durée du temps. Ce partage, est te l,
que là somme dé la lumière est toujours
égale à celle des ténèbres ; ensorte
que dans quelque climat que l’on additionne
la durée des jours de toute l’année
, elle fera toujours Une somme égale
à celle dés nuits ; c’est-à-dire , qu’on
trouvera toujours six mois de lumière,
et six mois de ténèbres. Au pôle, ces six
mois de jour ou de lùmière s’écoulent
sans interruption, et comme èn masse.
Sous l’Equateur , leur marché est di-
. visée en intervalles égaux et alternatifs,
dont la somme est toujours réciproquement
égale. Dans la Sphère oblique,
la distribution est inégale , mais les
inégalités se compensent tellement, que.
pendant six mois la lumière ou le jour
l’emporte sur les ténèbres ; et que pèn-
dant les six autres mois , lès ténèbres
l’emportent sur le jour, jusqu’à ce que,
là révolution finie, le principe lumière
reprenne son empire. Voilà lé phénomène,
qne les Mages ont voulu désigner
dans l’oeuf représentatif du monde ,
dont les deux principes ténèbres et lumière
partagent l’empiré , et dans lequel
ils marchent toujours opposés, de
maniéré à se chasser ';,'à se vaincre
mutuellement, et à remporter successivement
la victoire M sur l’autre.
L ’Astronomie ayant divisé là Sphère
céleste , ou l’oeuf magique , en douze
stations ou préfectures , que parcourt
le; Soleil durant chaque révolution , il
est clair qu’il y en a six, pendant lesquelles
le principe lumière ou le jour
l ’emporte par sa durée sur lès nuits, et
six autres, pendant lesquelles les nuits
triomphent du jour, jusqu’à ce qu’enfîn
la lumière reprenne de nouveau son
empire. Ces six préfectures comprennent
les six signes de l’hémisphère Supérieur,
que le Soleil parcourt, depuis l’équinoxe
du printemps, jusqu’à l’équinoxe
d’automne ; les six autres sont lès
(1) Manil. 1. 2. v. 218. .
(2) &eiaja.UranoL Petav. p. i5.
six signes de l’hémisphère inférieur,
ue le Soleil parcourt, depuis l’équinoxe
’automne et pendant tout l’hiver, jusqu’au
moment où cet astre, après s’être
éloigné de nous , repasse dans notre
hémisphère , y rapporte la chaleur et la
vie, et rend au jour son empire sur les
nuits. Cette division n’à pas échappé’
aux Astrologues, parce qu’elle est donnée
par la nature , et elle a dû frapper
tous les peuples septentrionaux.
Manilius dans son poème en fait une
des divisions fondamentales de l’Astrologie
ancienne (1). Elle est aOssi remarquée
par Geminus (2), ainsi qup par
Pline^3). C’est elle qui est désignée ici
par les six préfecturesd’Ofmusd et par
les six d’Ahriman, comme nous allons
le voirdans un autre monument Cosmogonique
de la religion des Perses. Cette
»m e division y-est exprimée clairement
par le nom des signes du Zodiaque
, qui répondent à la durée de l’ent-
pire du principe du bien et de la lumière
, ou aux six préfectures du règne
de Dieu , et par celui des signes où commence
l’empire du mal. Elleèst fixée aux
mêmes Constellations du Zodiaque, que
Geminus, Manilius et Pline, ou plutôt
la vérité Astronomique' marqüent'com-
me limites de l’empire du jour sur lès
nuits , et des nuits sur les jours , c’est-
à-dire, d’uri côté au Beliérôli à'l’Agnéau,
et de l’autre à la Balance (p)v
Cet f cCosmégonic suppose, que l’homme
créé par1 la Divinité' fut d’abord
heureux sous l’empire des six sigifes
célestes , qùi répondent au printemps
et à l’été'; niais.qu’au septième’signé,
on dans lè mçis epri répond à l’équinoxe
d’automAe , le" mal entra dans
Punivèrs. L ’auteur de cette fiction appelle
les six premiers signes les temps
dé Dieu , et les’ six' autres les temps
du Diable ou d’Ahriinan ; en sorte que
la révolution totale des- douze partjes
(3) Plia. Hist, Nat. 1. 18. c." 25. r
du temps se trouve partagée également
entre les deux principes, sçavoir entre
celui du bien et de la lumière, et entre
celui dii mal et des ténèbres:- - as; ?/
Ces traditions sacrées sont imprimées
avefc le Boundcsh, ou avec la Cosmogonie
des Perses , e t ’ sont tirées; de la
troisième section de Modimel et Ta-
warik ; ;voici ce qu’on y lit (1) : ■ .
