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Sphère la plus ancienne , a dû se trouver
chez le peuple inventeur. Les douze
figures tracées dans lës douze divisions
de ce Zodiaque n’on t pas la même simplicité,
que le Zodiaque Grec et que le
Zodiaque Indien ; elles sont chargées de
nouveaux caractères, pris des Paranatel-
lons qui s’y li oient, da ns l’âge où il é toi t en
usage. Mais on y retrouve toujours les anciens
symboles, qui font la base principale
des nouveaux. Il en résulte seulement
des unions monstrueuses , dont
les Prêtres Astronomes pénétroient le
sens ; et la forme même composée de
ces emblèmes prouve assez , que le
peuple inventeur fut celui qui savoit
les modifier, suivant ses besoins, et en
faire son écriture sacrée.
La méthode,suivantlaqueîle je viens
d’établir mon hypothèse, n’est pas celle
qui m’avôit conduit à reconnoître l’accord
, qui se trouve entre ces symboles
, et l’état de la terre et du Ciel en
Egypte, à l’époque de cette invention.
Un hasard heureux a tout arrangé ; et
la place d’un de ces emblèmes bien
déterminée a produit l’accord de tous
les autres, sans que je l’aie cherché.
Je ne me proposois rien moins d’abord
, que de donner un traité sur
l ’Astronomie ; j ’ai été conduit à ce travail,
par la suite de mes recherches ,
sur un objet étranger à celui qui m’occupe
aujourd’hui. L ’incertitude qui
règne, sur le rapport précis de nos mois
av.ec ceux des Athéniens , me fâisoit
chercher l’origiue des dénominations
données à ces mois. J’avois imaginé ,
qu’elles pouvoient naître ou des signes
queleSoleil parcourait pendant ces mois,
ou des étoiles, dont le lever fixoit le passage
du Soleil dans chacun des signes.
Eneffet j’ai reconnu depuis, que lemois
marqué par leleverdu Serpent a voit pris
le nom d’Ethanim chez Jes Hébreux ;
que celui qui étoit fixé par le lever
du soir des Pléiades , Ahoraioe , et
du Taureau , portoit le nom d’Athur
chez les Egyptiens., Je* savois que
les Athéniens étoient une ancienne Colonie
d’Egypte , :et que c’éfoit en
Egypte, que tous les Philosophes Grecs
avoient puisé leurs connoissances As.
tronomiques. Je conclus, que c’étoiten
Egypte , qu’il étoit, naturel de chercher
la raison de ces dénominations, et IV
rigine de leur liaison avec les signes,
Persuadé depuis long-temps, par le témoignage
de toute l’antiquité , que les
Egyptiens avoient été les premiers in.
venteurs de la distribution de l’année
et de l’Astronomie ; et imaginant, que
les figures des astérismes avoient du
être symboliques , chez un peuple qui
aimoit tant les hiéroglyphes, je commençai
par chercher la raison des symboles,
afin de mieux appercevoir celles
du nom des mois. Parmi ces symboles,
il en est un qui présente naturellement
l’idée de i’eau*; c’est celui du Verseau;
Supposant, comme les Anciens, que
PAstrouoraie étoit d’origine Egyptienne
, je ne pouvois regarder ce symbole
comme l’emblème des pluies, dans un
pays où il ne pleut point- Un homme
penché sur une urne me parut fort
bien représenter le Dieu du Nil, et le
Génie des eaux ou du débordement du
fleuve. C’est de cette seule supposition,
que tout le reste du système est éclos.
Quelques étymologies, qui serobloient
favoriser cette opinion , m ’engagèrent
à placer le Verseau et le mois qui Y
répondoit, au temps de l’année où fe
Nil épanche ses eaux, avec le plus d’abondance,
sur les -terres de l’Egypte*
Aussitôt que j’eus fait ce déplacement,
dans la position actuelle de nos signes,
•je fus surpris de voir, que le reste des
signes s’arrangeoit fort bien , et comme
de soi-même , sans que j’y eusse encore
pensé , avec le climat d’Egypte. Les
emblèmes, dont le sens étoit clair, t™
que l’Ecrevisse , pqur désigner un Soh'
tice , et la Balance , poux signifier W
Equinoxe , se tr.ouvoient occuper 1®
place, qui leur appartient naturel*«-
nient. Le Boeuf agriculteur répondoit
eu un renouvellement de cette période,
sous iesignedu Lion, ou lorsque le Lion
occupoit ce Solstice, comme le prouve
bien Ereret,qui place'le commencement
d’une décès périodes, l’an 2782 , avant
Jésus-Christ*; temps où le Lion étoit
au Solstice ( Défense de la : Chronologie
). Aussi voyons-nous , quclcs anciens
Poètes, dans leurs cirants,Unissent
toujours le Lion à Sirius, pour désigner
les chaleurs solstitiales. La liaison
de cet astre avec le Capricorne m’étoit
absolument inconnue; et quoique la
position , que j© supposois avoir été la
position primitive de ce signe , me parût
donner aux autres emblèmes un sens
raisonnable, et mettre tout à sa place,
je craignis que l’ancienne tradition , qui
fixoitle départdela Sphère,et despério-
desau leverde Sirius,nefûtiinargument
contre mon système, si cette condition
n’étoit remplie. Le bouleversement, que
je faisois dans la Sphère, où tous les signes
se trouvoient placés, relativement
aux points équinoxiaux et solstitiaux,
dans un ordre absolument inverse de
celui qu’ils avoient. environ trois cfenfs
avant l’Ere Chrétienne, changeoit tous
les aspect célestes, et pouvoit môme
donner à Sirius une déclinaison australe
si prodigieuse, qu’il fût invisible dans
la basse Egypte , ou que s’il y étoit visible
, il n’èût aucun lever , qui pût annoncer
le Solstice-d’été , et fixer le départ
d’une période, qui eommencoit au
Ca p l icorne.
Mais, pourvoir si mon hypothèse réunissent
encore ce nouveau caractère de
vérité , je pris un Globe que je perçai ,
et que je traversai d’un axe, à l’endroit
où les cercles pblairés sont coupés par *
le cercle de latitude, qui passe.par les
premières étoiles du Capricorne. J*
montai mon Globe dans cet état à la.
latitudede 23° , ou de lahaute Egypte,
qui confine à l’Ethiopie, qui fut. la première
habitée , et où l’Astronomie a dû
naître ; et jefis descendre le Capricorne
(Z) Porphyr. de aiïlro Nymph. p, 264,