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634 G O U. donné à la Courdllière à caufe du bruit q uelle
fait entendre > & qui reffemble beaucoup à celui
des Grillons des champs : en plulieurs pays les
payfans croyent que l’année fera fertile.lorfque
les Courtillières font ce cri. La conformation
analogue entre les pattes de devant de cet in-
feéle avec celles de la taupe , & fon aptitude
de s’en fervîr de la même manière que les taupes,
a probablement donné naiffance à la dernière
dénomination. y
La Courtillière fe trouve, dans les quatre
parties du monde ; mais elle acquiert un plus
gros volume dans les climats tempérés & froids
que dans ceux qui font, forts chauds -, j’ai été à
même de comparer plulieurs individus qui avoient;
été apportés de l’Amérique feprentrionale & de
l’Afrique avec ceux que nous trouvons en Europe
-, mais ces dernières fe diftinguoient toujours
par leur volume , quoique ..pour le relie la différence
du climat ne paroifi'oit pas avoir apporté
de changement fénfible dans l’efpèce.
En Suède où la CouTtillière eft très-commune,
ôn a obfervé quelles chamoient ordinairement
vers le foir, à l’inllar des autres grillons. En
France , elle n’eft pas moins commune; on en
trouve fur-tout un très-grand nombre dans la
Normandie ou on la dëfigne ordinairement fous
le notn de Taupette ; les .perfonnes qui ^s’occupent
des'travaux des jardins ,\ fon t , à ce que l’on
d it, Touvent mordues ou'pincées par les pattes
de l’animal -, on croit que cette morlure eft un
peu véhiméufe. En lavant la partie qui a été
mordue avec du vinaigre chaud ,^on prévient les
fuites de ers morfures. On prétend qu’il n’y a
point de Courtillières en Bretagne.*
La , Courtillière marque .beaucoup d’adreffe
dans lia. cphftruéKon de foiv nid ; elle choifitune
fiiottè- de terre folide, groffe comme un oeuf de
jpbûïe, dans laquelle elle pratique un trou, qui
lui fert pour entrer & pour fortir y elle forme
en-dedans de cette mot te une cavité affez grande
pour contenir deux avelines; une cavité pareille
eft affez ; fpacieufe. pour contenir les oeufs de la
Çourtillièré qu’elle y dépofe .en nombre- de
cent ou .cent cinquante environ. Après la ponte ,
la. Courtillière a, grand foin de fermer exactement
l’èntree de cette chambre y car , lans cette prér
caution , cesr oeufs feroienr bien-tôt attaqués par
plulieurs infeéles, qui vivent également fous
! terre , & qui les recherchent avec empreffement.
On prétend, quej.es Courtillières çr.en.fent autour
de leur nid une efpèce de chemin couvert ou
de foffé, dans lequel une d’en tr’elles fait la fen-
tinellé, pour ne point être’ furprifes, Lorfque
l’Hivèr approche, les Courtillières emportent le
jéfervoir qui contient les oeufi> ; elles le transportent
fort avant en terre , toujours au-deffous
'de l’endroit où la gelée pénètre-A mefure que
lé rems' s’adoucit, elles approchent, l e \magaffn
de la fuperficie, pour lui faire fubir l’imprefÉon
c ou
de l’air ou dn folcil ; en cas qu’une nouvelle
gelée fuccède, elles regagnent la profondeur. Les
jeunes Courtillières é clofent, pour l’ordinaire,
vers le mois de Mai.
On aconfeillé différentes méthodes pour dé-
truite les Courtillières, & pour les chaffer des
jardins dans lefquels elles fe font une fois introduites.
Le meilleur moyen efl de remplir d’eau
leur, trou ou retraite , & d’y verfer fubitement
une cuillerée d’huile de’ eheiiêvis* àufiitôtces
in.feèles quitteront leur retraite,' noirciront &
périront. Ce fecret eft , dit - on , dû à un certain
Auguftin P illant, Artjfan Lorrain , qui le vendit,
en 1765 , à Louis XV ; le baume de foufre ,
l’eflence .de térébenthine, bu toute autre huile
d’odeur forte, feroit peut-être tout aufii efficace.
