
 
		O r ,  ce mouvement  spontané  n’appartient,  dit-  
 i l ,   qu’à  Paine;  donc animus quo ejficitur animantem esse musnitd unmec.tsst est.  Ex    II  en  conclut  
 ensuite  l’intelligence  qu’il  tire  de  la  nature  
 même  de  l’Ether,  comme  nous  l ’ayons  vu  plus  
 ht.ut  :  «  kac mundi Divinitate pcrspectâ  etc.  »  
 Ainsi  l’Ether  se  trouve  renfermer  tout-à-la  fois  
 les  principes  du  mouvement,  de  la  vie  et  de  
 l ’intelligence  du  monde,  et conséquemment  ceux  
 de  tous  les autres  êtres,  qui  ne  tiennent  que  du  
 monde  le  mouvement >  la  vie  et  l ’intelligence. 
 Les mêmes  principes  théologiques  sur  le  feu  
 Ether  sont  exprimés  dans  ce  passage  de  Varron,  
 (q u1.i  4ca:t o)r a àn icmcetlloium semen ignis, qui anima et mens,  taies ignés.  , quod hic innumtrabiles et immor~    11  cite  le  partage  d’Epicharme  déjà  
 rmaapnpt oÆrttéh',e re ta  idlj uyn gaajtoute  celui  de  Pacuvius :  ani. 
 Lactance  ( '1  )  regarde  également  le feu comme  
 le  principe  de  la  lumière  et  de  la  v ie ,  tel  qu’il,  
 pl’oetset ste ,f fescicti vveimtee nsitn. e lUucte . luIgxn issi néelé miegnntéu me seses t luncoins   ac vitee  etc.  Il  me  semble  entendre  Jean qui  dit:  lux erat vit a,  et vita erat lux , et lux erat hoyoç ;  
 et  la  lumière,  qui  compose  la  substance  intelligente  
 de  la  Divinité,  est  auffi  le principe  de  la  
 vie. 
 (  h )  Varron  (2)  cite le sentiment  d’Epicharme ,  
 qui  vient  encore  à  l’appui  de  notre  théorie  sur  
 la  lumière , comme substance intelligente  et source  
 mdea nndo sd  iinxtietlligences.  « Epicharmus de mente hu-  Sole asserit r, isis taicc tudse  Smoelen tsisu mespttus ignis ; idem de    ». Mais  la  source  
 de .nos  intelligences  . est  dans  l ’intelligence  universelle, 
   dans  l’intelligence  d.vine  ou  dans  le  Logos.  Aussi  l’Evangile  de  Jean  dit-il  également  
 du  Logos:  erat lux quee  illuminât omnem homi-  nem  ventent em in  hune mundum :  fonction  que  
 remplit  doublement  le  Soleil,   'principe  de  lumière  
 visible,  et  d’intefiigènee  de  nos  âmes,  
 foyer  du  feu  Ether  intelligenc,  dont  nos  âmes  
 sont  une  émanation.  F0ns lucis Ætherece Sol,  dit  
 Jviacrobe (  Sômn.  Scip.  ). puaPmrc ecaicptuioxn ecmçd tcscteilse sitgisn isa naimcteizo  rtaep reésste, nqtâuete prceci-  inte.ïigtr.tiam: tjusmodi vtro illurninatio es,t  ■i(d est  3). 
 (  i  )  Si  le  feu  est  la  lumière  ,  dit  Chardin,  
 et  que  la  lumière  soit  Dieu,   le  culte  ,que  les  
 Perses  rendoient  au  feu,  étoit  en  même  temps  
 direct  et relatif ; direct, en  tant  que le feu est  supposé  
 d’une  nature  divine,  et  une  portion  de  la  
 Divinité;  _relatif,  en  ce  que  l’honneur  que  l’on  
 rend  au  feu  ne  s’y   arrête  pas,  et  remonte  à  la  
 Divinité  toute  entière,  qui  daigne  se  rendre  visible  
 , aux  yeux  des mortels, par ce léger  extrait  de  
 sa  substance. 
 ( 1 )   L .  7 ,   c.  9. 
 (2 )   D e   Ling.  La t.  1.  4. 
 (?) Marsil,  iricin, Ççranîent. ad Plotin. Ennead,  2,  1 .  1, 
 (k)\oyci  aussi dans  Origètie,  com.  in  Joli.  p.  
