c?est cet te Vierge, à la suite de laquelle
monte un grand serpent, qui semble
la poursuivre, et devant qui elle fuit à
l’aide de ses ailés , emportant son
fruit, telle que l’Apocalypse nous la
représente(i); car il est bon d’observer,
que c’est encore par cette même Constellation,
que ce tableau del’Apocalypse
s’explique, sans que nous ayons rien à
changer à notre première détermination.
Cette Vierge donc, la seule qui puisse
toujours rester vierge , même en devenant
mère , la seule qui puisse mériter
le nom de Reine du Ciel, ou de Minerve
Belisamè , porte dans les anciennes
sphères un jeune enfant entre ses bras,
et cela dans la sphère des Mages , ou
sphère Persique.. Sealiger , dans ses
notes sur Manilius , nous a donné la
description des trois sphères Persique,
Indienne et Barbare. Voici ce qu’on
lit dans le premier Décan , ou sur les
dix premiers degrés de la Vierge , Décan
affecté au Soleil, dans la distribution
des Planètes entre les trente-six
Décans (X') : « Ici monte une Vierge
» tout-à-fait belle , portant une longue
» chevelure, tenant en main deux épis,
» assise sur un trône , élevant un jeune
» enfant,qu’elle allàiteet qu’elle nourrit.
» On voit aussi un homme à ses côtés ».
C’est le gardien d’Orus , ou de son fils,
le Bootès.
On trouve dans un manuscrit Arabe
de la Bibliothèque Nationale, n°. i i 6 5 ,
les douze signes du Zodiaque dessinés
et. enluminés , avec un commentaire
Arabe , tjui en donne 1 explication. Le
signe de la Vierge est représenté par
une femme , aux côtés de laquelle est
un jeune enfant, à-peu-près comme
sont représentées toutes nos Vierges ,
et comme l’étoit l’Isis Egyptienne allaitant
le Dieu lumière, auquel elle venoit
de donner naissànce § et qu'on présen-
(1) Apocalyp. cap. I. 2,
(2) OEdip. t . 2. part. 2..p.-2oi.
(3) Scld.deDüsSyriijSynlag. jfj H Io5.
toit ce jour-là au peuple , sous l’emblème
de l’eufant nouveau-né. Ne doit-
on pas reconnoître à ces traits le jeune
enfant des mystères , placé entre les
mains d u signe céleste sons lequel il naît,
et qui est censé lui donner naissance ?
Que manque-t-il à tant de rapports
réunis, pour prouver aux plus difficiles,
que c’est le Dieu Soleil, ou le jeune
Christ, qu’on a voulu désigner et peindre
dans lès bras de sa mère ? il n’y
manque que le nom. Le désire-t-on
absolument ? eh bien ce nouveau trait,
dont l’homme d’esprit ne sent déjà plus,
le besoin , après tant de traits de ressemblance
, et qu’après tout l’antiquité
et. le secret des mystères auroit pu nous
dérober , sans que notre théorie en fût
moins démontrée, nous l’avons heureusement.
Alboaxar Astronome Arabe , que
d’autres appellent Abulmazar, nous l’a
conservé, et il nomme ce jeune enfant
par ses deux noms de Christ et de Jésus,
et il dit formellement que c’est notre
Christ. Kirker (2) , Selden ( 3), le fa^
nienx Pic, Roger Bacon (4 ) , Albert
le Grand , Blaeii (5 ) , Stoffler (6) et
une foule de savans l’ont cité , et nous
allons encore le rapporter.
» Oir voit, dit Abulmazar ( l ), dans
» le premier Décan du signe de la Vier-
» ge, suivant les traditions les plus aij-
x ciennes des Perses,des Chaldéens, des
p Egyptiens , d’Hermès et d’F.sculape
» une jeune fille appellée en langue Per-
» sane Seclenidos de Darzamd, nom
» traduit en Arabe par Adrenedefa,
» c’est-à-dire, une Vierge chaste , pure,
» immaculée , d’une belle taille, d’un
-» visage agréable , d’un air modeste,
» les cheveux longs, tenant en ses mains
» deux épis,assise surun trône, nourris-
» sant et allaitant un jeune enfanf, que
» quelques-uns nomment Jésus, et que
» nous appelons en grec le Christ(m)»‘
(4) Libro university
(5) Coesi Coel. A str , p. -4.
