
de la largeur des grandes allées, & elles font
bordées pour l’ordinaire de pièces, de gazon,
de plarc-bandès & quelquefois de pallifl'ades.
Voyez le mût A l lé e .
Ces Contre-allées ne font pratiquées que dans
les jardins fymmétriques, où elles font perdre un
terrein qui pourroit être beaucoup plus utilement
employé. ( M. T houiv.),
CONTRE-CHASSIS. Chafïis de verre ou
de papier dont on fefert dans quelques orangeries,
pour préferver des grands froids, les végétaux
qu’elles renferment.
Ces fortes de chaflis font faits de la même
manière que ceux qui ferment les ouvertures
des croifées à l’extérieur. On les place dans
l ’intérieur des ferres, à fleur des murs, de forte
que l’épaiffeur du chaflis fe trouve prife fur
celle de la muraille.
Les Contre-chaflis en verre ne portent qu’un
feul carreau à chaque ouverture ; mais ceux de
papier doivent être à doubles carreaux , collés
chacun fur chaque face. On fe fert de papier
bjanc, commun, pour faire ces carreaux, fur
lefquels on étend ordinairement une couche
d’huile, afin que lorfqu’ils font fermés, on ait
encore un peu de jour dans la ferre.
Les Contre-chaflis de papier - font préférables
à plufieurs égards aux contre-chaflis de
verre, & font>d’ailleurs bien moins difpen-
dieux. ( M. T houiv.)
CON TR E -D AM E . On appelle ainfi, à Re-
miremont, une oreille mobile qui s’adapte à la
charrue, & que l’on change à chaque lilion.
(A f. T esM er.)
CONTRE-ESPALIER, Les Contrc-efpaliets
font des lignes d’arbres fruitiers, placés à quelque
diflance des murs dans les jardins potagers,
lefquels forment des efpèces de paiiflades d’appui.
La diflance entre les efpaliers & les Contre—
efpaliers , ne peut être moindre de fix pieds
ni excéder celle de dix pieds ; plus rapprochée
, les racines des arbres du Contre - efpa-
lier nuiraient à celles des efpaliers, & la cafetière
qui fe trouve entre ces deux rangs d’arbres
perdroit tout l’avantage de fa polition. Eloignés
entr’eux de plus de dix pieds, les Contre-ef-
pajjers ne jou-iroieot pas de l’abri que fournit
Je mur contre lequel eft établi l’efpalier, à.moins
qu’il n’eût une élévation p.lu-s confidérable que
celle que l’on donne ordinairement à ces fortes-
de clôtures. C’eft donc entre ces deux diflances
qu’on doit eboifir celle, qui peut convenir le
plus à rérendue des jardins : le terme moyen
qui eft de. huit pieds, offre plufie.urs avantages.
11 fournit le moyen de donner à la cofHère ,
qui fe trouve entre l’efpalier & le Çontre-ef-
palier, une largeur de cinq pieds, & dix-huit
ponces à chacun des deux fentiers qui l’aceom-
Rignent; ce qui qfbfort utile- .pour la. culture
d e s d e u x l ig n e s d ’ a r b r e s & p o u r c e l l e d e s lé gu m
e s d e l a c o f li e r e -
En avant du Contre-efpalier, on laiffe ordinairement
une bande de terre d’environ dix-
huit à vingt pouces, bordée de plantes légumiè-
res vivaces, propres à foutenir la terre & 4
l’empêcher de fe répandre dans l’ allée qui longe
le Contre-efpalier.
On établit les Contre-efpaliers avec différentes
efpèces de vignes, d’arbres: fruitiers à
pépins & à noyaux, en choififlant de préférence
les efpèces ou variétés qui s’élèvent peu,
& dont les racines foient pivotantes, & en ob-
fervant de les efpacer à des diflances relatives
à leur nature, les vignes depuis trois jufqu’à
cinq pieds, les pommiers fur paradis, à quatre
pieds, & les poiriers & autres arbres plus vigoureux,
de dix à quinze pieds, fuivant leur plus ou
moins d’aptitude à s’étendre, Si fur-tout en rai—
fon de la nature du terrein.
