■ para Caudoe Draconis.
I L’Arabe Àiboazar ou Abulmazar va
■ plus! loin (2) ; il nous donne , d’après
■ les anciennes traditions des Perses , le
■ véritable nom de cet enlant ; c’est,
■ suivant lui , celui que quelques-uns
■ appellent Jésus y et d’antres Christ,
■ comme nous l’avons vu dans notre
lylwpitre-, de la Religion Chrétienne ,
■ où nous avons rapporté ce passage (3).
■ On y trouve , comme dans l’Apo-
I (0 S câliner Ttot. ad Mqijil. p. 341.
K N) Cæsius , p. 175.'
Kivk e r , OEcüp. T . 2. par. p. 204.
lliccioli A la ia g . p.' 40 1.
calypse , un enfant nouveau né , porté
sur un trône élevé , et entre les
bras d’une femme nouvellement accouchée
, qui Pallaite. Et cet enfant,
c’est Jésus ; c’est Christ, le Dieu qui
doit, comme l’enfant de l’Apocalypse,
régner sur l’univers. Peut-on désirer
plus de ressemblance ■? c’est ce jeune
enfant , image du Soleil naissant au
Soliice d hiver , à minuit. le a'5 décembre,
dont les Perses célébroÙMt la
naissance , comme on le voit par les
anciens Calendriers , qui fixent à eé
même jour nata/is Solis invicti , et
dont l’effigie fut placée par eux dans
les premiers degrés du signe, qui , par
son ascension à minuit le z 5 décembre
, fixoit l’époqtre de cette naissance»
C’étoit comme 1 horoscope duDieu Lumière,
qui commençoit sa carrière avec
l’année , ît. qui devoj-t au printemps.,
sous le signe de l’Agneau, taire triompher
le jour sur la nuit, et réparer la
nature dégradée par l’hiver.
La Vierge Céleste a encore deux
autres caractères, qui lui sont communs
avec cette Constellation , sans
parler du Serpent ou du Dragon, qui les
suit toutes deux, et dont l’image, dans
les Sphères anciennes , accompagnoit
toujours la sienne. Le premier de ces
deux caractères , ce sont les ailes (4}.
L ’auteur de l’Apocalypse dit , qu’il
fut donné des ailes à la femme;, ou à la
nouvelle accouchée, à l’aide desquelles
elle s’envola dans le désert. Il suîfifc
de jeter les yeux sur un Globe Céleste,
pour se convaincre que, la Vierge y est
toujours représentée avec des ailes.
Tous les Astronomes anciens, qui ont
parlé de cette Constellation, font menzIa
»*tion des étoiles des. aiiîillre»s« rdlep ll.aq VViIePrrQgTe*...
Aratus (4') et tous- ses cônàmentàteuî-s
lui donnent des ailes. Aratus dit, qu’elle
Selden. Syntag. 1. p. ï ° 5. .
(3) -Çi*itsssus , T . 3.,p., 46.
(4) ' lbiit. v . 14.
I i 3