
Une température humide et chaude favorise notablement
l’évolution du parasite et augmente la gravité de
la maladie. La sécheresse de l’été peut l’arrêter complètement.
Des coupes transversales pratiquées dans les régions
attaquées montrent dans le tissu un mycélium très giêle,
ramifié, hyalin qui se voit très aisément dans les vaisseaux.
Lestissus tués par lui se dessèchent et s’infiltrent
d’air ce qui fait prendre à la tache sa couleur blanchâtre.
,
Bientôt dans le parenchyme cortical, sous Tépiderme,
se forment de petits amas de stroma sur lesquels prennent
naissance des conceptacles qui apparaissent à l’oeil
nu comme de petits points noirs. Ce sont des pycnides
de forme à peu près arrondies, un peu aplaties, avec un
ostiole court, ne dépassant guère l’épiderme qu’il perfore,
(fig- feOLeur
cavité est tapissée par un hyménium qui poite
non seulement des spores hyalines, oblongues-cylmdn-
ques, mais encore d’autres petits corps hyalins filiformes
plus ou moins courbés et souvent terminés en hameçon
qui se détachent et se trouvent mélangés aux spores
oblongues dans l’intérieur de la pycnide. Ces corps filiformes
d’une extrême ténuité peuvent être désignés du
nom de spermaties, ils ressemblent à ce que l’on a nommé
ainsi par exemple dans le Polystigma.
Cette forme à pycnide du parasite de la Chicorée a reçu
le nom de Phoma albicans de Roberge et Desmazières;
ces auteurs n’ont pas du reste signalé à leur intéiieui
l’existence de ces spermaties filiformes.
Après l’hiver, au mois de février, on trouve en abondance
sur les places décolorées des tiges de Chicorée qui
ont été tuées parle Phoma albicans, des périthèces d’un
Pleospora, à côté des pycnides vides du Phoma. C’est le
Pleospora albicans de Fuckel que cet auteur a déjà signalé
comme forme ascophore du Phoma albicans. Il
Fig . 34 1 . — Phoma albicans.
X, Dcui pj-cniilcs (f.iiWcment grossies). _ B. Coupe iVmie pycniflc (plus grosslo). — C, Spore cylin-
ilrlque (à un tria fort grossisscmont). — I), Baside portant dos spores filiformos (.à un tr is fort
grossissomont). — E , Spores filiformes libres (à uu tris fort grossisscmont).
ressemble beaucoup au Pleospora herbarum et ne s’en
distingue guère que par la taille un peu plus petite de
ses asques et de ses spores (fig. 342).