Quelques perfonnes fe contentent de diriger
les branches des Contre-efpaliers avec des écha-
lats placés en ligne droite. D’autres font un treillage,
contre lequel elles affujétiffent les branches
à mefure qu’elles pouffent & s’alongenr.
Ce dernier moyen qui tient plus au luxe, qu’à
!a néceffité, eft beaucoup plus difpendieux que
le premier, Sc ne convient qu’à des potagers où
tout eft recherché.
Au refte, la culture des Contre-efpaliers, efi
la même pour la taille, que celle des arbres
d’efpaliers. (Voyez les mots Arbres & T aille.)
(A f . T h o u i v . )
CON TR E -F EU , ancien nom- de l ’arum W-
gare. La M. Diél. n.° 6, Voyez Godet commun..
( Af. T h o u iv.. )
CONTREMARQUE ( cheval, | Véyez Cont
r e m a r q u e s . ( Af. Trssier.)
C O N T R E M A R Q U E R . C’eft une pratique
employée par les Maquignons lorfque les chevaux
font hors d’âge de marquer naturellement,
c’eft-à-dîte, à huit ans. Les Maquignons contre-
marquent fur - tout ceux qui confervent la dent
courte & blanche jufqu’à la vieilleffe. Il y a
plufieurs façons de contremarquer, c’eft-à-dire,
d’ajufter la dent, de manière qu’ elle paroille
noire & creufe. La plus commune eft de la.
creufer avec le burin, & de noircir le creux
avec de l’encre, ou avec un grain, de feigle,
qu’on met & qu’on brûle en-fuite avec un
un fer rouge. Mais il eft aifé de diftinguer
le creux artificiel de celui qui eft naturel
aux chevaux qui marquent encore ; car,
on trouve communément la dent rayée à. côté
du creux, parce que fou vent le cheval remue
pendant l’opération, qui fait- gliffer le burin
fur la dent. On trouve auffi le noir imprimé
fur la dent plus noir que le naturel; d’ailleurs
on a recours aux crochets, & on examine de
plus, s’il n’y a aucune des marques, de vivih*
leffe indiquées au mot Cheval. Voyez C h ev a l .
( M. Tessier.)
CONTRE-PENTE. Indépendamment de la
pente qu’on donne aux allées fur leur longueur,
on leur en donne encore une autre fur leur
largeur, & celle-ci fe nomme Contre-pente.
Ces pentes & Contre-Rentes font pratiquées
pour deffécher plus promptement les allées, &
faciliter la promenade en tout teins. On donne
ordinairement deux pouces par roife de pente
aux Contre-pentes du milieu des allées jufqu’à
la ligne dans laquelle font plantés les arbres,
qui la bordent des deux côtés, & l ’on arrondit
le milieu, en forme de dos de bahu. Voyez
Allée. ( M. T howin. )
CON TRE -PO ISON , 'aconitum antkora , L.
Voyez Acon it . falutifère. ( M. Thouiv. )
CONTRE-SAISON. Lorfqu’un arbre pouffe
ou fleurit dans une autre faifon que celle où il
a coutume de pouffer & de fleurir, on dit qu’il
végète ou fleurit à Contre-faifon.
Ce dérangement dans l’ordre établi par la
Nature occafionne fouvent le dépérifleinent &
même la mort des végétaux qui en font l’objet.
On remarque très—bien cet effet dans le's arbres
fruitiers & les arbuftes à fleurs dont on hâte la
végétation dans les ferres échauffées par le feu.
(Af. Thotriv. )
CONTRE-SOL. Uftenfile de terre cuite, d’o-
fier ou de bois, propre à garantir les plantes du
foleil. Voye% le mot Chapeau. ( Af. T houiv.)
CONTRtSPALIER , Voyez C o n t r e - e s p
a l i e r . ( M. T no u iv . g|
CONTRE-TERRASSE , petite terraffe pratiquée
au-deftous d’une grande pour le racor-
dement du terrein, & rendre les pentes moins
rapides.
Ces Contre-terraffes font très-propres, dans
notre climat, à la Culture des Câpriers. (A f.
