■ yï-Turntis: Haller. Helv. n.°r'4v4- VfaffeaAt-
pina Flor. Arragenènjis . n. n i o.ifi.'Q I )■
Culture des Choux en général.
- Toutes lés êfpèces &"vari<5tèPde Chourtle-
iriandent un bon terrein , 'Tùbllanciél & Irais;
le terrein un 'pcu -fablonneiiX '& meuble-né
convient qu’à certaines 'variétés 1 qui n’y'ac^
quièrcnt pas un volume bien1 -extraordinaire ,
mais qui , en échangé , y prennent une ’ faveur
bien plus délicate que les mêmes-variétés, cultivées
dans dès1 -terres trop nourriffantes. Cependant
le terrein que l’on defline de préférence
aux Choux doit être bon & bien fumé ,
fit on ne fait pas mal, fi cela fé“p'eut-',:d’employer
p'GÛr cette culture un fol nouveau, défoncé
depuis peu, & qui ne manque pas d’humidité.
C ’eft ce'que font en général les Allemands, fur-
fout - dans quelques- provinces feptentrio -
nales ,: & même déjà: en Alface , où plufieurs
variétés de Chou cabus font cultivées en plein
champ, & où elles pa’ffem même une partie de
l’H iver, au moins jufqù’à Noël, fans autres foins
que celui d’avoir été ' planté. Un terrein marécageux
ou tourbeux n’eft pas trop profitable
aux plantes potagères, quoiqu’en apparence il
paroît leur convenir, c’eft fur-touule cas, quand
on defline Ces végétaux à être confervés pendant
une partie de • l’Hiver; Plufieurs Cultivateurs
Allemands ont obfervé, que des Choux qui
femhloient croître alfez- vigoureulement dans un
pareil terrein, perdoient infiniment au goût &
au poids, én les comparant avec desChoux,du
même volume, élevés dans un. terrein meuble
& bien fumé. :: 1 ’ ' ,
Un Cultivateur Allemand, dont les connoif-
fances me font connues, m’a communiqué une
expérience qu’il a fait, relativement au .fumier
le plus convenable à la culture des Choux , fur-
tout de Choux cabùs. Comme il a fait cei expériences
en Saxe dont le climat n’eft pas-abfo-
lument rigoureux, on pourroitpeut-être fuivre
la même expérience en France.; c’eft dans cette
vue que je le fouméts à l’examen & à l’imitation
des Cultivateurs François. -■
Depuis plufieurs années; on fe plaignit en Saxe
de la mauvaife récolte des Choux; on'croyoit.
d’abord en devoir attribuer la caufe. à-la grande
féchereffe que l’on avoir éprouvé pendant plu-
fi’éurs années de fuite; -mais la véritable caùfé
en fin bien-tôt découverte. C’étoient-des larves,
«u haneton. commun , qui s’étoient fi fort multipliés,
& qui rorigeoieut les racines des Choux
avec d’autant plus de facilité que le terrein étoit
devenu plus meuble par la féchereffe ; & ne
( i ) Je regarde le Chou potager & les variétés qu’il
a produit comme étant originairement une plante annuelle;
il en eft de même dii Choü à feuilles rudes î çes deux
cfpèces font devenues bis * annuelles , par la manière d ont
o n ies cultiv e.
s’ojfpofoit point à leur dévaftàtiôn. Une feule
pièce de Cliou, l lituée au milieu des terres qui
fouftroient le plus de ravage des larves ou vers
du haneton, ne fur point endommagée, quoique
d’une :ex.poÉtion plus.• élevée, elle fouffrit de la
féchereffe plus que le relie des terres. Le'propriétaire
parvint b ie n - tôt à'expliquer ce phénomène
; H pièce de Choux; que les ■ vers de
haneton n’avoient point attaqué, avoit étéfu-t
niée profondémènt avant l’Hiver avec le fumier
de brebis , bien pourri & pénétré de l’urinë de
ces animaux. Il paroît que l’odeur forte & dé-
fagréable combinée avec la qualité cauliiqii e de ce
’ fumier.eh contraire à ces infeéles, & a par con-
l’équent contribué :à les éloigner de ce champ ;
c’eft au moins l’opinion du Cultivateur. Ce qui
a-.coriflaté de nouveau cette expérience, c’eft
que le même Culivateur ayant fumé, plufieurs
années de fuite une partie de fës terres avec le
même fumier, il a confiamment obfervé que
r les pièces ainfi fumées ne furent point endom-
. magées par les larves des. hanetons, quelque fût
IsLplànte que l’on y avoit'cul rivé. -
■ Il feroit à defirër. que nos Cultivateurs vou-
lüffent faire des effais à l’exemple du Cultivateur
Saxon,. dans dés terres & * avec des végétaux qui
' jfoiiffrent ordinairement le plus de ces infèéles.
