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f«s femences , au moyen de cloches ou de
chaflis. {M. T houin.)
CICOR ou CIEL. Racine que les habitans du
Bengale confifent, & qui fait un objet de commerce.
Voyei à la fin de l’article C a n j a l a t ,
les probabilités qui exiflent l'ur l’efpèce de plante
qui les fournit. ( M. Re yn ier . )
CICLAMEN. Pain de Pourceau. Cyclamen
Europeeum. L. Voye\ C y c l a m e d’Europe ,
».* i . (M. T houin. )
CICUTAIRE, Cic u t a r ia .
Genre de plantes de la famille des O m b e l l i -
tères , compofé de trois efpèces différentes. Ce
font des plantes vivaces par leurs racines , &
dont les tiges périffent chaque année. Leur port
a de l’élégance -, mais leurs propriétés font mal-
faifantes & dangereufes. On les cultive dans
les Jardins de Botanique, en plein air, & on
les y multiplie aifément de femences.
Efpèces.
1 . C ï c ü t a i r e a q u a t iq u e .
Cic u t a r ia aquatica. La M. Diéh n.* f . Ci—
•uta virofa. L. des parties feptentrionales de
l ’Europe.
2 . C ï c ü t a i r e m a c u l é e .
Cic u t a r ia maculata. La M. DiéL n.° 1. Cicuta
maculata. L. de Virginie.
3 . C ï c ü t a i r e à b u lb è s .
Cic u t a r ia kulbifera. LaM. DiéL n.® 3. *jp
de l’Amérique feptentrionale.
1 . La Cïcütaire aquatique efl une plante qui
s’ élève de fix à fept pieds de haut dans les marais
& dans les eaux ftagnantes, où elle croît naturellement.
Ses racines font garnies d’un chevelu
très -abondant, & qui s’étend au loin dans la
vafe. Ses tiges font droites, garnies de gran- ,
des feuilles compofées , qui reffemblent un '
peu à celles de la berle des marais. Ses fleurs
d’un blanc fale , font difpofées en ombelles à
l ’extrémité des tiges & des rameaux. Elles pa-
roiffent dans les mois de Juin & de Juillet, &
donnent naiffance â des graines qui mûriffent en
Automne.
2 . C ï c ü t a i r e maculée. Cette efpèce pouffe
de fa racine plufieurs tiges droites & rameufes
qui s’élèvent jufqu’à la hauteur de quatre pieds.
Elles font marquées de taches rougeâtres, principalement
vers leur bafe, & garnies de feuilles
furcompofées. Leurs folioles font lancéolées,
d’un verd pâle } 8l dentelées fur leurs bords.
Les fleurs font réunies en ombelles à l’extrémité
des rameaux & des tiges. Elles font blanches,
prefque régulières, & commencent à paroître
dès la fin du mois de Mai. Les femences qu’elles
produifent mûriffent en A o û t , & la plante fe
ieffèche bien-tût après.
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3. Cïcütaire à bulbes. Les tiges de cette
efpèce ne s’élèvent guères à plus de deux pieds
de haut ; elles font droites, glabres & rameufes,
Ses feuilles du bas font très- amples & découpées
en une multitude de folioles linéaires. Les
rameaux donnent rarement des fleurs • niais
ils produifent dans leurs aiffelles de petites bulbes
de la grofTeur d’un grain de froment, lef-
quelles tombant à terre, donnent naiffance à de
nouvelles plantes. La tige principale fe termine
par une petite ombelle de fleurs blanches, auxquelles
luccèdent des femences qui mûriffent
dans le mois d’Août.