(6) StoSl. p. 99.
Que demande-t-on davantage ? On
vouloit qu’il fût nommé. Il l’est, et
il l’est sous ses deux noms. Peu't-on
[encore s’y méprendre? ce passage est
î précis , et il est de la plus grande force
réuni k toutes les autres circonstances ;
[à cellek-ci, par exemple , que la Vierge
qui le porte , indépendamment.de tout
[système d’explications , monloit effectivement
à l’orient, à minuit, au mo-
Iment précis où,l’on fixe la nativité du
[Christ j que le Christ est né le même
jour où l’on fait naître le Dieu Soleil, et
Ira fin' qu’on le présente an peuple ,
(Comme on présentait autrefois dans les
[mystères ce même Dieu Soleil, sous
[l'emblème d’un enfant. C’est là ce signe
nui les Mages apperçoivent à l’orient ;
c’est là cette Vierge qui devoit enfanter
un fils, qui alloit régner sur l’univers.
Cette tradition s’est perpétuée jusques
[dans nos derniers siècles (ra). « Nous
b> savons , dit Albert le Grand , que le
p> signe de la Vierge Céleste montait
» sur l’horison- au moment où nous
» fixons la naissance de Notre Seigneur
p» Jésus-Christ, .. tous les mystères de
y son incarnation divine et tous les sc-
» crets de sa vie merveilleuse , depuis
» sa Conception jusqu’à son Ascension,
p» se trouvent tracés dans les Constella-
[” tiens , et figurés dans les étoiles , qui
»> les ont annoncés ».
, Effectivement c’est parelles qu’ils s’expliquent
. puisqu’ils sont faits dessus.
J Gn n’oubliera pas que le nombre des
Typôtres > qui forment le cortège de
pphnst,pendanttout le temps qu’il rem-
r. 'jsa mission, est absolument celui des
pigneset des génies secondaires, tutélai-
p s des signes, que parcourt le Soleil dupant
sa révolution. Ilssontce qu’étaient
les douze grandsDieux chez les Romains,
y la.clî/1' desquels présidoit à chaque
pois (n) ; et ce n’est'point par hazard
[que eç nombre duodécimal se retrouve
O ) Plut. T . 2. Paralleî. p. 207.
{2) Isid. Orig. ,1. y. c, 10,
chez tous les peuples , qui ont adoré le
Soleil. Les Grecs , les Egyptiens , les
Perses, etc. avoient les douze grands
Dieux , comme les Chrétiens Mithria-
ques les douze compagnons de Christ,
ou du Dieu Soleil. Le chef de ces douze
Génies de la révolution annuelle a voit
la barque et les clefs du temps , comme
le chef des Dieux secondâmes chez les
Romains, ou J anus, sur lequel notre St."
Pierre est modelé. CeJanus, ouchefdes
douze intelligences et des douze Génies
tutélaires de chaque mois , qu’on
désignoit par douze autels mis à ses
pieds , avoit son siège dans les Cieux,
dans le même signe célesie où nous
trouvons son jeune maître , c’est-à-
dire, dans la Vierge mère du Christ,
qui ouvroit tous les ans la nouvelle révolution
solaire , comme on peut le
voir dans Plutarque (1). Ainsi,la mère,
le fils et le chef des douze se trouvent
placés dans le Ciel au point même du
Zodiaque qui, ouvre la révolution. Si
on lui donne des disciples , on les fixe
à 72 , nombre encore consacré dans les
allégories <iu Soleil, et rapporté par
Josephe au Système Planétaire. Enfin
Je nombre 7 , qui est celui des Planètes
, est partout consacré dans la Religion
Christiano - Mithriaque ; on y
compte7 Sacremens , 7 péchés , 7 dons
du S.Esprit, etc., enfin cette Religion
a tous les nombres mystiques de la
Religion solaire.
Le nom même de la Vierge sa mère
est fort analogue à la fonction qù’eJle
vient faire dans la nature. Ici dote de
Séville (2) prétend qu’il désigne celle
qui va illuminer, Maria illuminatrix.
On donne à cette même V ierge pour
mère Aùna , nom allégorique par lequel
les Romains désignoient la révolution
de l’année, que l’on persçnnifioit,
et que l’on fêtait sous le nom (3) à'^inna
Percnna , à l’époque même du temp*
(3) Macrob. Sat. 1. 1. e. 12.