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tion infiniment supérieure aux nôtres^
Les Dieux habitent véritablement parmi
eux. Us vivent et conversent avec
eux , et ils jouissent de toute espece de
félicité.
C’est dans cette région supérieure (i),
dans cette habitation pure, que délivrés
de cette terre inférieure, où nous sommes
pendant la vie , comme dans une
prison, que passent ceux dont le Grand
Juge a approuvé la sainteté de la conduite.
De oe nombre sont ceux que la
Philosophie a suffisamment purifiés;
ceux qui ont paré leur ame de ses véritables
ornemens , qui sont la Tempérance
, la Justice , la Force , la Liberté
et la Vérité. Nous ne suivrons pas
plus loin la description que fait Platon
ae la terre des bienheureux et de ses
habitans vertueux, qui ont leur séjour
dans la région la plus élevée du monde,
et dans les champs lumineux de l’Ether
, où est le véritable Ciel et -la
véritable terre. Nous allons maintenant
mettre en comparaison la description
de la Cité Sainte, de la Jérusalem
, qu’habitent les hommes vertueux
, dans une terre nouvelle et sous
un Ciel nouveau. On .verra que Platon
et l’auteur-de l’Apocalypse ont puisé
aux mêmes sources, dans les livres de
la mysticité orientale.
« L ’Ange me transporta en esprit’,
» dit le Prophète Jean (2), sur une
»»haute montagne , et il me montra la
» ville , la Sainte Jérusalem , qui des-
» cendoit du Ciel, venant de Dieu.
» Illuminée de la clarté de Dieu (3);
» et la Lumière, qui l’éclairoit, étoit
» semblable à une pierre précieuse , à
» une pierre de jaspe- transparente ,
» comme du crystal ». C’est le firma-
».mentdeerystal, que nous avons vu
(1) Plat. ibid. p. 114
( 2 ) Apqc. c. 21. v. 10,
(3) Ibid. r . 11.
(4) Ibid. v . 12 .
(5) Ibid. v . 13,
£6) Ibid, v. 14.
» plus haut». (C. 4.) ou l’Ether J.
Platon. -
Elle avoit une grande et haute muraille
(4), où il y avoit douze portes
et douze Anges, un à chaque porte, où
il y avoit aussi des noms écrits, qui
étaient les noms des douze Tribus des
enfans d’Israël. C’est le Sphéroïde à
douze faces colorées, S'afsKamulcc occupa,
de Platon , auquel il compare la terre
des Bienheureux, placée dans les sublimes
régions de l’Ether.
« Cette ville avoit trois portes (5)-
» à l’orient , trois portes au sept«.
» trion, trois portes au midi, et trois
» portes à l’occident».
Et la muraille avoit douze fonde-
mens (6), où sont les douze Apôtres
de VAgneau.
La ville est bâtie en quarré (7),
aussi longue que large et que haute,
ou de douze mille stades eu tout sens.
C’est-a-direï qu’elle forme une masse
cubique, dont la division duodécimale
est la dimension.
La muraille (8) est de cent quarante
coudées. C’est le quarré de cette même
dimension, ou 12 fois 12.
Cette muraille étoit bâtie de jaspe (9),
et la ville étoit d’un or pur, semblable
à un verre très-clair.
Et les fondemens de la muraille (10)
de la ville étoient ornés de toutes sortes
de pierres précieuses.
C’est la terre sublime de Platon, qui
est ornée de jaspes, d’émeraudes, de
sardoines , et autres pierreries, qui mêlent
leur éclat à celui de l’o r, comme
nous avons vu ci-dessus.
Le premier fondement ( n ) , conlj»
nue Jean , étoit de jaspe! ,
Le second étoit de saphir. ..
Le troisième de calcédoine,
(7) Ibid. v . 16.
(b) Ibid. v . 17.
(9) Ibid. v. 18.
(ro) Ibid. V. 19,
(1 1 ) IM . v, 19,
Le quatrième étoit d’émeraude.
Le cinquième étoit (1) de sardonix.
