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et le rétablissement des âmes dans le
séjour de la Lumière.
Enfin noes avons comparé Christ
avec le Dieu Soleil , honoré en Perte
sous le nom de Mithra, Dieu dont on
fêtoit la naissance le même jour que
celle de Christ , et qui naissoit dans
un antre, comme Cliri.-t dans une étable
; Dieu qui avoit ses disciples et ses
martyrs, comme Christ, et dans la religion
duquel on retrouve les sacremens
de Baptême , de Pénitence , de Confirmation
, l’Eucharistie avec ses paroles
mystiques , le dogme de la résurrection
, des vierges , et la loi de continence
, l’usage d’un signe sacré dont
ses disciples marqunient leurs fronts.
Nous avons vu ce Mithra , dont le culte
c toit né dans les pays qui nous fournissent
l’explication au fameux Serpent
auteur du mal, et où nous trouvons
le premier des signes du Zodiaque appelé
Agneau , nom symbolique du
réparateur , et une sphère qui place
dans les br; s de la Vierge céleste le
jeune enfant appelé Christ ; enfin dans
ces pays dont le Soleil étoit la grande
Divinité , nous avons vu , dis-je , ce
Soleil, Dieu Mithra , non - seulement
naître comme Christ et le même jour,
mais mourir , être enseveli , pleuré
comme lu i, et enfin ressusciter et ses
prêtres dire au peuple, que la mort de
leur Dieu a fait leur salut. Nous ne nous
somm.es pas bornés à ce seul trait de
ressemblance, qui se trouve entre l’ancienne
religion des Perses et la nôtre;
nous en avens suivi les traces jusques
dans les pratiques religieuses, qui re
sont perpt tuées en Ferse ; nous y avons
vu la fraction du pain , qui s’y célèbre
à l’équinoxe du printemps , et la distribution
qu’en fait le Roi aux Seigneurs
de sa Cour, à-peu-près de la
même manière dont le Christ établit
son Eucharistie. Nous avons retrouvé
chez eux, dès la plus haute antiquité,
les fables théclngiques de la chute des
Anges, les combats des Anges des ténèbres
contre ceux de Lumière ; des
opinions semblables au nôtres sur le
paradis et l’enfer ; un ordre hiérarchique
absolument semblable au nôtre:
enfin , une ressemblance parfaite entre
les constitutions ecclésiastiques de ces
peuples et la nôtre : de manière à faire
voir la filiation de notre culte, né du
culte Mithriaqüe et véritable secte de
la religion de Zoroastre ,-et de la religion
du Feu-Solaire, la plus ancienne
ou pour mieux dire la seule, et la religion
universelle de tous les peuples,
Nous avons conclu, d’après l’énumération
de ces différentes fables solaires,
que la légende de Christ étoit une fiction
mystique de même nature, mais seulement
moins ingénieuse, que les autres;
du reste d’accord entièrement avec elles
sur le point capital, celui de la résuir-
rectionà l’Equinoxe de printemps, etdn
deuil qui aecompagnoitla mort qui étoit
supposée précéder Cette résurrection.
Nous avons rapporté à l’appui de tout
cela une foule de pratiques consacrées
dans la religion de Christ, qui prouvent
ses rapports avec le culte du Soleil ; d’où
nous avons conclu, que le eultede Christ
étoit absolument celui du Soleil, parce
que les fables faites soit sur la naissance
du Réparateur, soit sur sa mort
et sa résurrection conviennent au SfM
leil , et avoient été déjà faites avec,
quelque nuance de différence sur le
Soleil chez différens peuples ; et qii5®
étoit inutile de chercher ailleurs, que
dans le Soleil, le héros de la religion
des Chrétiens , puisqu’il avoit tous les
caractères du héros des autres Reli-
gions , dont le culte étoit dirigé vers
le Soleil , que l'univers a adoré sous,
une foule de noms différens, et que l’on
fait victime de malheurs à-peu-prl’s
semblables, et fixés aux mêmes époques
du temps.
