
4 8 4 M A L A D I E S D E S P L A N T E S A G R I C O L E S .
son axe organique et le cloisonnement gagne la gaine et
l ’assise péricambiale de la racine.
L ’adhérence étant produite entre le mamelon et la
racine nourricière, les assises superficielles du milieu de
l a partie adhérente s’allongent et pénètrent en une seule
masse dans la racine nourricière en en dissociant les cellu
les; elles forment un coin qui s’enfonce jusqu’au bois
et dans l’intérieur duquel se différencient des files de
cellules vasculaires. Assez souvent le suçoir est multiple ;
il s’y forme plusieurs coins et les cordons ligneux de
chacun d’eux se jettent plus ou moins haut sur l’axe vasculaire
qui occupe l ’axe de la partie adhésive du su-
çoir.
Les pousses florales se forment sur la moitié supérieure
du petit tubercule, dont la partie inférieure
produit les racines. Ce sont des pousses adventives qui
sont plus ou moins nombreuses selon l’espèce d’Orobanche
et selon l’abondance de la nourriture que fournit la
plante nourricière. Elle s portent seulement des bractées
et des fieurs qui produisent une quantité prodigieuse de
graines d’ une excessive ténuité.
Les Orobanches parasites des plantes annuelles ne
peuvent survivre à leur plante nourricière ; elles meurent
avec elles. Te lle est l’Orobanche rameuse qui vit sur le
le Tabac, mais il n’en est pas de même des espèces qui
s’implantent sur des végétaux vivant plusieurs années,
comme le Trèfle, par exemple. Dans ce cas, les parties
extérieures de l’Orobanche meurent bien encore à la fin
de l ’année,mais la portion du parasite qui est implantée
dans la racine de la plante nourricière reste vivante ; elle
produit un bourrelet qui va jouer pour la seconde année
le rôle du tubercule de la première année et donner de
même naissance à des pousses florales et à des racines
porte-suçoirs.
l ;
P H A N É R O G A M E S P A R A S I T E S . 485
Ce n’est pas seulement le suçoir primaire, provenant
originellement d’un embryon qui peut reproduire ainsi,
la seconde ann ée , un nouveau pied d’Orobanche ; les suçoirs
secondaires jouissent de la même propriété; chacun
d’eux est capable de donner ainsi naissance à un nouveau
pied d’Orobanche.
L ’Orobanche du Trèfle, en particulier, se multiplie de
cette façon sans intervention des graines. Sur la partie
extérieure du suçoir se développe au commencement de
la seconde année un petit tubercule qui donne naissance
à la manière ordinaire à des racines porte-suçoirs et à des
racines florales.
I l n’y a guère que deux espèces d’Orobanche qui présentent
de l’intérêt au point de vue agricole, la petite
Orobanche [Orobanche minor) et l’Orobanche rameuse
[Orobanche [Phelipea] ramosa).
Orobanche minor.
Petite Orobanche. — Orobanche du Trèfle.
VOrobanche minor peut se développer sur les racines
d’un grand nombre de plantes diftérentes, mais c’est tout
particulièrement comme parasite du Trèfle ordinaire
[Trifolium pratense) q u e lle peut causer des dommages
importants. C ’est ordinairement seulement après la première
coupe, c’est-à-dire durant la seconde année après
le semis qu’elle produit un affaiblissement très notable
de la végétation du Trèfle dont les pieds jaunissent, languissent
et meurent après l’apparition de nombreuses
pousses florales d’Orobanche.
Dans les cas les plus favorables le mal est limité à des
places plus ou moins grandes qui ont été attaquées les
premières, mais 011 a cité des cas où l’invasion est deve-
■ 0 .1
: ;
■ "'Y 'Y
I ■ Y '