Le sixième étoit, de sardoiùe.
Le septième étoit de chrysolite.
Le huitième étoit de berylle.
Le neuvième était de topaze.
Le dixième étoit de chrysoprase.
L’onzième étoit d’hyacinthe.
Le douzième d’amethyste.
n Or les douze ( 2 ) portes étoient
» douze perles , et chaque porte étoit
»faite de l’une de ces perles, et la place
» de la ville étoitd’unorpurcommedu
» verre transparent » .
Le Seigneur Dieu tout-puissant et
l’Agneau habiten teette ville et en sont le
Temple(3). «Elle n’a pas besoin d’être
» éclairée par le Soleil, ni par la Lune,
» parce que c’est la Lumière de Dieu
» qui l’éclaire , et que l’Agneau en est
» la lampe (4) ». Ses portes ne ferment
point chaque jour, parce qu’il n’y a
point de nuit (S).
Examinons maintenant la configuration
de cette ville , sa distribution ,
et ses rapports avec l’Archétype lu-
mineux du monde visible, qui a été
[calqué sur le -modèle éternel, placé au
[sein de la Lumière desEtres réels,dont
fies Etres apparens ,ou le monde visible
[ne sont qu’une image obscure.
I D’abord la division duodécimale se
remarque, dans toutes les dimensions
[cle la nouvelle Cité, et cette division
lest celle du Ciel et des douze signes.
[ Elle étoittellementreprésentative du
[monde, que les anciens Pythagoriciens,
[qui représentaient tout par des nom-
[bres et des figures, avoient choisi le
[dodécaèdre ou solide à douze faces pour
(représenter le monde , comme on peut
[le voir dans Timée deLocres. « Le DoÙ)
Ibid, v. 20.
(2) Ibid. v . 2 i.
(3) Ibid. v. 22.
(4) Ibib. v. 23.
(5) Ibid. v. a5, ;
fS fTlat?n I T. 3- P- 93- C) Hjgiu.i, 4. c, g.
» décaèdre , dit-il , est l’image de l’u-
» nivers (6).-
L’Astrologie l’avoit retracée par-tout.
Les anciens Astrologues, dit.Hygin,
ont rappelé presque tout au nombre
douze ( 7 ) , soit pour le nombre des
mois , soit pour celui des heures , soit
pour l’étendue des signes. Us ont voulu,
que les signes , d’où ils tiroient des
pronostics de tout, fussent au nombre
de douze.
On divisoit en douze parties la largeur
, comme la longueur du Zodiaque
; ce qui forme la dimension de
144 de la grande muraille de l ’Apoca-
lypse. _
On avoit divisé également la circonférence
du Ciel en douze parties, appelées
douze lieux , ou demeures, qui
étoient la base des spéculations Astrologiques.
L ’Horoscope étoit le premier
de ces lieux (8).
On avoit aussi une autre division par
douze (9), qu’on appeloit Duodéea-
témories.
On peignoit même de différentes couleurs
(10) ces différens lieux Astrologiques,
à-peu-prèscomraelabouleouballe
marquetée de Platon. LTloroscope et
le septième lieu , après l’Horoscope
étoient Blancs,Iesecondet le douzième
Verds, etc.
Il y avoit aussi ce qu’on appeloit
des douzièmes (11), qui étoient la douzième
partie de chaque signe , et conséquemment
qui donnoient 144 douzièmes,
pour tout le Zodiaque , ou lo
quarré de 12.
Le cercle del’Horizon (i2)étoitégale-
ment divise en douze Vents, surlesquels
influoient les douze signes, ainsi que le
monde en douze termes ou régions. Les
(8) l'irmic. 1.2. c. 18, etc. p. 5r.
(9) Ibid. 1. a, c. i 5.
Salràasius Arm. Climat, p. 67.
( ri) Tetrabibl. Piolem. 1, 1, c. 22.
(12) Anlugelle , 1.2 c. 22.
Compiî. Aslrol, Léopold. Aastrise du-
cis, p. 44. Veneliæ i520.