« Le Dieu suprême créa d’abord
» l’homme et le Taureau dans un lieu
» élevé , et ils restèrent pendant ,trois
„ mille ans s ms mal. Ces trois mille
» ans comprennent VAgneau, le Tau-
» reau et les Gémeaux. .-Ensuite iis
» restèrent encore sur la terre pendant
s trois mille ans, sans éprouver ni peine,
» ni contradiction , et ces trois mille
» ans répondent au Cancer , au Lion
» et à l'Epi (la Vierge ). Après cela,,
» au septième mille répondant à la-Ba-
» lance, le mal parut. Cet homme se
» nommoit Ga’romorh- ; jp cultiva la
» terre, (sj etc. Les astres commen-
»cèrentleur carrière-au mois Sarvar-
» din, qui est le Neurous, (àl’equinoxe
» du printemps où il est fixé.) et par
» la révolution du Ciel , le jour fut
» distingué de la nuit. Telle est l’ori-
» gine de l’homme ».
Dans un autre endroit de cette même
Cosmogonie , on dit que a toute fa
» durée du monde , du commencement
» à la fin , a été fixée par le Dieu suai
prême à mille deux cents ans. Le
» monde resta saris mal, dans sa partie
» supérieure (.pendant trois mille ans.
» Le monde fut encore sans- aucun
» mal, pendant trois autres mille; ans J
ai IprsquèDieu envoya des êjti'ésen bas
» ( lé soleil alors1 redescend ). Ensuite
» parut Ahriman , qui fit naître les
b maux , et ;les combats (t) dans le sep-
» tième ifnille ( soirs la Balance) où fut
» produit le mélange des biens et des
»maux».’ jpoe*
(1) Zend. Avest. T. 2. part. 2. p;1353; - ;
C2) Ibid. p. 352. cap. 8. du- Modiraèî el
C’étoit là en effet , qu’étoit placé
l’arbre du bien et du mal, et le point de
la nature où ils se touchoient sur les limites
de l’un et de l’autre. Là l’homme,
qui n’avoit connu encore que le bien ,
cômmencoit à sentir l’empire du,mal.
Voilà le ’fond de l’idée allégorique sur
le mélange des biens et des maux, qui
étoit fixéa cette époque du temps, marquée
dans le ciel par le signe ascendant.
Ce signe étoit la Balance ,;sous laquelle
se faisoit le,passage du ,Soleil vers les
régions Australes , , .et celui de l’homme
a un état beaucoup moins heureux^
Le Boundesh appelle ces especes de
temps, désignés- allégoriquement par
mille ans, les mille de Dieu et les mille
du Diable. « Le temps , dit l’aufeur de
» cette Cosmogonie , , est de I2000 ans.
» Le peuple célpst-e , fuit, 3000 ans à
» exister, et alors le peuple de l’ennemi
» n’alla point dans le monde. Garomorh
».etle Taureau furent encore: 3000 ans
» dans le nftmde-f.ee qui fait fiooo ans.
» Les mille de Dieu parurent dans
» l’Agneau, le Taureau, les Gémeaux,
» le Cancer, le Lion et l ’Epi ; ce qui
» fait six mille ans. Substituez avril,
» mai, juin , juillet, août, septembre-,
» et vous avez:le,mot de l’gnigme., •
»Après les mille de Dieü , la Ba-
» lance vint.'(«), Eetiarè (Ahriman )
» courut dans le monde. -
» Après les mille de Dieu vint l’Arc
» (le Sagittaire) ; ce fut sous son règne
»qu’Afrasiab lit le mal f etc.
j! Lorsqù’Ahriman vint au monde, le
» Taureau mourut à l’heure même. L.e
» piécbant tua le Taureàu ». ■ / f: y
Il est évident, que cetté tradition sacrée
donne absolument là division de
l’oeuf en douze préfectures ,. dont six
appartiennent au bon principe et à la
Lumière, et les'six autres àu mauvais
principe et aux ténèbres. Les Constellations
du Zodiaque , qui sont
'tf: se&Và; * v -
(3) Ibid. Boundesh 5 p. 420*