Après avoir établi un accord aussi
parfait entre la théorie du second chapitre
, et celle du premier , qui de."
inandoit nécessairement le Soleil pour
r e l i g i o n u :
■ réparateur, nous avons passé à la partie
■ Théologique de la religion des Chré-
— j et nous avons fait voir, que-le'
■ Soleil avoit aussi le caractère théolo-
Igique essentiel à Christ, c’est-à-dire,
■ qu’il étoit le corps visible, auquel s’u-
■ nissoit dans ce monde la substance lu-
■ rnineuse, que les Théologiens Paylens
■ appeloient Mentis fontem, ou la source
Bde nos intelligences et le Logos ou
B l’intelligence de la Divinité invisible,
I l e second Dieu , ou le fils de l’Etre
■ suprême , la Lumière de Lumière , le
■ Fils premier né du Pcre invisible , qui
■ seul peut voir son père , sa force , sa
■ sagesse, son image. Nous avons établi
■ la distinction des deux natures de la
■ lumière,comme celle des deux,natures
Bde Christ , résidant éternellement au
Hsein de son père sous un rapport, et
■ habitant sous un autre parmi nous, et
■ tssiiidli aü corps et à ses altérations
■ dans le monde visible. Nous avons fait
■ voir, que non-seulement le dogme de
■ l’unité de Dieu n’étoit point .particulier
■ aux 'Chrétiens , mais qu’il en étoit de
^■ nême de celui de la Trinité , ou dé
LJJa subdivision de la Monade paternelle
■ en Logos et en Spiritus , abstractions
■ personnifiées par la mysticité ; qu’on
■ s retrouvoit dans Platon et dans la
■ Théologie Egyptienne , d’où les Chré-
■ tiens les avoient vraisemb lablement enr-
■ pruhtées ; que ces subtilités métaphysi-
■ ques ètoient en vogue dans le temps
■ on les idées théologiques des Chrétiens
^f>nt paru en Occident, et ont pris une
^■ certaine consistance; que leurs Docteurs
■ parlent le même langage que l’on par-
■ ‘01t dans les écoles des Platoniciens.
■ Nous avons remarqué, que cette res-
■ wmblance de dogmes est non-seule-
■ went avouée par leurs Docteurs , mais
^■ que ce sont eux sur- tout qui nous en
■ ont fourni les preuves.
■ Nous avons vu naître ces idées des
^■ cllexions les plus simples sur la na-
■ ]jlre.’ clans l’unité de laquelle réside
■ unité de vie et d'intelligence, dont tous
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les êtres ont une portion. Nous avons
vu le Spiritus chez les Payens, comme
chez les Chrétiens, désigné par le même
nom , peint sous les mêmes formes,
divisé en sept parties de la même manière
, remplissant les mêmes fonctions
de principe de vie et d’esprit créateur
, et prenant le nom de Dieu dans,
l’une et l’autre Théologie.
Nous avons vu également le principe
d’intelligence , ou la sagesse de l’Etre
unique , désignée par le même nom de
ns Koyoç , mens et F'erbum ; appelé dans
l’une et l’autre Théologie du nom de
Lumière, et placé dans la substance
lumineuse du grand Dieu ; faisant dans
l’une et dans l’autre la fonction de sagesse
universelle et de principe d’intelligence
, dont chacune de nos intelligences
est une émanation. Nous avons
vu la Théologie d’Orphée d’accord en
cela avec celle des Chrétiens, et surtout
avec l’Evangile de Jean , le seul
qui nous donne quelques notions sur
le Logos , lumière intelligente et invisible
dans Dieu, et visible parmi nous
en s’unissant au corps solaire. Nous
avons vu celles des Phéniciens, des Cal-
déens , des Egyptiens, des Grecs Platoniciens
, Plotin, Proclus, Jamblique,
Porphyre, etc. s’accorder toutes à itous
donner la Lumière pour principe d’in-,
telligence ; désigner par le mot Lumière,
l lntellect ou le Logos de la Divinité ,
et appeler Dieu cette Lumière.
Nous avons ensuite vu , comment ce
Dieu Spiritus et ce Dieu Lumière se
confondoient dans la substance du grand
Dieu unique, et ne faisoient qu’un seul
Dieu , principe d’intelligence et de vie
universelle, qui étoit le grand Pan, ou
l’univers,lui-même.
Nous avons vu la Métaphysique, par
ses abstractions, faire naître de l’univers
même un Dieu tout, incorporel,,
qui étoit l’unité même de l’Etre cause
dé tout ; Etre absolument intellectuel,
qui renferme en lui toutes les divisions
de l’Etre corporel avec leur fi