 183  ,  la  distinction  de ces deux mondes,  et la supériorité  
 de  l ’intellectuel  sur  le  matériel, non prop-  ter materiath 0 sed participatione illius Koyoç  etc. P lato nid duos praecipuè miindos pouvait  (4) :  prijnum  intelligibilem  ,  scilictt divinam mentent,  smibuunedni fhujus principium et exemplar;  seçttndum sert-  txempla r, ish iamnacg sincielmic.tt  sensibus manifestant divine  
 Saint Augustin ( confes. 1. 7 ,  19 ) ,  convient  que  
 ce  furent  les  dogmes  de  Platon , qui  lui  firent  admettre  
 ceux  des  Chrétiens ;  qu’il  apprit des Platoniciens  
 ,  '«  que  le  Verbe  existe  avant  toutes  
 »  choses,  qu’il étoit  de  toute  éternité avecDieu ,  
 »  qu’il  a  tout  créé;  qu’il  est  le  fils  unique  du  
 »  Père, et qu’enfin il  est  égal  au  père, étant  de  la  
 »  même  substance  que lui  (5) ». 
 Saint  Augustin, dit M.  de'  Tillemont (  art.  25  ,' 
 р.  58,  t.  13  ) ,   fut  beaucoup  aidé  pour  ce  qui  regarde  
 la  connoissance de  Dieu , par  la  lecture  de  
 quelques  livres  de  Platon, et des  Platoniciens. Car  
 au  lieu  que  les  autres  philosophes  ne  s’arrêtent  
 qu’aux  seules  choses  corporelles , sans  porter  plus  
 loin  leurs  connoissances,  les  Platoniciens  tendent  
 par .tous leurs  raisonnemens  à  élever  l’esprit  à  la  
 connoissance  de  Dieu  et  de  son Verbe.  Il commence  
 à  concevoir.une  lumière,  qui  n’a  rien  de  
 commun  avec  la  lumière  visible  ( August.  conf. 
 с.  10  ).  Saint Augustin  nous a  tracé  la  marche de  
 l’esprit  humain dans  ;ce passage  , que  firent  les anciens  
 philosophes  du système  matériel  au  système  
 intellectuel, et  surtout comment ils conservèrent à  
 la première causele principe de  vie et  d’intelligence  
 inséparable de son  unité. Viderunt ùti philosophi,  tqouso s vcitdzetemriuss non immtrito famd atque g'orià preela-  cuncta corpor a,  trnaunl lsuc emn dceorrupnuts esse  Daim  ,  et idto  derunt quidquid mutabile  es, t quneoerne nteesss eD esuumm.m Vumi  
 sDpeiurimtu ,s  ettr aidnsecoe nodmenruemnt Aa qnuimeeraenntt,e sm uDte.iubmilt sqsuucmommnu.mes.   Dmeuintadb'ei liv,i dqeruuân et sto qmunideqmu idsp eilcliuemd  eisnt re quâcumqut  et quâcumque naturâ est   , quoquo modo  qui vert est, quia incomm,u tnaobnil iess sees t.p aAssce  pneirs i haobc  siilvloe   utunmivqtrusti m moutunmdi  ecto erlpemuse,n ftiag udriasps o,s :q tua a làit âcoetelso  ,u osqrudtin aad-   nteermra mvi t, aemt q uvâeclu qmuqeeu ne uctorript oerta  cionn teiins est u,n qtu ;a lsiisv ee sot min  
 aesrtb oirni bpuesc o,r ivbeuls  q; uvsee,l  eqtu hoeo ce th ahbxtct  hext beste entt iti n,f eqlluiagliits,.   qnuona liisn desitg ient , hsuemd intiabnutsu $m v ceol nqtuienee tn, uetrti tsoerniot itsubsidio  tdligït , et in-  pusse, q,u iqualis.est in Angelis , nisi ab illo esse non   simpliciter est. Quia non aliud illi est esse,  avilviuends v ,i vneercc  (a  cli’uesdt  seosnt  Siplliir ivtiuvse r) cquasipossit esse non   , adud  intdlïgere 9 
 (4)  Mars.  Fie .  Commenr.  ad  Ennead,  Plotin,  1,  3 ,   c.  \> 
 (5)  Beausob.  t ,  1 ,   p.  480. 
