
Traduit par le travail des Chevauxf
Pour connoître au jufte le produit qu on relire
du travail des Chevaux, j’aipenfé qu il falloir,
d’une part, calculer ce qu’ils coûtent d’achat,
ce qu’ils coûtent de nourriture & de harnais,
l’intérêt, pendant qu’on s’en fe r t, de l’argent
débourfé pour les acheter; & , de l’autre part,
la valeur des laboifrs qu’ils exécutent, du charriage
des fumiers aux champs, dû grain au marché,
des gerbes dans les granges, & de ce qui efi
néceffaire pour les befoins de la ferme , de
la quantité d’engrais qu’ils fourniffenr , &
du prix de ces animaux au bout d'un certain
nombre d’années. Voici donc le calcul
que j’ai fait avec M. Marchon, Fermier à An-
donville, homme inftruit,& très-excellent Cultivateur,
qui veut bien quelquefois concourir
avec moi'pour certains détails, capables din-
téreffer.
Nous avons fuppofé deux Chevaux de ferme,
de 4 pieds io à 11 pouces, âgés de trois ans,
actuellement du prix de......................i , 200 livres.
Intérêt de cette fonirne pendant
fix ans, tems que nous choififfons
pour notre calcul,............................. $6o.
Un collier de limon & deux col—
.liers de charrue,......................... . . H3-
Deux colliers à renouvel 1er à la
quatrième année, . . . .................... 53*
Deux couvertures par an , . . . . .27«.
Des autres parties des harnois à
renouveller, . . . . . . . . . . 5®*
Nourriture en avoine, troisboif-
feaux par jour , en tout 1,095
boiffeaux par an , à 7 liv. 10 fols
les 11 boiffeaux , 684 liv. en fix ans,4,104.
Une botte de fainfoin par Cheval
, depuis le mois de Marsjufqu’à
la Touffainfs, total 480 bottes,
à 25 liv. le cent, 120 liv. en fix
ans, . . . .
Coffats pour les quatre au -
710.
tres mois, à 15 liv. le cent , 10 1.
0 00
Paille pour le fourrage de la nuit
& litière, une botte par nuit , 1201.
le cent, 7:; liv. en fix ans, 438.
Ferrage & raffis des fers , par an
jo l iv .: .. * 66.
Dans ces frais je ne comprends
pas l’entretien du bourrelier.
Total de la dépenfe pour les
deux Chevauxr .................... .. 7,263 jW
Ces deux Chevaux peuvent fervir à l'exploitation
de 75 arpens de terre de 100 perches , à 22
pieds, & donner les produits qui fuivent.
Labour de vingt-cinq arpens à mettre en froment
* trois labours & le charriage du fumier,
i: . 1 , > _ s ü -%.- r compté pour un labour, à7 liv .lo f.
c’eft 50 liv. par arpent-, 25 fois 30, 75©«
Laboiir de 16 arpens , à une
façon, pour mettreen avoine , . . .
Labour de 9 arpens à deux façons,
pour orge ou avoine, . . * 1 $5*
Amenage deegerbés dr s vingt-cinq
arpens de froment, & vingt-cinq
de grains de Mars, à 50 fols l arpent,
......... «••
Dix-huit journées de voiture,
pour amener le bois pour le ménage
& les matériaux des bâtimens, à
7 liv. 10 f . ...... ..........................; • l2,5*
Fumier , chaque Cheval produi-
fant de quoi fumer deux arpens,
à raifon de 3O liv. par arpent, . . no*
Au bout des fix ans, les deux
Chevaux marquant encore, feroient
vendus ce qu’ils ont coûté, . . . . . . . I > 200 .
Total de ce qu’on retire. . » 2,575 liv.
Dépenfe pour les Chevaux, . » . . 7,263«
Reprife, . . . . «................................ 2 3 575*
Excédent de dépenfe . . .. . 4,688 liv.
Ainfi, d’après ce calcul, au bout de fix ans,
le fermier, eflimation faite de ce qu’il aura débourfé
, & de ce que fes Chevaux lui aurçienc
produit, s’il les avoit loué pour les prix portés
dans la recette, fe trouveroit en avances de
4688 livres-, d’où il faut conclure feulement que
dans le pays où Cette eflimâtion a été faite, il
y auroit du défavantage d’acheter des Chevaux,
uniquement pour les louer. Mais ces 4608 livres,
font des ,fonds placés, qui, avec les autres avances
du fermier, ont concouru à lui procurer
fix récoltes de 25 arpens en froment, autant
de récoltes de 16 arpens en avoine, de 9 en
orge, non compris ce qu’a produit une partie
des jachères; car, on ne fe tromperait pas iî
on imputoit la nourriture des deux Chevaux,
fur le produit des jachères, en forte que la récolte
des fromens, avoine & orge, fer virait eh
entier à couvrir d’autres avances ^ & à former
le profit du fermier.
Les Chevaux font un moyen néceffaire, fans
lequel le fermier nè pourroit agir. La dépenfe
de ce moyen, fait partie des frais d’exploitation.
Plus on en retirera par l’engrais & la vente de
-ces animaux, plus les frais feront diminués Je
n’ai voulu prifer ici, que la va’eur pour ainli
dire locative de leurs travaux, afin de la faire
connoître , & de la faire entrer en défalcation
de la dépenfe. La part qu’ils ont dans le produit
des 75 arpens, n’eft pas facile à difiingusr.
Maladies des Chevaux.
