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chacune, et dont les quatre faces regardent
les quatre:,coins du monde.
Nous avons chez -les.Indiens une distribution
semblable des signes au tour
d’un quadrilatère, dont le .centre est
occupé par une femme environnée de
lumière, telle qu’Isis ou Minerve. II est
imprimé dans les Transactions Philosophiques
et dans le premier volume
d’Astrouomieanciennede Baillv. Ainsi,
0:1 voit que cette distribution dès signes
étoit familière aux orientaux. On .la
trouve également sur le quadrilatère
du Rational du Grand-Prêtre , comme
on le verra.
On voit donc aux quatre coins du
quadrilatère , qui sert de plan à la distribution
des quatre pavillons des douze
Tribus, les quatre animaux , Lion,
Boeut\ Homme et Scorpion placés aux
angles , et formant les: quatre points
Cardinaux de tout le système de cette
distribution. Ce sont bi les quatre
signes, qui paroissent aveirfait la base
du système Astrologique, puisque d’ailleurs
nous les voyons appelés Signes
ou Etoiles Royales , et Signes solides
et fixes par les Astrologues. Il n’est donc
pas étonnant, que le Prophète Astrologue
porte son attention sut les quatre
points cardinaux, sur lesquels s’appuye
le trône de Dieu, et qui en forment le
contour. On pourra consulter la description
de ce camp , telle qu’elle est
dans Kirker. Origène (.1) , dans son
ouvrage contre Crise , semble l’indiquer
aussi,etil lui suppose un but niys-
térieux , qu’on ne peut bien saisir , si
l'on n’est initié dans le secret. U rappelle
cette distinction , dont fait mention
l ’auteur du livre des Nombres (2),
ou Mo y se, et il annonce,que ce lurent des
raisons graves et mystiques, qui de ter minèrent
lechoix des Tribus, qui dévoient
camper , soita l’orient,soit al occident,
soit au midi,soit au nord,suivant l ordre
(r) O r i, en. contr. Cels. c. 6. p. 299.
(a) Niimeri, c. a.
Q) Zend. Avest. T. 2. par. 2. p.
enfin qui est exprimé dans le livre de
Nombres , qui nous trace la disposition,
du C i im p avec ses fentes et:Ses;ensei,.
gnes. Ces quatre grands drapeaux, sous
lesquels marchoient les Tribus trois
par trois , sont: ceux dont parle Abeu-
Ezra , et éonséquemment ceux qui
portoient l’empreinte des quntreanimaux
fameux d’Ezéchiei , de l’Apo*
calypse , et même de nos quatre
Evangélistes ; enfin celles des quatre si-,
gnes fixes et solides du Zodiaque.
Les quatre grandes Etoiles ou Signes
des saisons ont fixé l’attention'de tous
les peuples. Les Egyptiens ayoient. quatre
animaux sacrés , qui marclioiqiui
la tête des processions , et qui dési*
gnoient, dit Clément d’Alexandrie, les
quatre-saisons. L ’Aigle en étoit pn.,
Les anciens Perses (3) révéroier.t quatre
Etoiles' principales , qui viilke::t
sur Tes quatre ; coins du monde ; et
Bailly (4) fait voir , que ce sont les
quatre Etoiles, qui fixoient les saisons;
Taureau, Scorpion, Verseau et Lion,
ou les quatre Belles Etoiles -de qes
tellations.
Chez les Chinois(5 ), Iao veut que les
Astronomes observent les Equinoxes et
les Solstices par l’inspection des quatre
Etoiles , ou Astres , Miao, Ho, Hiuet
Mao. La première détermine l’Equinoxe
de printemps , la seconde le Solstice
d’été, la troisième l’automne, cl
la quatrième l’byver.
D’après tout cela nous conclurons,
qu’il est indubitable , que les figures
d’animaux à six ailes , semés d’yeuï,
qui entourent le trône de Dieu ou •
Ciel, et quicélèbrent sa gloire, sont le;
quatre grands Génies des Perses, cbsr
gés de surveiller les quatre coins ^
monde ; les quatre animaux du Zow>
que, peints sur les quatre grands“' '
peaux des Hébreux ; les grands sig
des saisons, les quatres Etoiles
(4) B a i l ly , Asiron. ancien. T . I.