 quasi possit viverc non int eilige ns (  c’est  le Logos )  nec aliud est  illi Intel! igere  ,   aliud beatum  esse , 
 ((t  cn eosnt  lbee aptèurme  aespspe.e Slleéd B qounoudm e t)  i;l lqi uvaivsie rpeo, sisni tt  eilviigveerr ect   beatum esse, hoc est illi  esse.  On  voit que  le  premier  
 être appelé le  Bon , T'bjytâov, renferme  essentiellement  
 l’intelligence et la  v ie , ou mens et spiri- .  tteums  , ipnrtotlpletexre rhea ntucr ni  necto  mom mn ui ta a  bis ï ltïa t af te ccmis seet  est i mippsluicmit a à-   vneull lcso rfipeursi e pssoet uvisesl ev, itCaomns i,d mcrealviucrscq uctr ûa nlii qquuiidd qesusitd  veis-t   tam quarn corpus speciemque corporis esse sensibilcm ,  ibnitlle lpli'gccibtuillecmru vnitt.e eS.e Pnrsoibinildia'e idnitceilmliguisb iqle nmec svpiescui etmac tsuaqiusie-   cmoerpnotirsi sp osstsnutnirti  inqtueelalingti .;  iNnutclUlaig eibsti liaen iqtun eep uclochnnsptuccdtou   ctnor pmoortauli s,  ssiivceu tin .e sstt actuan ctoilrepnoar i,s , dsei cuqut âes t nfiognu raan \i msiuves   jeussdei cheete,e  qsupoedc ipesrofecto non posset,, nisi melior in illo  ces , sine tumore molis, sine strepitu voque  
 ,  nsiinste  mspuattqibo ilvise le vsosectis vel temporis. Sed ibi quo-  specie sensibili judieartt; m, enloiuns  ianlgiuensi oasliioor  qmuealniut st adr-e   qdutoarm, m meliinuussp eerxietriocrit qautuams.E imt ipdeemrit iiposre,m uenluiuss c tuxmer cpirtoaftiicoirt   cmipeliitu sm uagtiiqsu ett  mpoisntuesd quam prius. Quod dutem re-  Unds ingeniosi et do c,t is eint e indu hbiist aetxiotrneti tmautit ahboilme inesets.   fcaiecmile colltgtnint, non esse in eis rebus primam speeorum  
 ,  cuobni sprneucitua beilti sc oerspseu sc eotn avninimcituusr .m aCguims  miginituusrq uine   snpiaec inouslala e sessetnetn, te,t v siid eormunnti  sepsescei e acalirqeurei dp ya susbein pt,r iomma  
 eqsusee ti beit  eisnsceo mrermuurnta bpirliins ceitp iiudmeo  rneeccti scsoimmpèa .crrae.bdUidise.r uAntt, 
   qltudo dq fuaocdt unmot unmon  eefif fDete, le,t  eipxs eq umoa fnaicfteafl acvuint cetias ejjcnt.  ab eis invisibilia ejus per ea quae facta sunt  ,  incùteml  
 ltet ctDa  icvoinnistpaicsiuntur. Stmpiterna quoque vertus ejus  cuncta creata ;  sàu nqtu. oF laeteiacm d ev iislliâb ipliaar teet  qtueammp oprahlyia  
 sic arn y id est naturalem nuncupavit  , dicta sint.  Il  
 n’y   a  autant  de  reflemblance  entre  les  principes  
 théologiques des Platoniciens et ceux des Chrétiens,  
 que  parce, que  ceux-ci  ont  composé  leur  théologie  
 dans  le  temps  oh  la  philosophie  Platonicienne  
 étoit  le  plus  en  vogue. 
 ( /) Les  Platoniciens,  dit  Beausobre(  t.  2 , 1.  5,  
 c.  1 ,   p.  12), posoienç trois  principes, qui au fond se  
 réunissoient  dans un seul ( Plotin. Ennead. 2 , 1.  9.)  
 Le premier qu’ils nommoient/« bien et l’unité (le bon  
 Dieu) est proprement  l’essencé divine; le  second est  
 l ’entendement ( vvt ou 1 e Koyoç ), qui conçoit et forme  
 les  desseins.  Le  troisième  est  l'ame,  qui  exécute  
 Ct  donne  le mouvement,  l’ordre  et  la  yie  à  tous. 