Les Chevaux font fujets à un grand nombre
de maladies. Indépendamment de celles quils
partagent avec les bêtes à corne & les bêtes à
laine, ils en ont de particulières, dépendantes
de leur conftiturion & des travaux auxquels on
les affujettit; telles font les atteintes, l’avant-
coeur, les barbillons, le cancer, les chicots, les
coliques ou tr-anebées, la courbature, les cre-
vaffes, la foulure, renclouure, la fabloneure, le
clou de rue, l’entorce, les écarts, les efforts, les
éiranguillons, le farcin, la fève ou lampas, le
fiux-de-ventre, la fourbure, la gale, la gourme,
je gras-fondu, le haut-mal, le javart, la lèpre,
le lunatique, la mazole, les molettes, la mor-
fondure, la morve, la p:erre dans la veflie, le
piffement de fang, la pouffe, lesfeimes, les
varices, les vers, différens ulcères. Ces animaux,
en outre, fe bleffent dans diverfes parties du
corps ; ils ont des eaux , des boutons ,
des. douleurs , dks fluxions, de la fièvre qui
eft* fouvent inflammatoire ,/ quelquefois épizootique,
duv, dégoût & autres incommodités.
Voye\ ces mots à leurs articles & fur - tout
dans le Dictionnaire de Médecine où ils font
détaillés.
Dépouille du Cheval.
La dépouille du Cheval eft de peu de valeur.
Sa peau fert à faire des cuirs communs, d’affez
niauvaife qualité, qui fe retréciffent & deviennent
l’ecs. On emploie les cuirs pour des tamis,des fom-
miers de li t , des fauteuils, des archets d’inftru-
mens, des cordes, &c.
Le poil du Cheval, mêlé à celui de boeuf,
forme la bourre.
C’eft avec- fa corne qu’on fait des peignes.
{M. l'Abbé Tessier. )
CHEVAL-BAYARD ou PIED-DE-VEAU.
Arum vulgare. La M. Diét. Voye\ Gouet commun,
n»° T hovin. )
CHEVALET ou P IED -D E -V E A U , arum
vulgare. L ;) M - Diél. Voyei Gouet commun ,11.° .6.
(M. Th ovin , y
CHEVALET, partie de la charrue, qui fert
d’appui à l’âge. Voye\ Cha r ru e . Dictionnaire
des înftrumens d’Agriculture.
On appelle encore Chevalet la partie de la
broyé du braye, qui reffemble à un banc à rainure,
& dont on fe fert pour broyer le chanvre.
Voye\ Cha nvre. {M. tAbbé T essier.y
CHEVALOT. nom donné dans quelques Dé-
partemens, au Centaurea Cyoenus. L . Voye[ Centaurée
desbleds, n.° 30. (M . T ho vin.y
CHEVELÈE, fe dit des boutures,, des marcottes
& des Jeunes jiants qui font garnis de
I peiitesraçines, imitant des cheveux. (M.Tn oiri
CHEVELU. On entend par ce mot, l’affem-
; blage des petites racines fines & déliées d’une
plante, d’ un arbriffeau, d’un arbre. L ’analogie
qu’elles ont avec les cheveux, leur a fait donner
ce nom.
Le Chevelu eft très-néceffaire à la végétation
des plantes, & l’on ne doit pas négliger les
moyens de le conferver. Il y en a piuficurs
qu’on peut employer avec fuccès, fui van r les
circonftances. Le premier, qui eft en même-
tems le plus fûr, eft de planter les arbres aufli-
tôt qu’ils font arrachés. Le 2,e eft de conferver
la terre qui accompagne & entoure le Chevelu.
Le 3-e d’envelopper les racines avec de
la moufle fraîche, '& de les couvrir de paille.
Le a.e confifte à tremper les racines dans un
mortier liquide, compofé de terre-franche &
de bonze de vache. Tous ces moyenscomme
on le voit, onr pour but d’abriter les radius,
& fur-tout de garantir le Chevelu du conta#
de l’air.
Mais il ne faut pas différer d’en faire ufage,
fi l’on veut qu’ils foient efficaces ; il fuffit fou*
vent que le Chevelu de certaines efpèces d’ar-f
bres & de plantes, refie expofé pendant quelques
heures à l’air libre, pour être entièrement
defièché ,& privé de vie; tel eft celui des arbres
: réfineux, & des plantes de la famille des bruyères,
des rofages., &c.
Les Chevelus d’une plus forte confiftance ré-
fifient plus long-tems aux impreffions de l’air;
mais ils font très-fujets à être gelés dans leur
tranfport lorfqu’ils font à nud. C’eft pourquoi
il eft bon de les entourer de moufle, de les
empailler lorfqu’on les fait voyager à de certaines
diftances, & dans des teins ou il peut fur-
venir des gelées. Lorfque le Chevelu n’a éprom é
qu’un foible degré de fécherefie, on parvient
à le rétablir,en le faifant tremper pendant trois
ou quatre heures dans de l’eau , à une tempérance
douce.
- Si le Chevelu eft fa in & en bon état, on fe
çpntente de couper feulement les extrémités
qui fon t, pour l’ordinaire, déchirées ou rompues
irrégulièrement. On pôle enfuite l’arbre
en place ; l’on a foin d’étendre, le Chevelu clans
fa position ordinaire, après quoi on le garnit de
terre. L ’effentiçl eft de faire en forte qu’il ne
foit pas raft’emblé en tas, qu’il fe trouve dans
fa polition la plu« naturelle, & à-peu-près à la
même-'-profondeur. Si le Chevelu eft defféci 6
& mort , il ne faut pas balancer à,le fupprimer
entièrement, parce que, fi on le laiffoit fabfif-
ter| il fe enanciroit & porr^roit la pourrirurc
jufqù’aux greffes racines, ce qui les feroii languir
pendant long-tems, & retarderoit la reprife
de l’arbre.
Quelques jardiniers onr l’habitude de couper
indifUnélement le Chevelu de tous les arbres qc’Ife