(5Y Souciât. T. 3. p.6. ,,
Bailly,A s tro n .au c .T . i.Eccl.l.3,se
rfc l’Astrologie ; et enfin ces quatre signes
fixes et; solides , sur lesquels l’As-
Itrologue appuyoit la Sphère, ou le Ciel
qui s’offre én cet instant aux yeux du
P ro p h è te , au moment où il va y lire
les arrêts du destin, qui, chez les Chal-
déens ou les Babyloniens, étoit régi par
l’Astrologie. -
Il ne reste plus qu a dire un mot des
! vingt-quatre vieillards, qui forment
[ar ec eux le cortège du Dieu de la Lumière,
ou du Génie bienfaisant, qui eu
Est la source et le principe.
Nous avons cru, qu’ils représentoient
fies vingt-quatre intelligejices , qui sur-
veilloient ichacune des parties du jour
etde la nuit, ou de l-a révolution du Ciel
[chaque, jour. Les Perses ont des : An-
Iges (1) pqui président à chaque mois .,
là chaque jour et* à chaque heure du
jour. Les sept Planètes, distribuées dans
De; 24 heures * présidoient aussi archaïque
.heure., et.celle qui se trouvoit en
[tour de présider donnoit son nom-à-la
fcçmaine. Delà les dénominations ,-sui-
[vapt, plusieurs , de lundi, mardi ,, etc.
ou de jour de la Lune., de Mars, etc.
L j,:On peut y voir, aussi les 24 bons Gé-
jntes, qui, dans la Théologie de Zoroas-
Jitre, dont, celle de l’Apocalypse est em-
■ pruntée, entouraient le trône d’Orniusd,
■ et formoient sa cour et son cortège (2).
■ Ces 24 Dieux ou Génies,étaient distri-
■ bués dans l’oeuf symbolique, qui figu-
*roit le monde , et, combattoient, 24 autre?
Génies ténébreux, qui formoient
■ la cour d’AIirimun ou du mauvais
Bprmcipe. Cette dernière conjecture est
■ p’autant plus vraisemblable, que le
weste de l'ouvrage de l’Apocalypse
■ bous présente la théorie des deux prin-
■ npes , qui en fait le fond , comme elle
V e faisoit de la Théologie ] des Perses ,
■ et qu’il finit, par le tableau du monde
■ de lumière, où passent les amis d’Or-
■ I S ï de de vet. Persar. Religion.
■ (2) Plut.de Isid, p, 370, :
B Relig, Unit). Tome III.
musd, pour ne former qu’un même peu»
pie, jouissant d’une félicité inaltérable.
D’ailleurs les robes blanches, dont sont
revêtus les vieillards, caractérisent assez
les Génies , qui accompagnoient Or-
musd,prineipedeBienetdeLumiere.Le
Génie lumineux, dontils environnent
le trône placé au-dessus des Sphères,
ressemble assez à Oromaze, né de la
Lumière la plus pure , suivant Plutarque
, et qui s’éleva autant au-dessus
la Sphère du Soleil, que celle-ciesl élevée
au-dessus de fa terre , pour y former
le corps lumineux des Etoiles fixes, dont
il établit Sirius chef. Les couronnes
d’or qu’ils portent, métal affecté spécialement
à la Lumière , confirment
encore cetleopinion. Ainsi nous regarderons
cette dernière explication. au
moins comme aussi vraisemblable que
la première. Quant aux génuflexions de
ces Génies , elles sont absolument dans
les principes delà Théologie des Arabes
sur lesCieux de jaspe , d’éiiieraude, etc.
et sur les Anges qui y résident’, comme
on peut le voir dans Kirker (3), lequel
s’appuie d’un passage d’Abulchasseir-
Ben-Abesch , qui nous représente ces
Génies | louant, adorant Dieu , se prosternant
devant son trône jour et nuit,
au milieu des montagnes de feu qu’ils
habitent. Ils louent Dieu en diverses
langues, avec un bruit qui imite celui
du tonnerre.
, Je crois qu’il ne nous reste plus rien
à desirer , pour prouver tous les rapports
qui lient ce chapitre à i’Asfrolo-
gie, ancienne et au système des Chal-
déens ou des Babyloniens surles Sphères
et les Cieux différeus , et sur les
Génies ^-souvent monstrueux , qui y
étaient attachés. Suivons le Prophète
Astrologue dans ses spéculations Mys-
tico-Astrologiques sur l’avenir.
(3) OEclip.-çr. 2» pars 1. p. 420.
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