
elles-mêmes ; et les amas de spores charbonneuses se forment
a la périphérie et se gonflent cn excroissances volumineuses
difformes, plus grosses cque le poing le plus
souvent (fig. 67 A), et qui s’ouvrent en se déchirant irrégulièrement
quand les spores de Y Ustilago sont mûres.
Les grandes bractées qui accompagnent l’épi sont
parfois le siège d’une tuméfaction charbonneuse, mais
cela est exceptionnel.
Quand c est sur flépi femelle que les tumeurs charbonneuses
se développent, ce n’est pas souvent le grain
qui en forme la plus grande part ; l’ovaire n’est pas seul
attaqué, h)'pertrophié et déformé ( i) ; des petites écailles
au nombre de six qui, dans le Maïs se recouvrent mutuellement
autour ou près du pistil, il n’en est ordinairement
pas une dans une fleur charbonnée qui conserve
sa consistance membraneuse et ses dimensions normales;
toutes se tuméfient et se déforment en se gonflant de
façon à devenir tout à fait méconnaissables. Au milieu
d’elles, l’ovaire subit aussi une altération toute semblable,
on le reconnaît à ce qu’il porte encore le style
(fig. 67 B) ; si on le coupe en long, on voit qu’il contient
une cavité close au fond de laquelle on trouve un ovule
rudimentaire (fig. 67 C).
Ordinairement un petit nombre des fleurs d’un épi
charbonné sont transformées en tumeurs plus ou moins
grosses, mais au voisinage beaucoup de grains ne se
forment pas, les bractées ne recouvrent que des ovaires
avortés et on ne trouve que quelques grains sains bien
développés et capables de mûrir. Le produit des épis
charbonnés est ainsi des plus réduits.
Coupées transversalement quand elles sont encore
jeunes, les tumeurs charbonneuses du Maïs, quel que
( I ) Tulasne, loc. cit.
soit l’organe sur lequel elles se forment, présentent une
pulpe blanchâtre qui est comme marbrée de veines noirâtres.
Ce sont les spores les premières formées et noircissant
déjà qui produisent ce réseau de lignes foncées
à l’intérieur d’un parenchyme encore gorgé de suc et
incolore. Peu à peu les places noires augmententde nombre
et d’étendue, jusqu’à ce qu’enfin la masse entière de
la tumeur soit transformée en une poussière charbonneuse
d’un noir olive couverte seulement par une mince
pellicule.
Les spores du Charbon du Maïs sont hérissées de très
petites pointes; elles sont notablement plus grosses que
celles des Charbons des céréales, mais n’atteignent pas
tout à fait la taille de celles du Charbon du Millet (i).
Elles germent à la façon ordinaire en produisant un
promycélium cloisonné qui porte des sporidies (fig.
67 G). Dans un milieu nutritif, ces sporidies se multiplient
en quantité par bourgeonnement à la façon des
levûres (fig. 67 F). On doit admettre que dans les champs
fumés, le même phénomène se produit.
Les spores du Charbon du Maïs ne germent pas immédiatement,
du moins dans l’eau, quand elles som mûres,
dès l’automne; ce n’est qu’au printemps suivant, après
une période de repos, qu’elles se développent facilement.
Toutefois, d’après les observations de M. Brefeld, on
peut obtenir leur germination immédiate en les semant
dans un milieu nutritif.
Si la germination se produit ainsi dès l’automne dans
les champs auprès d’un fragment de fumier, il doit se
former alors des sporidies-levûres qui peuvent se multiplier
et végéter longtemps sous cette forme. Les autres
( I ) Les spores de VUstilago Avenac mesurent de 6 à 8 p.; celles de l ’Us-
lila g o Maydis; de 9 à to p.; celles de VUstilago P an ic i-m iliac e i, de 10 à 12 p.