Thouiv. )
CONTRE-VENT, volet de bois, employé
quelquefois* pour défendre les ferres contre l’in-
tenfité du froid, & pour préferver les vitraux
des frimats & fur-tout de la grêle.
Les Contre-vents font particulièrement employés
dans quelques jardins de l’Angleterre à
couvrir les vitraux inclinés des ferres-chaudes à
tannées. On les fait à couliffes, de manière qu’ils
puiffent fe pofer & s’enlever facilement. Cette
forte d’abris eft préférable aux toiles, aux nattes
& aux paillaffons dont on fe fert ordinairement;
mais ils font plus difpendieux à établir. ( Af.
Thouiv. )
CONVENANCIER; on donne en Bretagne
ce nom au preneur de bail à domaine congéa-
me, appellé convenant. Voyez Bail. ( M. T essier.
)
CONVENANT, le domaine congeable eft
ainli appellé en Bretagne , fans doute parce
wH ue fe paffe qu’entre un bailleur &. un
preneur, qui fe conviennent. Voyez B a il»
(Af. T essier. )
CON VENTION EL . ( Bail). Voyez Bail.
( Af. Tessier.)
COOMB. Mefure angloife compofée de quatre
boifleaux, chaque boiffeau de quatre peclcs,
chaque peck de deux gallons à raifon de huit
livres environ le gallon, poids de Troy : fur cê
pied, le Coomb pêfe [deux cent cinquante-fix
livres, poids de Troy.
Deux Coornbs font une quarte, & dix quartes
un left, qui pèfe environ cinq mille cent
vingt livres, poids de Troy. ( Af. T essier. )
COPAHU, fuc réfineux, extrait par incifion
du Copaier, copaifera officinalis, L. & qui eft
connu dans le commerce fous le nom de Baume de
Copahu fVoy. C opaier officinal.(Af. Re y n ie r .)
COPAHU de'Saint-Domingue. Nom vulgaire
d’une efpèce de Croton décrite dans le Dictionnaire
de Botanique, fous le nom de Croton à
feuilles d’Origcn. ( M. R e y n ie r . )
CO PAIE A , COPAIF , COPAIVA & C O -
PAIVI. Noms donnés dans les Pharmacies au
fuc propre du Copaifera officihalis, L. ou baume
de Copahu, & par extenfion à l’arbre même
qui le produit. Voyez Copaier officinal. ( M.
T hovin. )
COPAIER, Co pa ifer a .
Genre de plante que M. de Jnffieu place,
avec des doutes, dans la famille des L égumineuses,
& qui ne comprend qu’une efpèce. C ’eft
un arbre d’un, feuillage beau & touffu , à feuilles
ailées alternativement , à fleurs blanches, axillaires
, attachées à un petit rameau paniculé. Il
croît dans l’Amérique méridionale , & par con—
féquent ne peut fe cultiver en Europe que dans
les ferres-chaudes. Son tronc donne par incifion,
le baume connu en Pharmacie fous le nom de
Copahu. Cette propriété particulière rend pré—
cieufe , pour nos ferres - chaudes, la poffeftioii
de ce végétal ; & tout ce qui le concerne ne
peut être fans intérêt.
Copaier officinal.
Co pa ifer a ofjicinalis. L. ïy de la Guiane ,
Bréfil, environ de Rolu , non loin de Carthagène.
Le Copaier officinal eft un arbre de 22 pieds au
moins'de hauteur,à racines groffes & nombreufes,
dont le tronc eft droit, fort gros, & couvert d’une
écoTce épaiffe.Son feuillage eft touffu. Les feuilles
font placées alternativement, & compoféesd’une
groffe côte 3 qui reçoit, à deux pouces de fon
infertion, huit petites feuilles à queue courte ,
placées fur deux rangs alternativement , excepté
les dernières; elles font fans dentelures, & la
nervure du milieu s’écarre fur l’un des côtés,
qui devient plus étroit que l ’autre. Elles font
luifantes, ovales, en forme de lance, à pointe
émouffée, & out trois à quatre pouces de longueur.
Les fleurs nâiffentaux extrémités des bran—