 (1)  Beausobr.  t.  1,  p.  510, 
 (2)  Athanase  Contr.  Aïian.  or.  3,  t.  j ,   p,  454, 
 (3)  Plotin  Ennead.  2 , A,  9,  c.  4, ■ 
 Ces  trois  principes  étant  inséparables,  les Platoniciens  
 soutenoient aussi, que  le créateur  du  monde  
 est  une cause  bonne ,  parfaite et  le  bien  lui-même. 
 On  voit,dans Macrobe,  la même  théologie  sur  
 IreuNm« ?s peet cliets Spititus dont  l ’un contient originales re-  , et  l ’autre condit créât et animal omnia.  
 Et on trouve aussi  que  les  Manichéens  plaçoient le  
 premier,  le Koyoç, le Verbe et Christ dans la lumière  
 du Soleil,  et dans celle  que réfléchit  la Luiie  ,  et le  Spiritus, dans  l’air,  ou  plutôt  dans  le souffle  de  
 l ’ame  universelle  ;  exprimé  par le mot anima, apxi  
 lui  est commun avec l’air,  auquel on l’assimiloit,  et  
 qui, comme  lui, anime  tous les  êtres  qui respirent. 
 On voit même,  chez les  anciens  Perses  (1)  ,  que  
 le Verbe fut produit  par son  père, au  moment  où  
 Dieu  voulut créer  le monde , afin  qu’il  lui  servît à  
 cette formation. Le  Jésuite  Petau  conjecture,  que  
 les anciens  pères  prirent  cette, opinion  des philosophes  
 et  des  Poètes  païens, et  je crois qu’il a raison.  
 Les principes des anciens, ditM. Dupin  ( Bib. eccl.  
 t.  1  ,  p.  24  )  ,  sont  que  le  Verbe  étoit  de  toute  
 éternité  dans le  père, comme  étant  sa sagesse,  sa  
 puissance et son conseil ;  que quand il  a  voulu  faire  
 le monde, il  l’a  pour  ainsi  dire  mis  au  dehors. 
 edSS'tto.v  Athanase  (2)  appelle  Dieu <paç dofoe/lov itat    ,  et  son  fils  aircivyajiJ.a,  avis  ,  rayon  
 • élumxané  de  la  Lumière  invisible. . . .   ut  ex igné  tia  y,  eitxa  pdâetr eD feiolm vse.r.b.um ,  ex sapiente sapien-    (Orat.  4 ,  p.  5n  )  .  . .   nPoant  reisx iismteangos  ,,  asçetde rsneummp evre rebxuimst ennosn aliquando  lucis aeterna proradiatio sive splen d, oar.eternae  
 Plotin  (3 )   prétend , que  le  monde  visible  est  
 lees pt liums apgaorf amit uânpdrèi si nlete  mlliognibdiel iisntelligible. Noster  pulclirior imago illius fieri po t;u  iqtu ?a eqnuaims  igvënrios   atelrtrear  piomsat gilol amme liinotre lliingtieblilliegmib ?ilis  ignis ? quae   (Sanctam  Jérusalem, 
   la  cité  sainte  de  l’Apocalypse,  et  la  Ten\e'  
 séitbhiélreéme  de  Platon) denique Sot, post ilium invi-    , quisnam potest effingi alter ?  etc. >..  
 Le même Auteur  (4) compte jusqu’à cinq mondes  :  
 celui  de  la  matière,  de  la  nature,  des  formes  ,  
 des  intelligences,  etc. 
 Des  philosophes  chrétiens  ont  distingué  deux  
 mondes  (5) ; l’un4matériel  et  visible, l’autre spirituel  
 et  intelligible , et dont  l’origine est cachée dans  
 l’éloignement  infini  des siècles  passés.  Saint Bisile  
 a embrassé  ce sentiment (in  hexamer. hom.  1.  )«  Il  
 »  y  avoit,dit ce père,'avant la création de ce monde,  
 »  un monde  d’une  nature  et  d’une  constitution  
 »  différente  de celle du nôtre ;  un  monde  conve-  
 »  nable  aux vertus célestes , lequel  existoit  avant  
 »  le  temps, et qui est éternel et perpétuel.  Lecréa-  
 »  teur  y   forma  une  lumière  (  vonlov )  intel- 
 (4)  Ennead.  ç , I. 9 , c. 4. 
 (5)  Beausobre,  t.  2,  p.  278. 
 Tt   2