En cas que l’on préfère cette huile ,i! faudroit,
pour: l’employer avec plus de fuccès en mettre
plein un verre dans un arrofoir rempli d’eau ,
& arrofer les trous & leurs environs à la manière
ordinaire. Toute-huile gràffe , comme de
lin , de n o ix , d’o liv e , produira à-peu-près; le
même effet, en interceptant fubitement la ref-
piration de l’animal. Les terrés engraifféés avec
le crotin de mouton font rarement Sujettes- aux
ravages des Courtillières ; la fiente de cochon
doit faire le même effet ; enfin toutes les drogués
dont l’odeuf forte fe fait femir au loin, ou qui,
fe communiquant aifément à la terre, peuvent
être employées avec avantage contre cès inféClcs
dangereux. On ne peut affez recommander ’aux
jardiniers qui labourent tâ terre darià les premiers
jours du Printems , d’écrafer .foigneufement les
mottes de figure ovoïde que la bêche ou la houe
fait fortir de terre; elles! contiennent ordinairement
des couvées d’oeufs de la Çourtillièré,
& l’on Sauvera par ce moyen fou vent plufiéurs
arpens.de plantes potagères, qui tombëroientyérs
b milieu .de l’Eté fous la -dent meurtrière de la
Courtillière. ( M. Gr v v e l . )
. COURTINE. Les payfans du pays de Vàud &
de la Savoye, donnent ce nom au tas de fumier
qu’ils-pratiquent dans la cour de leurs , fermes
ou métairies; Ils lies pratiquent qtdînaiférfiènt
dans l’endroit, le plus bas de la cour 7 mais fans’
creufer defoffe , ni prendre aucuns foins pour la
confervadon de . l’eau où >lifet. Aiiflï la. |p r é
en abforbe-t-edle une portion d6nfidéfa.blei‘'&
l’on n e peut en. obtenir qif après Ibs fortéi pluyes
où il -eft aqueux &. rhoiris- favorabrè'à la 'végétation.
Je parle en général, car'les cultivateurs
intelligens, ont dés’ foins pour l’augfrlên-
tation & la confervadon des engrais q’iié' la raifon,
avant tous! |es Agronomes, ;a; cohfeiU'é’s.b
J ’ignore .iquelle /peut être PorigirteJ de Ce
mot Courtine , mais il eft- génêralëméni
employé" dans -ces ''pays-là;' Voyez F u m I'e'r .
( M. Re yn ier . ) , - -
r -/COURTINE. Les-’ ^payfans-' du- Chainjjfâiir
donnent, ce nomy fûiVan t M; 1Viilars y à une
c o u
efpèce de plantain qu’ils accufent .fauffement de
donner le piftement de fang à leurs moutons.
Comme les plantains, décrits par M. Villars,
font affez difficiles à reconnoître , je ne puis
dire préciféinenr quelle efpèce eft cette Courtine.
M. Villars la regarde comme une variété j
de fon PL Serpentina. Voye\ Pl a n t a in . :
{ M.. ReYNIER. )
COURTON ou CORDON. On donne ce
nom à des échevàux de filaflè légèrement rors ,
qui. paffent des mains des cultivateurs dans
celles des fabricants. Voyc[ l’article C h an v r e .
( M. T houin. )
COURTON. C’eft après l’étoupe, la plus
mauvaife efpèce de chanvre. On l’appelle ainfi,
parce qu’elle eft très-courte. Les autres efpèces
font le chativrè proprement d it , la filaffe &
l’étoupe. ( A n e . Ency. ) (M. Txoviw.)
COURTPENDU. Nom que beaucoup de per-
fonnés donnent à fa variété du pommier plus
connue fous le nom de Capendu.
C’eft une des variétés du Pyrus Malus, L.
Voyei Pommier , dans' le Diéîionnaire des
Arbres & Arbuftes.. ( M. Reynier- )
COUS ou COUM. Nom vulgaire d’une efpèce
de cyclamen , qui croit dans ITfle de Chio-.
Ses feuilles font rondes , & d’un beau rouge
en deflous. Sa fleur eft purpurine , & ne. s’ouvre
qu’en Hiver, en quoi il paroît différer de notre
cÿclamen d’Europe. Quelques Botaniftes regardent
cette plante comme devant former une
efpèce diftinéle des autres du même genre, &
font nommée Cyclamen orientale. Voye% l’article
C iclam'e . ( M. Thouin. )
COUSCOUSSOU. Les. Arabes réduifent le
blé de Barbarie en une efpèce de (emoule ou
de gruau : ce froment n’eft pas caffé en fragmens
arrondis comme les gruaux d’Europe, mais
en éclats applatis qui ont prefque la tranfpa-
rence de la corne.