Culture. Tomes les efpèces de Cicutaires viennent
dans des marais plus ou moins fubmergés
& particulièrement dans les lieux où les eaux
font flagnantes, & la vafe compofée de débris
de végétaux pourris. On ne peut les cultiver
dans les jardins qu’en les mettant, autant qu’il
efl poffible, dans une fituation analogue. Pour
cet effet, on les plante dans des marais artificiels,
ou dans des vafes particuliers, defiinés à
cette culrure. On fe fert ordinairement de baquets
qu’on enterre à la place où l’on veut faire
croître ces plantes. On a foin auparavant d’en
boucher tous les trous, afin que l’eau ne fe perde
pas. Enfuite on met au fond un lit de terre
argilleufe, de l’épailfeur de fix pouces ; on le
recouvre d’un autre lit de pareille épaifl'eur,
compofé de terre de jardin, mêlée avec partie
égale de fable de bruyère. Celui - ci efl furmonté '
d’un troifième & dernier lit, également épais,
qui doit être fait avec du terreau de feuilles,
au trois quarts confommé, dans lequel font
plantées les jeunes Cicutaires ; on remplit d’eau
le refte du baquet, & on a foin qu’il y en ait
toujours environ fix pouces au - denus de la
dernière couche de terre.
Pendant l’Hiver , lorfque les Cicutaires ne
font point en végétation, on peut fe difpenfer
de les tenir dans le même degré d’humidité*,
il fuffit que la terre foitbien humtélée'. S’il fur*
venoit pendant cette faifon des gelées de huit
à dix degrés, il feroit à propos de couvrir de
feuilles sèches & de paille, les deux dernières
efpèces, qui craignent les grands froids.
On multiplie aifément ces plantes, au moyen
des drageons qui pouffent de leurs racines;il
fuffit de les féparer de la fouche au premier
Printems, & de les planter dans des vafes pareils
à ceux que nous avons indiqués ci-demis,
•Leurs femences fourniffent encore un moyen de
multiplication plus abondant, mais moins facile
& plus long.
Les graines des Cicutaires doivent être femées
à l’Automne f quinze jours ou trois femaines
après leur maturité. On les sème dans des pots
remplis d’une terre très-légère & fubflantiellfiî
& l’on place ces pots dans une terrine qu’on
entretient toujours pleine d’eau. Les graines
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doivent être recouvertes de deux ou trois lignes 1
de terre, fur laquelle on étend une légère couche
de mouffe. On met enfuite ces femisdans
une plate-bande, à l’expofltion du Nord, pour 1
V paifer l’Hiver, & au Printems, on les tranf- ,
! porte fur une plate - bande, à l’afpeél du Le- j
! vant. Lesgraines ne tardent pas à lever, & le jeune i
I plant, fur-tout celui de la première efpèce, !
croît avec affez de promptitade pour être re- jj
piqué à fa deflination dès le mois de Mai fui- .
vant. Celui des deux autres efpèces efl moins
vigoureux , & l’on peut attendre jufqu’à l’Automne
pour le féparer.
Lorfqu’une fois ces plantes font placées à
demeure, leur culture fe réduit à ôterdetems-
en-tems les oeilletons, pour empêcher que les pieds
femultipliant trop, ne s’affament mutuellement,
& ne languiflent *, à remettre de nouveau terreau
de feuilles, toutes les fois qu’il en efl befoin,
I pour remplacer celui que l’eau a décompofé,
i & fournir ainfi de nouvelle nourriture à ces
plantes voraces, & enfin à tenir le vafe qui les
renferme toujours rempli d’eau pendant leur
| végétation.
