
spores demeurem dans le sol sans germer et toutes peuvent
ainsi contribuer, au printemps suivant, cà infecter
les Maïs que l’on aura l’imprudence de semer dans un
champ qui, l’année précédente, aura été cultivé déjà en
Mais et aura porté quelques pieds charbonnés. Léveillé
a constaté il y a longtemps (i) qu’une plate-bande affectée
au Jardin des plantes de Paris à la culture du Maïs
présentait tous les ans des épis charbonnés. Il est hors
de doute que des plantes provenant de graines saines sur
lesquelles il n’y a pas de spores de Charbon, peuvent
devenir charbonneuses dans un sol infecté qui contient
des spores dormantes ou des levùres A'Ustilago. Des
expériences faites par M. Morini en donnent une preuve
frappante (2). L ’tiutcur ttvait eu pour but de rechercher
si les spores de 1 Ustilago Mayd is peuvent traverser le
tube digestif des animaux sans perdre leur faculté ger-
minative. II fit consommer à une Vciche du son mélangé
de poussière charbonneuse. Après avoir reconnu des
spores germant dans les déjections de l’animal, il les employa
à la fumure d’une parcelle de champ sur laquelle
on sema du maïs. Toutes les plantes qui s’y développèrent
furent charbonnées. L ’infection fut beaucoup plus
complète que quand on couvrait de poudre de Charbon
des grains trempés préalablement dans de l ’eau légèrement
gommée. Sur trente grains ainsi traités et qui tous
germèrent, quatre seulement produisirent des plantes
charbonneuses.
La pénétration des filaments de germination de VUstilago
Mayd is n’apas lieu exclusivement au moment delà
germinationcommepourlesCharbonsdescéréales,il peut
(1) Léveill é, Le bon Ja r d in ie r , pour i S 5 5 , p. 2 4 9 .
(2) Morini, I l carbone de lle p iante, considera\ioni c ricerche. — La Clinica
v e t e r in a r ia , V I I , n" 1 1 , Milano 1S84.
sc produire sur toutes les parties très jeunes de la plante.
M. Brefeld l’a bien établi, cn répandant, ù l’aide d’un
pulvérisateur de l’eau portant en suspension de nombreux
germes de Charbon, dans le coeur de jeunes pieds
de Maïs hauts de 5o à 60 centimètres; il infecta les
feuilles et les axes et y fit naîire de nombreuses tumeurs
charbonneuses. Toutes les feuilles du bourgeon et les
rudiments d’axes qu’elles entourent, ainsi que toute
l'inflorescence mâle et les jeunes épis femelles peuvent
être infectés ainsi. En somme, tous les organes du Maïs
peuvent être le siège de l ’infection, mais la grande jeunesse
des tissus est pour tous la condition de la pénétration
à leur intérieur du filament de germination de la sporidie
dV Ustilago.
Ustilago Sorghi (Link.) Pass.
(Charbon du Sorgho.)
Sy.n. : Sporisorium So rghi Link. — Tilletia Sorghi-viilgaris Tul.
— Ustilago Tidasnei Kuhn. — Ustilago condcnsata Berk.
Le Sorgho, très cultivé en France dans la région du
Midi tant pour ses graines que pour la fabrication des
balais, est attaqué non seulement par le Charbon du
iMillet (Ustilago Panici-miliacei) mais encore par un
Charbon spécial VUstilago So rgh i qui se localise pour
fructifier dans les pistils qu’il déforme et altère d’une
façon extrêmement singulière.
Dans toutes les fleurs de l’inflorescence d’un pied
attaqué, on voit à la place d’un pistil normal un corps
cylindrique qui dépasse souvent les baies de plus de 3
millimètres (fig. 68 A), mais parfois n’atteint pas une
si grande taille et demeure presque caché par les
fili
W ,
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T-.