Lorfqu’ils veulent s’en nourrir, ils mettent
cette' femouie dans une terrine avec un peu
d’eau, & la tournent pendant quelques momens
avec une fpatule ou même avec les mains. Ces
fragmens applatis fe réunifient & forment des
grains arrondis; c’eft dans cet état qu’on la
nomme le Coufcouffbu.
Ils la cuifent dans des vaiffeaux percés à jour
qu’ils placent fur la marmite où ils cuifent la viande,
ou. feulement fur une marmite pleine d’eau.
La vapèur amollit cette femouie, la gonfle, &
c’eft dans cet état qu-ils- s’en nourrilTent en
guife de pain. En v oyage, ils fe bornent fou -
vent à amollir la femouie avec de l’eau.
Je dois ces détails à M. Desfbntaines, qui a
bien voulu me les communiquer. Les obfervâ-
tions qu’il a faites fur les ufages des Arabes ,,
rendent bien précieufe la Relation qu’il nous fait
efpérér de fes Voyages.
M. l’Abbé Poire t parle d’ une manière affez
c o u 6 ^ r
peu détaillée du Coufcouffou fous le nom Cour-
couçon, dans fon voyage de Barbarie ; mais ce
qu’il en dit confirme les détails qui m’ont été
tournis par M. Desfontaines. ( M. R e yn ier . )
COUSIN. (G r a n d ) Nom vulgaire, au rapport
de Nicholfon , du Triumphetta Lappula JL.
plante dont les fruits s’ai tachent aux habits des
paffans.
COUSIN. ( petit ) Nom vulgaire du T r ium -
p h e t ta B a r tr am ia . L. l’Auteur a un voyage fait
à la Martinique , en 1751 , dit qû’on donne
ce nom à une efpèe'e A 'h e d y fa r um , & en général
à toutes les plantes dont fes fruits s’arrachent
aux habillemens :■&; aux poils des animaux*
( M. R e y n i e r . )
COUSSAPIER, Covssapoa.
Genre de plante de la famille des F iguier.«
qui comprend deux efpèces ; ce font des arbres
remplis d’un fùc jaune ;. à feuilles fimples &
alternes; à fleurs axillaires réunies en têtes
fphériques & d’ailleurs peu connues : ils font
ét: angers & , dans notre climat, de ferre-chaude
où leur rareté feule’, quand même .leur feuillage.
n’intéréfferoït pas , les feroit accueillir.
1. CoussAPiER à large feuille.
Covssapoa latifolia. La M. Diél. ï ) .
2. Coussapier à feuille étroite.
Covssapoa anguflifolia. La M. Diéh I).
r. Le Couffapier à large feuille, fous une écorce
grifâtre & une cime à branches droites , écartées
& un peu inclinées ; s’élève à une grande hauteur.
Ses feuilles prefqu’orbiculaires, à nervures
faillantes', à queue proportionnée, font larges de
trois pouces & longues de cinq, pouces, liffes,
fermes, roùffûtres en-deffous & abfolument fans
dentelures ; elles font placées alternativement
& prolongées en naiffant par une large écaille
qui tombe & laiffe une cicatrice : de leurs aif—
Celles il fort des jets qui, à une petite diftance,
fe coudent plufiéurs fois en formant des p ro -
longemens courts fur lefquels font portées des
petites têtes rondes qui contiennent JeS parties
de la fruétificatiôn & peu connues. Si l'on entame
l’écoree ou les autres parties de ces arbres ,
il en découle une liqueur jaunâtre. Il croît dans
les grandes forêts de la Guyane”, qui s’étendent
fur le bord de là rivière de Sènémari à cinquante
lieues de fon embouchure. Aubin l’a
obfervé;. en fruits dans le mois de Novembre.
2. Couffapier à feuille étroite. Cette efpèce offre
un feuillage plus pittorefque que l’autre. Ses
feuilles ont trois pduces dans leur longueur &
deux pouces dans leur plus grande largeur r
; elles font arrondies au fcminet ; & elles vont en i retréeiflant jufqu’à la baie , oit elles fonr fou-
; tenues par une- queue droite à laquelle fe réunif-
r L U I ij