i Ufage. La première efpèce efl regardée, comme
un poifon rrès - dangereux pour l’homme &
pour les animaux. On prétend même que l’eau
dans laquelle cette plante c roît, tlonne des maladies
aux befliaux qui s’en abreuvent. Les deux
I autres efpèces, fans avoir des qualités aufli dé-
létaires, font cependant dangereufes. Leur port
n’offrant rien d’agréable, on ne les cultive que
dans les jardins de plantes Médicinales & dans
lesEcoles de Botanique. ( M. T houin. )
CIERGE. On donne communément ce nom à
différentes efpèces de CaBus & d’Euphorbia, dont
les tiges épaiffes & fans feuilles ont une reffem-
blance groflière avec des cierges. On trouvera
leur defeription à l’article des genres, où leurs
caractères fexuels les réunifient. Voye\ Cactier
& Euphorbe. ( M. R e y n ie r . )
CIERGE épineux, ou du Pérou. Nom vulgaire
du Caélier du Pérou,Caclus Peruvianus. L. Voye\
Cactier , n.° 1 3. (M. D auphino t. )
CIERGE lézard, Caclus triangularis. L. Voye\
Cactier triangulaire, n.® 23. ( M. T houin. )
CIERGE maudit. Nom vulgaire du 'Verbafcum
nigrum. L . Voye{ Moléne noire. ( M. D a u -
nhino t. )
CIERGE Notre-Dame. Nom vulgaire du Verbafcum
thafpus. L. Vuyei Molène ailée. ( Ad.
L a UPHINOT»j
CIERGE quarré , CaSus tetragonus. L. Voye\
Cactier quadrangulaire, n.® 7. (M . T houin.)
CIERGE queue de fouris. Caâus flagelliform's.
L . VoyejCactier queue de fouris,n.® 2 1 .(M .
Thouin.)
CIERGE ferpent ou Serpentain. CaSusgran-
diflorus. L. Caélier à grandes fleurs , n.° 20,
LM'Tüoviv).
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CIERGE d’èaü. Ce font des jets élevés & perpendiculaires
, fournis fur la même ligne, par
le même tuyau, qui étant bien proportionné â
leur quantité, à leur fouche & à leur fortie,
conferve toute leur hauteur. On a unbelexenv
pie des Cierges d’eau au haut de l’orangerie d$
Saint - Cloud.
Ces Cierges d’eau font plus éloignés les uns
des autres que les grilles. Ils fervent, dans les
jardins fymmétriques, d’accompagnement aux
cafcades compofées. Ancienne Encyclopédie*
(-W. Thouin.)
C I G U Ë , C 1 c v t a .
Ce genre de plantes, compofé dans ce moment
de trois efpèces & de quelques variétés, fait partie
de la grande famille des O mbellitères Ce font
des plantes herbacées, d’un port peu agréable,
& qui ne font cultivées que dans les jardins de
Botanique.
Efpèces.
1. C iguë ordinaire ou grande Ciguë.
Ci eu t a major. La M. DiéL n.® 1. de l’Europe
feptentrionale.
£. Grande C i g u ë de Sibérie.
Cicu t a major tenuifolia.• q* de l’Afie feptentrionale.
C i g u ë à t ig e r o i d e .
Cicu ta rigens. La M. DiéL n.° 2. Coniumri-
gens. L. î) du. Cap de Bonne-Efpérance.
3 . C i g u ë d ’A f r iq u e .
Cic u t a Africana. La M. DiéL n.® 3. Coniun
Africanum. L. 0 des côtes d’Afrique & du Cap.
Defeription du port des Efpèces..
1. Les racines de la grande Ciguë font pivo-*
tantes, rameufes, & garnies d’un chevelu délié
& très-abondant.
Ses tiges font droites, marquées de taches
couleur de pourpre , particulièrement à leur
bafe. Elles s’élèvent depuis quatre jufqu’à fix
pieds de haut, fuivant la nature du terrein.
Les feuilles font très - amples , divifées en une
multitude de folioles, & d’une verdure foncée
tirant fur le noir. Leur odeur efl défagréable.
Les fleurs qui font blanches, difpofées en
ombelles à l’extrémité des tiges & des branches,
paroiffent au commencement du mois de Ju in ,
& produifent des femences qui mûriffent dans
le Courant du mois d’Août. La plante fe deflèche
& meurt bien -tôt après.
La variété £ fe diftingue de fon efpèce par
fes tiges encore plus élevées & moins tachetées,
& par fes feuilles beaucoup plus étroites & d’un
verd plus pâle.
1. La C i g u ë à tiges roides s’élève rarement
au-deffus d’un pied& demi. Ses tiges font ra