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sineux ont beaucoup moins à en souffrir. Le Polyporus
annosus a cependant été observé sur l’Alisier, le Sorbier,
le Bouleau, le Hêtre et le Chêne vert, mais il n’y
prend pas d’extension comme dans les arbres résineux.
Les effets du mal que cause le Polyporus annosus se
manifestent plus ou moins vite et sont plus ou moins
intenses, selon la place où le parasite s’est introduit
dans la racine.
Si le point d’attaque est sur une grosse racine près
du tronc, les symptômes de la maladie peuvent apparaître
au bout de quelques mois. M. R. Hartig cite un
arbre qui au printemps donnait une pousse de 60 centimètres
et ne montrait aucune apparence de maladie et
qui en septembre était mourant et avait perdu toutes
ses feuilles.
Le mal se propage de proche en proche; des racines
du premier arbre attaqué, il gagne celles des arbres voisins
qui succombent à leur tour; 7 ou 8 ans après la
première apparition d’un foyer d’infection, il peut s’être
formé une place vide de plus de 10 ares.
Les réceptacles du Polyporus annosus se forment
sous terre, sur les racines ou sur le bas du tronc des
arbres qu’il a tués (fig. iSy). Ce sont des sortes de
plateaux qui venant dans le sol ne peuvent se développer
que d’une façon très irrégulière et présentent des formes
fort variables. Ils sont plus ou moins complètement
résupinés, adhèrent à leur support par leur côté
stérile, et montrent une surface fertile d’un blanc de
neige. Quand leur étendue dépasse l’épaisseur de la
racine ou de la tige sur laquelle ils se forment, le côté
stérile libre a tendance à se contourner et en se tournant
vers le bas, à donner au réceptacle une disposition
rappelant la forme en console. Leur surface stérile est
inégale, rugueuse, bosselée, elle forme une croûte dure
d’un brun chocolat qui a un aspect soyeux sur les réceptacles
jeunes; plus tard elle est lisse et brillante avec un
bord blanc.
La surface fertile du réceptacle est couverte de tubes
hyméiiophores où les hyphes aboutissent perpendiculairement
par une extrémité renflee
en massue, sur laquelle quatre stérigmates
portent des spores ovoïdes
incolores, toutes les hyphes^ ne
produisant pas ainsi des basides
fertiles (fig. i 3 8 ).
Le réceptacle est vivace, les tubes
hyménophores ne s’allongent
pas d’année en année ; les anciens
se comblent par le développement
à leur intérieur des hyphes qui
F ig . 1 3 7 . — R é c e p t a c l e s
RÉSUPINÉS DE P o lyp o ru s
annosus.
Fig. i 3 8 . — P o lyp o ru s annosus.
Coupe de l ’hyménium.
( D’après M. Brefeld).
n’ont pas produit de basides fertiles et il se forme au-
dessus d’eux une couche nouvelle sur laquelle s oi-
ganiseiit de nouveaux tubes hyménophores. Cette foi-
mation d’une nouvelle couche fertile peut se renouveler
deux ou trois fois, puis la surface qui avait été fertile
devient stérile et se recouvre d’une couche brune.
Les filaments de mycélium qui pénètrent dans une