On prétend que la limace & le limaçon fuient
également l’odeur pénétrante du fumier de brebis*,
mais comme nous, n’avons point été dans
le cas de nous en convaincre par notre propre
expérience, nous ne pouvons .rien aflurer de
' fon efficacité. •
En plufieurs endroits de l’Allemagne, on fuit
l’ufage de laiflér pourrir les tronçons des Choux
dont on a coupé les pommes , dans l’endroit
même où les Choux étoient plantés *, cet ufage
n’efl pas du tout recommandable ; car l’expérience
d’un très-habile Cultivateur prouve , que
çés tronçons 1 pourris ,-loin de'forvir d’engrais
çomroe on l’avoit prétendu, fervent d’afyle à
plufieurs efpècesde vers & d’in telles > très-nui-
fibles à la récolte' fuivante.
On . sème lès Choux en différentes faifons,
r cela dépend des ufages de.chaque pays & des
efpèces ;ou variétés que l’on y cultivé de préférence.
Il en efl de même de la manière de les
planter. On fe fert communément d’un plantoir
, d’antres ouvrent la terre avec la bêche
qu’ils p’ouffent. devant eux-, pour faire un jour
entre l’outil & la terre., & gliflent la racine du
i Chou devant, en iaiffant rèvenir'la terre deffus;
j qu’ils plombent un peu avec le pied ; d’autres
'font des petites tranchées, de huit pouces de
j profondeur^ qu’ils remp liftent à moitié de fumier,
& ils y couchent la racine des Choux ,
\ au lieu de la mettre, à pied droit, de manière
j que le coeur fe trouve prefqu’enterré.' Dans les
I pays où l’on fait de grandes plantations,.confine
j aux environs de S^int-Denys, d’^.ubervilli&rs,
en Alface, & dansla plus grande'partie de l’Allemagne,
on les plante à la charrue; ils rétif-
fiflem de toutes les façons, & il eu rare qu il
'V l 'ê g a id des diftanccs', c eft fuivant l’efpèce
du Chou & fuivant la faifon où on lè plante
au’elies doivent fe régler -, les premiers qu’on j
met en place, aux mois de Mars & d A vril, j
doivent être plus écartés, quoique de même <
cfpèce que ceux qu’on plante en Juillet & Août, j
parce que les jours'qui précèdent font plus ;
beaux que-ceux qui luivent, & que les plantes
prennent plus de force *, mais-le moins quon
puiffe leur donner , c’eft dix - huit pouces.
On doit oblervet encore de ne lés femer &
replanter que lorfque le vent eft au Midi ou au
Levant-, placés ailleurs, ils font fu jets à monter
en bonne partie *, l’expérience en a convaincu
tous ceux qui. font ■ commerce de ce lé -
gunie.
On doit auffi prendre garde que les plants ne
foient ni trop jeunes ni trop vieux, & qu ils
n’aient pas foutfert : dans lé premier cas, les
ihfeéles les dévorent fouvent, n’ayant pas aflez
de force pour réfifter à leur attaque dans
le fécond, ils ne font que languir & montent ordinairement,
où demeurent noués. . |
Il faut choifir un teins de pluie, autant qu’on
le peut, pour Les planter , moins par la crainte
de la féchereffe, à laquelle ils réfiftent aflez ai-
fément avec le fecours de quelques arrofeméns,
que par la raifon des lifettes qui s’y attachent
dans le tems fo c , les trouvant fannés■ ...& plus
à leur goût, ce qui les fait avorter.
Aufli-tôt plantés, quelque tems qu’il faffe., il
faut les mouiller, & continuer de deux en deux
jours, jufqu’à ce qu’ils foient bien repris, à l’exception
du Chou flettr dont il fora queftion à
fon article ; on les forfouit enfuite , & on en-
. trëtient toujours la terre nette *, fi quelques -,
uns manquent i on les regarnit *, & fi quelqu’un
borgne , ce qui eft afféz--ordinaire dans les années
pluvieufos, on l’arrache & on le^ replante.
Ce que nous venons de dire ici, d’après
M. Defcombes & autres Cultivateurs , fur la culture
des Choux en général , pourroit être appliqué
, avec quelques modifications, à prefque
toutes les efpèces -j mais comme chaque pays &
fouvent chaque province fu t des procédés dif-
férens, félon les ufages, & fouvent aufli félon
la nature du climat & du f o l , &. que la différence
de culture suffi bien pour le tems quand
on feme que pour le tems que l’on choifit pour
repiquer les jeunes plants, paroît absolument
néceffaire à perpétuer certaines variétés très-
efiimées, nous avons cru qu’il feroit plus utile
d’entrer dans des détails plus circonftanciés, &
de décrire la méthode la plus convenable à la
culture de chaquovariété en particulier.
_ Nous fuivrons le même ordre que nous avons
adapté dans le tableau pour les efpèces /.variétés
& fous - variétés.
L e C ols a pu C hou Col s a.
M. l’Abbé Rozier ayant donné un Ou\ rag«
fort bien fait fur la manière de cultiver le Colfit
& la Navette, nous profitons de fon travail, en-
y ajoutant ce que l’expérience des Cultivateurs
modernes nous a fourni relativement à ce. 111 jet-,
u La culture de cette-plante eft d’un grand,
fecours dans les Provinces du Nord de la France;*
elle fou mit la meilleure huile qu’on y puiffe..
retirer des productions du fol. Dans les Pro-*-
vinces du centre du Royaume, l ’huile de noix,
| fupplée à celle de Colfa, aufft on la cultive peu.,
Cependant, depuis un certain nombre d années,
fa culture y prend faveur , & je ne défelpère.
pas qu’avec le tems tous les noyers ne difpa-
’ roiffent. Rieii dé fi cafûel que la récolte des
: noyer: ," rien de plus fûr que celle du Colla, w
Ce que M. l’Abbé Rozier afiure ici fi pofidve-'
ment, paroît purement relatif aux différentes.
Provinces de ,1a France*, car, dans des Provinces,
feptentrio nales de l’Allemagne & de l'Europe. 9,
la culture du Colfa -fouffre fouvent , nous,
avons vu des vaftes champ» entièrement ruinés-,
par une efpèce de Chenille qui paroît arta-,
quer de pré érençe cette plante;, d’autres fois,
les gelées foches fans .neige , ou des eaux qui
féjournentlong-tems furies champs qui porroÿ; le;
Colfa, en détruifirent la récolte. « L ’huile de
Colfa bien faite, dit M. l’Abbé Rozier, l’em-,
porte, à mon avis, fur celle de noix : il efl,
donc raifonnable de rendre aux graines le terrein
immenfe que le noyer couvre de fon ombré.,.
D’ailleurs la récolte de blé qui fuit celle du
C o lfa , eft toujours'excellente, parce que la
racine de cette plante pivote & n éfrite, &. n’appauvrit
pas la fuperficie, ni,les fix pouces de-
profondeur de terre dans laquelle , la racine de.
cette plante s’enfonce. Cette culture mériteroit
des encouTàgemcns de la part de l’Adminiftra—
tion, afin d’avoir pour la confommation inté-,
Heure du Royaume aflez d’huile, fans être obligé-
de recourir, à l’Étranger. Ce que je dis ne peut ,
pas 's’étendre, jufqu’à un certain point, aux-
Provinces méridionales , pa*ce que la chaleur y
- eft très-forte, & la pluie très-rare, .à moins qu’il
ne fût pofîible d’y conduiie de l’eau, & d’ar-
rofer les champs plantés en Colfa. j? Je ne crois ‘
pas que la chaleur plus forte & plus continue,-
des Provinces méridionales de l’Europe , d oit.
empêcher la euhure de cecre plante, utile; en.
Italie, fur-tout dans les Etats de la République
de Venife » & dans fa Lombardie, on cu li.e ,/ :
'depuis plufieurs années, le Colfa & la navette-
avec avantage.
Le Colfa , dit M. l’Abbé Rozier, ne fe plaie■-
pas dans les terres légères, fablonneufes, cail—.
louteufes, elles laiffent trop facilement écouler.
; l’eau y la tige prend peu de confiftance; la g'ain«^